• LES REMPARTS DE FONTAINE-HENRY (Calvados) LES REMPARTS DE FONTAINE-HENRY (Calvados) LES REMPARTS DE FONTAINE-HENRY (Calvados)

     

    Ci-dessus : à gauche, une vue aérienne extraite du site Google Earth ; au centre une photo par Ikmo-ned — Travail personnel, CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=16643979 ; à droite, une photo aérienne extraite du site Géoportail.

     

         « Le promeneur qui, venant du littoral, pénètre dans l'intérieur des terres par la route de Douvres à Villers-Bocage, rencontre tout à coup, à huit kilomètres de la mer, un vallon boisé, contraste heureux avec la campagne un peu nue qui l'environne. Ce vallon semble se dissimuler, étroitement enserré dans des rochers poudreux, et le passant de la route ensoleillée ne se doute guère que, dans cette fente de terrain, au bord d'une petite rivière que personne ne soupçonne, se cachent un site charmant et l'une des merveilles architecturales de notre pays. Le village de Fontaine-sur-Thaon, Fontaine-Henry, Fontaine-Harcourt est tout entier dans ce vallon. Ses noms indiquent et sa situation et son histoire. » [1]

     

    LES REMPARTS DE FONTAINE-HENRY (Calvados) LES REMPARTS DE FONTAINE-HENRY (Calvados) LES REMPARTS DE FONTAINE-HENRY (Calvados)

     

         « Tel un château de la Loire égaré en Normandie, l'édifice d'origine médiévale est rendu célèbre pour ses façades marquées principalement par les styles Louis XII et Renaissance. De par ses hautes toitures à la française culminant jusqu'à près de 15 m de haut sur le « Gros pavillon » quadrangulaire, l'édifice est également considéré comme les plus hauts toits de France. " [2]

     

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    Plan de situation du château de Fontaine-Henry ; blason de la famille de Harcourt, constructrice du château actuel, par Euryrel, CC BY-SA 4.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=102125602 ; A l'époque médiévale, " Le château d'alors n'était pas, comme aujourd'hui, isolé au milieu d'un grand parc. Il devait occuper l'un des côtés d'une cour fermée, probablement rectangulaire, dont les trois autres côtés étaient formés par des bâtiments de service, le tout défendu par des fossés. D'après la tradition, une porte monumentale, rasée au début du 19e siècle, au temps où le parc actuel fut créé, donnait accès à cette cour. Elle était placée en avant de la chapelle et regardait le Sud. Une avenue, dont on voit encore le commencement sur la route de Thaon, en face de la statue moderne de la Sainte Vierge, donnait accès à cette porte. Les terres de ce quartier étant très fertiles, on dut abattre l'avenue pour faciliter la culture.
    On retrouva, dans les travaux de terrassement de 1905, le départ d'un escalier en vis s'enfonçant dans le sol, dans le prolongement de la chapelle, exactement au croisement de l'allée qui monte au jardin, avec celle qui conduit à l'église paroissiale. C'est lorsque le parc fut créé (à la fin du 18e siècle et au commencement du 19e), que l'on s'appliqua à détruire tous les vestiges de la cour intérieure. Cependant, on laissa subsister un bâtiment servant d'écurie, qui était perpendiculaire au château et qui était situé le long du chemin d'accès de la grille au château. Lorsque furent créées la cour d'honneur et la cour de la cuisine, ce bâtiment fut détruit (1905). Il n'existe malheureusement aucun dessin, aucun plan, aucune description des lieux antérieurs au 19e siècle, et, pour les abords du château actuel, de même que pour le château féodal qui le précéda, nous en sommes réduits à des conjectures. " [4]

     

    Histoire

     

         Résumé : « Une première forteresse médiévale est construite vers 1200. La majeure partie de l'édifice actuel remonte à Jean et Pierre d'Harcourt, dont les campagnes de constructions commencent vers 1480 pour s'achever vers le milieu du 16e siècle. Le château se caractérise par de nombreuses tours et une façade flamboyante à la luxueuse décoration murale rehaussée par des lucarnes ornées. A l'intérieur, les derniers travaux d'embellissement remontent au début du 20e siècle. » [3]

     

    LES REMPARTS DE FONTAINE-HENRY (Calvados)     « M. Léon Palustre, dans l'étude qu'il en a faite, est frappé du cachet particulier que présentent les monuments de la Renaissance en Basse-Normandie, « Nous remarquons, écrit-il, moins d'originalité sur les bords de la Seine que sur ceux de l'Orne. » Cette assertion est entièrement
    justifiée lorsque l'on contemple dans son ensemble le château de Fontaine-Henry. Ses proportions étranges frappent, en effet, aussi bien par leur harmonie que par l'opposition qui existe entre le corps de logis principal, relativement moins important, et l'énorme pavillon qui le termine. Sa masse semblerait devoir écraser les constructions environnantes, et cependant tout a été si bien calculé, l'ornementation si heureusement entendue, que le colosse, loin de nuire au bâtiment plus modeste qui se cache à l'abri de son ombre, semble au contraire le faire ressortir, et permet de mieux en apprécier les détails exquis, détails qu'il répète lui-même avec plus de force et de vigueur. »
    [1]

     

         « Le château de Fontaine-Henry est un domaine familial qui a traversé le temps en accumulant savoirs et objets. Cela a été rendu possible car le château n'a jamais été vendu et s'est transmis de génération en génération depuis environ dix siècles. " [2]

     

    La famille Tilly, d'or à la fleur-de-lys de gueules

     

    LES REMPARTS DE FONTAINE-HENRY (Calvados)     « Voisin de Bayeux, le domaine doit son nom à Henry de Tilly, fils d'un grand sénéchal de Normandie, qui prend part à la huitième croisade. Sur l'emplacement d'une première forteresse du début 11e siècle, la famille de Tilly fait édifier entre 1200 et 1220 un nouvel édifice. De cette époque subsistent notamment la chapelle et des salles voûtées qui formaient autrefois le rez-de-chaussée du logis seigneurial, témoignant encore aujourd'hui de toute l’ampleur du château au cours du Moyen Âge classique. » [2]

     

    Ci-dessus, blason de la famille Tilly par Travail personnel Cette image vectorielle contient des éléments, éventuellement modifiés, qui ont été extraits de : Meuble héraldique Fleur de lys.svg.iLe code de ce fichier SVG est valide.Cette image vectorielle a été créée avec Inkscape par Caranorn ., CC BY-SA 4.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=4228353

     

         « Passé de la main des Tilly dans celle des d'Harcourt, Fontaine, après avoir pris le nom de ses nouveaux possesseurs, revint rapidement à sa première appellation. C'était justice d'ailleurs, car Henry de Tilly fut en quelque sorte le créateur même du village, et le premier constructeur du château. Le fils de Guillaume de Tilly était, au 12e siècle, un seigneur avec lequel il fallait compter.
         Son père, grand sénéchal de Normandie, avait épousé une Magneville, de la famille des comtes d'Essex. D'abord baron de Nerwod au droit de sa mère, il perdit cette baronnie pour avoir quitté le parti du roi Jean sans Terre en faveur de Philippe-Auguste. Il se retira alors à Fontaine-sur-Thaon qui devint Fontaine-Henry ; c'est là qu'il mourut, en 1205. Son corps fut inhumé à l'abbaye d'Ardennes, et son nom inscrit parmi ceux des donateurs. »
    [1]

     

         Sur Henry de Tilly voir ici. 

     

    La famille Harcourt, de gueules à deux fasces d'or

     

    LES REMPARTS DE FONTAINE-HENRY (Calvados)     « La branche ainée des Tilly transmet ses terres à la famille d'Harcourt lorsque Jeanne de Tilly épouse en 1374 Philippe d'Harcourt. Elle lui laisse alors en dot plusieurs seigneuries dont Fontaine-Henry.

         C’est la famille d’Harcourt qui entreprend de reconstruire le château après la guerre de Cent Ans. Conservant le domaine durant cinq générations, les travaux s'étalent entre la fin du 15e siècle et les années 1560 sur pratiquement un siècle, lui conférant son aspect actuel. Fontaine-Henry devient alors une demeure de prestige et acquiert cette harmonie très inédite qui en fait un chef-d'œuvre des styles Louis XII et Renaissance, à l'instar des hôtels d'Escoville et de Than à Caen. " [2]

     

         " Pierre d'Harcourt mourut en 1575, sans postérité, laissant ses biens à ses deux soeurs : Anne, qui épousa, en 1530, Charles de Morais, seigneur de Brézolles et de Jodrais (...) Ce fut la descendance d'Anne d'Harcourt, épouse de Charles de Morais, qui se perpétua à Fontaine. " [4]

     

    Ci-dessus, blason de la famille Harcourt par Euryrel, CC BY-SA 4.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=102125602

     

    Le coin des gravures :

     

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    La famille Morais, d'or à 6 annelets de sable posés 3, 2 et 1.

     

    LES REMPARTS DE FONTAINE-HENRY (Calvados)     " Plus tard, une Harcourt porte la seigneurie en dot chez les Morais, dont l'un des descendants épouse Françoise de Sévigné et est le beau-fils de la célèbre épistolière.

         Jusqu’au 18e siècle, la route de Thaon continue de passer par sa cour, via une porte monumentale située au sud et nommée Gloria lausgloire et louanges »). C'est à partir de ce point de vue que les façades de dentelles de pierre et « les plus hauts de France » ont été conçues pour impressionner le visiteur et ce, bien que son emplacement se soit retrouvé, avec le temps, au centre du parc, à la suite des modifications postérieures de l'ensemble du domaine. " [2]

     

    Ci-dessus, blason de la famille Morais http://www.genealh.com/medias/images/de-morais.png

     

    La famille Bouttier, d'hermine à la croix étoilée de gueules

     

    LES REMPARTS DE FONTAINE-HENRY (Calvados)     " Marguerite, fille de François de Morais et de Charlotte-Urbaine du Doré, épousa, vers 1680, François-Hyacinthe Bouttier, comte de Châteaudassie, d'une très ancienne famille bretonne des environs de Dol, alliée à Duguesclin, (...). Ce ménage n'eut aussi qu'une fille unique, Marguerite,
    qui épousa, le 11 octobre 1705, à Fontaine, François-Louis
    comte de Montécler (...) " [4]

     

    Ci-dessus, blason de la famille Bouttier https://www.geneanet.org/gallery/?action=detail&rubrique=blasons&id=3717607&desc=boutier_bouttier_bouthier

     

    La famille Montecler, de gueules au lion d'or grimpant et couronné

     

    LES REMPARTS DE FONTAINE-HENRY (Calvados)     " Les Montécler vécurent à Fontaine et y laissèrent bien des traces de leur passage (...) Ils voulurent moderniser leur demeure et ils transformèrent la façade Est dans le goût de l'époque Louis XV.
    Ils n'eurent qu'une fille unique, qui épousa, le 13 novembre 1726, Henri-Charles-Antoine de Marguerie, marquis de Vassy (...) " [4]

     

     

    Ci-dessus, blason de la famille Montecler par I, Manassas, CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=2326541

     

    La famille Marguerie, d'azur aux 3 marguerites d'argent

     

    LES REMPARTS DE FONTAINE-HENRY (Calvados)      " Ils eurent trois filles : l'aînée épousa le comte de Croix-mare. La seconde, qui ne se maria pas, eut Fontaine en partage ; elle y vécut pendant la Révolution et le conserva ainsi à sa famille dont les membres avaient émigré. La troisième épousa N... de Carbonnel, marquis de Canisy. Mademoiselle de Vassy mourut le 1er pluviôse an XII
    (21 janvier 1804) et laissa Fontaine-Henry à Henri de
    Canisy, son neveu, qui tenait déjà de ses parents la terre
    et le château de Reviers. " [4]

     

    Ci-dessus, blason de la famille Marguerie https://man8rove.com/fr/blason/j9a4jy8-marguerye-alias-marguerie

     

    La famille Carbonnel, coupé de gueules et d'azur, chargé de 3 besants d'hermine placés 2 et 1

     

    LES REMPARTS DE FONTAINE-HENRY (Calvados)     " Au cours du 19e siècle, Henry de Carbonnel, marquis de Canisy, hérite de Fontaine-Henry. C'est à cette époque qu'est entreprise la réalisation du bâtiment abritant encore la galerie et la salle à manger, tandis que la globalité des jardins sont transformés en un parc à l'anglaise. " [2]

     

     

     

    Blason de la famille Carbonnel https://www.geneanet.org/gallery/?action=detail&rubrique=blasons&id=5998056&desc=carbonnel_famille_normande&individu_filter=carbonnel

     

         " II avait épousé à Londres, pendant l'émigration, Adèle Le Doulcet de Méré. II mourut sans postérité en 1842 et laissa Fontaine-Henry à sa femme et Reviers à l'un de ses neveux Canisy. (...) Henri de Canisy, fidèle à ses principes religieux et à ses traditions monarchiques, ne put pardonner à sa nièce et son divorce et son changement d'opinion politique. Ce furent les raisons pour lesquelles il décida de ne rien lui
    laisser. Il institua sa femme légataire universelle et lui laissa Fontaine-Henry (...)

         De son mariage avec Adèle Le Doulcet, Henri de Canisy
    n'eut pas d'enfants. Toute sa tendresse se reporta sur une
    nièce de sa femme, Elisabeth Le Doulcet de Méré (...) Celle-ci avait épousé, en 1847, le marquis de Cornulier. " [4]

     

    La famille Cornulier, d'azur au rencontre de cerf d'or, surmonté d'une hermine, entre les bois

     

    LES REMPARTS DE FONTAINE-HENRY (Calvados)     " Charles-Joseph-Gontran, marquis de Cornulier, né à Paris le 18 octobre 1825, a épousé au château de Fontaine-Henry, près de Caen, le 1er juin 1847, Ernestine-Elisabeth Le Doulcet de Méré, fille de Louis-Charles-Marie-Edmond Le Doulcet, vicomte de Méré, ancien lieutenant au régiment des chasseurs à cheval de la garde royale, et de Henriette-Hedwige Gillet de la Renommière. (...)
         Le marquis de Cornulier, devenu par la succession de sa tante, la marquise de Canisy, l'un des plus grands propriétaires fonciers du Calvados, n'ayant d'ailleurs aucune inclination pour les fonctions publiques sous des régimes qui lui étaient peu sympathiques, consacra ses loisirs à l'induitrie principale de son pays d'adoption et y acquit une notoriété qui le porta à la présidence de la Société fondée pour l'amélioration du cheval de race française. (...)

         Le marquis de Cornulier se trouva naturellement désigné pour aller les défendre a la Chambre ; aussi fut-il élu, par 51 716 voix, député aux élections générales du 4 octobre 1885 par le département du Calvados. (...)
         Son fils :
         Jean-Henri-Marie, comte de Cornulier, né à Caen le 5 février 1849 (...) servit comme lieutenant dans la garde nationale mobile du Calvados en 1870-1871 (...) Il a épousé à Martot, près Pont-de-l'Arche, le 2 février 1875, Marie-Josèphe-Jeanne-Yvonn-Andrée Grandin de L'Éprevier, fille de Pierre-Alexandre Grandin de l'Éprevier et de Sophie-Caroline Le Fort. Elle est morte au château de Fontaine-Henry le 14 août 1880. " [5] 

     

         " Il recueillit Fontaine-Henry lors de la mort de ses parents, mais, en mariant sa fille unique, il lui donna en dot le château. Hermine de Cornulier épousa, le 6 septembre 1898, le comte Pierre d'Oilliamson (...), qui entreprit, de 1903 à 1907, de vastes travaux de restauration au château. " [4]

     

    Ci-dessus, blason de la famille Cornulier https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Claude_de_Cornulier_(1568-1645)#/media/Fichier%3ABlason_famille_FRA_Cornulier.svg

     

    La famille Oilliamson, d'azur, à l'aigle d'argent
    éployée, membrée et becquée d'or, posée sur un baril
    d'argent cerclé d'or

     

    LES REMPARTS DE FONTAINE-HENRY (Calvados)     " L'ensemble revient à sa fille adoptive, la marquise de Cornulier, dont la petite-fille épouse le comte Pierre d’Oilliamson. Au début du 20e siècle, ils entreprennent une restauration discrète du château.

         L'actuel châtelain, le marquis Pierre-Apollinaire d'Oilliamson, a ouvert largement son domaine au tourisme afin de mettre en valeur le patrimoine historique et artistique du domaine. "

     

    Ci-dessus, blason de la famille Oilliamson https://man8rove.com/fr/blason/ily44l2-oilliamson

     

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    Architecture

     

         " Depuis le sobre gothique de la chapelle et du Vieux Logis jusqu'au décor de style Louis XII puis Renaissance du Gros Pavillon, il est évident que, de père en fils, les d’Harcourt eurent tous à cœur d'être en accord avec l'art de leur temps.

         Bien que restée inachevée, leur demeure reste l'un des plus précieux témoignages de l'évolution du goût normand de Charles VIII à Henri II. » [2]

     

    LES REMPARTS DE FONTAINE-HENRY (Calvados) LES REMPARTS DE FONTAINE-HENRY (Calvados)

     Ci-dessus, à gauche, plan du château de Fontaine-Henry au 18e siècle d'après un plan extrait du livre Fontaine-henry par Etienne Faisant, société des Antiquaires de Normandie, 2010.

     

    Arcisse de Caumont, 1853 :

     

    LES REMPARTS DE FONTAINE-HENRY (Calvados)     « Fontaine-Henry (Calvados). Le château de Fontaine-Henry n'était point le palais d'un roi, c'était l'habitation d'un riche seigneur ; aussi n'offre-t-il pas des dimensions comparables à celles de Chambord ; mais plusieurs de ses parties sont de la plus grande élégance.
    Ce beau château figuré et décrit dans mon
    Cours d'antiquités, dans la Statistique monumentale du Calvados, dans l'ouvrage de l'antiquaire Anglais Pugin, sur la Normandie, et dans celui de Colman, est de plusieurs époques. La partie droite est la plus ancienne et peut dater de la fin du 15e siècle, ou des premières années du 16e. Les fenêtres en sont surmontées d'arcades en forme d'accolade et ornées de panaches et de feuillages frisés. Deux tours carrées rompent la monotonie des lignes horizontales. L'une est surtout remarquable par ses moulures ; l'autre paraît plus ancienne que tout le reste, et dater de la fin du 15e siècle.
         A partir de la première tour, le style change complètement. Des arabesques, des rinceaux de la plus grande finesse, et semblables à ceux que l'on rencontre sur les monuments les plus ornés du 16e siècle, couvrent les murs avec profusion ; l'entablement prend des proportions
    classiques. En un mot, tout annonce l'époque de la renaissance, et cette partie du château doit être du temps de François Ier. On voit d'ailleurs le millésime 1537 sur un arc des fenêtres de l'aile gauche.
         Les combles extrêmement élevés de cette aile et sa cheminée colossale dominent tout l'édifice. La grande cheminée n'est guère moins considérable que celles de Chambord et prouve que dans les châteaux du 16e siècle, ces accessoires sont de veritables monuments, selon l'idée très juste de M. de la Saussaye.
         Sur un des angles du pavillon se trouve une élégante tourelle à pans coupés, ornée de moulures et de médaillons. Une tour plus élevée, et au long toit conique, garnit l'angle opposé du mène pavillon. Plusieurs têtes en bas-reliefs décorent la partie supérieure des fenêtres.
         Le derrière du château a été réparé et n'avait jamais été aussi orné que la façade ; ce côté était défendu par la pente rapide du vallon, dans lequel coule la petite rivière de Mue.
         L'intérieur du château a été retouché, et n'offre pas à beaucoup près le même intérêt que l'extérieur.
         Au-dessus d'une porte, dans l'escalier qui monte aux appartements du pavillon de 1537, on voit Judith en buste, tenant de la main gauche la tête d'Holopherne, et la main droite appuyée sur son épée, dont elle presse la poignée sur sa poitrine
    ... » [6]

     

    Ci-dessus, plan extrait du cadastre napoléonien de 1811, Archives du Calvados, https://archives.calvados.fr/

     

         Le château de Fontaine-Henry est le sujet de beaucoup de cartes postales dont celles-ci en couleur :

     

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    « Le Moyen Âge « classique » (11e – 13e siècles) : la forteresse

     

    LES REMPARTS DE FONTAINE-HENRY (Calvados)        Sur l'emplacement d'une première forteresse du début du 11e siècle, deux puissantes familles anglo-normandes, la famille de Tilly et la famille d’Harcourt, érige à partir du tout début du 13e un château selon le même dispositif qu'au château ducal de Caen. Il se compose alors d'un vaste ensemble de trois bâtiments : les appartements seigneuriaux ou logis seigneurial (en latin camera), la Grande-Salle ou salle de réception (désignée dans certains textes latins antérieurs au 12e siècle par le terme aula, mais les textes en ancien-français la désignent comme la grant salle) et la chapelle (en latin capella).

     

    Ci-dessus, caves voûtées en croisée d'ogives des 12e et 13e siècles qui formaient autrefois le rez-de-chaussée du logis seigneurial par Romain Bréget — Travail personnel, CC BY-SA 4.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=34347662

     

          Au nord-est de l'édifice actuel, planté dans la déclivité qui s'amorce vers le vallon, on imagine une importante masse fortifiée qui pourrait être un donjon. La cour qui précédait la façade de cet édifice était autrefois close par de hauts murs crénelés flanqués de puissantes tours percées de meurtrières connectées à un chemin de ronde. Suivant une disposition déjà observées à Caen et qui se développera au 14e siècle, ces courtines montaient presque jusqu'au sommet des tours, permettant ainsi, une meilleure circulation des défenseurs. Tournée vers le nord, l'entrée de la forteresse était défendue par un puissant châtelet encadré par deux hautes tours polygonales, qui seront englobées dès le 16e siècle dans le gros pavillon quadrangulaire. Outre un système d'assommoir et de pont-levis, l'ensemble était clos par un fossé dont il ne reste plus de traces. La chapelle castrale qui se trouve à présent quelque peu isolée dans le parc, était vraisemblablement comprise dans l’enceinte.

            Malgré toute son ampleur, cette forteresse sera probablement détruite au cours de la guerre de Cent Ans. De cette époque, nous sont parvenus des segments de voûte du 11e siècle, la chapelle encore toute romane réalisée par Henry de Tilly (voûtée d'ogives au 13e siècle et modifiée en partie au 16e siècle) et les caves voûtées en croisée d'ogives des 12e et 13e siècles qui formaient autrefois le rez-de-chaussée du logis seigneurial. Par leur sobriété, ces éléments se rattachent au style gothique classique (1180-1230), alors contemporain de la cathédrale de Chartres et de Bourges, reflétant par là même le soin apporté à l'esthétisme de la bâtisse. » [2]

     

         Le château de Fontaine-Henry est le sujet de beaucoup de cartes postales dont celles-ci en noir et blanc :

     

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         « Les sous-sols, dont la description n'a pas été faite, sont cependant dignes d'une mention spéciale, ainsi qu'une petite crypte située sous les caves.
         Sa disposition bizarre en forme de chapelle, les plaques qui l'entourent et qui semblent avoir jadis recouvert des sépultures, tout la signale à l'attention des archéologues. Les caves elles-mêmes s'étendent sous les cuisines et une grande partie du château ; elles devaient autrefois se trouver pour la plus grande partie de plain-pied avec le sol extérieur, si on en juge par les fenêtres et la porte, maintenant bouchées presque complètement, et dont la partie la plus élevée remplit le rôle de soupirail. Un perron de quatorze marches, c'est-à-dire de plus de trois mètres de hauteur, donnait accès aux pièces du rez-de-chaussée, et l'on se demande à quel mobile a bien pu obéir le marquis de Canisy, lorsqu'il a fait exécuter ce malheureux remblaiement. Le propriétaire actuel, mieux inspiré, a déjà enlevé une certaine quantité des terres rapportées, mais il reste encore beaucoup à faire. »
    [1]

     

    « Le Bas Moyen Âge (14e – 15e siècles) : une reprise en main

     

    LES REMPARTS DE FONTAINE-HENRY (Calvados)     Lorsque Jeanne de Tilly épouse Philippe d'Harcourt, en 1374, elle lui apporte en dot plusieurs seigneurie dont celui de Fontaine-Henry. C'est à cette époque qu'est entreprise la reconstruction générale du château médiéval détruit en partie au cours de la Guerre de Cent Ans. Ces travaux seront poursuivis par leurs descendants, conférant peu à peu à l'édifice son aspect actuel.

     

    Ci-dessus, carte postale montrant les deux tours du châtelet primitif, englobées dans le Gros Pavillon au 16e siècle.

     

          En rompant avec la disposition primitive de la forteresse, qui unissait châtelet et corps du logis, on reconstruit à partir de la fin du 14e siècle, l'extrémité nord de l'édifice pour en faire l'habitation du fermier. Réalisées dans un style gothique flamboyant très sobre au milieu du 15e siècle, la tourelle d'escalier et la dernière travée de droite du corps central, correspondent à cette première phase de travaux.

     

    Le style Louis XII (1495-1515/1530) : la féerie

     

    LES REMPARTS DE FONTAINE-HENRY (Calvados)     En 1497, Jean d'Harcourt, lieutenant au bailliage de Caen, hérite du domaine par son père. Il s'engage alors avec son fils Pierre, baron de Briouze, dans une reconstruction totale du logis seigneurial.

          Signe des temps, la façade du nouveau bâtiment est désormais monumentale : Passées les décennies de tourmente et les derniers avatars de la Guerre de Cent ans, Fontaine-Henry fait montre de cette volonté nouvelle d'éblouir et de marquer la puissance nobiliaire retrouvée en empruntant au vocabulaire architectural des édifices religieux. Bien que construit à peu d'années près, dans la continuité de la maison du fermier, la sobriété du style gothique flamboyant de ce premier édifice se voit déjà supplanté par un style de transition entre le gothique et la Première renaissance, situant cette phase de travaux dans le plein essor du style Louis XII (1495-1515/1530).

          Ce nouveau corps de logis rappelle d'ailleurs certaines dispositions contemporaines, observées au château de Blois ou au Palais de Justice de Rouen, particulièrement dans l'aspect traditionnel des hauts combles et dans l'élévation régulière et symétrique des trois travées centrées sur une lucarne richement ornée interrompant une balustrade ajourée ornée de gargouilles. Influencées de l'Italie, ces superpositions plus régulière d'ouvertures, reliées entre-elles par des moulures, annonce clairement le quadrillage des parois extérieures sous la Première Renaissance. Dans le même esprit, si le traitement de la balustrade, surmontant l'ensemble, semble encore pleinement dans l'esprit du gothique flamboyant, il n'en annonce pas moins les réalisations de la Première Renaissance par l'ordonnance et la stylisation de ses motifs.

         Typique du Style Louis XII, l'élargissement des fenêtres sur cette partie de l'édifice, véhicule une notion de luxe tandis que leur abondance participe à la féerie du château : Outre l’apport de la clarté, ces ouvertures élargies permettent désormais une aération plus importante des pièces dans un souci nouveau d'hygiène de vie.

          Suivant une tendance de l'époque, l'arc brisé en ogive a partout été remplacé par l'arc en accolade ou arc en talon, conférant à l'ensemble une parenté avec l'hôtel de ville de Compiègne, où l'on retrouve d'ailleurs, le même type de lucarnes flamboyantes surmontées d'arcatures ajourées. C'est cette tradition française qui séduira Serlio lors de son arrivée à Paris en 1540 : les lucarnes " sont de grand ornements pour les édifices comme une couronne " et les grands combles couverts d'ardoise bleutées sont " des choses très plaisantes et nobles ".

     

    LES REMPARTS DE FONTAINE-HENRY (Calvados)      Malgré toutes ces nouveautés, l'accès aux étages du nouveau logis a dû poser problème. L'escalier de la maison du fermier devenant sans doute insuffisant, les d'Harcourt semblent avoir hésité quelque temps avant de se résoudre à réaliser une nouvelle tour d'escalier qui semble comme plaquée contre l'édifice. Cette réalisation n'en représente pas moins aujourd'hui l'un des principaux intérêts du château. Bien plus qu'un changement de style catégorique, l'originalité réside ici, dans la non-pénétration de la tour à l'intérieur du logis et dans le plan carré très inhabituel, sans doute influencé par la volonté de symétrie avec la tour de la maison du fermier, mais finalement incommode pour y loger un escalier à vis de plan circulaire. S'il s'agit là d'une nouvelle variation sur le thème de la tour d'escalier saillante inspirée par les réalisations du château de Meillant et plus encore du château de Blois de Louis XII : cet édifice n'en représente pas moins une interprétation simplifiée de la tour d'escalier du Château de Saint-Ouen de Chemazé. On y retrouve non seulement, le même plan quadrangulaire et la même exubérance du décor en bandeaux horizontaux mêlant les éléments gothiques traité en méplat à certains motifs antiquisants mais également le même type de couronnement en terrasse cerné d'une lourde balustrade à demi militaire, ajourée ici de motifs composés de soufflets et mouchettes.

          Tous ces éléments confèrent à l'ensemble, une parenté inattendue avec l'architecture manuéline du Portugal.

     

    LES REMPARTS DE FONTAINE-HENRY (Calvados) LES REMPARTS DE FONTAINE-HENRY (Calvados) LES REMPARTS DE FONTAINE-HENRY (Calvados)

     

    Ci-dessus, à droite, une photo aérienne extraite du site Google Earth.

     

    La Première Renaissance (1515 à 1530/1540) : le temps des réalisations

     

              À la suite d'une brève interruption du chantier, on constate une reprise des travaux, attribuée au même Jean d'Harcourt. Mais cette reprise tout en modifiant le projet initial, va finalement rendre l'ensemble de la construction indéchiffrable. L'intention de d'Harcourt a en effet évoluée : par la réalisation d'une nouvelle aile, il souhaite désormais joindre l'ancien châtelet d'entrée, pour l'intégrer dans son nouveau corps de logis.

            Pour autant, la tâche s'avère plus difficile que prévu : à la suite de la disparition progressive des remparts et du donjon attenant, cette ancienne porte fortifiée, s'est retrouvée isolée du reste de l'édifice moderne et ne présente plus le même alignement que ce nouveau corps du logis. Afin de réaliser le raccord, la future construction devra comporter deux redents successifs.

         C'est dans cette nouvelle optique qu'en reprenant le chantier, on décide de poursuivre vers le sud la façade la plus avancée de la tourelle d'escalier du logis Louis XII, en la soudant si étroitement à la nouvelle aile que les maçonneries de l'angle de la tourelle sont reprises au plus près afin de limiter une quelconque rupture dans le développement des frises et des panneaux d'arabesques. Le développement de ces motifs qui vont former le caractère nouveau de cette extension architecturale, témoignent par leur prolifération de l'effacement progressif du style Louis XII au profit de la Première Renaissance (1515-1530/40).

          En effet, le début du règne de François Ier ayant débuté, la grammaire décorative italienne se fait de plus en plus présente. Elle tapisse désormais la façade d'un quadrillage de corniches et de pilastres à chapiteaux antiquisants que des rinceaux et autres arabesques viennent envahir à profusion jusque dans les allèges des fenêtres. Pour autant, c'est presque à regret que les derniers raffinements gothiques cèdent face à la Renaissance et l'on note encore bien des hésitations dans l'acceptation du nouveau vocabulaire stylistique : C'est ainsi que l'ébrasement des ouvertures se voit encore ornées de frises de feuillages au naturel héritée de l'époque Louis XII.

          Alors que les travaux se poursuivent par la réalisation d'une seconde travée, l'orientation de l'édifice change radicalement. Dans le but de faire coïncider au mieux l'aile de raccord avec l'ancien châtelet, est conçue une nouvelle façade se développant en équerre par rapport à la précédente, créant ainsi un second redent. Cette dernière élévation réalisée en face et de manière parallèle à celle de l'ancien châtelet, va permettre de créer une jonction avec celui-ci et de l'englober dans une nouvelle construction qui formera le gros pavillon d'angle.

          C'est grâce à l'observation de cette façade orienté nord (moins la lucarne), flanquée de son échauguette coiffée en poivrière et le mur plein en retour, que l'on peut prendre aujourd'hui toute la pleine mesure du volume ajouté à l'ancienne porte fortifiée. Par opposition au reste de l'édifice, la poursuite des frises en arabesques et l'apparition de motifs en forme de losanges et de médaillons isolés sur cette nouvelle façade, témoigne à Fontaine-Henry, de la pleine acceptation de la Première Renaissance lié au développement du style tourangeau hors de ses frontières naturelles. Les lucarnes aux frontons triangulaires ornés de balustres peuvent d'ailleurs être rapprochées de celles du château de la Possonnière qui fut modifié à la même époque pour le père de Ronsard.

          Dans un souci de synchronisation dans l'exécution du chantier, des embellissements sont réalisés sur l'ancien châtelet médiéval fortifiée afin de lui assurer une unité stylistique avec le reste des bâtiments. C'est d'abord l'ancienne tour nord-est du châtelet, donnant sur le vallon, qui est reprise. Datée précisément de 1537 par l'inscription de son gable, une lucarne ornée de dauphins vient alors créer un puits de lumière pour le bel escalier à vis nouvellement réalisé. Ces différents travaux de réfection et d'ornementation se poursuivent dès lors simultanément sur la tour Nord-ouest et c'est dans le but de lui donner un aspect plus unifié avec le reste de l'édifice que sa façade donnant sur la cour d'honneur, se voit percée de toute une série de baies aux motifs géométriques épurés.

         C'est avec cette dernière tranche de travaux que vient s'achever toute cette longue série de réalisations. Tout en transformant de manière significative le corps du logis d'esprit médiéval en un véritable " Château de la Loire ", ces ouvrages ont été le vecteur d'un changement stylistique : Encore très présents au début du chantier, les motifs plein de verve et de fantaisie de la Première Renaissance ont fini par évoluer vers un classicisme épuré marquant au château de Fontaine-Henry, l'avènement de la Seconde Renaissance.

     

    LES REMPARTS DE FONTAINE-HENRY (Calvados)LES REMPARTS DE FONTAINE-HENRY (Calvados)LES REMPARTS DE FONTAINE-HENRY (Calvados)LES REMPARTS DE FONTAINE-HENRY (Calvados)

     

    Sur la gauche de l'image, tandis que l'ancien châtelet d'entrée médiéval a été englobé dans le gros Pavillon, ses tours d'angle polygonales ont été conservées après avoir été rhabillées d'une série de baies superposées de style Renaissance.

     

    La Seconde Renaissance (1540 à 1559/1564) : le Classicisme

     

         Si l'achèvement de la série de travaux d'embellissement avait été marqué par la maturation du style apparu au début du 16e siècle, le véritable tournant stylistique de Fontaine-Henry, prend naissance lorsqu'une dernière campagne de travaux est entreprise par Jean d'Harcourt sur la façade ouest du pavillon quadrangulaire. Désormais, l'époque a changé et le foyer d'art de Caen est maintenant bien vivant, imbu d'un décor classique et de conceptions ambitieuses alors que le Val de Loire se retrouve soudainement relégué en conservatoire des formes de la Première Renaissance. À la suite de l'arrivée de Serlio à Paris en 1540, cette nouvelle génération d'artistes, parmi ceux actifs à Caen, opère une synthèse originale entre les leçons de l'antiquité, celle de la Renaissance italienne et les traditions nationales.

    Marqué par cette évolution, l'architecte de la dernière campagne de travaux de Fontaine-Henry nous est connu, c'est Blaise Le Prestre. Déjà actif dans la région, sa présence au domaine est attestée dès 1544 lorsqu'il construit dans le château un grand escalier droit marquant le début d'une série de travaux : Tout en reprenant les dispositions caractéristiques de la cour de l'hôtel d'Escoville à Caen (1533-1540) dont il serait l'auteur, Le Prestre garnit la façade ouest du gros Pavillon, restée inachevée, en développant une superposition régulière de trois étages de colonnes à chapiteaux, scandée d'entablements à l'antique, venant en quelque sorte habiller et dissimuler l'extrême disparité des percements. À l'exemple des travaux de Jean Bullant sur l'aile nord du Château d'Écouen (1532-1567), cette véritable dentelle de pierre est considérée comme l'un des premiers exemples d'un portique à l'antique, juxtaposant les trois ordres, dorique, ionique et corinthien, prônée par les traités d'architecture de vitruve. » [2]

     

    LES REMPARTS DE FONTAINE-HENRY (Calvados)     « Cette aile constitue la partie la plus importante de l'édifice; c'est le gros pavillon dont nous avons parlé : « Jamais, a dit le savant archéologue cité plus haut, l'amour du colossal n'a été poussé si loin. Il frappe tout d'abord et par sa masse et par les proportions extraordinaires de sa toiture qui occupe plus de la moitié de sa hauteur totale. »
         Une cheminée monumentale domine tout ce bâtiment ; comme richesse d'ornementation, elle ne peut être comparée qu'à celle du château de Chambord : ce qui montre qu'à cette époque ces accessoires étaient des œuvres soignées où l'architecte se laissait aller aux fantaisies les plus inattendues et les plus gracieuses.
         Une tourelle élancée à pans coupés, ornée de nombreuses moulures et médaillons, occupe un des angles du pavillon, tandis qu'à l'angle opposé se dresse une tour plus élevée et terminée par un long toit conique. »
    [1]

     

         « Afin de parachever cet ensemble, Le Prestre a probablement imaginé l'immense comble venant en quelque sorte équilibrer les toitures pointues de l'ancien châtelet médiéval. Ces combles extrêmement élevés dominent ainsi, par leur ampleur, tout l’édifice tandis que la colossale cheminée, guère moins considérable que celles de Chambord, vient prouver, selon l’idée très-juste de Louis de La Saussaye, que dans les châteaux du 16e siècle, ces accessoires sont devenus de véritables monuments. Comme pour impressionner le visiteur, le découpage de ces " plus hauts toits de France ", concourent à l'effet majestueux de l'ensemble, transformant symboliquement ce gros Pavillon d'angle en une sorte de donjon d'apparat dans la continuité du château d'Argy et à l'exemple du pavillon d'entrée de Valençay.

     

    LES REMPARTS DE FONTAINE-HENRY (Calvados)          Malgré son implication et un début d'aménagement de la cour d'honneur par la création d'un puits à colonnes, on peut croire que les projets de Le Prestre ne purent jamais être véritablement menés à leur termes. Certaines amorces de travaux visibles au niveau de la cheminée Est, laissent à penser que le bâtiment de raccord aurait dû lui aussi, être coiffé d'un grand comble tandis que la suite du logis de style Louis XII aurait pu être rebâti dans le style nouveau. Pour autant, ces derniers chantiers réalisés à Fontaine-Henry restent l'une des plus belles expressions de l'art de la seconde renaissance (1540 à 1559/1564), préférant la beauté des lignes à la richesse du décor. Pour preuve, il suffit juste de comparer le gros pavillon carré avec un château de la Première Renaissance pour constater les différences profondes entre l'architecture des deux époques. Tout l'appareil défensif, mâchicoulis et chemin de ronde d'Azay-le -Rideau a disparu ici purement et simplement tandis que les formes rondes des tours d'angle de Chambord se sont transformées comme à Ancy-le-Franc et Villandry, en un simple gros pavillon quadrangulaire.

          Cette évolution du goût à Fontaine-Henry, est également sensible au niveau de l'ornementation. Il suffit de comparer l'immense lucarne ajoutée par Le Prestre sur la face nord avec les réalisations du Val de Loire, pour se rendre compte du chemin parcouru. À l'étagement de pinacles, de niches à coquilles et de petits arcs-boutants de la Première Renaissance, succède au château de Fontaine-Henry, une composition de lignes épurées très sobrement ornées, où de simples cannelures à l'antique remplacent dans les pilastres, les rinceaux et arabesques de l'époque de François Ier : un style plus épuré et réfléchi a désormais succédé aux grâces légère de la Première Renaissance et bien que les références à la Renaissance italienne restent prépondérantes, elles s'effacent déjà devant les exemples pris directement du monde romain, préfigurant l'affirmation d'un style " national " français dès le milieu du 17e siècle.

     

    Ci-dessus, carte postale montrant le puits de la cour d'honneur du château réalisé par l'architecte caennais Blaise Le Prestre (milieu du 16e s.) 

     

    L'époque moderne (début du 17e siècle – 1792) : l'accalmie

     

          Jusqu’au 18e siècle, la route de Thaon passe par sa cour, via une porte monumentale située au sud et nommée " Gloria laus " (" Gloire et louange " du titre d'un chant de procession, attribué à Théodulfe d'Orléans et toujours en vigueur aujourd'hui pour la procession du dimanche des Rameaux dans l'Église catholique). C'est à partir de ce point de vue que les façades de dentelles de pierre et " les plus hauts de France " sont conçus pour impressionner le visiteur.

         Sous le règne de Louis XV, on finit par remanier la façade Est de l'édifice, remplaçant, par là-même, le dernier mur médiéval de l’antique logis seigneurial. Cette partie n’avait cependant jamais été aussi ornée que les façades de la cour : Le côté Est n'ayant eu qu'une vocation défensive, protégé par la pente rapide du vallon, dans lequel coule encore aujourd'hui la petite rivière de Mue.

        

    L'époque contemporaine (depuis 1792) : le renouveau

     

    LES REMPARTS DE FONTAINE-HENRY (Calvados)      Henry de Carbonnel, marquis de Canisy, hérite du domaine de Fontaine-Henry. Il construit le bâtiment qui abrite la galerie et la Salle à manger et fait tracer un parc à l'anglaise. L'ensemble revient à sa fille adoptive, la marquise de Cornulier, dont la petite fille épouse le Comte Pierre d’Oilliamson. Celui-ci entreprend, au début du 20e siècle, une restauration discrète du château.

         L'actuel châtelain, le Marquis Pierre-Apollinaire d'Oilliamson, a ouvert largement son domaine au tourisme afin de mettre en valeur le patrimoine historique et artistique du domaine. Dans cette optique, le marquis invite les visiteurs à se replonger dans 800 ans d'histoire avec un programme estivale d'animations baptisé « Les enchantées ». (...). » [2]

     

    Les décors intérieurs

     

    LES REMPARTS DE FONTAINE-HENRY (Calvados)     L’intérieur du château a été plusieurs fois remanié et présente aujourd'hui une enfilade de pièces au décor classique, principalement composé de lambris.

          Il reste cependant quelques décors d'origine : Dans l’escalier qui monte aux appartements du pavillon de 1537, un haut-relief de Judith et Holopherne orne le dessus d’une porte. Tandis que Judith représentée en buste, tient de sa main gauche la tête d’Holopherne, elle presse de sa main droite la poignée de son épée sur sa poitrine. Au-dessous, un cartouche indique :

     

    LES REMPARTS DE FONTAINE-HENRY (Calvados) " ON. VOIT. ICY. LE. POURTRAICT.

    DE. JUDITH. LA. VERTUEUSE.

    COME. PAR UN HAUTAIN FAICT

    COUPPA LA TESTE FVMEVSE

    D’HOLOPHERNES QUI. L’HEUREUSE

    JERUSALEM EUT DEFAICT "

     

         Le château, entièrement meublé et toujours habité, abrite une remarquable collection de tableaux constituée durant la Révolution par la famille Cornulier. Parmi cet ensemble, des peintures de Nicolas Mignard, de Rubens, du Corrège ou encore du Titien ornent les murs des salons. On trouve également une remarquable collection de gravures de Van der Meulen, comparable à celles du Grand Trianon.

     

    LES REMPARTS DE FONTAINE-HENRY (Calvados)     Depuis le début du 19e siècle, un portrait par Hyacinthe Rigaud de sa mère, Maria Serre, fait partie d’un ensemble dont la plupart des autres éléments sont conservés

           Dans le Grand salon, un somptueux cadre en pierre sculpté enchâsse un charmant portrait de Louis XIV enfant costumé en dieu Mars, par Nicolas Mignard. (...)

     

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    La chapelle du Château dite " Notre Dame du Val Busnel "

     

    LES REMPARTS DE FONTAINE-HENRY (Calvados)     Si la chapelle se trouve aujourd'hui quelque peu isolée dans le parc, elle faisait partie intégrante du château-fort médiéval. Située vraisemblablement dans la cour qui précédait la façade du château, elle était protégée par une enceinte close d'un fossé dont il ne reste plus de traces.

         D'origine romane, l'édifice est voûté de croisées d'ogives à la fin du 13e siècle, lors de travaux réalisés par la famille de Tilly. Une petite tour est alors accolée au côté nord du chevet avant qu'une partie de la nef ne soit reconstruite à une époque postérieure. Selon la tradition, des croix auraient été gravées sur les parois extérieurs de l'édifice, en mémoire d’un voyage entrepris en Terre-Sainte par Henry de Tilly qui participa à la huitième croisade. Il semblerait aujourd'hui qu’il ne s'agisse que de croix de consécration : Cette chapelle aurait été abandonnée pendant quelque temps et après restauration, dut être consacrée de nouveau.

         La paroi sud a conservé son style du 13e siècle, développant une série de fenêtres en lancettes surmontées d'une corniche à motifs en dents de scie. Suivant la tradition bénédictine, les trois élégantes baies en ogive, percées dans le chevet, symbolisent la Sainte Trinité.

          À l’intérieur de la nef, les murs s'ornent jusqu'au Chœur de l'église, d’arcatures ogivales à colonnettes. Dans chaque entrecolonnement, un siège est aménagé dans la pierre pour former une espèce de stalles réalisées dans une expression artistique assez rare. Sur l'autel du sanctuaire, des colonnettes supportent une niche destinée à abriter autrefois une croix ou un tabernacle.

         Au cours du 16e siècle, dans un projet ambitieux de transformer le sanctuaire en deux chapelles superposées, suivant un type royal déjà observé au château de Biron (Dordogne), l'architecte Blaise Le Prestre a partagé la hauteur de l'ancien vaisseau roman par une voûte surbaissée. Créant la surprise, le niveau supérieur réalisé en dalles de pierre, repose sur des colonnes à chapiteaux composites recevant des arcs diaphragmes qui s'entrecroisent. Afin de réaliser un appartement au-dessus de ce plafond, toute une série de lucarnes à clochetons a été percée dans la toiture tandis qu'un accès depuis l’extérieur est réalisé par la création d'une entrée surmontée d'un fronton triangulaire épuré, aménagée dans la tour d'escalier médiévale. Le style épuré et classicisant de l'ensemble, déjà observé sur la façade Ouest du gros pavillon du corps du logis, témoigne des évolutions esthétiques de la Seconde Renaissance. » [2]

     

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     " La chapelle.romane voûté d'ogives au 13e siècle, avant d'être compartimentée au milieu du 16e siècle. " [2]

         « A quelque distance du château, dans le parc, se trouve une petite chapelle qui a dû primitivement être comprise dans l'enceinte formée par le fossé, entourant, suivant l'usage, les bâtiments d'habitation. Cette chapelle est un vestige des constructions primitives, contemporaines d'Henry de Tilly et maintenant disparues. Dans le mur extérieur du côté septentrional, on remarque, en effet, des fenêtres en lancettes et une corniche en dents de scie qui fixent bien au 13e siècle l'époque où elle fut bâtie.
         Les parois extérieures portent des traces de croix, que la légende prétend avoir été gravées en souvenir d'un voyage en Terre-Sainte entrepris jadis par un seigneur de Fontaine-Henry. Quil y ait eu parmi les Tilly des croisés au 13e siècle, rien de plus probable, mais que ces croix rappellent ce fait, on peut en douter (On a voulu y voir aussi une marque de consécration ; cette opinion ne peut se soutenir, puisque, suivant les usages de l'Eglise et la liturgie la plus ancienne, les croix doivent toujours se trouver à l'intérieur des monuments consacrés. ).
         A l'intérieur on remarque une disposition assez rare et fort curieuse : les murs de la nef sont ornés d'arcatures ogivales à colonnettes, et dans chaque entre-colonnement se trouve un siège creusé dans la pierre et formant une espèce de stalle, ce qui donne un aspect très particulier à cette partie de la chapelle. Malheureusement, l'harmonie de son style a été détruite par divers remaniements. Ainsi, au 16e siècle la nef a été partagée par une voûte surbaissée, portant sur des colonnes. Cette voûte coupait pour ainsi dire par moitié l'élévation de ta chapelle, formant un appartement auquel on accédait par une entrée du style de la Renaissance. Pourquoi cette bizarrerie et quelle était son utilité, il est difficile de se l'expliquer, mais son résultat, déplorable au point de vue du goût, est malheureusement trop facile à constater. »
    [1] Article de Paul de Longuemare

     

    Les jardins

     

         " Au cœur d'un parc boisé, trois jardins historiques sont créés pour retracer l'Histoire des jardins du Moyen Âge au 18e siècle. " [2]

     

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    Protection

     

         « Le château de Fontaine-Henry est classé monument historique par un arrêté du 5 avril 1924. Ce classement est remplacé par un nouvel arrêté le 22 novembre 2011. (…)

          Le parc du château est un site naturel classé depuis un arrêté du 24 août 1959. » [2]

     

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    LES REMPARTS DE FONTAINE-HENRY (Calvados) 

    O " L'église de la Nativité-de-Notre-Dame qui fait l'objet d'un classement au titre des monuments historiques depuis 1862. Une statue du 15e siècle est classée à titre d'objet. " [2]

     

     

     

    Sources :

     

    [1] Article de Paul de Longuemare - Extrait de La Normandie monumentale et pittoresque... Calvados, 1re [-2e] partie.... Partie 1 - 1895 https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6419842b/f299.item.r=%22ch%C3%A2teau%20de%20Fontaine%20henry%22

    [2] Extrait de l'article sur ce château de Wikipédia

    [3] Extrait de https://monumentum.fr/chateau-fontaine-henry-pa00111341.html

    [4] Extrait du Bulletin de la Société des antiquaires de Normandie / Éditeurs Derache (Paris) / Didron (Caen) / Hardel (Rouen) / Le Brument () 1933 https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5732001j/f151.item.r=%22ch%C3%A2teau%20de%20Fontaine%20Henry%22

    [5] Extrait de la Généalogie de la maison de Cornulier, autrefois de Cornillé, en Bretagne... Éditeur H. Herluison (Orléans) 1889 https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5505541d/f232.item.r=%22ch%C3%A2teau%20de%20Fontaine%20Henry%22

    [6] Extrait de l'Abécédaire ou Rudiment d'archéologie (architecture civile et militaire) / par M. Arcisse de Caumont, (1801-1873). Éditeurs Derache (Paris) / Dirdon (Paris) / Dentu [etc.] (Paris) 1853 https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k9784904q/f473.item.r=%22ch%C3%A2teau%20de%20Fontaine%20Henry%22.zoom

     

     LES REMPARTS DE FONTAINE-HENRY (Calvados) LES REMPARTS DE FONTAINE-HENRY (Calvados)

     

    O Ci-dessous pages extraites du PDF « Monuments historiques protégés en Basse-Normandie en 2011 et 2012 », une publication électronique de la direction régionale des affaires culturelles de Basse-Normandie - DRAC de Basse-Normandie 13 bis rue Saint-Ouen 14052 Caen cedex 4 www.basse-normandie.culture.gouv.fr 

     

     

    Bonnes pages :

     

    Site officiel : https://www.chateaudefontainehenry.com/

     

    O https://castellissim.com/le-chateau-de-fontaine-henry-un-chateau-normand-qui-bouge/

    O https://media.chateauxexperiences.com/fontaine-henry-parole-de-chateau/

    O https://www.wikiwand.com/fr/Ch%C3%A2teau_de_Fontaine-Henry

    O http://www.normandie-heritage.com/spip.php?article585

    O https://www.laviedechateau.info/post/episode-8-ch%C3%A2teau-de-fontaine-henry

    O Extrait du Bulletin de la Société des antiquaires de Normandie / Éditeurs Derache (Paris) / Didron (Caen) / Hardel (Rouen) / Le Brument () 1933 https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5732001j/f151.item.r=%22ch%C3%A2teau%20de%20Fontaine%20Henry%22

    O La Normandie monumentale et pittoresque... Calvados, 1re [-2e] partie.... Partie 1 - 1895 https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6419842b/f299.item.r=%22ch%C3%A2teau%20de%20Fontaine%20henry%22

     

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    La motte féodale de Soligny-la-Trappe

     

         « C’est un charmant petit village de 780 habitants construit sur un promontoire de 300 m environ qui partage la ligne des eaux à une altitude qui voisine autour de 250 m, entre la Manche, par l’Iton, et l’océan Atlantique, par la Sarthe qui prend en effet sa source sur cette commune au lieudit Somsarthe. » [1] 

     

         « Soligny est perché sur le plateau d'un mont qui peut figurer parmi les plus hauts du département de l'Orne. L'œil y jouit d'un point de vue magnifique. Ce mont, composé en grande partie de grisons, qui semblent avoir éprouvé l'action du feu, parait avoir donné le nom à l'endroit. Le mot Solum igneum, signifie terre de feu.

         Le mont de Soligny repose sur un banc de marne, et contient une grande quantité de coquillages marins.

            Sept sources principales jaillissent de sa base. L'une d'elles, coulant au nord, forme l'origine de la Sarthe. » [2] 

     

         « Le nom de la localité est attesté sous les formes Solinneium en 1091, de Soligneio en 1172 et Soulignyé en 1373. Le toponyme serait issu de l'anthroponyme roman Solemnius. » [3] 

     

    Autre version :

         « Soligny viendrait du latin « sol-ignis », c’est-à-dire « sol de feu », probablement une allusion aux affleurements rouges du minerai que l’on trouvait vers la forêt. » [1]

     

         « Un incendie effroyable dévora tout le bourg en 1747, à l'exception de l'église. Comme toutes les maisons étaient bâties en bois, et qu'il n'y avait pas d'eau à proximité, on ne put arrêter les ravages de la flamme. (…)

         « L'abbaye de la Trappe, bâtie sur cette commune lui a donné son surnom. » [2]

         « Le second élément Trappe est une référence au monastère trappiste établi sur le territoire. » [3]

          « Quant à « la trappe » il faut se référer au piège appelé « Trappe » que l’on tendait dans la forêt toute proche pour attraper le gibier. » [4]  

     

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    Plan de situation de la motte de Soligny-la-Trappe ; blason des comtes du Perche par Travail personneliLe code de ce fichier SVG est valide.Cette image vectorielle a été créée avec Inkscape par Bruno ., CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=1425366

     

    Histoire

     

    LES REMPARTS DE SOLIGNY-LA-TRAPPE (Orne)     « La première dynastie des seigneurs de Soligny portait le nom du lieu, et florissait encore à la fin du 12e siècle. Ils figurent, comme on l'a vu, au nombre des bienfaiteurs de la Trappe. » [2]

     

         « Les premiers seigneurs de Soligny, qui portaient le nom de leur seigneurie, vivaient encore en terre percheronne à la fin du 12e siècle.

         En 1185 et 1189 - Hugues de Soligny et Jean de Villiers furent bienfaiteurs de l’abbaye de la Trappe de chacun un arpent de pré sur la rivière l’Erine. Hugues de Soligny et son fils Guillaume donnèrent deux arpents et demi de pré en un lieu non précisé. (...) » [5] 

     

    Ci-dessus, plan extrait du cadastre napoléonien de 1809. La parcelle "la Tour" situe l'emplacement de la motte féodale. Archives de l'Orne, https://archives.orne.fr/

     

         « Soligny passa au siècle suivant dans la fameuse maison des Chevreuil, grands-maitres d'hôtel des Rotrou. Ils dotèrent aussi l'abbaye de la Trappe. Ces Seigneurs possédèrent Soligny jusqu'en l'an 1402, ou Colin-de-la-Barre et Jeanne Chevreuil-de-Soligny, sa femme, cédèrent ce domaine à Pierre III de Valois, comte du Perche. Ce même comte acheta de Thomas, sire de Poix en Sainte-Céronne, les droits qu'il avait sur Soligny, par Colette de Soligny, sa femme. » [2]

     

    LES REMPARTS DE SOLIGNY-LA-TRAPPE (Orne)     « Selon les historiens L.J. Fret et J.F. Pitard, la seigneurie de Soligny avec ses dépendances et appartenances, passa au début du 13e siècle dans la famille Chevreuil, sans doute par alliance avec une descendante de la famille de Soligny. Cependant, plusieurs documents nous démontrent que cette famille Chevreuil possédait déjà des biens à Soligny dès le début du 12e siècle. (...)

         En 1173, le Pape Alexandre III confirme les biens donnés à la Trappe, notamment par Gervais Chevreuil, seigneur de Soligny d’une métairie à Ligni (St-Hilaire lès Mortagne) (...)

         En 1253, Nicolas Chevreuil fait don du bois du Parc aux religieux de la Trappe et en 1255, leur vend des bois et bruyères au Buat (paroisse de Lignerolles)

         En 1297, son fils Colin Chevreuil vit sur ses terres de Soligny où il est déclaré seigneur du lieu. D’une union inconnue, il a eu un fils dénommé Nicolas, héritier de Soligny.

         En 1313, ledit Nicolas Chevreuil, seigneur de Soligny, se marie avec une épouse dont le nom nous est inconnu (...)

         En 1336, Jean Chevreuil partage la terre de Soligny avec ses sœurs Jeanne et Colette et en 1338, il épouse Jeanne de Villiers. De leur union sont nés 3 filles : Jeannette, fille ainée qui épousa Thomas Aucher ; Colette qui épousa Thomas de Poix et Jeanne qui épousa Colin de la Barre, toutes trois, dames de Soligny. (...)

         Au décès de Jean Chevreuil et à défaut d’héritier mâle et donc du droit d’ainesse dont seuls les hommes pouvaient bénéficier, la seigneurie de Soligny et toutes ses dépendances se sont trouvées partagées entre ses trois héritières.

         En 1402, Colette et Jeanne Chevreuil vendaient leurs droits sur Soligny à Pierre II de Valois, 16e comte du Perche qui les légua dans son testament de 1404 aux religieux de la Chartreuse du Val Dieu.

         En 1411, Jean Aucher, héritier de Jeannette Chevreuil donnait ses droits sur Soligny aux Chartreux du Val Dieu. » [5]

     

    Ci-dessus, une photo aérienne extraite du site Google Earth.

     

    LES REMPARTS DE SOLIGNY-LA-TRAPPE (Orne) LES REMPARTS DE SOLIGNY-LA-TRAPPE (Orne)

     

    Ci-dessus : à gauche, une photo aérienne des années 1950-1965 extraite du site Géoportail où l'on distingue nrttement la motte de Soligny ; à droite, une photo aérienne récente extraite du site Géoportail. La motte y est cachée par la végétation.

     

         « On a vu à l'article Val-Dieu, que le comte Pierre III fit don aux chartreux de ce lieu du domaine de Soligny, avec sa haute-justice et dépendances. »

         Devenus propriétaires de cette seigneurie, les religieux crurent pouvoir donner le titre de baronnie à leur nouveau domaine. Différents actes de ce temps qualifient Soligny du titre de baronnie ; mais un arrêté du parlement de Paris, à la date du 6 septembre 1631, dépouilla ces pauvres moines du titre de barons, avec défense expresse de donner à Soligny d'autre titre que celui de simple seigneurie.

         Les sires de Soligny jouissaient, dans toute l'étendue de leur seigneurie, des droits de Potelage et de Regardde-Mariage. Le droit de potelage consistait à prélever un pot-de-vin, ou autre boisson et liqueur, sur chaque poinçon. Quant au regard de mariage, droit aussi indécent qu'extravagant, établi par les seigneurs au moyen-âge, c'était ce que les paysans du pays appelaient le droit de Jambage. On voudra bien nous dispenser d'en donner ici la définition. Il fut changé plus tard en un droit plus décent et plus lucratif : tout sujet vassal, ou arrière-vassal de la seigneurie, lorsqu'il contractait un mariage, était obligé de donner au seigneur, ou à sou représentant, 1. un gâteau d'un boisseau de froment, pétri avec beurre, œufs, épices et safran ; 2. un galon de vin ; 3. un bréchet de bœuf (le devant de la poitrine, où aboutissent les sept vraies côtes) ; 5. enfin une jambe de cochon. » [2]

     

    La motte féodale

     

    LES REMPARTS DE SOLIGNY-LA-TRAPPE (Orne)     « Le bourg possédait autrefois une forteresse considérable dont il ne reste que la motte féodale sur laquelle elle était construite. Les premiers seigneurs du lieu en élevèrent une nouvelle au 11e siècle sur les ruines de l’ancien château romain. Elle fut de nouveau détruite par les Anglais au cours des guerres des 14e et 15e siècles.

         Des fouilles ont été faites au début du siècle sur cette motte, et y ont révélé divers objets dont une monnaie frappée à la double tête d’Agrippa et d’Auguste (visible au musée de Mortagne). » [1]

     

    Photos ci-dessus et ci-dessous réalisées par Gilloudifs.

     

    LES REMPARTS DE SOLIGNY-LA-TRAPPE (Orne)     « Le petit bourg de Soligny, Solum igneum, Sol igneus, Soligniacum, Soligneium, composé aujourd'hui d'une soixantaine des feux, portait autrefois, dit-on, le titre de ville, et possédait une forteresse considérable, dont il ne reste plus que la butte artificielle, avec quelques rares débris. Les fragments d'épées, les vases, les médailles, et autres objets provenant des Romains, ne permettent pas de douter que ces conquérants n'aient eu là un établissement ou château-fort. La grande voie romaine, dont nous avons parlé dans notre premier volume, longeait la forteresse. (…) (voir ci-dessous…) 

         « A partir de Saint-Gilles, toujours dans la même direction, se trouvaient les châteaux forts de Bubertré, dont les seigneurs jouissaient d'un grand crédit au moyen âge, ainsi qu'on le verra par la suite ; l'enceinte de cette forteresse dont on voit encore les retranchements et quelques restes de tours, était très étendue ; des bouquets de bois couvrent partout sa surface. Après Bubertré se trouvaient à peu de distance, toujours le long de la forêt du Perche, les châteaux de Montchauve, des Châtelets et du Grand-Buat (commune de Lignerolles) ; venaient ensuite la forteresse de Soligny, dont il restait encore une tour, détruite depuis dix ou douze ans, et où on a trouvé des médailles romaines, entr'autres d'Auguste et d’Agrippa ; enfin, les châteaux de Moulins, de Bonsmoulins.... (…) 

            M. Frédéric Galeron, d'honorable mémoire, trouva en fouillant les ruines, une belle médaille romaine de la colonie de Nîmes, offrant d'un côté les têtes d'Auguste et d’Agrippa, avec cette inscription : Imperator divi filius. Le revers présentait un crocodile, enchainé au pied d'un palmier, avec ces mots de chaque côté de l'arbre : COL NEM (Colonia Nemausensis).

         Les premiers seigneurs de Soligny, qui florissaient sous les Rotrou, au 11e siècle, élevèrent une nouvelle forteresse sur les ruines de l'ancien château romain. Les Anglais renversèrent ce noble manoir pendant le cours de leurs guerres, aux 14e ou 15e siècle. Abandonné depuis cette époque, il ne conservait de son ancienne importance que les restes d'une de ses tours démolie depuis une quinzaine d'années par le propriétaire actuel du terrain. On trouva dans les débris un reste d'épée romaine. Cette tour a donné son nom à l'emplacement du vieux fort et aux maisons bâties sur une portion de l'enceinte. » [2]

     

    « La motte comme moyen de conquête

     

         Cependant, une fois la forteresse en place et la vallée de l'Huisne verrouillée, les Rotrou ne semblent pas se satisfaire de la seule garde du château de Nogent. Leur ambition territoriale est trop forte pour se contenter de la place qui leur a été attribuée. Ils vont chercher à se constituer un domaine plus étendu au milieu des grandes principautés qui les entourent. Ils tentent d'abord, semble-t-il, de s'étendre vers l'Est où ils rencontrent – probablement - la résistance de leur propre seigneur le comte de Blois et de son vassal, sur place, le vicomte de Chartres. Dans cette direction, ils paraissent bloqués, non loin de Nogent. (...)

         Les Rotrou se tournent alors vers l'Ouest, vers cette région forestière, à peine colonisée. Ils entreprennent une remontée de la vallée de l'Huisne par la rive gauche, ils s'enfoncent comme un coin entre le duché de Normandie, au Nord, et la seigneurie de Bellême qui occupe déjà la rive droite de l'Huisne, au Sud. Cette conquête est marquée par la construction de château qui sont tous des ouvrages de terre, des mottes : Rivray (Condé-sur-Huisne), Saussay (Bretoncelles), Rémalard, Maisons-Maugis, Corbon peuvent être considérés comme les étapes de cette avancée. Ils prennent avant le milieu du 11e siècle, Mortagne où un château du même type est élevé (la Butte Saint-Malo) avant d'atteindre les rives de la Sarthe, fortifiées de la même façon (mottes de Soligny-la-Trappe, de Plessis-Poix (Sainte-Céronne), de Saint-Aubin de Courteraie, de Saint-Sulpice-de-Nully, du Jarrier (Champeaux), de Longpont, etc... ). La vallée de la Sarthe restera définitivement la frontière entre la nouvelle seigneurie et le duché de Normandie. » [6]  

     

    A proximité

     

         O « L'église Saint-Germain est des 11e et 12e siècles. » [3]

     

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         « L'église St-Germain d'Auxerre est le seul monument historique qui a été sauvegardé dans la commune, malgré l'incendie qui ravagea le bourg en 1747. Elle a été bâtie en grande partie en grison de pays à la fin du 11e début du 12e siècle, sur une motte féodale. Le portail roman surmonté d'une frise à chevrons repose sur des colonnettes à chapiteaux sculptés. L'intérieur est doté d'un beau mobilier datant du 18e siècle. » [1]

     

         « L'église, dédiée à saint Germain d'Auxerre, remonte au 10e ou 11e siècle, ainsi que l'indiquent son portail roman, à plein ceintre, les fenêtres et contreforts du chœur et du sanctuaire. Elle fut augmentée de deux bas-côtés en 1833 et 1835. » [2]

     

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    LES REMPARTS DE SOLIGNY-LA-TRAPPE (Orne)     O « L'abbaye de la Trappe est fondée par le comte du Perche Rotrou III en 1122. Vers 1148, le monastère entre dans l'ordre cistercien. L'abbaye de Soligny, souvent appelée la Grande Trappe, est le siège d'une réforme de l'ordre cistercien, en 1664, sous l'influence de l'abbé Armand Jean Le Bouthillier de Rancé, créant l'Ordre cistercien de la stricte observance, communément appelé trappiste. » [3]

     

         O « Les sources de la Sarthe : Les eaux de pluie s’infiltrent sur le plateau, s’accumulent sur des marnes peu perméables et forment la nappe phréatique alimentant
    un chapelet de petites sources en contrebas de la côte. À la source de Somsarthe, le petit ruisseau, à peine formé, disparaît dans une fissure pour resurgir à Saint-Aquilin-de-Corbion où il alimente le cours définitif de la rivière Sarthe. »
    [4]

     

         O « La forêt de la Trappe : plantée de pins sylvestres, de chênes, de sapins, d’épicéas et de pins douglas, la forêt de la Trappe abrite une faune abondante composée d’oiseaux, de reptiles et d’amphibiens voisinant avec cerfs, chevreuils et sangliers.

         Avec une circonférence de 4,33 mètres à 1 mètre 30 du sol, le chêne de Rancé, dont l’âge est estimé à trois cents ans, y règne en maître des lieux. » [4]

     

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    Sources :

     

    [1] Extrait de https://soligny-la-trappe.pagespro-orange.fr/tourisme.html et de https://soligny-la-trappe.pagespro-orange.fr/histoire-soligny.html

    [2] Extrait des Antiquités et chroniques percheronnes : ou recherches sur l'histoire civile, religieuse, monumentale, politique et littéraire de l'ancienne province du Perche, et pays limitrophes, par Joseph Fret - Glaçon, 1838 - 1671 pages - volume 1 http://google.cat/books?id=5ZA2AAAAMAAJ&pg=PA246&dq=editions:UOM39015063879152&output=html_text&source=gbs_toc_r&cad=4 et volume 3 https://books.google.fr/books?id=vvcTAAAAQAAJ&pg=PA495&lpg=PA495&dq=forteresse+de+Soligny&source=bl&ots=O70zn7vWTZ&sig=ACfU3U2ZScBLuqhyYsjKjWx9DwC4MTmNaA&hl=fr&sa=X&ved=2ahUKEwjU5o66w5j1AhWJoBQKHftkBAAQ6AF6BAgcEAM#v=onepage&q=forteresse%20de%20Soligny&f=false

    [3] Extrait de Wikipédia

    [4] Extrait de https://ffvelo.fr/wp-content/uploads/2013/11/bpf-61-soligny_trappe.pdf

    [5] Extrait de http://www.sainthilairelechatel.fr/fr/information/95203/seigneurs-proprietaires-pigeon-chapitre-1

    [6] Extraits de « La motte comme moyen de conquête du sol et comme instrument de la seigneurie châtelaine (11e-12e siècle) : l'exemple de quelques châteaux à motte du Perche » par Joseph Decaëns dans « Aux sources de la gestion publique  » (1997) d'Elisabeth Magnou-Nortier http://www.sainte-ceronne-les-mortagne.fr/fr/information/50127/extraits-motte-comme-moyen-conquete

     

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    Pour visiter Soligny-la Trappe :

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         « Niché aux sources de la Durdent, entre bois et moulins, le village d'Héricourt-en-Caux offre son havre accueillant, dominé par l'imposante église Saint-Denis. (…) Elle a été formée en 1858 de la fusion de Saint-Denis-d'Héricourt et de Saint Riquier, dont elle a gardé la charmante chapelle du 11e siècle (...). » [1]  

     

         On trouve sur le territoire de cette commune le château du Boscol ou de Beauvoir des 16e et 17e siècles avec son imposante allée de hêtres d'un kilomètre, la plus longue de la région et une motte féodale à Saint-Riquier. [NdB]

     

    LES REMPARTS D'HERICOURT-EN-CAUX (Seine-Maritime)   LES REMPARTS D'HERICOURT-EN-CAUX (Seine-Maritime)

     

    Plan de situation du château du Boscol et de la motte de Saint-Riquier à Héricourt-en-Caux ; blason de la famille de Normanville (est-ce le bon ?), Par Travail personnel, Domaine public, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=1351478


    Histoire

     

    La famille Normanville

     

    LES REMPARTS D'HERICOURT-EN-CAUX (Seine-Maritime)    « Famille protestante des origines de la Réforme jusqu'au milieu du 17e siècle, descendante du roi Charles IX dit Saint-Louis, est seigneur du Boscol de pères en fils : Jean de Normanville (+1539), fils de Roger de Normanville et Jeanne de Sotteville, époux de Jacqueline de Canonville ; Guillaume de Normanville (1503/1539), époux de Magdelaine de Bouquetot (et d'Adrienne des Hayes) ; Pierre de Normanville, chevalier de l'Ordre du Roi (Ordre de Saint Michel), gentilhomme ordinaire de sa Chambre, époux de Magdelaine de Montmorency-Laval (1530/1570) ; Abraham de Normanville (+1633), chevalier, gentilhomme ordinaire de la Chambre du Roi, époux de Julienne d'Angennes ; François de Normanville dit Monsieur du Boscaule, époux en premières noces de Catherine de Normanville (+1627) puis en 1627 de Claude de Combaut, sans descendance, les biens de la Famille passent à son frère Isaac.
          Isaac de Normanville, chevalier de l'Ordre du Roi, gentilhomme ordinaire de sa Chambre, lieutenant civil et criminel au bailliage de Caux pour le siège de Cany, époux en 1660 de (Reine Elisabeth de Mailly, en 1664 de Madeleine Boivin de Bennetot) puis en troisième noces de Jourdaine du Hamel ; Jourdaine Charlotte de Normanville épouse Jacques des Mares (1637/1597), marquis de Rohan et de Bellefosse, fils de Louis des Mares et de Marguerite de Roncherolles, à qui elle passe la seigneurie dont elle a hérité. »
    [2]

     

    Ci-dessus, blason de la famille de Normanville (est-ce le bon ?), par Travail personnel, Domaine public, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=1351478

     

    La famille Mares de Bellefosse


    LES REMPARTS D'HERICOURT-EN-CAUX (Seine-Maritime)      « Charlotte Jourdaine des Mares de Bellefosse (+1789), épouse en 1731 Charles Aimable Estienne François de Beauvoir (1703/1763), écuyer, conseiller au Parlement de Rouen en 1724, conseiller honoraire au Parlement de Normandie, elle rétablit la chapelle seigneuriale du château du Boscol et fais passer la seigneurie dans la Famille de Beauvoir. » [2]

     

    Ci-dessus, blason de la famille des Mares, d’azur à trois croissants d'argent, https://man8rove.com/fr/blason/vxnu4m6-mares

     

    La famille Beauvoir


    LES REMPARTS D'HERICOURT-EN-CAUX (Seine-Maritime)      « Charles Louis Hébert de Beauvoir, chevalier, né en 1742, contre-amiral de la marine royale, membre des Cincinnati, époux en 1767 de Marie Anne Jeanne Hue de l'Hérondel (1742/1819) ; Amable Hippolyte Charles Hébert de Beauvoir, né en 1779, comte de Beauvoir du Boscol, époux en 1800 d'Angélique Elisabeth Louise Desponty du Plessis-Avoye ; Charles Augustin Louis Henri Hébert de Beauvoir (1811/1874), comte de Beauvoir, époux vers 1835 d'Emilie Canteil de Condé, puis en 1850 de Marie Desponty du Plessis-Avoye, maire d’Héricourt-en-Caux, il y décède au château du Boscol. » [2]


    Ci-dessus, blason de la famille de Beauvoir, d'azur à trois grenades d'or ouvertes de gueules, https://man8rove.com/fr/blason/xg6owl3-hebert-de-beauvoir

     

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    Description

     

    LES REMPARTS D'HERICOURT-EN-CAUX (Seine-Maritime)      « Situé à l'extrémité d'une superbe allée de hêtres d'un kilomètre, le château est construit au 16e siècle puis remanié au 18e siècle.
    Au Sud-Ouest, donnant sur le parc, la longue façade du château et la petite tour d'angle sont caractéristiques, tout comme le colombier, de l'architecture cauchoise du 16e siècle. L'appareil qui alterne bandeaux de brique et damiers de silex, encadre de belles ouvertures à meneaux, dans l'esprit de la Renaissance.


    LES REMPARTS D'HERICOURT-EN-CAUX (Seine-Maritime)      Le domaine s'est transmis par alliances successives depuis le 15e siècle.
          Plusieurs éléments sont protégés aux Monuments Historiques en 1981 : les façades et toitures du château, de la chapelle et du colombier, les murs de clôture du parc avec les sauts-de-loup, et à l'intérieur quelques pièces avec leur décor : le grand salon du rez-de-chaussée, les chambres Est et Sud-Ouest du 1er étage de l'aile Sud. L'allée est site classé en 1943. 

     

    Ci-dessus, une photo aérienne extraite du site Géoportail.

     

    La chapelle du château


    LES REMPARTS D'HERICOURT-EN-CAUX (Seine-Maritime)      Elle est construite en 1767, avec la permission de Charlotte Jourdaine des Mares (+1789), veuve de Charles Amable Etienne François Hébert de Beauvoir (1703/1763), et bénie en 1769.
    Elle est en brique et pierre, de plan allongé et possède un pignon découvert percé d'un portail simple en plein cintre. »
    [2] 

     

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    Protection


          « Façades et toitures du château, de la chapelle et du colombier ; murs de clôture du parc avec les sauts-de-loup ; pièces suivantes avec leur décor : grand salon au rez-de-chaussée, chambre est et chambre sud-ouest au 1er étage de l'aile sud (cad. D 8, 15, 105, 106, 109 à 112) : inscription par arrêté du 23 février 1981 »
    [3] 

     

         « Arrêté de classement du 01/06/1943 : est classée l’allée bordée d’une double rangée de hêtres au château de Boscol à Héricourt-en-Caux (Seine-Inférieure) sise sur les parcelles cadastrales n° 50, 52, 53, 57 section D » [4]

     

    À proximité

     

    O La motte féodale de Saint-Riquier

     

    L'abbé Cochet signale (1864) : 

    Héricourt-en-Caux :

           " Assez près de l’église Saint-Riquier, en face du Bos-Col et au bord de la route départementale n° 32, qui conduit à Fauville, on voit, au pied d’un coteau, une motte circulaire en terre dont il n’est pas aisé d’indiquer l’origine. " [7]

     

        ou/et (1871) « Motte circulaire en terre dont il n'est pas aisé d'indiquer l'origine, au pied d'un coteau non loin de l'église de Saint-Riquier, en face de Boscol et au bord de la route départementale n°32. » [5]  

     

    LES REMPARTS D'HERICOURT-EN-CAUX (Seine-Maritime) LES REMPARTS D'HERICOURT-EN-CAUX (Seine-Maritime)

     

    Ci-dessus : à gauche, une photo aérienne extraite du site Géoportail ; à droite, une photo aérienne extraite du site Google Earth.

     

          « Héricourt, cant. Ourville-en-Caux. — Lieu-dit : Saint-Riquier. — Parcelle cadastrale : AB 116, 113. — Coord. Lambert : 222,94 — 481,55. — Fief : Giffard, 47

         La motte est érigée sur le rebord de la petite falaise qui domine les sources de la Durdent, au-dessus de l'ancien village de Saint-Riquier, légèrement en marge du secteur habité. En 1861, on en a abattu toute la moitié ouest qui couvrait la partie plane du site, en retrait de la rupture de pente (A. Hellot, Essai historique sur Héricourt-en-Caux, Yvetot, 1885, pp. 14-15). Heureusement le reste de la motte a été conservé et le quartier qui subsiste a semble-t-il conservé toute son élévation originelle. Sa silhouette énorme se profile dans un taillis, sous la forme d'un cône de terre très élancé qui domine de neuf mètres le sol en place. Vers l'est, le versant de la motte est tangent au rebord de la falaise. En retrait on remarque l'amorce d'un fossé, profond de trois mètres, qui devait s'étendre autour de la motte pour l'isoler du plateau. Le château était pourvu vers l'ouest d'une basse-cour en arc-de-cercle, dont le puissant rempart fossoyé, décrit par Gaillard en 1832 (Recherches archéologiques pour servir d'introduction à un voyage dans la Seine-Inférieure, Rouen, 1832, p. 9) et Hellot en 1885 (Op. cit., p. 15), a été détruit en même temps que la partie ouest de la motte en 1861. Sa largeur maximale peut être déduite de ce qu'à une distance de 40 mètres de la motte passe le vieux chemin d'Yvetot à Cany, dont tout porte à croire qu'il existait lors de l'implantation du château. » [6]  

     

    O L’église Saint-Denis

     

         « L'actuelle église Saint-Denis date du 19e siècle, mais ses fonts baptismaux sont un héritage du 13e siècle. » [1]

     

    LES REMPARTS D'HERICOURT-EN-CAUX (Seine-Maritime) LES REMPARTS D'HERICOURT-EN-CAUX (Seine-Maritime) LES REMPARTS D'HERICOURT-EN-CAUX (Seine-Maritime)


    LES REMPARTS D'HERICOURT-EN-CAUX (Seine-Maritime)      « Elle est édifiée au 19e siècle à l'emplacement d'une ancienne église romane, sous l’impulsion du chanoine Robert. Elle est dotée de fonts baptismaux remarquables au 13e siècle et possède un double chemin de croix à la fois sur ses vitraux et sur des bas-reliefs. Elle domine le village et est le modèle réduit de l'église de Saint-Martin de Boscherville
          À la fin du 19e siècle, le chanoine de Beauvoir, lègue la somme de 15 000 francs à la commune pour l’achat de trois cloches, mais le clocher ne peut en supporter qu’une seule. Le beffroi est érigé en 1923 devant l’église.
          À l’intérieur se trouve la pierre tombale de Jehan de Trouville (+1305) et la châsse de l'évêque de Rouen saint Mellon (+311).

          Une crypte très ancienne remonte à la fin du 1er siècle, un pèlerinage y perdure jusqu’en 1969. » [2]

     

    O La chapelle Saint-Riquier


    LES REMPARTS D'HERICOURT-EN-CAUX (Seine-Maritime)LES REMPARTS D'HERICOURT-EN-CAUX (Seine-Maritime)      « Elle est construite en 1715 à l'emplacement d'un édifice antérieur du 12e siècle, constituée de pierres et de silex. La forme originale arrondie de son toit est le fruit du travail des menuisiers de marine du bord de mer qui ont appliqué les mêmes techniques que dans la construction navale.
          Restaurée, la chapelle, aujourd'hui, n'est plus dédiée au culte mais sert de lieu d'exposition.
          Dans le jardin, le calvaire, du 16e siècle qui présente sur ses quatre faces les statues des apôtres, est classé aux Monuments Historiques en 1934. » [2]

     

    O La fontaine Saint Mellon

     

         « La source Saint Mellon, lieu de pèlerinage, située au bord de la pittoresque route de la vallée de la Durdent, doit son nom au premier Évêque de Rouen. » [1]


          « Située à la sortie du village, au bord de la pittoresque route de la vallée de la Durdent, elle doit son nom au premier évêque de Rouen, mort à Héricourt-en-Caux en 311. L'inscription suivante peut être lue sur la fontaine Au 3e siècle, Saint Mellon, premier évêque de Rouen, baptisait dans cette fontaine.
          La source, ancien lieu de pèlerinage, a la réputation de guérir les enfants malades. À la pentecôte s'y déroule une procession à l'issue de laquelle les malades y sont baignés.
          Les marches d'accès proviennent des tuiles d'un ancien amphithéâtre romain de Rouen. » [2]

     

    Sources :

     

    [1] Extrait de https://www.hericourt-en-caux.fr/decouvrir-hericourt/historique/

    [2] Extrait de https://www.auxpaysdemesancetres.com/pages/haute-normandie/seine-maritime-76/hericourt-en-caux.html

    [3] Extrait de https://monumentum.fr/chateau-boscol-pa00100720.html

    [4] Extrait de http://www.donnees.normandie.developpement-durable.gouv.fr/pdf/SITES/76064f.pdf

    [5] Extrait du Répertoire archéologique du département de la Seine-Inférieure rédigé sous les auspices de l'Académique des sciences, belles-lettres et art de Rouen par l'abbé Jean-Benoît-Désiré Cochet (1812-1875), Paris 1871. https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k36742w.r=%22H%C3%A9ricourt-en-Caux%22?rk=450646;0

    [6] Extrait de L’apparition des seigneuries châtelaines dans le Grand-Caux à l'époque ducale par Jacques Le Maho https://www.persee.fr/doc/arcme_0153-9337_1976_num_6_1_1307

    [7] Extrait de La Seine-Inférieure historique et archéologique : époques gauloise, romaine et franque... P.270 - par M. l'abbé Jean-Benoît-Désiré Cochet (1812-1875) Éditeur Derache (Paris) 1864 https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k32141851/f91.item.r=%22La%20Seine%20inf%C3%A9rieure%20historique%20et%20arch%C3%A9ologique%22 

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  • LES REMPARTS DU PLESSIS-HEBERT  LES REMPARTS DU PLESSIS-HEBERT

     

    Ci-dessus : à gauche, une photo extraite du site http://www.laurensmichel.fr/le-plessis-hebert/ ; à droite une photo aérienne extraite du site Géoportail.

     

         Sur la commune du Plessis-Hébert, on trouve l’ancien site castral de Bosc-Roger ou du Bosroger.

         Ne pas confondre ce lieu avec la motte féodale du Bosc-Roger sur la commune de Gisay-la Coudre (Eure)

    et la motte du Bosc-Roger sur la commune de Fourges (Eure)

    [NdB]

     

         « Situé près de la ligne de crête entre plateau et coteau de la vallée d’Eure, cet ensemble est représentatif de l’évolution d’un domaine seigneurial entre 12e et 18e siècle. » [1] 

     

         « La commune du Plessis-Hébert résulte de la fusion, le 25 juin 1843, des villages de Bosc-Roger, de La Neuville-des-Vaux et du Plessis-Hébert. (…)

         Dans la grande charte de Richard Cœur de Lion pour l'abbaye Saint-Taurin d'Évreux, Herbert de Croisy aumôna aux religieux la dîme du Plessis. C'est cet Herbert qui a donné son nom au Plessis. » [2]

     

    LES REMPARTS DU PLESSIS-HEBERTLES REMPARTS DU PLESSIS-HEBERT

      

    Plan de situation du site castral de Bosc-Roger au Plessis-Hébert ; blason de la famille de Monthiers extrait de https://gillesdubois.blogspot.com/2013/02/famille-de-monthiers.html 

     

    Historique :

     

         « Le Bosc-Roger est un fief et une paroisse attestés depuis environ 1180. Le domaine, qui appartient aux Monthiers à partir du milieu du 15e siècle, est constitué d’une basse-cour qui englobe divers bâtiments dont l’église paroissiale, un colombier, un pressoir et le manoir à tourelle construit fin 15e ou début 16e siècle. » [1]


          « Le fief de Bosc-Roger est attesté depuis le 12e siècle et comprend une basse-cour dont la topographie du site garde aujourd'hui une partie de son contour. Elle englobe l'ancienne église paroissiale, le manoir du début du 16e siècle en pan de bois avec tourelle d'angle (tous deux devenus bâtiments agricoles au 19e siècle), et le colombier. » [3]
     

     

    LES REMPARTS DU PLESSIS-HEBERTLES REMPARTS DU PLESSIS-HEBERT     « Entre 1786 et 1789, le marquis de Monthiers fait construire plus au sud, à l’extérieur de l’ancienne basse-cour, un château néoclassique de brique et pierre [dont les aménagements et décors intérieurs ont été en partie conservés (lambris, cheminées, trumeaux, alcôves, etc.)] [3] avec parc, alignements d’arbres et parterres en pelouse.

     

    LES REMPARTS DU PLESSIS-HEBERTLES REMPARTS DU PLESSIS-HEBERT     En 1791, l’église paroissiale est désaffectée et convertie en grange, tout comme le Vieux Château.

         Vers 1900, de nouveaux bâtiments agricoles sont construits à l’ouest, hors du périmètre du site castral.

         Le vieux château, encore en bon état vers 1990, est aujourd’hui en ruines ; les autres bâtiments de l’ancienne basse-cour, également en état préoccupant, font l’objet de travaux de restauration. » [1]   

     

    Ci-dessus : " Cette maison de weekend insolite est construite dans une ancienne chapelle -inscrite au registre des monuments historiques – laissée à l’abandon depuis plusieurs années, située sur les coteaux du département de l’Eure. Elle fait partie d’un ensemble plus vaste comprenant différentes bâtisses, dont un colombier, un manoir et plusieurs grandes dépendances. La propriété est clôturée d’un mur en moellon. Le fief de Bosc-Roger est attesté depuis le 12e siècle.  http://www.laurensmichel.fr/le-plessis-hebert/ 

     

    LES REMPARTS DU PLESSIS-HEBERT

     

    Photos ci-dessus extraites de la fiche le Dire de l’Architecte des Bâtiments de France – Les Essentiels de l’Eure - Unité Départementale de l'Architecture et du Patrimoine de l'Eure (DRAC Normandie) Conseil ISSN 2492-9727 n°99 – ZFSP – 22 février 2019 – Alexia BOUTIGNY, France POULAIN

     

    La famille Monthiers

     

    LES REMPARTS DU PLESSIS-HEBERT     « Monthiers (de, famille ancienne, originaire de la Beauce, où elle a possédé longtemps la terre de Monthiers de son nom, et celle de la Folie-Herbaut. On trouve des de Monthiers mentionnés dans les anciens rôles du ban et arrière-ban des nobles de Coutances, sous l'année 1272. Cette famille, vers 1450, vint s'établir dans la terre du Bosroger près Pacy-sur-Eure, bailliage d'Évreux, où est encore résidente aujourd'hui la branche aînée. Vers 1560, elle se divisa en deux branches, dont la cadette s'établit dans le Vexin français où elle réside encore aujourd'hui. » [4]  

     

    Ci-dessus, blason de la famille de Monthiers extrait de https://gillesdubois.blogspot.com/2013/02/famille-de-monthiers.html

     

    Architecture


    LES REMPARTS DU PLESSIS-HEBERT     " Le domaine, qui appartient aux Monthiers à partir du milieu du 15e siècle, est constitué d’une basse-cour qui englobe divers bâtiments dont l’église paroissiale, un colombier, un pressoir et le manoir à tourelle construit fin 15e ou début 16e siècle. Les façades du manoir sont en maçonnerie au rez-de-chaussée et pans de bois à l’étage. » [1]

     

    Ci-dessus, plan extrait du cadastre napoléonien de 1852 ; archives de l'Eure, https://archives.eure.fr/

     

         « Suite à un manque d'entretien dans les années 1990, les autres bâtiments se trouvent en état de péril. L'ensemble est représentatif de l'évolution d'un site seigneurial du 12e au 18e siècle. » [3]

     

    Éléments protégés :


          « Le site castral en totalité avec tous ses éléments bâtis, à savoir : le château neuf et son potager, l'ancien site castral et ses éléments bâtis dont le vieux château, l'ancienne église, le colombier, les murs de clôture correspondant aux parcelles AC 38, 39, 27, 28 et les sols de la parcelle AC 40 : inscription par arrêté du 11 avril 2003 » [3]

     

    À proximité

     

    LES REMPARTS DU PLESSIS-HEBERTLES REMPARTS DU PLESSIS-HEBERT     « L'église Saint-Étienne du Plessis-Hébert est une église du département de l'Eure. Il s'agit d'une église construite au 17e siècle à l'époque du roi Louis XIV. » [2]

         Voir à ce sujet ici.

     

    Sources :

     

    [1] Extrait de la fiche Le Dire de l'Architecte des Bâtiments de France – Les essentiels de l'Eure - Départementale de l'Architecture et du Patrimoine de l'Eure (DRAC Normandie) - Conseil ISSN 2492-9727 n°99 – ZFSP – 22 février 2019 – Alexia BOUTIGNY, France POULAIN https://www.eure.gouv.fr/content/download/41331/267266/file/ESSENTIEL_CONSEIL_99%20Plessis%20Hebert_Ch%C3%A2teau%20de%20Bosc%20Roger_ZFSP.pdf

    [2] Extrait de Wikipédia

    [3] Extrait de https://monumentum.fr/chateau-bosc-roger-pa27000055.html

    [4] Extrait de https://gillesdubois.blogspot.com/2013/02/famille-de-monthiers.html

     

    Ci-dessous : fiche le Dire de l’Architecte des Bâtiments de France – Les Essentiels de l’Eure - Unité Départementale de l'Architecture et du Patrimoine de l'Eure (DRAC Normandie) Conseil ISSN 2492-9727 n°99 – ZFSP – 22 février 2019 – Alexia BOUTIGNY, France POULAIN 

     

     

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  • Les remparts de La Bazoge (Manche) Les remparts de La Bazoge (Manche) Les remparts de La Bazoge (Manche)

     

    Ci-dessus : à gauche, une photo extraite de https://www.petit-patrimoine.com/fiche-petit-patrimoine.php?id_pp=50037_1 ; au centre, le logis de La Bazoge par Ikmo-ned — Travail personnel, CC BY-SA 4.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=43315496 ; à droite, une photo extraite du site Géoportail.

     

    Les remparts de La Bazoge (Manche)     Le château du Logis à la Bazoge (16e siècle) avec son échauguette est situé au lieu-dit " La Cour ", en bordure de la D 55, entre la Bazoge et Chèvreville. À côté, se trouve une chapelle du 18e siècle.

         Il ne faut pas confondre cette commune avec les deux autres La Bazoge, l'un dans le Calvados, canton de Balleroy et l'autre dans l'Orne, canton de Flers. [NdB]

     

         « Le 1er janvier 2017, La Bazoge fusionne avec Bellefontaine, Chasseguey, Chérencé-le-Roussel, Juvigny-le-Tertre, Le Mesnil-Rainfray et Le Mesnil-Tôve pour former la commune de Juvigny-les-Vallées. » [1]

     

        « Avec ses tourelles encorbellées et tous les caractères architectoniques du 16e siècle, le château de La Bazoge se fait remarquer, triste et solitaire, aux limites de sa vaste lande et de ses bois taillis fort étendus. » [2] 

     

    Les remparts de La Bazoge (Manche)   Les remparts de La Bazoge (Manche)

     

    Plan de situation du château du Logis à La Bazoge ; blason de la famille de La Bazoge-Sauvey par Gilloudifs (mais est-ce le bon blason ?) 

     

    Histoire

     

    Les remparts de La Bazoge (Manche)     « Deux familles distinctes ont porté le nom de La Bazoge et en ont possédé tour à tour la sergenterie. La première, qui existait dès le 12e siècle, a figuré dans les actes qui concernent les prieurés du Rocher et de Moutons, dès leurs principes. Ruelan et Guillaume de La Bazoge prêtèrent serment au roi Philippe-Auguste à la conquête de la Normandie. Guyon de La Bazoge est témoin à une charte de Guillaume Avenel, sénéchal de Mortain, pour l'abbaye de Savigny en 1224.

     

    Les remparts de La Bazoge (Manche)     Le nom patronymique de la seconde était Sauvey ou Sauvé. Guillaume Sauvey, seigneur de La Bazoge, fils de Jean Sauvey-Métairie, obtint en 1593 des lettres de noblesse contenant en même temps l'autorisation de changer son nom en celui de La Bazoge, à la charge de payer 133 livres aux habitants de la paroisse. Les lettres patentes furent enregistrées en 1612 à la demande des aides de Rouen. Etienne de La Bazoge, son fils, fut seigneur du principal fief de La Bazoge, conseiller au Parlement de Normandie, abandonna la France ainsi que ses enfants, après la révocation de l'Édit de Nantes. Il mourut en Hollande où il s'était retiré.  

     

    Ci-dessus, plan extrait du cadastre napoléonien de 1824 ; Archives de la Manche,https://www.archives-manche.fr/

     

    Les remparts de La Bazoge (Manche)     Les armoiries de ces La Bazoge-Sauvey étaient d'or, à la face dentelée d'azur, chargée d'une épée d'argent, posée de face, et accompagnée de trois casques de sable, posés 2 et 1.

     

    Blason supposé de la famille de La Bazoge-Sauvey par Gilloudifs 

     

         Nous avons possédé et offert aux Archives de la Manche une magnifique charte du 13e siècle, émanant de l'un des seigneurs de La Bazoge. À cet acte était attaché un beau cachet de cire jaune, portant pour armoiries deux faces, sans indication d'émaux. C'est la pièce la plus ancienne que nous connaissions sur cette paroisse. (...) » [2]

     

    Les remparts de La Bazoge (Manche) Les remparts de La Bazoge (Manche) Les remparts de La Bazoge (Manche)

     

    Le fief de la Bazoge

     

         « Le fief de la Bazoge relevait féodalement et directement du comté de Mortain pour un huitième de haubert. Jean Dorange, écuyer, en fit aveu le 6 septembre 1399, du chef de Jeanne de Chasseguay, sa femme. Il fut renouvelé par Gilles Carbonnel, écuyer, le 14 avril 1499, par un autre Gilles Carbonnel, chevalier, le 16 décembre 1506 ; et par Guillaume Sauvé, le 26 mai 1505. Gabriel Carbonnel en rendit aussi hommage le 8 juin 1520. Ce domaine avait manoir, bois et garennes. En 1738, il était possédé par MM. de La Faucherie, qui l'avait conquis, aussi bien que les fiefs du Tocq et des Cours, et de Chevreville par fieffe de Margueritte de Maxuel, veuve de Jacques de Varinière, chevalier, seigneur de Digny et de La Bazoge.

     

    Les remparts de La Bazoge (Manche)     Cette dame professait la religion protestante. Ses parents, parmi lesquels se trouvait l'abbé de Saint-Germain, vicaire général du diocèse d'Avranches, exercèrent sans doute les droits coutumiers de retrait lignager, car la famille de Saint-Germain, qui habite encore le château de La Bazoge, la possède depuis déjà longtemps. Elle était représentée, en 1777, par Jean-Philippe de Saint-Germain ; en 1778 et 1780, par Jean-Félix, et en 1789, par Félix, seigneur et patron de La Bazoge, seigneur haut justicier de Belle et d'Etry, qui comparut à l'assemblée réunie pour les élections aux États généraux. » [2]

     

    Blason de la famille de Saint-Germain par Carl Hardwick de Beaumont — Travail personnel, CC BY-SA 4.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=100248508

     

          Sur la famille de Saint-Germain, voir ici.

     

         « Pendant la bataille de Mortain, la contre-attaque allemande atteint La Bazoge le 3 août 1944 ; la 30e division américaine libère le village et l'état-major du général Hobbs s'installe dans le château. » [1]

     

    Sources :

     

    [1] Extrait de https://www.wikimanche.fr/La_Bazoge

    [2] Extrait de la Revue historique, archéologique et monumentale de l'arrondissement de Mortain (1885 - Tome 4), par Hippolyte Sauvage (1823-1914) Histoire et Antiquités, Canton de Juvigny-le-Tertre, pages 1 et suivantes -  Éditeur (Saint-Lô) 1881-1885 http://le50enlignebis.free.fr/spip.php?article12320

     

    Bonnes pages :

     

    https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k635218/f5.image

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