•  LES REMPARTS D'EVRECY (Calvados) LES REMPARTS D'EVRECY (Calvados) LES REMPARTS D'EVRECY (Calvados)

     

    Ci-dessus, à droite, une photo aérienne extraite du site Géoportail.

     

         On trouve à Evrecy une rue du Château reliant l'église à la place de la Mairie qui atteste au 11e siècle de l'existence d'un château médiéval, le château de Montafila, aujourd'hui disparu. [NdB]

     

    Arcisse de Caumont, 1835 :

     

         « Éminence en terre d'un assez grand diamètre, tout près et un peu à l'ouest de l'église et au sud du bourg, sur le penchant du côteau qui borde la rive gauche de la petite rivière de Guyne. Cette esplanade oblongue est arrondie du côté de l'est et à angles obtus vers l'ouest ; on y a trouvé des fondations de murailles. Les fossés de la première enceinte, si elle existait, ont été nivelés par les propriétaires voisins. Les traces n'en sont plus apparentes.

         J'ai trouvé des tuiles et des poteries romaines à quelque distance de ce château, sur le plateau qui domine le bourg (v. 2e. partie du cours page 236). Au 11e siècle, les évêques de Bayeux possédaient le château d'Evrecy ; une abbaye y avait existé dans les 7e et 8e siècles. " [1]

     

    LES REMPARTS D'EVRECY (Calvados)     « Il existait au 7e siècle à Evrecy, un monastère qui jouissait d'une grande notoriété. A l'époque, les terres sur lesquelles avait été construit cet édifice religieux appartenaient à l'évêché de Bayeux. On retrouve d'ailleurs les traces d'un certain Saint Annobert ou Hubert (654-706), ancien abbé d'Evrecy, auquel les habitants auraient voué un culte. Ce monastère va être détruit au 9e siècle par les différentes invasions barbares en Normandie.

         En 1867, la découverte au nord de notre commune et immédiatement à côté du bourg, dans un champ nommé " les Madeleines ", de 35 tombes de l'époque gallo-romaine avait permis aux experts de l'époque d'affirmer que Evrecy avait dû être un centre religieux d'une certaine importance.

         Des annales religieuses datant du 7e siècle font, en effet, déjà référence à une localité appelée Obrecium, Hebrecium ou encore Evrechium. Mais le nom que l'on retrouve le plus souvent dans ces écrits est Evrecceium. Là est sans aucun doute l'origine du nom actuel de notre municipalité.

         Au 10e siècle, les évêques de Bayeux reprennent possession des terres d'Evrecy pour y instaurer, au 11e siècle une châtellenie. La châtellenie était le nom donné à la justice rendue par le seigneur châtelain qui possédait un château ou une maison forte. » [2]

     

    LES REMPARTS D'EVRECY (Calvados)     « Au début du 11e siècle, Hugues II, évêque de Bayeux, était fils de Raoul d’Ivry, lui-même demi-frère du duc Richard Ier. Outre des biens fonciers personnels considérables. Hugues disposait ce deux de l’évêché de Bayeux. Evrecy en faisait partie, comme le confirme un acte daté de 1035. L'Evêque y exerçait ses droits seigneuriaux. » [3] 

     

    Blason de la famille d’Ivry et de la famille de Clare à laquelle appartenait l’évêque de Bayeux Hugues II par AlexD — Travail personnel, CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=5119129

      

         « En effet, en 1037, l'évêque Hugues II de Bayeux possédait sur la terre d'Evrecy (appelée alors Vreci) un donjon et un château dit " château de Montifila ". Ce château se situait sur une motte seigneuriale au sud-ouest du bourg. Le chemin qui longeait ce lieu et qui monte de l'église à la place de la Mairie porte encore aujourd'hui le nom de " chemin du château ".

         A partir de 1204, ce sont les rois de France qui deviennent titulaires de la châtellenie d'Evrecy. Le 23 mars 1371, le roi Charles VI visita la forteresse de Vrechy (vraisemblablement l'une des dernières évolutions vers le nom actuel de notre commune).

         En 1417, Henri V, roi d'Angleterre, prend possession des terres d'Evrecy. Ce n'est que vers 1450, après la délivrance de la Normandie, que les rois de France récupèrent la châtellenie.

         A partir de ce moment, château et forteresse vont tomber dans l'oubli avant de tomber en ruine... A la fin du 17e siècle, le donjon d'Evrecy n'existait plus, seule son enceinte se voyait encore. »

         D'autant moins aujourd'hui qu’« Évrecy a versé un tribut exceptionnellement lourd aux combats de l'été 1944. Au cours des trois bombardements qui se sont succédés durant cette période, la commune a perdu 130 de ces concitoyens sur une population totale d'environ 400 personnes. Les obus ont détruit à 86 % le village laissant ainsi aux rescapés un immense champ de ruines. » [2] 

     

    LES REMPARTS D'EVRECY (Calvados)   LES REMPARTS D'EVRECY (Calvados)

     

    Ci-dessus, plan de situation du château de Montafila à Evrecy ; blason de la commune d’Evrecy par Travail personneliLe code de ce fichier SVG est valide.Cette image vectorielle a été créée avec Inkscape par User:Aroche ., CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=4968932

     

    Lanfranc de Panthou, 1900 :

     

         « Qu'advint-il de cette terre et aussi de celles de l'ancien monastère quand le pays, après avoir été dévasté à son tour par les Normands, recouvra sa tranquillité à la suite du traité de Saint-Clair-sur-Epte ? Il est probable que ce domaine rentra, au moins en partie, en la possession des évêques de Bayeux ; mais ce qui est certain, c'est que, dès le commencement du 11e siècle, ces derniers étaient titulaires de ce qui s'appellera désormais « la chatellenie d'Évrecy ».

         1037 : Nous voyons, en effet, en l'an 1037, Hugues II (1015-1049) (qui commença la construction de la cathédrale), se faire maintenir en possession de cette châtellenie, par un jugement de la cour du duc. Dans une charte de ce même évêque et de la même époque, Évrecy est déjà dénommé « Vréci ».

         Ce lieu, pour être ainsi qualifié de châtellenie avait une forteresse, d'ordre évidemment secondaire, mais susceptible de mettre les habitants à l'abri d'un coup de main.

         On sait, en effet « qu'on appelait seigneur châtelain, disent nos vieux auteurs, celui qui avait « droit d'avoir un château ou une maison forte, entourée de fossés, et qui avait une justice appelée châtellenie » (Guyot, Répertoire de jurisprudence, L. III, p. 320, vo Châtelain, Nouveau Denisart, ibid., t.1er, p. 348.). Le donjon d'Évrecy et le château dit « château de Montafila » étaient situés sur une éminence qui commande, au sud-ouest du bourg, la vallée de la Guigne, éminence qualifiée par M. de Caumont de motte seigneuriale.

         Le chemin qui longeait ce lieu, et qui monte de l'église à la Place d'Évrecy, porte encore aujourd'hui le nom de rue du Château (De Caumont. Cours d'antiquités, t. V, p. 505 et s. - Béziers, Mem. II, 498 et s.). » [4] 

     

         « Hugues concéda en fief à Hamon le Dentu, déjà seigneur de Creully et de Thorigny, la seigneurie d'Evrecy. L'évêque de Bayeux et son successeur, Odon de Conteville, demi-frère de Guillaume le Conquérant, créèrent à Evrecy d'autres fiefs dont il sera question un peu plus loin. L’évêque n’intervenait plus directement dans les affaires d'Evrecy, se contentant de toucher les revenus fixés lors de la concession. Hamon était un personnage puissant, faisant partie des grands barons du duché.

         Il est probable qu'Evrecy lui doit la construction de son premier château. A l'origine, il ne pouvait s'agir que d'une simple « motte féodale », fortification de bois élevée sur une butte naturelle. C’était une précaution que prenaient les seigneurs pour défendre leurs biens ou pour disposer d’un refuge, bien utile en ces temps troublés.

         Le château d’Evrecy a joué un rôle, modeste il est vrai, dans un épisode important du règne de Guillaume le Conquérant. 

         Lors de sa jeunesse, celui qui n'était encore que Guillaume le Bâtard dut faire face à l'opposition armée d'une partie de ses barons qui contestaient sa légitimité. Parmi les conjurés qui tentèrent de le renverser en 1047 se trouvait Hamon le Dentu, seigneur d'Evrecy, avec le soutien prudent, mais bien réel, de l'évêque Hugues. Après avoir échappé au guet-apens qui lui avait été tendu à Valognes, Guillaume, évitant Bayeux, se réfugia dans son château de Falaise, puis rassembla ses fidèles pour livrer combat aux rebelles au sud-est de Caen. La bataille de Val-es-Dunes mit ceux-ci en déroute. Hamon le Dentu y trouva la mort. Ses fidèles rapportèrent sa dépouille jusqu'à Esquay-Notre-Dame où il fut, selon le poète anglo-normand Wace, magnifiquement enterré devant l'église. » [3]

     

         1047 : « C'est dans cette forteresse que se réfugia « avec quelques troupes », disent les chroniques du temps, l'évêque Hugues, après la bataille du Val-des-Dunes. Il avait pris le parti des Barons révoltés, et il ne se croyait pas en sûreté dans sa ville épiscopale. Ce ne pouvait être toutefois, vu le petit nombre des défenseurs du château, qu'un asile temporaire ; aussi, au bout de quelques jours, l'évêque crut prudent de se retirer du côté de Paris, hors des terres de son ducal suzerain (Chroniques de Normandie, Hist. de France, XI-331-333. — Béziers, Hist. de Bayeux, p. XXXIII.).

         Guillaume, cependant, ne songeait nullement à faire un mauvais parti au prélat, au moment où, déjà, il cherchait à se concilier la faveur du pape, en vue de la conquête de l'Angleterre. Mais, il ne fut pas plus tôt informé du départ de l'évêque qu'il se présenta devant la petite citadelle. Les défenseurs de celle-ci demandèrent à capituler et purent en sortir moyennant une faible rançon (Hermant, Hist. Du diocèse de Bayeux, p.128). » [4]

     

         « Après sa victoire, Guillaume s'assura du château d'Evrecy. Ne pouvant davantage punir Hamon, il se contenta de rançonner les défenseurs. Il faut noter que, contrairement à plusieurs autres châteaux construits illégalement par les seigneurs rebelles, celui d'Evrecy ne fut pas détruit. Peut-être Guillaume le jugea-t-il suffisamment utile pour qu'il soit conservé. La descendance d'Hamon, malgré la trahison de celui-ci, garda la seigneurie d’Evrecy. » [3]

     

         « Quant à Hugues II, il mourut en 1049, au retour du Concile de Reims, présidé par le pape Léon IX. Son successeur fut. Odon (ou Eudes) de Conteville, frère utérin de Guillaume le Conquérant (Pour l'histoire de ce prélat et ses démêlés avec Lanfranc, archevêque de Cantorbéry, voir plusieurs articles de l'abbé Bourienne, Revue Cath. de Normandie, 1898 et 1899).

         Ce prélat voulut témoigner par un acte significatif l'intérêt qu'il portait à sa châtellenie d'Évrecy, et, pour en augmenter l'importance, il érigea en prébende, vers 1095, sa terre d'Albray, située à environ 1 500 mètres du bourg, à l'ouest de l'église. Il devait cette terre à la générosité de son frère, qui l'avait confisquée sur un des barons révoltés, Grimoult du Plessis. Parfois, dans les vieux titres, cette prébende figure sous le nom Prébende d'Evrecy. (...)

         Mais revenons aux terres dépendant de la châtellenie épiscopale d'Évrecy, pour voir ce qu'elles vont devenir à la suite de la mainmise de Guillaume le Conquérant sur la forteresse d'où Hugues II s'était enfui, après la bataille du Val-des-Dunes.

         Les successeurs de ce dernier sur le siège de Bayeux ne paraissent plus avoir séjourné à Évrecy, et peu à peu, par suite de cet éloignement, ils durent faire des concessions aux dépens de leurs terres, par le moyen de fiefs inféodés, si bien qu'à la fin du 11e siècle ils ne possédaient plus, d'une façon effective, que les terres de la prébende d'Albray et le pré du Grand Chantre de la Cathédrale.

     

    LES REMPARTS D'EVRECY (Calvados)     C'est ainsi qu'au commencement, du siècle suivant, nous voyons la fille ainée du baron de Creully et de Thorigny apporter, entre autres apanages, à son mari, ses terres de la châtellenie d'Évrecy. Ce dernier était Robert de Caen, comte de Gloucester, fils naturel d'Henri ler, roi d'Angleterre (De la Rue, Essais II, 399). A partir de cette date, les destinées de ces terres vont grandir. En effet, du mariage du comte de Gloucester et de la fille du baron de Thorigny, naquit une fille qui, du chef de sa mères apporta elle-même en dot ses terres d'Evrecy à son mari, lequel n'était autre que Jean sans Terre. Or, malgré le divorce ultérieurement prononcé entre lui et sa femme, ce prince détenait encore notre châtellenie en 1204, lorsqu'à la suite du meurtre d'Arthur de Bretagne, Philippe-Auguste s'empara de la Normandie. » [4]

     

    Blason de la famille d’Hamon le Dentu, d'azur au lion d'or rampant,extrait de https://www.geneanet.org/gallery/?action=detail&rubrique=blasons&id=5475679&desc=de_creully_gonfalon_de_hamon_le_dentu

     

         « La fille de Robert Fils Hamon épousa Robert de Caen, seigneur de Gloucester, fils naturel d'Henri Ier et l'un des personnages les plus importants de son époque. Elle lui apportait en dot Evrecy, Creully et Thorigny, avec en plus la charge de gouverneur du Château de Caen. Dans les conflits pour la succession d'Henri Ier, Robert de Gloucester joua un rôle majeur en faveur de Geoffroi Plantagenêt, comme chef militaire, allié et conseiller, disposant d'une grande influence dans le duché. II mourut en 1147. Après son fils Guillaume, c'est sa petite-fille, Isabelle, qui hérita de Gloucester, d’Evrecy et du reste. Le comte Jean de Mortain, futur duc de Normandie et roi d’Angleterre, épousa Isabelle et sa dot. Quatre ans plus tard ; il répudia la première et garda la seconde.

     

    LES REMPARTS D'EVRECY (Calvados)     Evrecy entrait donc, par cette manœuvre louche dans les possessions ducales, mais pour très peu de temps : la victoire de Philippe-Auguste sur Jean sans Terre en 1204 entraina l’absorption du duché dans le royaume de France et par voie de conséquence celle de la seigneurie d’Evrecy et de son château dans le domaine royal. » [3]

     

    Ci-dessus, blason des rois d’Angleterre par Gilloudifs.

     

         1204 : « Les terres du duc furent, comme on sait, confisquées, et, parmi elles, celles d'Évrecy.

         1279 : Cet état de choses demeura paisible jusqu'en 1279. Mais, à cette date, Gillebert de Clare, comte de Gloucester, neveu, par sa mère, de l'épouse divorcée de Jean sans Terre, attaqua le roi de France, Philippe le Hardi, fils de saint Louis, devant la cour de l'Échiquier de Normandie, en restitution, du chef de sa tante, « de la châtellenie « Évrecy et de tous les fonds en dépendant ». Il alléguait, non sans raison, que le divorce avait fait rentrer ces terres aux mains de l'épouse divorcée, et que, dès lors, c'était à tort que le roi de France s'en était emparé, comme suzerain de Jean sans Terre.

         L'argument était en forme et sans réplique possible, au point de vue juridique. Aussi les gens du roi se gardèrent de discuter le principe ; mais, à raison de la possession plus que trentenaire, ils opposèrent la prescription, et force fut aux juges de l'Échiquier d'adjuger la châtellenie d'Évrecy au royal plaideur. (...)

        1346 : Édouard III put donc débarquer sans difficulté, et s'avancer dans l'intérieur du pays, ravageant, brûlant et pillant tout sur son passage. Évrecy, comme on le pense bien, ne fut pas épargné, et sa forteresse fut prise et brûlée. Les troupes qui l'occupaient furent faites prisonnières, et les officiers ne recouvrèrent leur liberté qu'au prix de rançons considérables (De la Rue, Nouveaux Essais, II, 197 ; Essais, II, p, 400. Trebutien, Caen, p. 19).

         C'était l'année même de la bataille de Crécy. (...) » [4]

     

    LES REMPARTS D'EVRECY (Calvados)     « Evrecy a subi durant ce siècle de troubles les mêmes préjudices que les autres paroisses de la plaine de Caen : passages de troupes en guerre, avec les réquisitions, destructions, exactions diverses. A ces malheurs se sont ajoutés des fléaux comme la peste de la fin du 14e siècle. Trois événements méritent d'être signalés. En 1356, une armée anglaise débarque à Cherbourg et, avec ses alliés navarrais, parcourt la Normandie en semant la désolation. Dans son journal de marche, le comte d'Awesbury précise que l'armée passa par Evrecy. Il semble donc que la garnison du château n'ait tenté aucune action. Elle n'était sans doute pas en état de le faire. La motte fortifiée d'Hamon le Dentu avait certes fait place à un château de pierre, avec remparts et donjon. Mais on peut se souvenir qu'une cinquantaine d'années avant la guerre. Philippe le Bel avait décidé que les châteaux de moindre importance n'auraient plus de gouverneurs soldés par le royaume. Ils étaient laissés à la garde et à la charge des baillis et vicomtes. » [3] 

     

    Ci-dessus, plan extrait du cadastre napoléonien de 1827, Archives du Calvados, https://archives.calvados.fr/

     

         1371 : « Sous Charles VI, la forteresse d'Évrecy avait été relevée de ses ruines, car, en 1371, le grand Bailli de Caen, Regnier le Coustelier, reçut du roi l'ordre « de faire la visite de cette forteresse », dont Guillaume de Beauval était alors capitaine. Cette visite eut lieu le 23 mars 1371. L'ordre royal est ainsi conçu : « Mardi 23e jour de mars. — Cedit jour lesdits commis visiteront le fort de Vréchy. Commandé fut à Guilleamne de Beauval, cappitaine, que le fort soit, a prou de vivres. » Ce même jour, eurent lieu (également les visites des forts de Préaux, de Thury et de Cesny (...). » [4]

     

         « En 1371, cependant, le roi Charles VI ordonne une visite des forts de la région de Caen, en prévision d'une nouvelle offensive anglaise, par terre et par mer. Le but est de mettre en état de défense ceux qui le méritent et de démolir les autres. Le fort d'Evrecy est jugé apte au service, puisque son capitaine, De Beauval, reçoit l'ordre de l'approvisionner en vivres. » [3]

     

         1417 : « Que devint la forteresse d'Évrecy, en 1417, après la prise de Caen par Henri V d'Angleterre et le duc de Clarence ? Il est, plus que probable que, comme tous les châteaux voisins, et spécialement celui de Thury, elle tomba de nouveau au pouvoir des Anglais qui, pour se rendre à Caen et achever l'investissement de la ville, étaient venus camper à Eterville, c'est-à-dire à deux lieues à peine d'Évrecy. » [4]

     

         « Le troisième événement, aux conséquences plus dramatiques, se situe en 1417, lors de la conquête de la Normandie suivie d'une occupation qui va durer jusqu'en 1451. Evrecy se trouve dans la zone des combats qui préparent la chute de Caen, prise le 4 septembre après dix-sept jours de siège. Les Anglais ont établi un camp à Eterville. Evrecy est ravagée, son château détruit, ses halles à grain et à bêtes de boucherie incendiées. Après la guerre de Cent Ans, le château d'Evrecy n'a plus joué aucun rôle en tant que place militaire. Donjon et rempart, abandonnés, sont progressivement tombés en ruine. Seul le manoir a été conservé pour servir de siège à la vicomté. " [3] 

     

        1450 : « Ce n'est qu'après la délivrance de la Normandie, en 1450, que les rois de France reprirent possession de leur châtellenie (De la Rue, Essais ; II, 400).

        A partir de ce moment, château et forteresse rentrèrent dans l'oubli précurseur de la ruine, comme il advint, au reste, pour presque tous ces petits châteaux épars un peu partout dans le pays.

         Dès la fin du 17e siècle, le donjon d'Évrecy n'existait plus ; son enceinte seule se voyait encore, en quelques pans de murs aujourd'hui eux-mêmes presque complètement disparus.

         Le château, toutefois, restait debout, utilisé, comme nous le verrons, pour les audiences de la Vicomté du lieu. C'était là aussi que venaient résider les Baillis de Caen, lorsque les devoirs de leur charge et la tenue de leurs assises les obligeaient à séjourner temporairement à Évrecy. " [4].

     

        En 2015, une opération préventive de diagnostic est réalisée par Denis Thiron de l'INRAP, rue du Château :

          " Le diagnostic a été réalisé dans la commune d’Evrecy préalablement à la construction d’un logement individuel, à proximité d’une motte féodale. Les sondages restreints réalisés avec un fond de forme restrictif n’ont pas permis la découverte de structures archéologiques significatives. " [5]  

     

    A proximité

     

        O Eglise Notre-Dame, du 13e au 16e siècle ; inscrite au titre des monuments historiques  depuis le 16 mai 1927.

     

    LES REMPARTS D'EVRECY (Calvados) LES REMPARTS D'EVRECY (Calvados) LES REMPARTS D'EVRECY (Calvados)

     

     Ci-dessus, à droite, une photo extraite de https://www.normandie-tourisme.fr/sites-lieux-de-visites/eglise-notre-dame-14/

     

         " Evrecy a été dans un lointain passé un centre religieux important. Il existait au 7e siècle à Evrecy, un monastère qui jouissait d'une grande notoriété. A l'époque, les terres sur lesquelles avait été construit cet édifice religieux appartenaient à l'évêché de Bayeux. Sur les ruines du monastère, détruit par les Vikings, est édifiée une église paroissiale au 13e siècle qui dépend du Mont-Saint-Michel.
          Au nord, deux arcades surmontées d’un clocheton sont les vestiges des deux chapelles accolées de part et d’autre du chœur au 15e siècle. L’église est restaurée sous le second Empire. Mutilée lors des affrontements de 1944, elle est reconstruite après 1950 en conformité avec l’ancien plan de l’édifice : un clocher-porche ouvre sur une nef à six travées prolongée par un long chœur rectangulaire. Seule une arche épargnée est désormais classée monument historique. "  [6]
     

     

    LES REMPARTS D'EVRECY (Calvados) LES REMPARTS D'EVRECY (Calvados) LES REMPARTS D'EVRECY (Calvados)

     

    Ci-dessus, au centre, un dessin extrait de la Statistique Monumentale du Calvados d'Arcisse de Caumont. 

     

    Sources :

     

    [1] Extrait de Cours d'antiquites monumentales... Histoire de l'art dans l'ouest de la France depuis les temps les plus reculés jusqu'au 17e siecle, Volume 5 par Arcisse de Caumont - Lance, 1835 - https://books.google.fr/books?id=QdtWAAAAcAAJ&dq=Evrecy+ch%C3%A2teau+motte&hl=fr&source=gbs_navlinks_s

    [2] Extrait de https://www.ville-evrecy.fr/decouvrir-bouger/histoire-et-patrimoine/historique

    [3] Extrait de Evrecy mutations d’un bourg rural des origines à nos jours -Collège Paul Verlaine d’Evrecy – Les Cahiers du Temps, Cabourg, 2004.

    [4] Extrait de la Monographie de la commune d'Évrecy par Octave François Lanfranc de Panthou (1831-1909) - Éditeur (Caen) 1900 ; p.46-48 ; p.52 https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k143784d/f57.item.r=%22Evrecy%22 / réédition Res Universis 1988.

    [5] Extrait de https://journals.openedition.org/adlfi/2414

    [6] Extrait de https://www.normandie-tourisme.fr/sites-lieux-de-visites/eglise-notre-dame-14/

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    Ci-dessus : à gauche une photo extraite de https://monumentum.fr/manoir-pa00110779.html ; au centre, une photo aérienne extraite du site Géoportail ; à droite, une carte postale.

     

          Le manoir de Commeaux, classé monument historique, est situé à l'est du bourg de Commeaux, au bord de l'Houay, un affluent de l'Orne. [NdB]

     

      

     

    Ci-dessus, plan de situation du château de Commeaux ; blason de la famille de Pierre (?) par Gilloudifs (mais est-ce le bon ?)

     

    Histoire

     

         « La terre et seigneurie de Commeaux formant un quart de fief appartenait, au 15e siècle, à la famille Louvet.
          En 1488, Patry de Pierre, écuyer, fils de Jean de Pierre et de Jeanne Louvet, fille et seule héritière de Guyon Louvet, rend aveu du quart de fief de Commeaux à Monseigneur le duc d'Alençon, sous la baronnie d'Aunou (Aveu existant dans le chartrier du château de Ry).
    Commeaux ne devait pas rester longtemps dans la famille de Pierre, car, en 1539, il appartenait à la famille Loison et passait à la famille de Droullin par le mariage de Barbe Loison, dame d'Urou et de Commeaux, avec Maurice de Droullin, neuvième enfant de Jean de Droullin qui en avait eu vingt-quatre. » [1]

     

    Ci-dessus, une photo de Georges Estève (1890-1975) © Ministère de la Culture (France), Médiathèque de l'architecture et du patrimoine, diffusion RMN-GP https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/memoire/APMH0105227 

     

      

     

    Ci-dessus : de gauche à droite 1. Blason de la famille de Pierre ? par Gilloudifs (mais est-ce le bon ?) ; 2 Blason de la famille de Droullin, d'argent à un chevron de gueules accompagné de trois quinte-feuilles de sinople deux en chef, une en pointe, https://man8rove.com/fr/blason/du5h067-droullin ; 3. Blason de la famille de guerpel, d'or à la croix ancrée de gueules cantonnée de quatre mouchetures d'hermine de sable, https://man8rove.com/fr/blason/ct6k8c4-guerpel ; 4. Blason de la famille de Vigneral, d'azur au chevron d'or accompagné en chef d'un croissant d'argent accosté de deux étoiles d'or, et en pointe d'une tête de léopard d'or, https://man8rove.com/fr/blason/qw52r34-vigneral

     

         « Construit pendant le deuxième quart du 16e siècle, en 1549, le manoir de Commeaux est entouré de deux tours rondes et orné de fenêtres Renaissance. La tour occidentale servit autrefois de chapelle et l’une des chambres aurait logé Henri IV en 1589 sans doute lors de la bataille des Gauthiers qui opposât les troupes royales commandées par le duc de Montpensier aux paysans. » [2] 

     

         Sur la bataille des Gauthiers du 22 avril 1589 voir ici. 


          « A la mort de Maurice de Droullin, Commeaux échut à son troisième fils Jean, qui épousa Marguerite des Buats et mourut en 1612.
    Son fils, Philippe, devint seigneur de Commeaux et mourut avant 1657, date à laquelle Thenneguy d'Avoine, écuyer, sieur de Maineville, tuteur des filles mineures de Philippe de Droullin, vendit le fief de Commeaux à Claude de Vigneral, écuyer, seigneur de Ry et de la Chablerie.
    Claude de Vigneral mourut à Ry en 1695 et son second fils, François, hérita de Commeaux et rendit aveu au roi pour ce fief. Le fief de Commeaux, tant en domaine fieffé que domaine non fieffé, comprenait 115 acres ou 90 hectares environ.
         Au moment où éclata la Révolution de 1789, Commeaux était habité par Jeanne-Françoise de Guerpel, veuve de François de Vigneral, petit-fils de Claude de Vigneral et par son jeune fils Pierre-François. Ce dernier émigra en 1792. Il se noya accidentellement dans le Rhin, à Andernach et fut enterré à Vallendar, près de Trêves (Archives Nationales, f. 7 5403° Sect. moderne).


          Commeaux, propriété d'émigré, fut mis sous séquestre et devait y rester jusqu'au 15 nivôse an X (1802) malgré les réclamations des héritiers de Pierre-François de Vigneral.
          Ces héritiers étaient : d'une part, les enfants mineurs de Julie-Françoise des Retours de Chaulieu, veuve de Bertrand-Charles-Guillaume des Retours de Quatre-Puits (Bertrand des Rotours était fils de Philippe-Michel des Rotours et de Jeanne-Françoise-Charlotte de Vigneral, et cousin-germain de Pierre-François de Vigneral de Commeaux) ; et, d'autre part, Anne-Marguerite-Eulalie de Vigneral, veuve de Louis-Augustin de Bonchamps.
          Sous le Premier Empire, les héritiers rentrèrent en possession de leur bien et la terre de Commeaux, divisée, fut rendue en partie, sauf le château et les prés à l'entour.

         Le château, en effet, était habité par Mme de Vigneral, née de Guerpel, mère de Pierre-François de Vigneral ; elle y mourut très âgée le 22 mai 1819. Le château échut, avec les herbages qui l'entourent, à
    Georges de Guerpel et à sa sœur, Mlle Félicie de Guerpel ; ils ne tardèrent pas à vendre ce qui restait de l'ancien fief de Commeaux, et le château servit d'étable et de grenier. 

         En 1861, le comte Gustave de Vigneral, mon grand-père, racheta le château et une partie des terres de l'ancienne seigneurie.

         Il n'a pu être retrouvé aucun papier concernant la construction du château, qui date vraisemblablement du milieu du 15e siècle. Il est probable que le chartrier de Commeaux dut disparaître au moment de la mise sous séquestre de cette propriété. » [1]

     

    Ci-dessus, plan extrait du cadastre napoléonien de 1825, Archives de l'Orne, https://archives.orne.fr/ 

     

         « Durant la Seconde Guerre mondiale, le manoir fut très endommagé. Il a été restauré par le comte Jean de Vigneral, qui fut son précédent propriétaire... » [2]  

     

     

    Ci-dessus, à droite une photo de Georges Estève (1890-1975) © Ministère de la Culture (France), Médiathèque de l'architecture et du patrimoine, diffusion RMN-GP https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/memoire/APMH0105227

     

    Description

     

         « Manoir bâti en équerre. Deux tours rondes flanquent les angles nord-est et nord-ouest. Une petite tour d'escalier marque l'angle rentrant de l'équerre. La tour occidentale servit quelque temps de chapelle. » [3]  

     

         « Le château tel qu'il existe actuellement se compose d'un corps de bâtiment orienté nord-sud et flanqué de deux tourelles sur la face nord. La face Est est formée par une aile faisant un angle droit avec la façade principale. La grande porte d'entrée est au nord ; mais, au sud, dans une petite tour à pans coupés se trouve une autre entrée donnant sur un escalier tournant qui est en pierre.
          Au rez-de-chaussée, on trouve, à droite, en entrant par la grande porte, une grande salle servant de salon et communiquant avec la tourelle ouest, qui, en dernier lieu, était convertie en chapelle.
          À gauche, se trouve l'ancienne cuisine avec laverie dans la tourelle Est, et, communiquant avec la cuisine dans l'aile Est, une pièce qui dut servir de salle à manger.
          Au premier, deux grandes chambres sur le salon et la cuisine, avec communication dans les tourelles. Au-dessus de la salle à manger une autre chambre sans intérêt. Le second n'a jamais dû être terminé, les cheminées n'étant que construites à moitié. Les cheminées des quatre grandes pièces sont bien conservées, mais les quatre voûtes des tourelles qui ont dû être restaurées sont encore presque intactes et présentent un réel intérêt. » [1]
     

     

    Ci-dessus : un dessin extrait de ce même document [1]

     

    Protection

     

         Le manoir est classé monument historique le 5 décembre 1963. C’est une propriété privée. [NdB]

     

    À proximité

     

     

         O Église Saint-Pierre (17e siècle) abritant un autel, un tabernacle et deux tableaux classés à titre d'objets. [4]

     

     

     

    Sources :

     

    [1] Extrait du Bulletin de la Société historique et archéologique de l'Orne – Éditeurs : (Alençon) / Typographie et lithographie Alb. Manier (Alençon) / Typographie et lithographie Lecoq & Mathorel (Alençon) / Imprimerie alençonnaise (Alençon) – 1909 https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5457272p/f157.item.r=%22manoir%20de%20Commeaux%22

    [2] Extrait de http://commeaux.fr/le-patrimoine/

    [3] Extrait de https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/merimee/PA00110779

    [4] Extrait de Wikipédia 

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    LES REMPARTS DE CLEUVILLE (Seine-Maritime) LES REMPARTS DE CLEUVILLE (Seine-Maritime)

     

    Ci-dessus, deux photos montrant le site de la motte de Cleuville extraites du site Google Earth ; à gauche, vue depuis l'ouest ; à droite, vue depuis le nord.

     

    La motte féodale de Cleuville

     

    LES REMPARTS DE CLEUVILLE (Seine-Maritime)     « Le nom de la localité est attesté sous les formes Clouvilla au 12e siècle, Clovilla en 1245.

         Cleuville appartenait aux 10e et 11e siècles aux barons de Tallebot, le toponyme n'était utilisé que par les premiers Tallebot normands. » [1]  

     

     

    Ci-dessus, une photo aérienne du site de la motte de Cleuville extraite du site Géoportail.

     

    Abbé cochet, 1864 :

     

    Cleuville : " Époque incertaine. — On dit que l’ancienne église existait au Bos-de-Cleuville. Là, dans un épais taillis, on montre la vaste assiette d’un ancien château ; on y distingue très bien la motte, les fossés, le donjon, en un mot tout le squelette d’une forteresse disparue. " [6]

     

    Abbé Cochet, 1871 :

     

         « Cleuville … La vaste assiette d’un ancien château y existe dans un taillis, avec sa motte, ses fossés et le donjon. » [2]  

     

    Historique

     

    La famille Talbot

     

    LES REMPARTS DE CLEUVILLE (Seine-Maritime)     « Vers 1208, la baronnie de Cleuville et ses dépendances (3 chevaliers), relèvent du comte de Clare (Scripta, 708 E). Elles appartenaient aux Talbot depuis une date sans doute antérieure à 1071. Guillaume Talbot est témoin de Gautier Giffard entre 1065 et 1076 (Gallia Christiana, t. XI, append., col. 329 E). Son fils Richard Talbot souscrit une donation de Gautier Giffard entre 1066 et 1083 (B.M. Rouen, Y 201, f° 86 v°) et il figure parmi ses tenants d'Angleterre en 1086 (D.B., t. I, f° 211) avant de participer à la dotation de Longueville, imité en cela par ses successeurs, qui ont leur nom dans l'obituaire (Hist, de Fr., XXIII, 437 C). Un autre Richard Talbot est témoin pour Gautier III Giffard avant 1155 (Longuev., 95). (…)

         Richard Talbot, semble être entré rapidement en rébellion contre le duc Robert. Il tenait la terre de Cleuville, à l'ouest de la vallée de la Durdent, sur la lisière orientale du domaine de Fécamp. Bien qu'à cause d'elle il dépendît de Gautier Giffard, il avait certainement des liens beaucoup plus étroits avec les sires de Gournay, dans le Pays de Bray, dont relevait Sainte-Croix-sur-Buchy, fief d'origine de sa famille. En 1086, Geoffroy Talbot figurait parmi les tenants d'Hugues de Gournay en Angleterre. Richard, qui lui succéda avant 1092, épousa une fille de Gérard de Gournay, celui-là même dont Guillaume le Roux obtint le concours avant 1091, et dont le château de la Ferté fut assiégé par le duc en 1089. Il semble possible de rapprocher de ce contexte l'existence à Cleuville, sur l'emplacement du vieux village, d'une motte imposante, entourée de fossés, qui s'élève à côté du site de l'ancienne église paroissiale. (…) » [3] 

     

    Ci-dessus, blason de la famille Talbot, d'or, à trois molettes de gueules. https://www.geneanet.org/gallery/?action=detail&rubrique=blasons&id=6576868&desc=talbot_cleuville_normandie_le_gran

     

         « Colette d'Estouteville (+1069) fille d’Estout dit le Viking (982/1038), seigneur de Valmont et d'Estouteville, compagnon de (…) Rollon de Normandie (860/932) est citée comme propriétaire du château de Cleuville par son mariage avec (…) le seigneur Richer de Cleuville (1007/1059) ​​​​​​fils de (…) William Talbot de Cleuville (970/1058). Ce dernier a un frère, Gilbert Talbot (±976), dont le fils Hugues Ier Talbot (1001/1077), hérite du titre de baron de Cleuville et tient la seigneurie, il est l’époux en 1020 de Marie de Meulan (1005/1079). » [4] 

     

    La famille Estouteville


    LES REMPARTS DE CLEUVILLE (Seine-Maritime)      « Leur fille Jeanne Talbot (1045/1107) épouse Robert Ier d’Estouteville dit Granbois (1040/1080), frère de Colette d'Estouteville, compagnon de (…) Guillaume de Normandie dit Le Conquérant (1024/1087) à la Bataille d'Hastings en 1066, il est seigneur d’Estouteville et de Valmont, croisé en 1097 et compagnon en 1106 du duc Robert II de Normandie dit Courteheuse (1051/1134). » [4]

     

         « Jehanne Talebot, héritière de l'aisné des surnommés Talebot, barons de Cleuville, apportait cette terre, leur domaine originaire, dont la mouvance, « tant villes que châteaux, s'estendait en 46 paroisses (archives de Valmont), » et dont le chef-moi, la demeure seigneuriale, était située à trois lieues environ de Valmont en s'enfonçant dans les terres ; on en reconnaît encore la motte et l'assiette importante. Cette « baronnie de Cleuville était dite le franc-fief Tallebot, à cause de ses grands privilèges, pour raison de quoy les vassaux dudit fief sont exempts de guet, de coustumes, de fouages et de panages par tout le circuit des mettes (limites) de Normandie, villes, forêts, travers et marches (La Roque, Hist. d'Harcourt, IV, 1230). » [5]  

     

     

    Ci-dessus, blason de la famille d’Estouteville, burelé d'argent et de gueules de dix pièces au lion de sable armé, lampassé et couronné d'or, brochant sur le tout par Travail personneliLe code de ce fichier SVG est valide.Cette image vectorielle a été créée avec Inkscape par Jimmy44 ., CC BY 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=3791288

      

         NdB : La maison de Talbot, en Angleterre, tire son origine des Talbot barons de Cleuville, au pays de Caux, en Normandie. Cette baronnie donnait entrée à l'Echiquier de Normandie.


          « Robert II d'Estouteville dit Le Jeune (+1140) fils du précédent, époux de Blanche de Rieux, commandant du Pays de Caux pour le duc de Normandie.
          Nicolas Ier d'Estouteville (1100/1177), fils du précédent, époux de Juliette de Thourotte (+1172), fonde l’Abbaye Notre-Dame de Valmont en 1169 avec la permission du roi d'Angleterre et duc de Normandie Henri II (1133/1189). Il est seigneur de Valmont, d'Estouteville et baron de Cleuville.

         Robert III d'Estouteville (1130/1185), fils du précédent, époux de Léonelle de Salisbury, dame de Rames, hérite des titres qu'il transmet à sa descendance.

         Henri Ier d'Estouteville (1170/1232), fils du précédent, époux de Mahaut d’Eu (+1212). Il se croise en 1193. Il s’oppose, avec d’autres seigneurs, aux prélats de Normandie, à propos du droit de patronage Lay et les biens meubles de ceux qui meurent sans faire de testament, il est présent à l'Assemblée tenue à Rouen en 1205 pour régler cette affaire. (…)

         « Au 13e siècle, le territoire est envahi par les Anglais et les terres confisquées. L’église est détruite, la chapelle Saint Léger est utilisée comme église paroissiale et le village est laissé à l'abandon. (…)

         « Jean Ier d'Estouteville (1190/1258), fils du précédent, époux en 1242 d’Agnès de Châteaudun. Il est un des seigneurs mandés en 1242, par le roi Louis IX dit Saint-Louis (1214/1270), pour aller contre le comte de la Marche, Hugues X de Lusignan (1182/1249), entré en révolte.

         Robert IV d'Estouteville dit Passemer (1240/1311), fils du précédent, époux de Jeanne Alix Bertran de Bricquebec (1245/1311). Il figure parmi les chevaliers qui se trouvent à Melun en 1282.


          Robert V d'Estouteville (1290/1334), fils du précédent, époux en 1311 de Marguerite de Hautot (+1333gravure 1 de gauche). Il figure sur la liste des barons normands convoqués à Paris en 1318 pour aller contre les Flamands.

          Robert VI d'Estouteville (+1335) fils du précédent, chevalier banneret, époux de Jehanne de Rames, meurt sans descendance.
          Robert VII d'Estouteville (1312/1396), fils de Nicolas II d'Estouteville dit Colas frère du précédent, chevalier banneret, époux en 1351 de Marguerite de Montmorency (1339/1406).

         Jean II d'Estouteville dit Le Géant (1378/1435), fils du précédent, capitaine d’Harfleur, grand bouteiller de France en 1415, fait prisonnier à Harfleur et détenu en Angleterre ou il meurt, époux de Marguerite d’Harcourt (1377/1421) dame de Longueville.

         Louis d'Estouteville (1400/1475), fils du précédent, grand sénéchal et gouverneur de Normandie, grand bouteiller de France en 1443, sert le roi Charles VII (1403/1461) lors de la réduction de Normandie en 1450, époux de Jeanne Paynel.
          Michel d'Estouteville (1415/1469), fils du précédent, sert à la prise des villes de Falaise, Caen et Cherbourg en 1450, époux de Marie de La Roche-Guyon (+1497).
          Jacques d'Estouteville (1448/1489), fils du précédent, chevalier, conseiller et chambellan du roi, capitaine de Falaise, époux de Jeanne Louise d’Albret (+1494).

         Jean III d'Estouteville (1482/ 1517) chevalier, époux en 1509 de Jacqueline d’Estouteville, sa cousine germaine.

         Adrienne d’Estouteville (1512/1560), fille du précédent, baronne de Cleuville, Roncheville, Bricquebec, épouse en 1534 le comte de Saint-Pol, François Ier de Bourbon (1491/1545), prince de sang, gouverneur du Dauphiné.
          Les baronnies, châtellenies et seigneuries de Valmont, Varengeville, Cleuville et autres lieux sont unies et érigées en duché, sous le nom d’Estouteville. » [4]

     

    LES REMPARTS DE CLEUVILLE (Seine-Maritime)   LES REMPARTS DE CLEUVILLE (Seine-Maritime)

     

    Plan de situation de la motte de Cleuville. Blason de la famille Talbot, d'or, à trois molettes de gueules. https://www.geneanet.org/gallery/?action=detail&rubrique=blasons&id=6576868&desc=talbot_cleuville_normandie_le_gran

     

    Description

     

         « Cleuville, cant. Ourville-en-Caux. — Lieu-dit : les Mottes (us. loc.) ; Le-Haut-de-Cleuville (I.G.N.) ; Le Bos-de-Cleuville (Cochet). — Parcelle cadastrale : A 77. — Coord. Lambert : 224,22 — 477,32. — Fief : Giffard, 41

     

    LES REMPARTS DE CLEUVILLE (Seine-Maritime)     L'imposante motte du château des Talbot est encore visible, parfaitement conservée à l'intérieur d'un petit bois inclus dans la ferme du Haut-de-Cleuville. Sa masse tronconique, encerclée par un fossé sec profond de 4 à 5 mètres, domine d'environ 6 mètres les terrains environnants. Au sommet, son diamètre est de 24 à 26 mètres.

         A l'est, elle est dotée d'une basse-cour en forme de fer-à-cheval que protège un épais rempart en terre, haut de 2 mètres, lui-même défendu par un fossé dont la plus grande partie est en eau. La cour intérieure du baile, de niveau avec le sol en place, est un peu plus large dans sa partie médiane (25 m) qu'à ses extrémités (18 m). A une date sans doute récente, on a pratiqué plusieurs coupures à travers le rempart ; elles ne gênent toutefois en rien la lisibilité de son tracé initial.

         Si la motte se trouve de nos jours sensiblement à l'écart du centre du village - elle est en distante de 500 mètres - il n'en fut pas de même jadis. On sait en effet de façon certaine que la paroisse avait son siège, avant 1472, au Haut-de-Cleurville. De plus, une tradition locale, qui paraît avoir des fondements anciens (L'abbé Cochet s'en faisait déjà l'écho (loc. cit.).), situe l'emplacement du sanctuaire primitif dans la parcelle jouxtant vers le nord le Bois-des-Mottes. M. Cavelier, qui exploite cette pièce, nous a dit y avoir trouvé à plusieurs reprises des restes de maçonnerie et des pierres en calcaire de moyen appareil ; nous-mêmes y avons trouvé, dans un secteur bien délimité, des îlots de tuiles plates à talon, analogues à celles que l'on fabriquait dans les derniers siècles du Moyen-Age.

         Bien que l'église, ainsi placée, aurait été très proche de la motte, il ne semble pas qu'elle ait été comprise dans l'enceinte castrale. Le baile de la motte est tourné dans la direction opposée ; son tracé est homogène et rien ne permet d'imaginer la présence d'un autre rempart délimitant une deuxième cour adventice. (…)

         Une forteresse telle que celle de Cleuville a dû être munie de points d'appui secondaires. Il est probable que les Talbot incitèrent leurs vassaux à se fortifier. Près de Cleuville, à Normanville, sur le chemin public de Lillebonne à la mer, il a existé une motte circulaire ; le fief était tenu de Cleuville. (…) La motte de plaine de Cleuville, qui comporte une cour entourée d'eau, paraît être exactement contemporaine de celle du Bec-de-Mortagne, établie sur la racine d'un éperon fortement escarpé. » [3]  

     

    Ci-dessus, une photo aérienne (années 1950-1965) montrant le site de la motte de Cleuville, extraite du site Géoportail.

     

    A proximité :

     

    O « Église Saint-Léger

     

    LES REMPARTS DE CLEUVILLE (Seine-Maritime)     « Elle est construite au 11e siècle, en pierre et silex. Le chœur du 17e siècle est modifié en 1852. Elle comporte trois arcades sur des colonnes à chapiteaux sculptés.
          Lieu autrefois d'un pèlerinage dédié à Saint-Clair (maladie des yeux). » [4]

     

    Photo de l'église Saint-Léger de Cleuville, photo extraite de https://cleuville.fr/fr/rb/765962/presentation-de-cleuville

     

    O Manoir de Cleuville, du 16e siècle.  

     

    LES REMPARTS DE CLEUVILLE (Seine-Maritime)     « Il est construit au 16e siècle sur une dépendance de l'ancien château féodal situé sur une motte et cité comme étant la propriété de (…) Colette d'Estouteville au 11e siècle.
          L’encadrement des baies est en brique et pierre de taille. Une façade est construite en brique, l’autre en pierre, silex et bois.
    Après la Seconde Guerre Mondiale, des armatures de motos et des ossements allemands y sont retrouvés.
          La légende dit que dans la cave du manoir, un souterrain mène à la fosse mouton à environ 1 km. » [4]

     

    Ci-dessus, le manoir de Cleuville, une photo extraite de https://seine76.fr/communes/popup_img.php?var_commune=CLEUVILLE&var_img=cleuville-manoir 

     

    Sources :

     

    [1] Extrait de Wikipédia

    [2] Extrait du Répertoire archéologique du département de la Seine-Inférieure rédigé sous les auspices de la Société des Sciences, Belles-lettres et Arts de Rouen par l’abbé Cochet, Paris imprimerie Nationale, 1871.

    [3] Extrait de L’apparition des seigneuries châtelaines dans le Grand-Caux à l'époque ducale par Jacques Le Maho https://www.persee.fr/doc/arcme_0153-9337_1976_num_6_1_1307

    [4] Extrait de https://www.auxpaysdemesancetres.com/pages/haute-normandie/seine-maritime-76/cleuville.html

    [5] Extrait de l’Histoire de la maison d'Estouteville en Normandie par Gabriel de La Morandière ; précédée de notes descriptives sur la contrée de Valmont par O. Lannelongue - Éditeur : (Paris) 1903. https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5608689r/f122.item.r=%22Cleuville%22

    [6] Extrait de La Seine-Inférieure historique et archéologique : époques gauloise, romaine et franque... P.267 - par M. l'abbé Jean-Benoît-Désiré Cochet (1812-1875) Éditeur Derache (Paris) 1864 https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k32141851/f91.item.r=%22La%20Seine%20inf%C3%A9rieure%20historique%20et%20arch%C3%A9ologique%22 

     

    Bonnes pages :

     

    O https://www.auxpaysdemesancetres.com/pages/haute-normandie/seine-maritime-76/cleuville.html

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  •  LES REMPARTS DES PREVANCHES (Eure) LES REMPARTS DES PREVANCHES (Eure) LES REMPARTS DES PREVANCHES (Eure)

     

    ci-dessus : à gauche, une photo par Giogo — Travail personnel, CC BY-SA 4.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=83227926 ; à droite, une photo extraite de http://arpjhn.net/index.php/11-les-jardins-de-l-eure/40-parc-du-manoir-des-prevanches

     

    Le château des Prévanches

     

          « Un peu plus loin, des deux côtés de la voie, s'ouvraient des vallons ayant la forme de vastes amphithéâtres demi-circulaires ; on touchait à Boisset-les-Prévanches et son château aux toits d'ardoise et aux tourelles pointues. » [1] 

     

    LES REMPARTS DES PREVANCHES (Eure)     À proximité de Pacy-sur-Eure, le domaine des Prévanches, situé à Bosset-les-Prévanches, comprend un château, un manoir anglo-normand, une orangerie-théâtre de 1912 et un ensemble de cottages construits pour l'exploitation d'un domaine agricole. Le château à la façade chatoyante ornée de fenêtres de briques et pierres alternées et de tourelles d’angle, date du 17e siècle. [NdB]

     

         « Le nom de Boisset s'explique : « lieu où pousse du buis ». Le second élément évoquerait la présence de pervenches, une plante à fleurs d'un bleu mauve, qui pousse dans des lieux ombragés, tels des sous-bois. » [2]

     

    LES REMPARTS DES PREVANCHES (Eure)   LES REMPARTS DES PREVANCHES (Eure)

     

     Plan de situation du château des Prévanches à Boisset-les-Prévanches ; blason de la famille de Mézières de Lepervanche, d'or au lion de sable couronné du même et lampassé de gueules, https://man8rove.com/fr/blason/z11blg7-mezieres

     

    Historique

     

    LES REMPARTS DES PREVANCHES (Eure)     « La première partie du nom de cette localité trouve son origine dans la présence de buis et la seconde dans le nom du hameau. Au 13e siècle, le roi Saint Louis donne la seigneurie à l’abbaye de Maubuisson. L’histoire des Mézières, seigneurs du fief, nous permet ensuite de retracer celle du château. » [3]

     

    Ci-dessus, une photo extraite de https://www.flickr.com/photos/ruamps/3348034889

     

    LES REMPARTS DES PREVANCHES (Eure)     « Charles Mézières de Lepervanche (1695-1750), né à Boisset-les-Prévanches et dont la famille possédait le fief, s'établit à Québec. Son fils, Eustache Mézières de Lepervanche (1740-1821), naquit à Chambly (Québec) mais s'installa, lui, à l'Isle Bourbon (La Réunion) où sa descendance subsiste. » [2]

     

    Ci-dessus, blason de la famille de Mézières de Lepervanche, d'or au lion de sable couronné du même et lampassé de gueules, https://man8rove.com/fr/blason/z11blg7-mezieres

     

    LES REMPARTS DES PREVANCHES (Eure)     « Leur succède le vicomte de l’Espinasse, qui prend le titre de seigneur des Prévanches. » [3]

         « Construit en 1600, le Château des Prévanches entre dans la famille de Lespinasse-Langeac en 1750. » [4] 

          « Au milieu du 18e siècle, le fief de Boisset-les-Prévanches passe par mariage dans la famille des marquis de Lespinasse-Langeac (parfois orthographié L'Espinasse-Langeac). » [2]

     

    Ci-dessus, blason de la famille de Lespinasse-Langeac, fascé d'argent et de gueules à six pièces ; sur le tout de gueules à la bande d'argent et un lambel du même en chef brochant, https://man8rove.com/fr/blason/vu6ues6-l'espinasse-alias-lespinasse-de-langeac.

     

    LES REMPARTS DES PREVANCHES (Eure)     « Il demeure inoccupé pendant 100 ans, la famille ne s’y rendant que pour la chasse, les semailles et les moissons. En 1860, Auguste de Lespinasse-Langeac s’installe en résidence principale et construit le manoir anglo-normand, de vastes communs et une dizaine de cottages pour la vie rurale (four à pain, laiterie, forge, pressoir à cidre…). La propriété est toujours habitée par la même famille. » [4]

     

    Ci-dessus le manoir, une photo extraite de http://www.agathetcolette.com/2015/09/le-manoir-des-prevanches.html

     

    LES REMPARTS DES PREVANCHES (Eure)     « Le château, son ancienne ferme (avec le manoir) et son vaste parc restent dans la descendance de cette famille jusqu'à nos jours.

         Le propriétaire en est actuellement le comte de Bonardi du Ménil, fils d'Arlette Thiry de Lespinasse-Langeac. » [2]

     

    Ci-dessus, blason de la famille de Bonardi par Gilloudifs.

     

    Descriptif

     

    LES REMPARTS DES PREVANCHES (Eure)     « Le château est précédé d’une perspective encadrée de tilleuls. Le corps de logis, fait de brique et de pierre, possède quatre tourelles d’angle. La particularité étant que les deux tourelles à l’avant sont carrées, alors que celles sur l’arrière sont rondes.

         Au 19e siècle, il est restauré : parties hautes, lucarnes, cheminées et faîtages sont alors repris, tandis que l’intérieur reçoit des transformations.

     

    LES REMPARTS DES PREVANCHES (Eure)     En 1999, lors de la tempête, un des bâtiments des communs s’effondre. Monsieur de Bonardi fait alors construire un bâtiment en bois pour le remplacer. Celui-ci se fondant parfaitement dans l’ensemble architectural des communs, il accueille aujourd’hui des réceptions et événements. » [3]

     

    LES REMPARTS DES PREVANCHES (Eure) LES REMPARTS DES PREVANCHES (Eure) LES REMPARTS DES PREVANCHES (Eure)

     

    Ci-dessus, à droite, un plan extrait du cadastre napoléonien de 1851, Archives de l'Eure, https://archives.eure.fr/

     

    Le parc :

     

    LES REMPARTS DES PREVANCHES (Eure)     « Exemple classique d’un parc de la région Normandie-Île-de-France, le domaine s’ordonnance autour du château du 17e siècle.
    Deux grands axes structurent le site : une double avenue de tilleuls d’ouest en est et une avenue de bouleaux de l’Himalaya du nord au sud.
          À l’est de vastes prairies, au nord un environnement travaillé à l’anglaise autour du manoir anglo-normand.
          La visite du domaine conduit le promeneur en un perpétuel et charmant jeu d’opposition entre deux tendances de la conception européenne des parcs et jardins. »  [5]

     

    Ci-dessus, une photo aérienne extraite du site Géoportail.

     

    À proximité

     

    O « Le sanctuaire gallo-romain de Boisset les Prévanches

     

    LES REMPARTS DES PREVANCHES (Eure)     À proximité immédiate du château de Boisset, on a pu photographier par avions en juillet 1999 un sanctuaire gallo-romain. Il comporte deux fana, l'un au milieu du péribole, le second accolé à l'angle nord-ouest de celui-ci. (...) Le fanum est un petit temple gallo-romain de tradition gauloise. Son plan le plus fréquents est constitué de deux carrés emboités, ouvert a l'est, dont le plus petit correspond à la cella (chambre abritant la statue de la divinité) et dont le plus grand (qui mesure environ 10 à 15 mètres) délimite la galerie de circulation. L'édifice s’inscrit dans un espace sacré (le péribole) où se déroule les cérémonies. Aux abords, on trouve des petits bâtiments annexes. » [6]

     

    Ci-dessus, une photo aérienne extraite de ce même site. [6]

     

    Sources :

     

    [1] Extrait du Tour de France d'un petit Parisien par Constant Améro (1832-1908) ; éd. illustrée par J. Ferat - Éditeur (Paris) 1885. 

    [2] Extrait de Wikipédia

    [3] Extrait de http://french-baroudeur.com/manoir-des-prevanches/ 

    [4] Extrait de https://www.dartngo.fr/fr/public/domaine-des-prevanches-old/je-cherche-quelque-chose-de-plus-mysterieux-encore-alain-fournier-promenade-nocturne 

    [5] Extrait de http://arpjhn.net/index.php/11-les-jardins-de-l-eure/40-parc-du-manoir-des-prevanches 

    [6] Extrait de http://www.blog-city.info/fr/boisset.php?Page=6

     

    Bonnes pages :

     

    O Site Officiel : https://www.manoirdesprevanches.com/

    O http://french-baroudeur.com/manoir-des-prevanches/ 

    O http://www.blog-city.info/fr/boisset.php?Page=6 

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  •  LES REMPARTS D'OMONVILLE (Manche) LES REMPARTS D'OMONVILLE (Manche) LES REMPARTS D'OMONVILLE (Manche)

     

         Le château d'Omonville, d'Omontville ou de la Cour d'Omontville à Omonville-la-Folliot, absorbée par Denneville en 1812 est une demeure historique de la Manche, située à Port-Bail-sur-Mer. [NdB]

     

    LES REMPARTS D'OMONVILLE (Manche)     « Cette demeure dont la partie la plus ancienne est du 16e siècle est édifiée au centre d'une cour d'honneur entourée de douves en eau et présente à l'arrière un jardin d'inspiration italienne. Au 19e siècle, les bâtiments de services ou communs furent reconstruits en arc de cercle sur un terreplein dominant légèrement la cour du château. La visite ne concerne que les extérieurs. » [1] 

     

    Ci-dessus, une photo extraite de https://www.manchetourisme.com/chateau-d-omonville-a-port-bail-sur-mer/pcunor050fs000n7

     

    LES REMPARTS D'OMONVILLE (Manche)   LES REMPARTS D'OMONVILLE (Manche)

     

     Plan de situation du château d'Omonville à Denneville ;  Blason de la famille Eustache et de la commune de Denneville, d'azur à la face d'or, accompagnée de trois roses, deux en chef et une en pointe, par Travail personnel Ce blason contient des éléments, éventuellement modifiés, qui ont été extraits de ce blason : Blason Vide 3D.svg. Ce blason contient des éléments, éventuellement modifiés, qui ont été extraits de ce blason : Rose BVA.svg., CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=2817087

     

    Histoire

     

         « Omontville-la-Foliot qui s'écrit aussi Osmontville ou Osmonville signifie " domaine d'Osmont " qui est un nom très répandu d'origine scandinave. Le nom Foliot qui lui a été ajouté était celui du seigneur qui possédait ce domaine dès le 11e siècle puisqu'il appartenait à l'ancienne chevalerie normande et figure sur les listes des barons qui accompagnèrent Guillaume à la conquête de l'Angleterre. (…) » [2]  

     

    LES REMPARTS D'OMONVILLE (Manche)     « Ce château, d'allure féodale, appartint d'abord aux Foliot, qui figurent parmi les compagnons de Guillaume, et participèrent à la distribution par le Conquérant des biens enlevés aux Anglo-Saxons vaincus. Gilbert Foliot, évêque de Londres, se rangea du côté de Henri II, dans la querelle qui se termina par l'assassinat de Thomas Becket et la pénitence subie à Avranches par le roi d'Angleterre. » [3] 

     

    LES REMPARTS D'OMONVILLE (Manche)     « La famille Foliot acquit d'importants domaines en. Angleterre sous Henri II Plantagnêt, roi de 1154 à 1189. On note un Gilbert Foliot, évêque de Hereford puis de Londres qui fut un des principaux agents du roi Henri II dans sa lutte contre l'archevêque Thomas Becket qu'il fit assassiner dans sa cathédrale de Canterbury le 19/12/1170. Pendant le 12e siècle, Guillaume Foliot, fonda une chapelle richement dotée à Montfarville, et il fit appel à des moines de Montebourg pour la desservir. En 1231, le roi Saint Louis, voulant récompenser les services de Jean de Friscamps, son bailli du Cotentin, lui donna les terres de Richard et Samson Foliot. Il semble qu'un château, nommé « château de Foliot » existait à proximité de l'église actuelle, sur une hauteur, de même qu'un bourg important appelé Saint Hélier. Il aurait été anéanti par les anglais au milieu du 14e siècle et tous les habitants massacrés

         Les anglais furent chassés définitivement en 1453 : un combat sanglant aurait eu lieu dans les landes de Saint Rémy, sur les bords d'une petite rivière : le lieu est appelé « Sang du Sy » depuis cette date. » [2]

     

         « Le château a appartenu aux Eustache (ou Eustace) puis aux Lemouton de Carmesnil, puis aux Quenault de La Groudière jusqu’en 1937. » [4]  

     

    La famille Eustache ou Eustace


    LES REMPARTS D'OMONVILLE (Manche)     
    « Dans le courant du 16e siècle, les Eustace que trouvent installés à Denneville les commissaires chargés par le roi, en 1576, de dresser l'état des personnes nobles en l'élection de Valognes, devinrent seigneurs d'Omonville, et tout porte à croire que ce sont eux qui ont construit le château. Le dernier de ce nom qui l'ait habité est Pierre-Marie Eustace d'Omonville, capitaine au régiment de Damas, qui figura parmi les électeurs de la noblesse pour la députation aux États généraux de 1789.
          Ce nom des Eustace est éteint, mais leur descendance survit encore au château de Denneville et à celui des Mares, à Saint-Sauveur-Lendelin. » [3] 

     

    Ci-dessus, blason de la famille Eustache et de la commune de Denneville, d'azur à la face d'or, accompagnée de trois roses, deux en chef et une en pointe, par Travail personnel Ce blason contient des éléments, éventuellement modifiés, qui ont été extraits de ce blason : Blason Vide 3D.svg. Ce blason contient des éléments, éventuellement modifiés, qui ont été extraits de ce blason : Rose BVA.svg., CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=2817087


    LES REMPARTS D'OMONVILLE (Manche)      « Jean et Georges Eustace, furent anoblis en 1554.
    Jacques Eustace, écuyer, seigneur de Denneville, auteur de « L'Inventaire de l'Histoire de la Normandie ».
          Jacques Eustace, seigneur et patron d'Omontville, de la Bonneville, de Denneville et de Vauville.
          Jean Pierre Thomas Eustace, fils du précédent Jacques Eustace, officier du régiment de Dragons de la Légion de « Flamanville », chevalier de l'ordre royal militaire de Saint Louis (1760).
          Pierre Marie Eustace d'Omontville (1755-1837), descendant au 5éme degré paternel de Jacques Eustace (auteur), chevalier, dernier seigneur et patron d'Omontville la Foliot et de Denneville, capitaine des Dragons. Il comparut à l'assemblée des trois états du bailliage du Cotentin. Il saluait la Révolution, il brûla ses parchemins de noblesse et fit planter un arbre de la liberté au carrefour Saint Helier. Il arma également la population pour repousser les Vendéens lors de la Descente de Charrette à Granville. Il était connu pour ses vertus civiques, son libéralisme, sa bravoure.
          Visible des ruines de l’église d’Omontville de la Foliot, on peut voir le château des Eustace, flanqué de quatre tourelles, entouré de sa douve. A noter également une superbe et large cheminée sur le manteau de laquelle est sculptée une allégorie mutilée représentant un aigle enlevant un mouton. » [5]
     

     

         « Après la mort de Pierre-Marie Eustace, le château et la terre d'Omonville passèrent à M. Le Mouton de Carmesnil. Celui-ci inaugura, dans sa résidence, des traditions d'hospitalité large et généreuse qu'ont suivies ses petits-fils, messieurs de la Groudière. » [3]

     

    LES REMPARTS D'OMONVILLE (Manche)     « Après avoir appartenu à la famille d'Omontville, ce château devint la propriété de Mr Lemouton puis de Mr de Carmesnil, allié à la famille Clamorgan-Taillefer. II a appartenu ensuite à la famille de la Groutière dont plusieurs membres sont inhumés dans le cimetière de Denneville puis depuis 1937, à la famille de la Fournière qui l'occupe aujourd'hui. Il a subi d'importants dommages en 1944 au moment de l'affrontement entre allemands et américains. » [2]

     

    Ci-dessus, blason de la famille Lemouton de Carmesnil, D'argent à trois gibecières de sable boutonnées et houppées d'or, https://gw.geneanet.org/pierfit?lang=en&p=branche+le+mouton+de+carmesnil&n=le+mouton

     

    LES REMPARTS D'OMONVILLE (Manche) LES REMPARTS D'OMONVILLE (Manche) LES REMPARTS D'OMONVILLE (Manche)

     

    Description

     

    LES REMPARTS D'OMONVILLE (Manche)     « Ce que l'on désigne comme le château d'Omontville n'est qu'une simple habitation avec deux tours et des douves ou fossés qui faisaient le tour des bâtiments. Les fossés étaient peu profonds, et les murs n'ont pas d'épaisseur. On y remarque des lucarnes ovales et, dans l'une des tours, quelques petits trous en forme de meurtrières. Celle habitation se nomme la Cour d'Omontville. » [6]  

     

    Ci-dessus, un plan extrait du cadastre napoléonien de 1811, Archives de la Manche, https://www.archives-manche.fr/

     

    LES REMPARTS D'OMONVILLE (Manche)    « D'après Alfred Piquot, des ruines importantes auraient
    été mises à jour dans les pièces de terre dites : Le Grand-
    Clos, n s 186 et 187 du plan cadastral et dans la pièce 269
    contiguë, dite La Croute-Foliot. Ces lieux sont dans une situation topographique telle, qu'un château défendant la coupure entre les marais de Pierrepont et ceux de l'embouchure de la Grise ne pouvait être mieux placé ; emplacement d'ailleurs très approché de celui du château actuel dit la Cour d'Omonville. » [7]
     

     

    LES REMPARTS D'OMONVILLE (Manche)     « La date exacte de la construction du château est impossible à déduire des documents d'archives.
          Les papiers ont été brûlés à la Révolution. L'examen du logis peut suppléer, dans une certaine mesure, à la disparition des titres.
          Entouré de douves, flanqué aux angles par des tourelles aux épaisses murailles, percées d'ouvertures étroites, le château d'Omonville ne peut être guère postérieur à 1550. Les fenêtres à linteau horizontal, divisées en rectangles par des meneaux en pierre, appartiennent au 16e siècle à ses débuts. Les meurtrières, garnies de pierres percées tournantes, ont été faites pour laisser passer des canons d'arquebuses ; les archers ou arbalétriers se contentaient de barbacanes. La construction est dominée par une préoccupation de défense militaire qui ne se montre plus aussi impérieuse à la fin du siècle. Quant au choix de l'emplacement, dicté par le besoin de se protéger contre les vents de mer, très durs à cet endroit de la côte, il indique nettement que l'auteur de la bâtisse ne jugeait pas dangereuse la proximité des coteaux qui la dominent de toutes parts. La portée des armes à feu portatives aux débuts du 16e siècle ne dépassait pas celle des arbalètes.
          L'intérieur fut, à des reprises différentes, orné avec le plus grand luxe. Au dernier siècle, le salon fut décoré de boiseries, dans le style charmant qui caractérise l'époque. La magnifique cheminée qui orne la salle à manger porte sur son manteau les armoiries des anciens propriétaires, martelées à la Révolution et récemment restituées. La salle à manger est couverte d'anciennes et précieuses tapisseries, ainsi que le vestibule du premier étage. Tout autour du logis principal furent disposés des communs vastes et commodes, suivant l'usage de gentilshommes ayant grand train de maison, cultivant eux-mêmes leur domaine. Un jardin clos de murs contribuait, concurremment avec une basse-cour bien garnie, au ravitaillement du garde-manger, que mettaient à contribution, suivant la mode du temps, des visiteurs inattendus autant que nombreux.
          Restauré tout récemment avec un soin minutieux par l'un des derniers propriétaires, le château d'Omonville a gardé sa physionomie ancienne, et peut être considéré comme l'un des souvenirs les mieux conservés, dans notre pays normand, de la vie des gentilshommes d'autrefois. » [3]
     

     

    LES REMPARTS D'OMONVILLE (Manche)     « Le château d'Omontville, que possédait au temps de la révolution Pierre-Marie Eustache d'Omontville, est une belle demeure entourée d'un îlot carré, de douves, dont la façade style Louis XIII s'encadre de deux tours, une ancienne à gauche, l'autre néo-renaissance... Les arbres de l'avenue, les futaies qui l'entourent et un jardin dessiné donnent grande allure à la cour d'Omontville.

         En curant les douves en eau, trois canons de fer ont été repêchés, deux explosés à la gueule, le troisième intact ; la forme suggérerait le 16e ou 17e siècle. Le château fut sans doute assez important puisqu'armé d'artillerie, les nombreuses meurtrières d'armes à feu en sont une autre preuve. » [2]

     

    Ci-dessus, une vue aérienne extraite du site Géoportail.  

     

         « Les canons du château d’Omonville-la-Folliot ne sont pas « des bombardes, petits canons qui semblent dater de la guerre de Cent Ans », mais des pièces d’artillerie réglementaires du milieu du 16e siècle (1/8ème de couleuvrine et fauconneau). » [4]

     

    LES REMPARTS D'OMONVILLE (Manche)     « A l'intérieur, au pied de la tourelle gauche, une entrée à linteau gothique atteste qu'il y eut une construction antérieure au 17e siècle... Dans l'enceinte, on remarque une superbe et large cheminée sur le manteau de laquelle est sculptée une allégorie mutilée représentant un aigle enlevant un mouton. Plus loin, un beau salon style Louis XV, de vieilles tapisseries, figurant une chasse.

         Situé dans un vaste espace verdoyant, ce château forme un ensemble architectural agréable à l'œil, avec ses deux tours en façade, l'une, à gauche, ancienne (16e) très dépouillée, l'autre, à droite, récente (19e) mais richement décorée de sculptures, écussons. A l'arrière, trois tourelles à toit conique, très élégantes contribuent à donner à l'ensemble une légèreté renforcée par les jardins "à la française". Le château est inscrit dans un espace carré délimité par des douves en eau dont chaque angle est occupé par une construction carrée. Des communs ont été ajoutés à l'extérieur. » [2]

     

    A proximité

     

    LES REMPARTS D'OMONVILLE (Manche) LES REMPARTS D'OMONVILLE (Manche) LES REMPARTS D'OMONVILLE (Manche)

     

    LES REMPARTS D'OMONVILLE (Manche)     « Ancienne église Notre-Dame d'Omonville-la-Folliot. Probablement édifiée sur un bâtiment plus ancien, l'église qui fut paroissiale jusqu'à la Révolution, aujourd'hui en ruines, daterait du 18e siècle. Il en subsiste notamment une clef de voûte armoriée d'un blason à trois besans. » [8]  

     

     

    Sources :

     

    [1] Extrait de https://www.manchetourisme.com/chateau-d-omonville-a-port-bail-sur-mer/pcunor050fs000n7

    [2] Extrait de http://www.portbail.fr/le-chateau-d-omonville-a-denneville.html

    [3] Extrait de l’article par Gaétan Guillot - La Normandie monumentale et pittoresque, édifices publics, églises, châteaux, manoirs, etc.. Manche 1re [-2e] partie. Éditeur : Lemale & Cie, impr. édit. (Le Havre) Date d'édition : 1899 https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k64809897/f276.item.r=%22ch%C3%A2teau%20d'Omonville%22

    [4]  Extrait de https://portbailpatrimoine.wordpress.com/2015/09/

    [5] Extrait de http://tourisme.portbail.free.fr/blasons.htm

    [6] Extrait de l’Annuaire du Département de la Manche, Volume 31 - Julien Gilles Travers - J. Elie, 1859 http://le50enlignebis.free.fr/spip.php?article10291

    [7] Extrait de l’Annuaire des cinq départements de la Normandie / publié par l'Association normande - Éditeur : (Caen) 1921 https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k54549866/f180.item.r=%22ch%C3%A2teau%20d'Omonville%22

    [8] Extrait de Wikipédia

     

    Bonnes pages :

     

    O On trouve un article de Charles de Gerville concernant ce château dans son Mémoire sur les anciens châteaux de la Manche - arrondissement de Coutances, in Mémoires de la Société des Antiquaires de Normandie, 1825 ; p. 183-436 https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k2000414/f233.item et également dans ce blog : http://rempartsdenormandie2.eklablog.com/anciens-chateaux-de-la-manche-par-gerville-arr-coutances-1-a212347843

    O http://le50enlignebis.free.fr/spip.php?article10291 

    O https://www.patrimoine-ecritoire.com/les-visites-conf%C3%A9rences-2019-2020/denneville/ 

    O https://books.google.fr/books?id=9pzGDwAAQBAJ&pg=PT109&lpg=PT109&dq=ch%C3%A2teau+d%27omonville+denneville&source=bl&ots=w0NslfrtI6&sig=ACfU3U31wvEDrXLetCUjDAsracD991hhZg&hl=fr&sa=X&ved=2ahUKEwifm6_ak8XzAhUzA2MBHdz9CLM4UBDoAXoECA8QAw#v=onepage&q=ch%C3%A2teau%20d'omonville%20denneville&f=false 

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