• LES REMPARTS DE BRIOUZE (Orne)

    LES REMPARTS DE BRIOUZE (Orne) LES REMPARTS DE BRIOUZE (Orne) LES REMPARTS DE BRIOUZE (Orne)

     

         A la recherche du château de Briouze…

     

    LES REMPARTS DE BRIOUZE (Orne)     Un château a existé à Briouze à l’époque médiévale. Modifié au fil du temps, il a disparu durant la période révolutionnaire. [Selon Wikipédia, il resterait « un bâtiment situé route de Bellou-en-Houlme ».]

         La famille de Briouze ou Braose, Brewes tire son nom de cette commune de l'Orne  [NdB] ;

         « c’est une famille de moyenne importance du baronnage anglo-normand qui connaît son apogée sous le règne de Jean d'Angleterre. » [1]  

     

    Ci-dessus, un plan extrait du cadastre napoléonien de 1813, Archives de l'Orne, https://archives.orne.fr/

     
     Les barons de Briouze

     

    La famille de Guillaume Ier, baron de Briouze.  

     

       LES REMPARTS DE BRIOUZE (Orne)LES REMPARTS DE BRIOUZE (Orne)

         « L'un des compagnons du Conquérant dans l'invasion de la grande île, fut le premier seigneur connu de Briouze qui, comme son chef, s'appelait Guillaume.
          Il se distingua, disent les historiens, au combat d'Hastings qui décida du sort de l'Angleterre (octobre 1066), et faillit être fait prisonnier sur le champ de bataille. (…)

         Il eut, pour sa part, dit M. Lefavrais (Histoire du canton de Messei) des terres dans les comtés de Sussex, Berwick, Northampton, etc., etc. En retour, il devait à son prince, trois soldats de honore Braiosa (Duchesne André (Historiée Normanorum scriplores antiqui- Lutetiae, 1619, 1 vol. in-folio).) pour escorte.

     

    Ci-dessus : à gauche, un blason de la famille de Briouze trouvé sur  https://gw.geneanet.org/henrileboucher?lang=fr&n=de+briouze&oc=0&p= ; à droite, blason de Guillaume III de Braose. Est-celui de la famille avant celui-ci ? par Own work, CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=3402 

     

         Les chroniqueurs du temps le montrent (1073), suivant encore le roi d'Angleterre, à la répression d'une révolte de la ville du Mans. En effet, cette ville était sous la dépendance du duc de Normandie. Mais le duc d'Anjou qui la prétendait sienne, avait fomenté cette révolte.
          Là, notre baron se fît à nouveau remarquer par son courage, disent les historiens, et contribua, par sa valeur, à la prise de la ville et à la soumission du pays environnant.


    LES REMPARTS DE BRIOUZE (Orne)      C'est sans doute, au cours de cette expédition, qu'il fit connaissance avec les moines de l'abbaye de Saint-Florent de Saumur auxquels, de retour à Briouze, il confia le soin de bâtir la vieille église de Saint-Gervais, démolie il y a quelques années, et de fonder un prieuré auprès. Eglise et prieuré dont l'histoire nous est contée par le savant archéologue M. de Caix (…)

         Guillaume Ier de Briouze eut pour successeur son fils unique, Philippe (…)

         Philippe Ier de Briouze était considéré comme un puissant baron, tant en Angleterre qu'en Normandie. (…)

         Philippe Ier épousa une princesse d'illustre origine, Alinor, fille de Joël, puissant seigneur anglais. Il en eut deux enfants, disent les uns, un seul, disent les autres. Dans tous les cas, un seul nous intéresse, celui qui eût la baronnie de Briouze en partage. Il s'appelait Philippe comme son père, dit M. de Caix ; l'autre aurait été prénommé Guillaume et serait resté en Angleterre. (…)

         Philippe II épousa Berthe, fille de Milon, comte d'Herefort, autre grand personnage anglo-saxon.
          De ce mariage naquit, disent les vieilles chroniques et, après elles, M. de Caix, Guillaume de Briouze, deuxième du nom (D'après Gigon du Bessix et certains auteurs, troisième du nom.), le baron le plus connu, le plus célèbre de la maison. (…)

         La terre de Briouze fut réunie aux autres biens patrimoniaux et, lors du partage de la succession, attribuée à la branche de la famille des Guillaume qui rentra en Normandie (…) Ils sont désignés dans les annales historiques sous le nom de Guillaume IV,
    Guillaume V, Guillaume VI, Guillaume VII, et, enfin, le gendre ou le petit-fils de ce dernier, répondant au nom Peu harmonieux de Harnuphle ou Harnuphe. (…) "

     

         Sur la famille Briouze ou Braose, Brewes voir ici.  

     

    La famille Merle [1306-1450]

     

    LES REMPARTS DE BRIOUZE (Orne)     " Foulques du Merle, troisième du nom, que notre gentilhomme normand qualifie de noble et puissant seigneur, Monseigneur F. du Merle, baron de Messei, seigneur de Gacé, Couvrigny, etc., etc., le nouveau possesseur de la baronnie de Briouze et des terres de Bellou et de Ronfeugère par la volonté du roi, (…)

         Philippe le Bel, vint, paraît-il, en personne, installer son féal serviteur, en son manoir de Briouze, où il passa la journée du 1er mars 1307, au cours d'un voyage qu'il faisait vers le Mont-Saint-Michel II ne dut même prendre congé de du Merle qu'après avoir séjourné, le lendemain, à son autre château de Messei (…).

         C'est au troisième enfant de Foulques du Merle dont nous venons de parler, qu'échurent en partage la baronnie de Briouze et la châtellenie de Bellou. (…)

     

    Ci-dessus, blason de la famille Merle, de gueules à trois quintefeuilles d'argent, https://fr.wikipedia.org/wiki/Armorial_des_familles_de_Normandie#M 

     

         Guillaume du Merle eut pour successeur, un fils prénommé Jehan et qui, écrit Gigon du Bessix, en son mémoire déjà cité, à cause de son bas âge, tomba quelque temps en la garde du roi.

         Il mourut (…), laissant un fils, âgé seulement de deux ou trois ans, prénommé Jehan, comme son père. Comme lui aussi, il tomba, à cause de sa minorité, en la garde royale. (…)

         Arrivé à l'âge du mariage, il eut de celui qu'il contracta avec, nous ne savons quelle belle demoiselle, un enfant, que Gigon du Bessix, affirme avoir été gratifié du même prénom que son père et son aïeul. (…)

         Ce malheureux enfant n'avait que neuf ou dix mois quand son père mourut. (…)

         C'était au cours des années 1417-1418, la guerre avec les Anglais était plus acharnée qu'elle ne l'avait été jusqu'à ce jour. La ville de Falaise assiégée par l'ennemi, vainqueur de ce côté, venait de capituler. « Le roi d'Angleterre, dit Amédée Mériel, après la reddition de la
    ville et du château, fit publier une proclamation enjoignant aux gens de Normandie, absents des bailliages de Caen et de Falaise, d'avoir à comparaître devant lui, faute de quoi leurs biens seraient confisqués et donnés à ses fidèles.

         C'est ainsi que (nous ne citerons que ce seigneur), Jehan du Merle, baron de Messei, parent du nôtre, perdit notamment son fief de Couvrigny, qui fut donné à un écuyer anglais du nom de Bourck. (…)

         La baronnie de Briouze fut donc attribuée à l'un de nos envahisseurs, répondant au nom barbare de Wéminburger. (…)

         Or, deux mois se passèrent sans que ce guerrier, on ne sait pourquoi, se présentât. Jehan du Merle se ressaisit et profita de cet oubli, pour faire à l'ennemi, une soumission plus ou moins sincère ; il obtint, de suite, la remise de ses domaines. (…)

         Fut-ce sur le libre choix de sa fille et unique héritière, Isabelle, dont nous avons parlé plus haut, ou comme condition de son maintien à la tête de la baronnie de Briouze, qu'il accepta pour gendre un autre écuyer anglais nommé Jean Affour ? (…)
          De ce mariage naquirent, dit Gigon du Bessix, deux enfants :
    Une fille prénommée Anne et qui épousa un sieur Jean de Brossay ; Et un fils, prénommé Guy, qui hérita de la baronnie de Briouze et de la châtellenie de Bellou.
          Ce jeune homme, quand il fut en âge, se montra si dévoué au roi d'Angleterre que ce monarque en fit son procureur au duché d'Aquitaine.
    Aussi ne dut-il pas être surpris de voir, à la fin de la guerre, sa baronnie confisquée et réunie à la couronne de France par le roi Charles VII, quand ce dernier eut, enfin, pu reconquérir son royaume, chasser les Anglais de tout le pays et particulièrement de la Normandie. (…)

         Après la confiscation sur Guy Affour des terres de Briouze et de Bellou par le roi Charles VII, et pendant environ un siècle, nous avons à noter le passage à la tête de la baronnie d'un assez grand nombre de seigneurs ; passage qui fut pour certain d'entre eux, véritablement éphémère, comme on va en juger.

    Pierre de Conches.

           Le premier est un écuyer, homme d'armes de la garde du roi, et son échanson, à qui Charles VII l'avait donnée pour en jouir sa vie durant, jusqu'à concurrence de trois cents livres, par an, de revenu ; il s'appelait Pierre de Conches. Mais par un ordre du roi, il dut, avant même d'en avoir joui, s'en dessaisir en faveur de :

    Jean Bureau.

    LES REMPARTS DE BRIOUZE (Orne)      Cet autre grand dignitaire, conseiller et maître des comptes du roi, trésorier de France, cumulait ces fonctions avec celle de général de l'artillerie royale.
          En cette qualité, il participa à la conquête de la Normandie, sur les Anglais. (…)

         La baronnie de Briouze ne resta pas longtemps entre les mains de messire Jean Bureau, c'est à peine s'il la garda pendant six ans.

     

    Ci-dessus, blason de Jean Bureau, d'azur, au chevron potencé et contre-potencé d'or, accompagné de trois burettes d'or, par Travail personnel, CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=3087297 

     

    Louis d’Harcourt, archevêque de Narbonne


    LES REMPARTS DE BRIOUZE (Orne)      Il la revendit, en effet, et par contrat en bonne et due forme, en date du 7 février 1457, à Louis d'Harcourt, archevêque de Narbonne, de la grande maison d'Harcourt de Normandie, alliée aux du Merle (Ce Louis d'Harcourt d'après de La Roque (Histoire de la maison d'Harcourt, tome IV, page 1985) était « bastard d'Aumalle, patriarche de Jérusalem, archevêque de Narbonne, evesque de Baieux, gouverneur de Normandie, fils naturel de Jean d'Harcourt, comte d'Aumalle, cousin du roi Charles VII. Il fut légitimé par lettres royaux donnés à Rufec en avril 1442.). (…)

         Celui-ci n'en fut pas plutôt saisi qu'il rétrocéda lui-même son marché à Pierre de Brezé, comte de Maulevrier, grand sénéchal de Normandie.

     

    Ci-dessus, blason de la famille d’Harcourt, de gueules à deux fasces d'or, par Travail personnel, CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=2697928 


    Pierre de Brezé. 

    LES REMPARTS DE BRIOUZE (Orne)      Ce dernier la conserva pendant un an environ, seulement.
          En effet, par acte passé à Rouen, en février 1458, il en fit la remise, à titre gratuit, à ce Guy Affour, sur lequel elle avait été confisquée. (…)

     

     

     

     

     Ci-dessus, blason de la famille de Brézé, d'azur à un écusson d'argent bordé de deux filets, le premier d'or, le second d'azur en abîme, accompagné de huit croisettes d'or en orle, 3 en chef, 2 aux flancs, et 3 en pointe, par Cette image vectorielle contient des éléments, éventuellement modifiés, qui ont été extraits de :, CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=18313763 


     Guy Affour. 

     

         Le comte de Maulévrier, non seulement fit rentrer son protégé en grâce auprès de la cour de France, mais encore il fît sanctionner ses actes gracieux envers lui et obtint pour lui, d'après Gigon du Bessix, l'autorisation d'effacer de son appellation patronymique, cet affreux nom d'Affour qui rappelait trop son origine anglaise pour ne s'appeler désormais que Guy de Briouze. (…)

        « Il fut autorisé à prendre les armes de la famille du Merle ; il ajouta à ce blason une fleur de lys de gueule en pointe » (…)

         De Guy, sortirent deux enfants :
         Une fille, Anne de Briouze, qui épousa Guichard de Sainte-Marine, seigneur de Lignou, et un fils, Aymon de Briouze, à qui la baronnie fut dévolue en partage.

    Aymon de Briouze. 

     

          Aymon de Briouze serait donc décédé vers 1503.

     

    Gilles de Briouze.

          Outre ses filles, dont nous venons de parler, mais dont nous ne connaissons ni le nombre, ni les prénoms, Aymon eut un fils prénommé Gilles.

         Celui-ci, après avoir joui de ses domaines pendant plus de 20 années, y avoir apporté quelques notables modifications, dans les affieffements et arrentements, en rapport avec les progrès du temps, comme nous le verrons plus loin, finit par vendre sa baronnie elle-même, suivant contrat passé le 1er février, 1527, selon Gigon du Bessix, 1537 d'après d'autres auteurs.

     

    Jean d'Harcourt. 

    LES REMPARTS DE BRIOUZE (Orne)      Son acquéreur, Jean d'Harcourt, écrit M. de Contades dans sa notice sur Rasnes, était le troisième fils de Jacques d'Harcourt, baron de Beuvron, chambellan du roi, et de Marie de Ferrières, dame de Bailleul.

          Il eut pour sa part de l'héritage paternel la seigneurie de Fontaine-Henri ; (…)

          De son union avec Guillemette de Saint-Germain naquiraient (sic) trois filles : Françoise, Anne et Jacqueline et un fils, Pierre d'Harcourt.

     

    Ci-dessus, blason de la famille de Harcourt-Bonnétable, d'Harcourt, au lambel d'argent brochant,  par Travail personnel, CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=14591444 


    Pierre d'Harcourt 

          Ce dernier devint baron de Briouze, cette terre lui ayant été donnée en partage avec la baronnie d'Asnebecq. (…)

         A la mort de Pierre d'Harcourt, ses deux sœurs, Françoise et Anne, se partagèrent sa succession ; Françoise hérita de la baronnie de Rasnes et Asnebecq et de celle de Briouze ; Anne eut dans sa part la seigneurie de Fontaine-Henri. (…)

     

    Françoise d’Harcourt

     

         Catherine et Renée de Pont-Bellenger, ses deux filles, furent donc ses seules héritières. Catherine qui eut en partage les seigneuries de Briouze et de Potigny ..., avait épousé, le 6 août 1552, François d'Orglandes, seigneur de Prétot, qui va devenir baron de Briouze, et dont les descendants vont présider aux destinées des Briouzains jusqu'à la Révolution. » [2]

     

    La famille d’Orglandes [1552-1789]

     

    LES REMPARTS DE BRIOUZE (Orne)      Pour la suite, je vous recommande la référence dont sont issues ces informations. [NdB] Voir ici.

     

     

     

     

     

     

    Ci-dessus, blason de la famille d’Orglandes, d’hermine à six losanges de gueules 3, 2, 1, par Ster3oPro — Travail personnel, CC BY-SA 4.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=43668315

     

     Le château de Briouze

     

          « Le château de Briouze occupait une position stratégique aux confins du Maine, de la Bretagne et des terres d'Anjou. C'était la seconde ligne de défense après le château puissamment fortifié de Domfront. Le statut de la famille de Braose à cette époque peut être évalué d'après l'importance de Domfront que Guillaume le Conquérant avait conquis sur Geoffrey Martel, duc d'Anjou, en1055 et dont les fortifications avaient été renforcées par les ducs et rois successifs. Ce château avait été défendu et attaqué par les hommes les plus puissants du onze et douzième siècles. Ceci avait donné en retour à Briouze un rôle majeur dans les défenses de Normandie. (…)

     

    LES REMPARTS DE BRIOUZE (Orne)      L'église est construite sur ce qui devait être le site du donjon du château de Guillaume de Braose et le centre-ville, avec le monument aux morts, occupe l'emplacement de la cour de justice du château. La société historique locale, les Amis du Houlme, a organisé des « circuits de Braose » en Angleterre et au Pays de Galles depuis 1999. » [3]  

     

         « En 1361, Du Guesclin surprend les anglais à Briouze dans le canton d'Argentan (en novembre 1361 sous le commandement du connétable de France - Robert de Fiennes - et de Baudouin d'Annequin, maître des arbalétriers, Du Guesclin se trouva ainsi devant le château de Briouze-Saint-Gervais dans le Perche, repaire des Anglos-Gascons), puis il marche sur Brisoles (Brezolles) avec Robert de Fiennes… » [1] 

     

    Fin du 14e siècle : 

     

          « Quant au château et à la motte close à eau, qu'il renfermait dans son enceinte, et qui avait été renforcée comme on l'a dit plus haut, voici ce qu'en disent les experts :
           « Et chacun d'eulx nous ont dit et rapporté et témoigné par leur serment que en ladite terre et baronnie, n'a auchun chastel ne fortification et pour toute demeure un logis pour le baron du lieu n'a qu'une maison couverte de thuille qui est dedans une motte audit lieu de Bréouse, laquelle n'est aucunement fortifiée sinon seulement des fosséz esquels fosséy en la plus grande partie n'a eaux, clôture ne autre chose qui peut empescher personne d'y entrer et issir.

          « Le château de Briouze, écrit M. de Contades, était une spacieuse demeure, agréablement située en face des collines boisées du Montdhère, mais au bord même du marais et dans la plus insalubre des positions. L'un de ces marais, le Grand Hazé de Briouze, s'étendait, lisons-nous dans une pièce du temps, immédiatement au pied du château. Il était divisé en deux portions, dont l'une, enclose, touchait au nord le jardin seigneurial. Cette portion avait, il est vrai, été jadis un étang. Mais cet étang, au commencement du 18e siècle, avait été converti en une sorte de prairie marécageuse. Dans cette portion réservée se trouvait une motte qui était le globe même de la baronnie de Briouze. L'on y voyait encore, vers 1750, les restes d'un ancien château fort bâti sur pilotis. Les deux châtelains qui eussent dû se laisser séduire par la salubrité et le charme du site de Menil-Jean, expièrent cruellement leur fidélité à leur demeure préférée.
            Nicolas-Charles-Camille d'Orglandes, le seigneur de Meniljean, avait épousé le 2 octobre 176b, Marguerite-Etienne-Françoise-Louise du Four de Cuy, fille du baron de Cuy et de Suzanne de Caulaincourt. Il venait de s'installer avec sa jeune femme au château de Briouze, quand, au mois de juillet 1766, son père, le comte de Briouze, fut enlevé en quelques jours par des fièvres paludéennes et lui-même, ayant fui, mais trop tardivement la contagion à Argentan, y mourut le 6 août de la même année. La mort avait ainsi vidé le château de Briouze ! (…) » [2]

     

    Plus tard :

     

          « Le château avait été édifié sur pilotis au bord du marais, alors d'un accès très difficile sans nul doute, ce qui constituait son principal moyen de défense.
           Car il ne devait pas avoir un air bien redoutable, à en juger par la description qu'en font nos enquêteurs de 1451, même après que la motte en eut été renforcée, (enquête de 1410).
    Messieurs les jurés ne virent autour de cette motte, en effet, nos lecteurs se le rappellent, « qu'une maison couverte en thuilles, bâtie dedans une motte (Cette motte n'a pas encore été entièrement démolie, on en voit des vestiges), sans autre fortification que des fossés, pour la plus grande partie sans eau, ni clôture empêchant qui que ce soit d'y entrer ou d'en issir. »
           Il est vrai que, d'après l'Orne archéologique et pittoresque, Guy de Briouze dut rebâtir un manoir tout neuf, à sa rentrée en sa baronnie (Voir plus haut, chapitre VII. - Tout ne fut pas enlevé en cette occasion, car, il y a quelques années, feu M. Moutier, propriétaire de la portion de lande où devait s'élever cette motte, en faisant des fouilles pour asseoir un petit bâtiment, découvrit, encore, beaucoup de pilots restés enfouis.).
           « Il substitua un château, disent les auteurs de ce savant ouvrage, qu'il bâtit, à l'ancien fort dont les vestiges existent dans la motte » ; et ils ajoutent, en note de bas de page : « Le comte Antoine d'Orglandes ayant fait abattre, en 1740, un plant de chênes existant sur la motte, distante de 50 pas seulement de la maison seigneuriale, les fouilles firent découvrir des grillages, des pilotis, des traces de four et d'écuries, vestiges de l'ancien château). »
           Malheureusement ils ne nous donnent point de détails sur la nouvelle construction, et nous sommes obligé de nous contenter de celle contenue en l'aveu de 1527, conçue en ces termes, (chapitre énumératif des domaines de la seigneurie) :
           « La maison, motte et manoir dudit lieu du bourg de Briouze, en ce compris le jardin devant la porte, et le Jardin de la fosse puis naguère acquis par le baron, en quoi il y a croistre, communs ans, 30 pipes de cidre. »
           L'acquéreur de ce jardin et l'auteur de l'aveu, étaient gens pratiques et sincères qui préféraient, sans nul doute de beaux revenus et de nombreuses pipes de cidre, à une luxueuse habitation, ou à une forteresse et qui l'avouaient franchement.
          Leurs successeurs, les d'Orglandes, en ayant les moyens, durent beaucoup l'agrandir et l'embellir ce manoir, pour que M. de Contades puisse nous le montrer comme formant en 1766, une spacieuse demeure.
          Ce que notre génération a pu voir des restes de cette habitation, (restes disparus depuis une dizaine d'années), ne saurait donner une idée de son importance.
          Comme tous ou à peu près tous les châteaux du moyen âge, et surtout du commencement des temps féodaux, le premier château de Briouze devait avoir un souterrain permettant à ses habitants de s'esquiver en cas de danger pressant, de surprises, de communiquer secrètement avec des voisins, des amis, des alliés et d'aller chercher du secours.
           On a découvert l'une des entrées de celui par lequel nos châtelains pouvaient communiquer avec ceux du manoir du Plessis, où une autre entrée de souterrain existerait également auprès d'une écurie de la ferme.
           Cela n'a rien de surprenant, le fief du Plessis avait dû appartenir, au début, à nos premiers barons ; ce n'est qu'en 1314 qu'il fut aliéné par l'un d'eux, Foulques du Merle, comme nous l'avons vu au chapitre IV, de la 5e partie.
           D'aucuns prétendent que ce souterrain se prolongeait jusqu'au château de Saint-Denis, en passant sous la rivière.
           Nous n'avons pu vérifier la chose ; il ne paraît pas, par exemple, qu'on ait trouvé à Briouze de ces profondes citernes existant, aussi, en certains castels comme celui de Falaise, et qu'on a désignés plus particulièrement sous le nom charmant d'oubliettes, - parce qu'on y oubliait plus ou moins volontairement quelquefois de pauvres prisonniers enfermés dedans, - ainsi qu'il arriva à notre infortunée baronne, du temps de Jean sans Terre.
           Nous ne pourrions qu'éprouver de la satisfaction à savoir que nos seigneurs et maîtres n'avaient pas songé à établir, chez eux, ces barbares cachots.
           Nos barons avaient, pour remplir leur devoirs religieux, une chapelle particulière, édifiée dans l'enceinte même de leur château, sur le bord de l'ancien chemin de Domfront. Elle était sous le vocable de saint Jean l'évangéliste.
           Elle devait dater, au moins, du temps de la vieille église de Saint-Gervais, si elle ne lui était pas antérieure et ainsi qu'au château lui-même.
           En effet, elle était déjà desservie par un chapelain du nom de Primald, au moment même où Guillaume Ier de Briouze traitait avec les moines de l'abbaye de Saint-Florent de Saumur, pour l'édification susdite de l'église et du prieuré de Saint-Gervais (Notice sur le prieuré de Saint-Gervais, p. 12). (…)
          Plus heureux que la demeure seigneuriale, cet édifice a résisté aux injures du temps et a été épargné par l'incendie qui a détruit l'autre ; toutefois son clocher, si jamais il y en eut un, n'existe plus ; il n'est plus consacré aux exercices du culte, depuis la Révolution, tout au moins.

          Par suite des modifications apportées à la voirie du bourg, cet oratoire se trouve aujourd'hui séparé de l'ancienne enceinte du château par la rue ou route nouvelle de Domfront à Falaise, et placé au sommet de l'angle formé par cette route et la grande rue.
           En bordure de cette grande rue qui était, dans le prolongement du château, la plus ancienne du bourg assurément, furent bâties les premières maisons de l'agglomération. (…)

          Non loin du château, derrière la chapelle qui en était séparée par l'ancienne route de Domfront, était la salle où les vicomtes et baillis tenaient leurs plaids, la cohue, comme on appelle encore dans les îles normandes, à Jersey, notamment, le palais de justice. » [3]   

     

    Durant la Chouannerie normande (1795) :

     

         « (…) En 1795, louis de Frotté supervise l’action des chefs et de leurs bandes, dont celle de Michel Moulin, maréchal-ferrant, à Saint-Jean-des-Bois. Frotté rassemble jusqu’à 2 000 hommes, établit son quartier général à Flers. A partir des forêts, les chouans assiègent la Ferté-Macé et Tinchebray, lancent sans succès des centaines d’hommes sur Alençon, envahissent Messei et Briouze. » [4]  

     

          « Pendant la Terreur, Nicolas d'Orglandes se retire dans son château de Cuy près d'Argentan. À partir de 1794, il commence à vendre ses biens de la région de Briouze, tandis que le château de Briouze est incendié en 1796 dans un combat entre les forces républicaines et des chouans. » [1]

     

    A proximité

     

         A Briouze :

     

    LES REMPARTS DE BRIOUZE (Orne)LES REMPARTS DE BRIOUZE (Orne)LES REMPARTS DE BRIOUZE (Orne)LES REMPARTS DE BRIOUZE (Orne)

     

          O « La petite chapelle Saint Gervais de Briouze.

    Le chœur et l'abside sont tout ce qui reste de l'église du prieuré. En 1866-67 la nef, la tour et les transepts furent démolis. La chapelle est maintenant classée comme un bel exemple de l'architecture romane du 11e siècle. Les bâtiments du prieuré abritèrent les moines de Saint Florent jusqu'à la Révolution française et furent finalement détruits lors des bombardements en 1945. » [3]

     

    LES REMPARTS DE BRIOUZE (Orne)    A Saint-André de Briouze

          En 1821, les communes de Saint-Denys et de Saint-André-de-Briouze sont réunies par décision des autorités préfectorales. [NdB]

     

     

          O Château de Saint-Denis.

    LES REMPARTS DE BRIOUZE (Orne)      « Le château de Saint-Denys est bâti sur les bords de la Rouvre. Un souterrain passant sous l'île du moulin le reliait au Plessis de Briouze. La famille Cousin l'habitait au 16e siècle, elle avait pour armoiries « d'azur à un chevron d'argent, accompagné de trois molettes d'or ». Au 17e siècle, la Seigneurie de Saint-Denys passa par suite d'une alliance, à Jean Baptiste-Louis de Clermont-d'Amboise marquis de Resnel. En 1768, elle était en la possession d'Alexandre Charles Guillaume de Chennevières. Au mois de juillet 1789, le château était livré au pillage par une bande de paysans ameutés qui, après avoir mis le feu à son chartrier, auraient ôté la vie au propriétaire, s'il n’était parvenu à s'échapper de leurs mains. » [1]

     

          « En juillet 1789 il fut pillé et brûlé puis démoli en 1839 pour être reconstruit à son emplacement actuel au milieu du 19e siècle. » [5] 

     

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    « Le 29 septembre 1766, mourait à Pointe, messire Charles Gaspard de Chennevières, écuyer, seigneur du lieu, qui de son mariage avec dame Catherine Marguerite de Billard, laissait pour héritier, Charles Philippe Jacques Alexandre, marquis de Chennevières, né le 14 janvier 1759. Celui-ci épousa en 1790 mlle Madeleine de Baillet. Une enfant née de cette union, Charlotte Marguerite Nicole Stéphanie, se mariait le 2 mai 1810, avec René Charles Alexandre de la Haye d'Ommoy.
           Ce dernier, héritier de son père, possédait en toute propriété le château et la terre de Saint-Denys dont il fit donation à sa future épouse. Un long procès s'engagea bientôt entre le beau-père et le gendre relativement à la gestion des biens de Mme la Marquise d'Ommoy (...) une partie du patrimoine des deux familles y passa. Vivement irrité contre son gendre, Mr de Chennevières contracta un second mariage. Il épousa à Argentan demoiselle Marie Charlotte Fouchard.
           C'est de ce mariage que naquit, le 23 juillet 1820, le Marquis Charles Philippe de Chennevières Pointel, le futur Directeur des beaux-Arts avait dans ses jeunes années, un asile hospitalier dans le château de Saint-Denys, résidence de sa grande sœur, son ainée de trente ans. » [1]

     
           O Motte féodale entourée d'eau au lieu-dit La Motte.

          O Eglise remaniée : tour et portail ; tabernacle 18e, tableaux début 19e, statue en bois 18e de saint Méen. » [1]

           « L’église que nous connaissons aujourd’hui a été profondément modifiée au cours du 19e siècle : reconstruction du chœur et agrandissement de sa capacité d’accueil. Son état laissait beaucoup à désirer et c’est lors de la séance du 26 avril 1829, que le conseil de « la Fabrique » décide de reconstruire le chœur de l’église. Depuis le 12e siècle, date de la construction de cette église, peu de travaux avaient été engagés : les murs étaient lézardés et la charpente était à refaire. Une assez longue période s’écoula avant d’entreprendre les travaux (environ 15 à 20 ans), faute de moyens financiers. » [5]


           O
    Chapelle votive Notre-Dame 1946/47 : clocheton en pierre.


           O Ancienne église Saint-Denis de Briouze 16e : traces de fresques. (…)

     

    La légende du Grand Hazé

     

           « La richesse engendre trop souvent les vices, et le vieux Briouze devait être une ville opulente, puisque, si l'on en croit la tradition, sa population s'abandonnait à tous les débordements d'une vie dissolue. Dans sa bonté, Dieu ne lui avait pas ménagé les avertissements, et elle les avait méprisés. Justement irrité, il voulut, en la châtiant, donner un exemple salutaire. Un jour, au milieu d'une fête où elle se vautrait dans la plus immonde débauche, la ville impie s'abîma dans les entrailles de la terre, qui s'entrouvrit soudain pour l'engloutir. A l'aube du lendemain, au lieu de voir, comme la veille, les toits pressés de tuiles rouges
    luire sous les premiers rayons du soleil, les gens d'alentour ne virent plus que les eaux blafardes et clapotantes de marais sans fin où la ville maudite, ses richesses et ses habitants sont à jamais ensevelis. » Il paraît que, dans les vastes marais de Briouze, des arbres entiers, des poutres, mais dépourvues de tenons et de mortaises, des poteries et des ustensiles de ménage ont été souvent trouvés en exploitant la tourbe qui les forme. La tradition prétend que ces objets appartenaient à la ville disparue, et elle ajoute que, tous les ans, dans la nuit de Noël, on peut, en se pendant sur le marais et en prêtant une oreille attentive, entendre monter de ses profondeurs, les sons affaiblis des cloches de son église, chantant la naissance du Messie. » [2]
     

     

    Sources :

     

    [1] Extrait de Wikipédia 

    [2] Extrait de Briouze à travers les âges : étude spéciale de la condition des cultivateurs et paysans briouzains sous le régime féodal par Alfred Lemaitre, (François Alfred ancien notaire). Éditeur : (Paris) 1903 https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k164675w/f186.item.r='histoire%20de%20Briouze 

    [3] Extrait de http://douglyn.co.uk/BraoseWeb/page3af.htm 

    [4] Extrait de https://www.orne.fr/sites/default/files/2019-11/Orne%20territoires-2019-BD_0.pdf 

    [5] Extrait de https://cc-valdorne.fr/communes/saint-andre-de-briouze.html

     

    Bonnes pages :

     

    O http://douglyn.co.uk/BraoseWeb/stagef.htm 

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