•   L’ancienne commune de Veauville-lès-Baons, a fusionné avec Autretot pour former, le 1er janvier 2019, la commune nouvelle des Hauts-de-Caux. On y trouvait autrefois un…                              [NdB] 

     

    LES REMPARTS DE VEAUVILLE-LES-BAONS (Seine-Maritime)     « Manoir au lieu-dit Houdetot, à l'emplacement du château-fort édifié par Richard de Houdetot après l'autorisation donnée par le roi de France en 1387 pour fortifier son manoir ; des vestiges du château fort étaient encore visibles en 1913. Le colombier porte la date 1760 et l'étable date de la seconde moitié du 18e siècle. » [1]

     

    Ci-dessous : colombier de la ferme de Houdetot document extrait de https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b105871043.r=%22Veauville-L%C3%A8s-Baons%22?rk=42918;4 

     

         « Il reste quelques vestiges très modestes du château-fort édifié par un sire de Houdetot et qui fut détruit lors de la guerre de Cent Ans par les Anglais qui occupaient, à cette époque, la Normandie et une bonne partie de la France. Il servit longtemps de carrière de pierres et de cailloux. » [2]

     

    LES REMPARTS DE VEAUVILLE-LES-BAONS (Seine-Maritime)     « Dès les temps anciens, l’abbaye de Fécamp possède ici une seigneurie donnée au 12e siècle à l’abbaye de Boscherville. Les sires de Houdetot sont cités à cette époque, ils s’illustrent tout au du 14e siècle. En 1357, Robert de Houdetot, maître des arbalétriers de France, se distingue devant Honfleur. Un autre Houdetot est bailli de Rouen. En 1418, les Bourguignons occupent le château qui a aujourd’hui disparu. En 1724, cette terre est érigée en marquisat. Madame de Houdetot (1739-1813) inspire à Jean-Jacques Rousseau une passion malheureuse qu’il retranscrit dans La Nouvelle Héloïse. » [3]

     

    Ci-dessus, une photo aérienne du château de Houdetot, Château élevé par Richard de Houdetot (1345-1396) à l’actuel emplacement de la ferme de Frédéric Vittecoq (propriété privée).
    Ce château est brûlé pendant la guerre de 100 ans.
    https://les-hauts-de-caux.fr/patrimoine-de-veauville-les-baons/
     

     

    LES REMPARTS DE VEAUVILLE-LES-BAONS (Seine-Maritime)   LES REMPARTS DE VEAUVILLE-LES-BAONS (Seine-Maritime)

     

    Plan de situation des vestiges du château de Houdetot à Veauville-lès-Baons ; blason de la famille de Houdetot extrait de https://www.geneanet.org/gallery/?action=detail&rubrique=blasons&id=8446320&desc=houdetot_source_joulain_a 

     

    « Les ruines du château de Houdetot- Environs d’Yvetot 


    LES REMPARTS DE VEAUVILLE-LES-BAONS (Seine-Maritime)      Plusieurs amis, amateurs d'archéologie et d'histoire, m'avaient invité depuis de nombreux mois à visiter les environs d'Yvetot. J'ai profité des derniers beaux jours d'octobre pour me rendre à leurs désirs.
    Après avoir parcouru le vallon qui, à quelques kilomètres d'Yvetot, se ramifie et descend jusqu'à Caudebec, j'ai exploré chacun des coteaux sur lesquels les pionniers de la Ligue ont creusé des tranchées, élevé des retranchements, comme pour indiquer l'échiquier sur lequel manœuvrèrent les troupes de Farnèse et de Henri IV.
          Car là, chaque village, chaque ferme servirent de cantonnement aux Ligueurs ou de logement aux Royaux ; et le siège de Caudebec, puis le fleuve furent les moyens pour Farnèse d'échapper à son adversaire [Campagne de Henri IV, abbé Sommesnil. Capitaine, marquis de Terrier-Santans.].

     

    Ci-dessus, une photo aérienne extraite du site Géoportail.


          Cependant, il ne fallait pas s'attarder à l'examen de ce passage d'histoire : une découverte archéologique nous attendait : je veux dire que les vestiges du Château de Houdetot, à 5 kilomètres au Nord d'Yvetot, sollicitaient notre étude. Quoique signalé par Toussaint-Duplessis et MM. les abbés Busnel et Tougard [Description de la Haute-Normandie. Géographie de la Seine-Inférieure, arrondissement d'Yvetot, p. 29-30.], le fief de Houdetot, à Veauville-lès-Baons, serait oublié sans la ténacité mise par M. Alphonse Hébert, cultivateur, à le faire connaître comme une des « ruines » les plus intéressantes de la contrée.
          C'est, en effet, une véritable découverte que de retrouver les substructions d'un château fort du 14e siècle.
          A cette époque, on ne construisit guère dans la Normandie, placée sous le joug de l'étranger. On se contenta d'achever les monuments élevés dans le siècle précédent, ainsi que le démontre d'ailleurs une
    statistique publiée par M. Enlart [Manuel d'Archéologie française, t. Il, p. 731-732.].
          La topographie seule aurait pu guider nos recherches, si M. Hébert ne nous avait conduit. En effet, au Nord d'Yvetot, la plaine de Caux se creuse de petits vallons. C'est Veauville-lès-Baons (vallis villa). Un étang et une grande ferme, où de hauts arbres, plantés sur les banques, limitent la cour, indiquent l'ancien fief, le chef-mois de Houdetot [Abbés Busnel et Tougard, op. cit., p. 30. Houdetot était un demi-fief de haubert qui, à la fin du 16e siècle, passa dans la maison de Brissac.].
          Au centre de la vaste cour, entourée de larges douves, on remarque une enceinte recouverte de gazon et de broussailles : ce sont les substructions de la forteresse. C'est ce qui reste du berceau d'une des plus anciennes familles de la vieille Normandie.
          Je ne retracerai pas ici la généalogie complète de la famille de Houdetot. D'autres, d'ailleurs, ont accompli ce travail [D'Hozier, Supp., XXIe partie, p. 15. — La Chesnaie des Bois. — Farin, Histoire de Rouen, t. V. — Abbé Simon, Archives du Doyenné de Vaudeville.]. Je n'aurai qu'à y puiser pour montrer quelques-uns de ces preux qui combattirent en Terre-Sainte, et de ces érudits magistrats, honneur de notre pays normand.
          Jean de Houdetot suivit, en 1097, Robert le Magnifique à Jérusalem et prit part avec son parent, Colart de Houdetot, à l'assaut de cette ville.
    Jean compte également parmi les conquérants de Naples et de Sicile.
          En 1099, on trouve encore un de Houdetot parmi les chevaliers de la première croisade ; un autre, Henri, fut curé de Veauville-lès-Baons en 1317.
          Robert de Houdetot se distingua devant Honfleur en 1357. Il avait été créé, dès 1350, maître des arbalétriers de France.
          Guy de Houdetot fut, en 1372, exempté par Charles V des redevances royales, en récompense de ses loyaux services.
    Richard de Houdetot, patron de Veauville-lès-Baons, était bailli de Rouen, en 1381, puis de Caen.
          Il obtint du Roi, en 1387, des lettres l'autorisant à fortifier son château de Houdetot ; Guillaume, fils de Richard, fut également bailli de Rouen, en 1428 ; prisonnier des Anglais, il paya 4 000 écus d'or pour
    sa rançon Et aujourd'hui encore, un descendant de cette illustre famille est conseiller d'arrondissement maire de Saint-Laurent-de-Brèvedent.

     

    LES REMPARTS DE VEAUVILLE-LES-BAONS (Seine-Maritime)       Il ne faudrait pas s'en rapporter à la matrice cadastrale [Section A., triage de Houdetot, n° 19 de la parcelle et n° 236 de la section.], pour retrouver les ruines de la vieille forteresse des Houdetot, car elles y sont simplement indiquées comme « friches », et, cependant, elles contiennent une surface de 27 ares 70 centiares, y compris les larges fossés et les éboulis de pierres, aujourd'hui recouverts d'un gazon épais et de quelques arbustes. Aussi, a-t-il été possible de dresser un plan schématique et d'en donner une description sommaire (Voir fig. 2. ci-dessus)
          Le château, construit sur un plan rectangulaire, mesure 30 mètres sur 26 mètres. Il est flanqué, aux quatre angles, de tours cylindriques de 6 mètres de diamètre extérieur et de 3 m. 80 pour l'intérieur.
          Deux autres tours plus petites, n'ayant que 4 mètres de diamètre extérieur, défendaient l'entrée et le pont-levis. Une septième tour se voyait, en outre, sur le front Est et à peu près vers le milieu de la muraille qu'elle défendait de ce côté. L'épaisseur du mur paraît égale et ne doit pas dépasser 1 m. 20. Il n'y avait pas de donjon.
           Le plan du château de Houdetot, véritable rareté du 14e siècle, peut être comparé à celui élevé, en 1306, par le pape Clément V (Bertrand de Goth), à Villandraut (Gironde), son pays natal [Eulart, op. cit., p. 539, fig. 210. Les châteaux de Villebon (Eure-et-Loir), de Tonquedec (Côte-du-Nord), de Vincennes et de la Bastille de Paris, étaient, de cette époque. (A. de Caumont, Arch. milit., p. 593-507.)].
          La construction en était de pierre de taille, pour la partie située dans les douves et baignée par les eaux.
          Au-dessus du niveau atteint par celle-ci, elle était de silex noyés dans un bain de mortier. Pour arriver à former la masse des murailles, on avait employé des matériaux de toute nature et de toutes dimensions.
          C'est ainsi que, dans une brèche voisine de la tour du front Est, se voit une base de colonne romaine.
          Les bâtiments de l'intérieur étaient couverts avec des tuiles plommées et polychromées.
          Ce fait a été révélé par une petite fouille pratiquée vers l'Ouest, et dans laquelle ont été également reconnues les traces d'un incendie.     D'après l'abbé Simon [Op cit.], la ruine par le feu serait l'œuvre des Anglais, mais l'auteur ne dit pas où il a puisé ce renseignement.
           Toujours est-il qu'une demande a été présentée à Mme des Mottes, propriétaire actuelle du domaine de Houdetot, pour nous autoriser à pratiquer quelques fouilles permettant de fixer avec précision le plan du
    château ou plutôt de déterminer les divisions de l'intérieur.

     

    LES REMPARTS DE VEAUVILLE-LES-BAONS (Seine-Maritime)       Il paraît intéressant de dresser, pendant qu'il en est temps encore, une reconnaissance de la vieille forteresse, car de nombreux silex ont déjà été enlevés (pour la construction de bâtiments ruraux ou l'empierrement des routes) aux antiques murailles, hélas ! destinées ainsi que toutes les ruines à devenir une carrière.
          Ce travail servira à mettre en valeur un rare spécimen de l'architecture militaire du 14e siècle et à faire disparaître la confusion où se sont égarés quelques historiens locaux qui, notamment, ont cru reconnaître dans une motte féodale, voisine de Fontaine-le-Dun, le château des chevaliers de Houdetot.
          L'étude amènera également à recueillir les légendes sur le vieux castel. Ne renferme-t-il pas des souterrains, des cachettes de trésors, des amas d'armes ? Toutes ces traditions, parures des antiques demeures, embellirent la littérature romantique et inspirèrent à notre illustre Boieldieu l'idée de son immortel chef-d’œuvre. » [4]

     

    Ci-dessus, une photo aérienne extraite du site Géoportail.

     

    La famille de Houdetot

     

          « Guillaume de Houdetot descendait d'une des plus anciennes et des plus illustres familles du pays de Caux.
          On a cru que deux maisons de ce nom avaient coexisté dans notre région. Deux faits ont donné quelque vraisemblance à cette opinion, qui, selon nous, est erronée.

         1° Le nom de Houdetot a été attribué en même temps à deux châteaux, situés l'un dans la paroisse même de Houdetot (Aujourd'hui dans le canton de Fontaine-le-Dun.), l'autre dans la paroisse de Veauville-les-Baons (Aujourd'hui dans le canton d'Yvetot) ; et

         2° dans la descendance des d'Houdetot on a distingué deux blasons absolument différents. Il nous est facile de vérifier que les deux blasons et les deux châteaux ont figuré simultanément ou successivement dans l'apanage de seigneurs, membres de la même famille.

     

    LES REMPARTS DE VEAUVILLE-LES-BAONS (Seine-Maritime)LES REMPARTS DE VEAUVILLE-LES-BAONS (Seine-Maritime)

          Les armoiries les plus anciennes portaient : d'or, à six ou sept porcs de sable. C'étaient celles de Jean de Houdetot qui accompagna le duc Robert à Jérusalem l'an 1034. Cet écu a subsisté dans la famille jusqu'à la fin du 14e siècle.
           Un des descendants directs de Jean, nommé Richard de Houdetot, eut, dans la première moitié du 14e siècle, deux fils.
           L'aîné Robert, qui devint grand maître des arbalétriers de France, conserva l'ancien écu (D'or à six porcs. Paris, 29 avril 1338, reconnaissance d'une somme empruntée à un marchand de Lucques (Clairembault, r. 60, p. 4625). — Guines, 3 juin 1352) et fut seigneur de Houdetot.
          Le cadet, qui s'appelait Guillaume, prit le titre de seigneur de Veauville-les-Baons ; ses armoiries furent reproduites sur les anciens vitraux d'Anvéville. Quelles étaient ces armoiries ?
          Probablement celles que possédait son fils Robillard en 1371 (Caen, 28 avril 1361 (Clair., r. 60, p. 4627).).
          Les porcs avaient disparu sur l'écu, lequel présentait une bande au lambel.
          Guy de Houdetot dit Porquet, mort après 1386, eut le même blason que son père Robert, mais il y ajoutait un lambel de trois pièces (Quittance donnée à Bayeux le 22 décembre 1374 (Clair., r. 60, n° 4735)).

     

    Ci-dessus, à gauche, blason de la famille de Houdetot extrait de https://www.geneanet.org/gallery/?action=detail&rubrique=blasons&id=8446320&desc=houdetot_source_joulain_a ; à droite, blason de la famille de Houdetot par Bibar Cette image a été réalisée pour le Projet Blasons du Wikipédia francophone. — Travail personnel, CC BY-SA 4.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=63624670

     

             Voilà donc les deux écus possédés par les deux frères, Robert et Guillaume, ou tout au moins par les cousins germains, Guy et Robillard,
    Le Réveil d'Yvetot du 3 avril 1886 (Lettres cauchoises de Pierre Lerond.) déclare que les armoiries à la bande étaient portées par un Richard de Houdetot dès 1288. Nous pensons qu'il faut lire 1385. Ce Richard de Houdetot, qui lui aussi descendait directement de Jean et était possesseur des deux châteaux de Veauville et de Houdetot, avait des armoiries d'argent à la bande d'azur paillée d'or. Il mourut en juillet 1396 à Veauville-les-Baons.
           Il demeure donc avéré que les deux blasons ont figuré simultanément, pendant quelque temps, dans la même famille. Le premier a, dans la suite, fait place au second, et le second à son tour a disparu, depuis la fin du 15e siècle, devant un troisième, qui est précisément le blason du héros de Godefa : d'argent à une bande d'azur, diaprée et chargée d'un lion d'or, accosté de deux aigles de même.
          Nous avons retrouvé (Biblioth. Nat. - Chérin, 107, dossier 2,213, p. 15.) une « Note donnée à M. le marquis de Béringhen, premier écuyer du roy, pour sa Majesté, 29 mars 1783 ». Le rédacteur de cette Note, quoiqu’insuffisamment documenté, conclut à peu près dans notre sens. « Il n'a pas encore été prouvé (Cette preuve a été faite par d'Hozier, Armorial général de la Noblesse de France. Tableau généalogique des d'Houdetot.) que la maison de Houdetot d'aujourd'huy eut une origine commune avec la maison de Houdetot surnommée Porquet dont estoit Robert, sire de Houdetot, grand maistre des arbalestriers de France, qui estait mort en l'an 1388. Il avait pour armes des porcs ; cependant les vraisemblances leur sont favorables ; il n'est pas douteux que ces deux maisons soient du même pays de Caux, en Normandie, et également anciennes. Celle qui avait le surnom de Porquet s'éteignit dans le 14e siècle ».
          En second lieu, les deux seigneuries de Houdetot et de Veauville-les-Baons, appartinrent tantôt au même châtelain, tantôt à de proches parents. Ainsi Jean ou Louis de Houdetot occupait, en 1034, les deux châteaux à la fois, mais ses descendants semblent n'avoir possédé que la seigneurie de Houdetot.

         Après Guy de Houdetot, le Porquet, qui ne laissa qu'une fille, la seigneurie de Houdetot passa à son cousin germain Richard, déjà patron de Veauville. Ce Richard eut des enfants qui moururent sans postérité. Les deux châteaux de Houdetot et de Veauville furent alors attribués à son neveu Guillaume, grand-père de celui dont nous allons retracer les nobles exploits.
           C'est le dernier nom que nous rencontrons dans les actes avec le titre de patron de Veauville. Et cependant ce château semblé être resté dans la famille de Houdetot. Deux aveux, datés du 13 Juin 1398 et du 5 Octobre 1577, indiquent que, dans la paroisse de Veauville-les-Baons, il y avait un demi-fief de haubert, nommé le fief de Houdetot, dont le seigneur présentait à la cure, et suivant le Pouillé de Rouen, de 1648, la présentation était encore réservée aux seigneurs de Houdetot. Au 17e siècle, le fief de Veauville n'était donc pas sorti de la famille de Houdetot.
          Observons qu'une certaine confusion a pu naître de ce que le titre de Houdetot-en-Caux a été parfois appliqué, dans les chartes, aussi bien à la terre de Veauville-les-Baons, qu'à celle de la paroisse de Houdetot. Mais cette remarque n'enlève rien à la rigueur de notre conclusion : il n'existe qu'une souche normande des d'Houdetot.
           Le plus ancien représentant de la famille de Houdetot, dont le nom nous soit parvenu, vivait au 11e siècle ; il s'appelait Jean Ier ou Louis. Il était chevalier banneret (Le chevalier banneret était un chevalier d'un ordre supérieur, assez riche pour mener à la guerre, sous sa bannière, un certain nombre de vassaux, " Il avait à la guerre une paye double de celle du chevalier ». (Du Tillet, Recueil des Rois de France, p. 319). Cet ordre était néanmoins inférieur à celui des ducs, comtes, barons et prélats.), seigneur de Houdetot-en-Caux. Il suivit Robert-le-Magnifique, duc de Normandie, à Jérusalem, en 1034, et accompagna plus tard Guillaume-le-Conquérant à la conquête de l'Angleterre (Titre original aux archives de la famille. — Le P. Anselme, Histoire généalogique et chronologique de la Maison de France et des grands officiers de la
    couronnent VIII, p. 16.— Masseville, Histoire de Normandie, t. I, p. 201 :

         " Parmi les seigneurs qui accompagnaient Guillaume à la conquête de l'Angleterre, l'an 1066, figure le sieur de Houdetot. »). Il avait épousé la fille de Raoul de Conches, grand gonfalonier de Normandie, en la place duquel il porta, dit-on, l'enseigne ducale à la bataille de Hastings, le 14 octobre 1066 (D'Hozier, op. cit.). Un passage des Chroniques de Normandie établit que c'est bien le même de Houdetot qui escorta le duc Robert en Terre-Sainte, et le duc Guillaume en Angleterre.
          Jean II et Colard I, ses deux fils, servirent en Terre-Sainte sous Robert Courteheuse, duc de Normandie, pendant la première croisade. « Le sire de Hautot (d'or à sept pourceaux noirs) figure parmi les seigneurs de Normandie, qui furent en la conquête de Jérusalem, sous Robert Courteheuse, duc de Normandie, et Godefroy de Bouillon, duc de Lorraine » (Gabriel Du Moulin, Histoire générale de Normandie, Rouen, 1631, 1 vol. in-folio.).
           Les d'Houdetot, seigneurs d'Auffay. — Jean III de Houdetot, petit-fils de Jean II, résida, vers 1170, dans le royaume des Deux-Siciles. On retrouve son sceau au bas d'une charte de l'an 1160. Ce Jean III fut le trisaïeul de Colard II, qui prit pour femme Jeanne Mallet, fille du chevalier Lucas Mallet, seigneur et patron d'Auffay et de la seconde partie de Herville. C'est par ce mariage que la seigneurie d'Auffay-la-Mallet entra dans la famille de Houdetot. Colard II vivait en 1275. Les armes de Mallet de Graville (D'Hozier, Op. cit.) furent accolées à celles de Houdetot, sur les vitraux (Ces anciens vitraux n'existent plus.) de l'église d'Anvéville (Farin appelle la paroisse d'Anvéville Onvéville-Houdetot (Histoire de Rouen, 1738, 5e p., p. 42).).
           Quels furent les seigneurs d'Auffay de 1275 à 1360 ? Nous n'avons pu le découvrir avec certitude. Selon une assez grande probabilité, il convient de ranger parmi eux le petit-fils de Colard II, Robert, grand maître des arbalétriers de France.
           Mais comment Robert, qui mourut vers 1358 et dont l'unique fils, Guy, décéda après 1386 ne laissant qu'une fille, fit-il don de sa seigneurie, dès 1360, à son neveu Richard ?
           Nous avons peu de renseignements biographiques à ajouter à ceux que Moreri (Grand dictionnaire historique et géographique.) et le P. Anselme (Op. cit., t. VIII, p. 15.) nous ont transmis sur Robert de Houdetot.
           Le 24 juin 1340, Édouard III, roi d'Angleterre, ayant attaqué près de l'Ecluse la flotte française, resserrée dans un étroit mouillage, gagna la bataille et anéantit en un seul jour toute la puissance maritime de la France ; 202 navires français avaient pris part à ce combat. Au lendemain de ce jour néfaste, Robert de Houdetot, qu'on avait créé à l'improviste « capitaine du navire nostre sire le roy (Bibl. Nat., mss. fr. 25,021, dossier 35,097, de Houdetot. Quittance de Robert de Houdetot à Thomas Fouques, garde du clos des galées (15 juillet 1340).) », ramena bravement contre les Anglais les 25 vaisseaux échappés au désastre (juillet 1340).
           Contraints de virer de bord et de rebrousser chemin, les vaillants vaincus voulurent hasarder une revanche. Le 2 septembre, une expédition appareillait dans notre port normand le Chef-de-Caux. La fière attitude de nos marins impressionna Édouard III, qui, le 28 septembre, s'empressa de conclure une trêve de neuf mois. Robert de Houdetot rapatria sa petite escadre au port de Leure. L'année suivante (1341), il mobilisa nos forces navales et songea à entreprendre une nouvelle campagne contre Edouard III (Ch. de la Roncière, Histoire de la Marine française, t. I, p. 457-461.).
           Sur ses différentes quittances (de 1361 à 1355), Robert est désigné comme « maistre des arbalestriers, capitaine général en Normandie » (Bibl. Nat., mss. fr. 25,021, dossier 35,097.). Le 13 février 1353, il reçut " mandement pour faire peindre les pavois et armes du clos des galées » (Bibl. Nat., id., ibid., n° 12.).
           Il entrait donc dans ses attributions de gouverner les forces de terre et de mer.
           Arrière-petit-fils de Colard II et neveu de Robert, Richard de Houdetot, qui fut seigneur d'Auffay-la-Mallet avant 1360, était en outre chevalier, seigneur de Houdetot, patron de Veauville-les-Baons, de Herville, et chambellan du Roi. Il devint capitaine de Dieppe et successivement bailli de Rouen (Le P. Anselme le cite comme bailli de Rouen en 1381, et Farin, dans sa liste des baillis de Rouen (Histoire de Rouen, t. I, 2e partie, p. 121), le porte en 1386.), de Gisors et de Caen.
    Le 18 juin 1386, le roi donna mandement de lui verser une gratification de 400 livres d'or (Bibl. Nat., fr. 25,021, dossier 35,097, de Houdetot.).
            Ayant eu un différend avec Robert d'Estouteville, seigneur de Rames, Richard sollicita et obtint du roi « congé et lissense de fortiffier une sienne maison appellée de Houdetot, assize en la vicomte de Caudebec près les Bans le Comte ». Il prétendait que « ce serait proffict (du Roy) et celluy du peys d'autour, auquel n'a aucune forteresse que a quatre et a neuf lieuex ou environ ».
           Nous ignorons quels pouvaient être ces deux châteaux forts, éloignés l'un de quatre et l'autre de neuf lieues de Veauville-les-Baons. « Plusieurs nobles et autres dudit peys expers et congnoissans en ce » firent « information et inquisition », et conclurent qu'il y aurait avantage pour tous à fortifier ladite propriété, laquelle ne porteroit nuysance ne dommage à quelconque. » Le roi, eu égard aux « bons et agréables services, que ledit Richard de Houdetot nous a faict, fait chacun jour en plusieurs manières et espérons que face au temps advenir », donna et octroya toute autorisation de mettre la maison « en estat de forteresse et de deffence, et de y ordonner et faire faire tours, murs, focez, palis, pontlevis et toute autre manière de édiffice, qui a forteresses sont nécessaires » (Bibl. Nat.— Pièces orig. 1,537, mss. fr. 28,021, n° 31. Cette pièce, en parchemin, était « scellée du grand sceau en cire verte avec des lacs de soye », et signée du mois de janvier 1387 (v. s.).).
           Richard de Houdetot mourut le 25 juillet 1396, et fut enterré dans le chœur de l'ancienne église de Veauville-les-Baons. Son épitaphe était gravée sur une pierre tombale. Nous l'avons lue dans Farin (Histoire de Rouen, 1738, t. II, 5e partie, p. 47.) et dans l'abbé Cochet (Les Eglises de l'arrondissement d'Yvetot, t. II, p. 360.).
           Richard eut trois enfants : deux fils morts sans postérité, et une fille, mariée, à Jean Martel, seigneur de Bacqueville, et décédée sans enfants le 8 août 1396.
           A la mort de Richard, le titre de seigneur d'Auffay échut à son neveu Guillaume. Ce Guillaume, qui fut l'aïeul du capitaine de Godefa, était encore seigneur de Houdetot, Veauville, Herville, Graville, Limanville, le Hestray, Blasqueville, Quenonville et Alvimbusc. Il épousa en premières noces, l'an 1396, Guillemette de Rouvray, morte sans enfants (1401), et en secondes noces, le 23 octobre 1402, Jeanne, fille de Jean, sieur de Roncherolles (Bibl. Nat., Dossiers bleus, 361.). Cette Jeanne de Roncherolles descendait de l'empereur Philippe de Souabe et de Jeanne de Constantinople, par les maisons de Brabant, d'Harcourt et de Hangest (D'Hozier, Op. cit.). Guillaume était qualifié « notable écuyer, gentilhomme de moult noble et ancienne génération », puis « noble et puissant seigneur chevallier, chambellan de la maison du Roy, bailly de Rouen ».
           Fait prisonnier par les Anglais au siège de Rouen en 1418, il paya, pour sa rançon, quatre mille écus d'or et vingt marcs d'argent. Pendant la durée de ce siège (D'Hozier, ibid.), il avait confié la garde de son château (Le château de Veauville, fortifié en 1388.) « à un de ses parents qui y mit le feu et le brûla avec tout ce qui estait renfermé, tant effets que papiers » (Bibl. Nat. — Cabinet des litres, Chérin, vol. 107, dossier 2215, fol. 15 v°.). Cet exploit est confirmé par des " lettres d'Henry, roi d'Angleterre, soi-disant roi de France », datées de l'an 1423.
    Guillaume était encore existant en 1423, et Jeanne de Roncherolles en 1452. Ils eurent un fils, Jean, et deux filles.
           Jean (Bibl. Nat. - Dossiers bleus, 361.), seigneur de Houdetot, Herville, Auffay, Bihorel et Fultot, était écuyer. Son contrat de mariage avec Marie, fille de Pierre, seigneur de la Motte-sur-Lerez, au duché d'Orléans, portait la date du 21 août 1451. De ce mariage, trois fils, Jacques, Guillaume, Robert, et deux filles, Ambroise et Perrette. Le 21 novembre 1492, Jean fit donation à ses quatre enfants cadets, et mourut quelques jours après.
            Jacques, l'aîné, hérita de la seigneurie de Houdetot ; il devint seigneur d'Anvéville par la mort de Guillaume de Sandouville, frère de sa première femme, et mourut en 1513.
            Guillaume, le second fils, fut seigneur d'Auffay-la-Mallet ; c'est notre héros.
            Robert avait déjà reçu de ses parents le patronage des cures et bénéfices de leurs terres ; il voulait entrer dans l'état ecclésiastique. Il est cité comme lieutenant de son frère Guillaume à Godefa.
           Jusque-là, la terre d'Auffay-la-Mallet était attachée au fief de Houdetot ; mais en héritant de cette terre à la mort de son père, Guillaume devenait le chef de la branche des d'Houdetot, uniquement seigneurs d'Auffay.

          La branche aînée, qui conserva la seigneurie de Houdetot, posséda en même temps le fief de Herville. Nous trouvons une exception en 1659, où les deux seigneuries d'Auffay et de Herville sont réunies entre les mains de François de Houdetot.
            On ignore la date et le lieu de naissance de Guillaume de Houdetot. A notre avis, il serait né entre 1455 et 1460. Il fut seigneur d'Auffay (Le fief d'Auffay-la-Mallet était, en 1503, tenu de Caniel (A. Beaucousin, Registre des Fiefs et. Arrière-Fiefs du Bailliage de Caux, en 1503).), de Fultot, et, à partir de 1524, de Barville (Abbé Simon. Le doyenné de Doudeville.).
            L'analyse de sa correspondance nous démontrera que, s'il sacrifia tout à la cause de son roi, celui-ci, en retour, le combla de marques d'affection et de bienfaits. Ses actions d'éclat le firent surnommer le « brave d'Auffay ». En 1492, le 3 mars, il transigea avec son frère ; une autre transaction est datée du 3 janvier 1516. Il eut l'honneur d'être l'un des cent gentilshommes de la maison du roi. Le 13 juin 1506, Louis XII, en considération de ses bons services, lui fit la remise « des droits de rachapt 13me, etc., à cause de l'acquisition du fief de Montigny » (Bibl. Nat., mss. fr. 25,021, dossier 35,097, n° 47.).
           Au commencement de l'année 1508, Guillaume fut nommé capitaine de Godefa-les-Gênes.
            Il avait épousé Antoinette Blosset (Bibl. Nat., Cabinet des titres, Chérin, vol. 107, dossier 2,215, fol. 8 V.), fille de Jean Blosset, seigneur de Torcy, laquelle était cousine du cardinal Le Veneur (Bibl. Nat. — Dossiers bleus, 361.). De ce mariage naquirent six enfants :
           1° Antoine, seigneur d'Auffay ;
           2° Anne, fille d'honneur de la reine-mère, qui épousa, le 20 janvier 1513 (v. s.), François de Hautbourdin, l'un des cent gentilshommes de la maison du roi ;
           3° Louis, bénéficier, curé de Veauville-sur-les-Baons (1516) ;
           4° Georges, capitaine de Granville ;
           5° Louise, femme du sieur de Veires ;
           6° Jeanne, femme de Robert de Hellenvillier.
           Il paraît, d'après un aveu rendu le jeudi 21 juin 1532 par Étienne de la Londe, prêtre, que Guillaume de Houdetot avait épousé en secondes noces Jeanne d'Erneville, dame de Lintot (Nous complèterons, à la suite du récit de la capitulation de Godefa, ces notes biographiques sur Guillaume de Houdetot.).
           Antoine, fils aîné du « brave d'Auffay », fut chevalier, seigneur d'Auffay et de Fultot. Le 25 janvier 1523, il épousa Catherine de Canonville, veuve de Jean de Bavent, seigneur d'Ypreville, et fille de Pierre de Canonville, seigneur de Malleville-les-Grès, et de Marie de Grosmenil. Antoine fut reçu le 3 avril 1541 en qualité de noble et puissant seigneur par un aveu de Perceval-le-Fillâtre. Un acte du 25 septembre 1515 nous apprend qu'il appartenait, lui aussi, au corps des gentilshommes de la maison du roi. Il rendit aveu à Antoine, duc de Vendôme, baron de Cany-Caniel, le 26 février 1581.
            Antoine eut un fils nommé Pierre, et trois filles.
            Pierre de Houdetot, chevalier, seigneur d'Auffay-la-Mallet et de Fultot, qualifié noble et puissant seigneur dans deux aveux qu'il reçut en 1566, devint homme d'armes de la compagnie de M. de Montmorency. Il épousa le 30 janvier 1561 Madeleine d'Aché, fille d'Olivier seigneur de Bresolles, et veuve de François de Preville. Pierre fut tué à la bataille de Saint-Denis en 1567.
            Jacques, fils de Pierre, seigneur d'Auffay et de Fultot, chevalier de l'ordre du roi, donna aveu à Henri de Bourbon, prince de Condé, duc d'Enghien, pair de France, comme baron de Cany-Caniel, le 28 octobre 1577. Il est mentionné sur la cloche d'Oherville, dont il fut le parrain en 1606 et qui de son nom fut appelée Jacqueline, fit ses preuves de noblesse avec Adrien, son fils, devant les commissaires au régalement des tailles l'an 1624, rendit aveu à Jacques du Fay, chevalier de l'ordre du roi, bailli de Rouen, comte de Maulévrier, le 28 juin 1628, et reçut Un aveu le 4 juin 1637. Sa première femme, Marguerite de Pontbriand, qu'il épousa le 6 janvier 1588, lui donna plusieurs enfants.
           Adrien, fils de Jacques, seigneur d'Auffay et de Foucart, se maria en premières noces à Madeleine de Martinville, fille du seigneur du même nom, et en secondes noces, par contrat du 10 décembre 1619, à Claude Le Lieur, fille de Jean Claude, seigneur de Sainte-Catherine et de Martot, et de Catherine de Caradas du Héron.
          François, fils d'Adrien, chevalier, seigneur d'Auffay, de Herville et de Foucart, demeurait à Herville. Il épousa, le 23 mai 1659, Catherine Isnel, fille d'Adrien Isnel, écuyer, seigneur de Saint-Gilles-de-Cretot, et de Françoise de Caruel.
           Adrien, fils de François, seigneur d'Auffay et de Foucart, marié le 17 octobre 1681 à Marguerite Feuillette-du-Fay, fille de Daniel, seigneur du Fay et de Cornay, chevalier de l'ordre du roi, commissaire général de l'artillerie et intendant des poudres et salpêtres de France, et de Geneviève Fournillon. Adrien de Houdetot fut enterré à Notre-Dame de Herville le 26 novembre 1719. Sa femme mourut en 1723, âgée de 60 ans. Le tableau du retable du maître-autel d'Oherville représente le mystère de l'Assomption ; dans la Vierge entourée d'anges, l'artiste a reproduit les traits de Marguerite Feuillette et de ses enfants.
            Louis, fils d'Adrien, seigneur d'Auffay, de la seconde portion de Herville, de Foucart, etc., épousa le 4 avril 1724 Suzanne-Madeleine Carrel, fille d'Antoine Carrel seigneur de Mésonval, secrétaire du roi, et de Suzanne de Bailleul. Plusieurs de leurs enfants moururent jeunes. Parmi les filles, au nombre de trois, qui seules survécurent à leurs frères et sœurs, citons Suzanne-Marguerite de Houdetot, qui se maria à Malleville-les-Grès, le 16 octobre 1788, à Ch. Lepetit du Manoir, chevalier, et Marie-Louise-Eve-Hospice-Désirée de Houdetot, qui fut dame d'Auffay-la-Mallet et patronne de la deuxième portion de Herville ; celle-ci mourut à Rouen le 20 mai 1768.
           Leur mère, Madeleine Carrel, était décédée le 11 mars 1760, à l'âge de 61 ans, et avait été inhumée dans le chœur de l'église d'Oherville. Leur père mourut, dit-on, à Malleville-les-Grès.
            La succession de Marie-Louise de Houdetot fut recueillie par sa tante Marie-Geneviève-Adrienne de Houdetot, fille d'Adrien et de Marguerite Feuillette, et femme de Laurent-Paul Le Poulletier de Motenant, conseiller du roi, maître ordinaire à la cour des Comptes et Finances de Normandie. Née et baptisée à Oherville le 27 mai 1697, elle y mourut le 17 pluviôse an IX (6 février 1801) âgée de 103 ans 8 mois. » [5]

          D’autres extraits cet article se trouvent à l’article sur le château d’Auffay-la-Mallet : ici.

     

    A proximité

     

    LES REMPARTS DE VEAUVILLE-LES-BAONS (Seine-Maritime)LES REMPARTS DE VEAUVILLE-LES-BAONS (Seine-Maritime)      O « Chapelle Saint-Gilles ou Saint-Leu, au lieu-dit Alvimbuc, du 19e siècle, qui succède à un oratoire est cité dès 1473, probablement construit par les seigneurs de Houdetot. Elle est le lieu d'un pèlerinage, surtout le 1er septembre, jour de la saint Gilles et la saint Leu. » [1]

      

          O « Autretot : Époque incertaine. — On nous a assuré qu’Autretot avait possédé une motte qui fut détruite vers 1830. Il y a aussi à Autretot tradition d’église transférée. » Abbé Cochet [6]

     

    Sources :

     

    [1] Extrait de Wikipédia

    [2] Extrait de http://cahiers.de.minerve.pagesperso-orange.fr/HTML/cdtdc_village_veauvillelesbaons.html 

    [3] Extrait de https://cote-albatre-tourisme.fr/ville/houdetot/ 

    [4] Extrait des Notes archéologique par Léon de Vesly in le Bulletin de la Société libre d'émulation du commerce et de l'industrie de la Seine-Inférieure - Éditeur  :  (Rouen) 1913 - https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k55449954/f619.item.r=%22chateau%20de%20Houdetot%22 https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5720942p/f111.item.r=%22ch%C3%A2teau%20de%20Houdetot%22 

    [5] Extrait de « Un Capitaine Normand au 16e siècle Guillaume de Houdetot » d'après des documents inédits par M. l'abbé A. Anthiaume, aumônier du Lycée du Havre, p.397-412, in Recueil des publications de la Société havraise d'études diverses - Éditeurs :  Impr. Lepelletier (Hâvre) / Société havraise d'études diverses Société havraise d'études diverses (Le Havre) 1908 - https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5567084q/f401.item.r=%22Veauville%20L%C3%A8s%20Baons%22 

    [6] Extrait de La Seine-Inférieure historique et archéologique : époques gauloise, romaine et franque... P.251, par M. l'abbé Jean-Benoît-Désiré Cochet, (1812-1875). Éditeur Derache (Paris) 1864 https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k32141851/f91.item.r=%22La%20Seine%20inf%C3%A9rieure%20historique%20et%20arch%C3%A9ologique%22


    Bonnes pages :

     

    O http://cahiers.de.minerve.pagesperso-orange.fr/HTML/cdtdc_village_veauvillelesbaons.html

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  • LES REMPARTS D'EZY-SUR-EURE (Eure)      « Il faut remonter à une charte de 1034 pour trouver le nom de Germond, vicomte d’Ézy. 
          Après de nombreuses alliances et successions, Ézy échoue à la famille Des Brosses. 
          En 1667, Joseph Nicolas Des Brosses, seigneur d’Ézy, capitaine au régiment de Vendôme, présenta à Louis XV un drapeau enlevé à l’ennemi. 
          Son blason a été adopté par la ville d’Ézy, « d’argent à un lion de sable armé et lampassé de gueules ».
          De la bourgade moyenâgeuse qui composait Ézy on ne sait pas grand-chose : quelques maisons groupées autour de l’ancienne église (actuel quartier de l’île) et quelques hameaux dispersés : Coutumel, Beauregard, La Croix Pageot, reliés entre eux par des sentes à brouettes dont il subsiste quelques tronçons, sente de la Vierge Marie, sente des Derrières, sente du Tournoir, sente de l’Escalier, etc… » [1]

     

    Ci-dessus, une photo aérienne extraite du site Géoportail.

     

    LES REMPARTS D'EZY-SUR-EURE (Eure)   LES REMPARTS D'EZY-SUR-EURE (Eure)

     

    Plan de situation de la motte d'Ezy-sur-Eure ; les armes d'Ezy-sur-Eure se blasonnent ainsi : d'argent, au lion de sable armé, et lampassé de gueules. Ce blason était celui de Louis des Brosses, seigneur de Bastigny, patron d'Ezy en 1645 à cause du fief de Sassay que son épouse Marie des Bourges lui avait apporté en dot en 1621. Extrait de https://fr.m.wikipedia.org/wiki/%C3%89zy-sur-Eure#/media/Fichier%3ABlason_ville_fr_Ezy-sur-Eure_(Eure).svg 

     

         « Avec une altitude de 124 mètres, la Butte d'Ezy, appelée aujourd'hui « la Butte à Cochon » - du nom d'un ancien commis (Extrait du bulletin de la Société anthropologique de Paris  - 1897) de la forêt de Dreux (François Cochon), devenu conservateur des Eaux et Forêts de la famille d'Orléans, qui employa les dernières années de son existence (1880/1890) à planter avec persévérance plus de 80 000 sapins en ce lieu - était un point stratégique et un excellent point d'observation de la voie romaine Lutèce-Ebrovicus (Paris-Évreux). Une redoute y était installée à l'époque féodale. (…)

     

    LES REMPARTS D'EZY-SUR-EURE (Eure)      Il ne faut pas oublier la fontaine de Saint-Germain-la-Truite et sa légende : saint Germain, de passage à Ezy, aurait rendu sa main dévorée par une truite, à une jeune fille. Un pèlerinage y avait lieu chaque année le 15 août jusqu'au début du 20e siècle. Même notre grand fabuliste Jean de La Fontaine y vint avec monseigneur de Vendôme car les eaux de la fontaine de Saint-Germain étaient réputées pour guérir certaines maladies. » [2]

     

    LES REMPARTS D'EZY-SUR-EURE (Eure)      " La motte d’Ézy, se situe sur un éperon au nord de la ville (Cadastre moderne, section A, parcelle 204.). D'une trentaine de mètres à la base, elle est entourée de fossés délimitant une sorte de banquette ; elle est aujourd’hui totalement défigurée par son utilisation dans le cadre de circuits de moto-cross. Elle a été inventoriée par Coutil au début du siècle dernier, et l’abbé Philippe a donné en 1906 le compte-rendu des excavations pratiquées par un autre ecclésiastique, l'abbé Frétigny, qui l'amenaient à voir dans « cette butte plus qu'une butte à signaux, ou une motte féodale » ; pour lui, il s’agissait d’un tumulus (Coutil, 1895-1925, t. II, p. 340-341. Philippe, 1906, p. 12.). Un fief de la Motte-d'Ézy est connu à partir du 17e siècle, mais ni la liste de ses possesseurs, ni leur qualité, ne permet de remonter au-delà, dans l'état de nos investigations, et il nous a été impossible de la mettre en relation avec les milites possédant des fiefs au 13e siècle dans ce site qui semble avoir relevé d’Anet. Il est amusant de constater qu’aux 17e et 18e siècles, les riches et puissants seigneurs d'Anet devaient rendre hommage au petits nobles titulaires de la seigneurie en raison de terres de roture incluses dans le parc du château Renaissance… (Au commencement du 17e siècle, le fief de la Motte-d’Ézy fut adjugé par décret à Guillaume de Bourges sur la succession de Nicolas Denis (Arch. dép. Eure-et-Loir, E 141). En 1624, échange d’un quart de fief de haubert nommé le fief Noury, autrement dit de la « Mothe d’Ézy » entre Charles Denis et Claude Le Doux (Molle, 1893, p. 12, 45). Le fief Noury était tenu en 1562 par Jean de Courtonne, prêtre (Lebeurier, 1849, p. 348, n° 507). Aveu par le duc de Vendôme au seigneur de la Motte d'Ézy (Cabinet historique, t. 21, 1875, p. 168, n° 5962). Aveu par le duc de Penthièvre au seigneur de la Motte d'Ézy, puis cession par le duc du fief d'Ivry à Claude Le Doulx en échange du fief de la Motte d’Ézy, avant 1781 (Arch. dép. Eure-et-Loir, E 141).) » [3]  

     

    Ci-dessus, plan extrait du cadastre napoléonien de 1838 ; Archives de l'Eure - https://archives.eure.fr/

     

    Sources :

     

    [1] Extrait de https://ezysureure.fr/fr/rb/410282/histoire-et-patrimoine-16 

    [2] Extrait de Wikipédia 

    [3] Extrait de « Les seigneuries d'Ivry, Bréval et Anet aux 11e et 12e siècles et leurs fortifications aux marches entre France et Normandie » par Jean Mesqui http://www.mesqui.net/Page-d-accueil/indexfran.htm

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  •      Saint-Denis-le-Gast possède les vestiges d’un château seigneurial (18e-19e s.) [NdB]

     

    LES REMPARTS DE SAINT-DENIS-LE-GAST (Manche)     « On voit non loin de l’église [Guide pittoresque du voyageur en France, tome V, 1838, Firmin-Didot frères, Paris, p. 31.], les ruines du château, qui, jusque dans le 18e siècle, fut habité par ses possesseurs. Un seigneur de Saint-Denis était à la conquête, un autre à la croisade de Courte-Heuse.

         En 1430, ce château était une forteresse dont les troupes du roi de France se saisirent. En 1437, elles y furent attaquées par le sir Thomas Scale. Il y eut plusieurs combats à Saint-Denis et aux environs. En 1440, on démolit les fortifications qu’on ne pouvait garder.

         Saint-Evremond naquit à Saint-Denis-le-Gast. » [1]

     

    LES REMPARTS DE SAINT-DENIS-LE-GAST (Manche)    LES REMPARTS DE SAINT-DENIS-LE-GAST (Manche)

     

     Plan de situation du château de Saint-Denis-le-Gast ; en marron apparait des bâtiments anciens et en bleu les anciens fossés d'après le cadastre napoléonien de 1801 ; blason de la famille Meurdrac, de gueules à deux jumelles d'or surmontées d'un léopard du même, https://man8rove.com/fr/blason/zwcd9ff-meurdrac 

     

    LES REMPARTS DE SAINT-DENIS-LE-GAST (Manche)

     

    Charles de Gerville, 1825 :

     

    LES REMPARTS DE SAINT-DENIS-LE-GAST (Manche)     « De Ver nous passons près de Gavray pour aller chercher au nord du canton les châteaux de Saint-Denis de Hambye et de Mauny nous reprendrons ensuite Gavray le Mesnil-Garnier et Montaigu, et nous entrerons dans l'arrondissement d'Avranches par le château de la Bloutière. Un seigneur de Saint-Denis se trouve à la conquête d'Angleterre. Son nom figure sur presque tous les catalogues de cette expédition (Brompton, Duchesne, Masseville, chronique de le Mégissier) ; mais comme il existe en Normandie au moins une douzaine de paroisses qui portent ce nom l'embarras est de savoir où placer le château de la famille qui posséda des biens dans notre province et dans la Grande-Bretagne.
          Deux circonstances aideront à fixer cet emplacement. Nous voyons par le livre rouge de l'échiquier que le fief de Saint-Denis était dans le bailliage de Cérences in ballia de Cerentiis Hugo de sancto Dyonisio Hugo de Bello campo etc. (Apud Ducarel traduct. p. 136).
          Mais une circonstance particulière à la réunion des seigneurs de Beauchamp et de Saint-Denis dans le bailliage de Cérences c'est qu'à une époque antérieure au livre rouge de l'échiquier et très rapprochée de la conquête au temps de la croisade de Robert Courteheuse les seigneuries de ces deux paroisses appartenaient à la même famille, car ils portaient les mêmes armes d'azur à deux jumelles d'or au lion passant en chef (Dumoulin hist. de Norm. Catalogue tiré de la biblioth. du chapitre de Bàyeax p. 5. - Laroque histoire de la maison d'Harcourt, p. 1411. – La Chên. des Bois V°. - Meurdrac. – v. mes familles AngIo-Norm. p. 175 . Ces armes sont celles de Meurdrac que j'ai déjà citées parmi celles de la conquête (V. sup. aux articl. Trely et la Meurdraquière).
     

         Nous avons la certitude que le Saint-Denis du temps de la conquête et du temps de Henri II était dans le bailliage de Cérences mais comme il y a aussi dans le même quartier une autre paroisse de Saint-Denis (le Vêtu) dont le surnom se traduit souvent en latin par Vetus ce qui annonce une plus grande ancienneté que celui de Saint-Denis-le-Gast qu'on veut rendre par Junior, il semble, m'a-t-on dit, plus convenable de placer l'ancien château à Saint-Denis-le-Vêtu.
    Je répondrai à cette objection que la tradition dont on veut parler n'a aucun fondement que dans l'état des cures du diocèse de Coutances, sous le règne de St.-Louis, Saint-Denis-Ie-Vétu est appelé Sanctus Dyonisius Vestitus (Regis supra patronalibus eccl. dioc. Constant, apud lib. nig. capituli Constant).
          J'ajouterai qu'il y avait alors deux cures à Saint-Denis-le-Gast que l'église de cette grande paroisse est du temps de la conquête et (ce qui est décisif que la famille Meurdrac possédait la seigneurie de cette commune en 1250 et que les ruines du château-fort y sont encore très visibles très-connues et bien conservées.
          En 1430, Philippe de Saint-Denis (Meurdrac) était seigneur de Saint-Denis-le Gast. Robert Meurdrac possédait un fief dans la même, paroisse (Etat des fiefs de l'élection de Coutances penès nos p. 4).
          En 1430, le château de Saint-Denis-le-Gast était une forteresse. Les troupes du roi de France s'en saisirent. En 1437, les troupes Anglaises, commandées par le sire Thomas Scales vinrent les y attaquer. Il y eut plusieurs combats à Saint-Denis à Beauchamp et à la Provôtière. Les Anglais eurent le dessus. Les manuscrits de M. le Franc qui m'ont fourni ces détails ne m'apprennent pas si les Anglais s'emparèrent du château ; mais cela est assez probable car j'y vois qu'ils en démolirent les fortifications en 1440 parce qu'ils ne pouvaient le garder (Mss. de M. le Franc, déposés à Vire chez Chalmé, libraire).
          Le fameux St.-Evremond était frère du seigneur de Saint-Denis le-Gast. Le nom de sa famille était le Marquetel. Par lettres de commutation de l'année 1591, cette famille prit le nom de Saint-Denis. Vers le milieu du 18e siècle une héritière des seigneurs de ce nom épousa M. le Vaillant avocat-général au parlement de Rouen et lui apporta en mariage le château de Saint-Denis-le-Gast dont ses descendants sont encore propriétaires (Renseignements particuliers).

         Environ à un demi-quart de lieue de l'église, en descendant au Sud-Est vers la rivière de Sienne, on voit encore une grande partie des ruines de cet ancien château-fort qui jusque dans le 18e siècle fut habité par ses possesseurs.
          Leur résidence était dans l'enceinte des fossés de la forteresse. J'y ai remarqué de grands appartements, et entr'autres deux salles dont chacune a deux cheminées.
          De l'autre côté de l'enceinte on voit la chapelle. Ainsi que la maison elle n'est pas bien ancienne. L'enceinte de retranchements était bien antérieure elle était flanquée de plusieurs tours dont la plupart sont encore passablement conservées. On y voit l'emplacement et les accessoires d'un ancien pont-levis sur un fossé profond et qui serrait de près la forteresse.
          Les bords de la rivière près du château sont garnis de jolis coteaux escarpés et couverts de bois. »
     

          Les Marquetel de Saint-Denis portaient d'or à la quinte feuille de gueules. Les armes des le Vaillant sont d'azur au poisson en fasce d'argent au chef d'or. » [2]  

     

    Ci-dessus, une photo aérienne extraite du site Géoportail

     

    LES REMPARTS DE SAINT-DENIS-LE-GAST (Manche) LES REMPARTS DE SAINT-DENIS-LE-GAST (Manche) LES REMPARTS DE SAINT-DENIS-LE-GAST (Manche)

     

    Propriétaires successifs du château de Saint-Denis-le-Gast : 1. blason de la famille Meurdrac, de gueules à deux jumelles d'or surmontées d'un léopard du même, https://man8rove.com/fr/blason/zwcd9ff-meurdrac ; 2. blason de la famille Marquetel, d'or à une quintefeuille de gueules, https://man8rove.com/fr/blason/nk6jv5j-marquetel ; 3.blason de la famille Le Vaillant, d'azur au poisson en fasce d'argent au chef d'or, par Gilloudifs

     

    LES REMPARTS DE SAINT-DENIS-LE-GAST (Manche)     « Un seigneur de Saint-Denis accompagna Guillaume à la conquête de l'Angleterre. Il figure sur presque toutes les listes (Chronique de Normandie, page 111, et Dumoulin, Histoire de Normandie, page 188).

         Des aveux, rendus au roi dans les 14ve et 15e siècles, nous apprennent que le fief de Saint-Denis-le-Gast dépendait du comté de Mortain, et faisait partie du bailliage de Cérences : In ballia de Cerenciis Hugo de Sancto Dyonisio. La seigneurie de Saint-Denis, lors de la croisade de Robert-Courteheuse, appartenait à la famille Meurdrac, qui possédait aussi telles de Trelly, Contrières, Lingreville, la Meurdraquière, et dont les armes étaient d'azur à deux jumelles d'or au lion passant en chef. Les armes de la famille de Beauchamps étaient les mêmes, à l'exception du lion, que remplaçait un lionceau. Un Philippe de Saint-Denis, dans le 14e siècle, avait aussi les mêmes armes ; seulement, il portait de gueules. Cette similitude dans les armes donnerait à penser que les seigneuries de Saint-Denis et de Beauchamps auraient dans un temps appartenu à la même famille. Un aveu de l'an 1327 nous révèle qu'alors Philippe de Saint-Denys avait la seigneurie de Saint-Denis et le patronage de l'église :

         « Philippe de Saint Denys, dit cet acte, tient du roy nostre sire un fieu de haubert entier assiz à Saint Denys le Gast et en plusieurs autres paroisses en la vicomté de Coustances au quel lieu le roy prent 18 sous pour layde au vicomte qui vont par la main du dit Philippe et passent par la main de Guillaume Pierre sergent du lieu. Item le roy y prent 7 sous qui vont par la main du dict presvost de Cérences et par ce sont quittes les hommes du dict Philippe des coutumes ès foires le roy et aussy quand le cas soffre le dict Philippe en fait un service de cheval luy et ses parchonniers et est patron de l'église de Saint Denys le Gast où il a a deux portions et vaut chacune portion du dixiesme 80 liv. et aussy vaut ce que le dict Philippe a au dict fieu et en la dite vicomté 200 liv. de revenus an pour autre ou viron et a plusieurs fiefs en la dicte vicomté qui sont tenus du dict Philippe les uns par parage et les autres en hommage. »

          Robert Meurdrac et Jehan de la Rochelle possédaient aussi chacun un fief dans la paroisse de Saint-Denis-le-Gast. On trouve qu'en 1394 Henry de Saint-Denys, seigneur de Saint-Denis-le-Gast, devait envoyer trente de ses aînés ou aînesses garder les foires de Montmartin-sur-mer.

         La seigneurie de Saint-Denis-le-Gast, après avoir appartenu a la famille Meurdrac, arriva dans celle des Le Marquetel, qui la possédait dès la fin du 15e siècle. En l'année 1546, Gilles Le Marquetel était seigneur et châtelain de Saint-Denis-le-Gast et de Montfort. Il épousa Madeleine Martel, sœur d'Etienne Martel, évêque de Coutances, de la branche de Bacqueville-Martel, famille dont un des membres, Guillaume Martel, fut, en 1141, grand sénéchal de Normandie. Jean, leur fils, prit le nom et les armes de Saint-Denys, et devint seigneur et châtelain de Saint-Denis-le-Gast. Il épousa Catherine Martel, de la branche de Fontaine-Martel. Il fut député par la noblesse de la vicomté de Coutances pour assister aux assemblées qui eurent lieu dans la grande salle du manoir archiépiscopal à Rouen, pour la réforme de la coutume.

         Jean Le Marquetel eut six filles et deux fils (Les cinq filles ainées épousèrent les sieurs de Vierville, de Savigny-Gambières, de Manille, du Mesnil-Poisson el de Fontenay-haubert-Vierville.).

         Henri mourut sans avoir été marié.

         Son frère Charles épousa Charlotte de Rouville, de la famille des comtes de Rouville de la Cour, et qui, par sa mère, se rattachait à celle des Leveneur, comtes de Tillières. Charles de Saint-Denis et Charlotte de Rouville eurent six fils et une fille qui mourut jeune.

         Chacun des enfants, outre son prénom, reçut un nom de distinction de l'une des terres qui relevaient de la seigneurie de Saint-Denis-le-Gast, et un surnom tiré de son caractère particulier. Ainsi, on appelait :

         François dit de Hollande, l'honnête homme.

         Jean dit de la Bloutière, le fin. Il devint abbé.

         Charles dit de Saint-Evremont, l'esprit.

         Pierre dit de Grimesnil, le soldat.

         Henri dit de la Neuville, le dameret.

         Et Philippe dit le Tanus le chasseur.

         La seigneurie de Saint-Denis continua d'appartenir à la famille Le Marquetel , qui, en vertu de lettres patentes du roi de l'année 1591, avait obtenu la permission de prendre le nom de Saint-Denys. Une dame Le Marquetel la transmit à Henriette Le Marquetel de Saint-Denys de Saint-Evremond, qui épousa Jacques-François Le Vaillant, avocat général au parlement de Normandie. Ensuite elle appartint à Perrotte-Claudine-Henriette Levaillant, épouse de M. Dunot-d'Eberville, et elle devint enfin la propriété de Madame Dubosq de Vitermont, qui la transmit à sa fille, la marquise de Dollon. Le domaine de Saint-Denis-le-Gast a été vendu, il y a quelques années, par la famille de la Goupillière de Dollon. 

         Le château de Saint-Denis-le-Gast était un château de défense. Les troupes du roi de France s'en emparèrent en 1430 ; mais elles y furent attaquées quelques années après, par le sire Thomas Sales, commandant les troupes anglaises. Souvent les soldats français et les, soldats anglais en vinrent aux mains ; el il parait que plusieurs combats s'engagèrent à Saint-Denis-le-Gast, à Beauchamps, et dans un endroit nommé la Prévotière, sur la paroisse du Mesnil-Hue. (…) » [3]

     

    Ci-dessus, plan extrait du cadastre napoléonien de 1801 - https://www.archives-manche.fr/ 

     

         « En janvier 1436, les paysans du Val de Vire, refusent de porter la croix vermeille, insigne de soumission que les conquérants ont imposée. Louis d’Estouteville, toujours en éveil, profite de cette diversion pour étendre la libération du territoire envahi : il appuie un mouvement concerté par trois seigneurs dévoués à Charles VII : André de Laval,  Jean de Beuil et Jean de la Roche. Vers le 30 avril, ces trois seigneurs soutenus par la garnison du Mont, s’emparent du château de Saint-Denis-le-Gast, d’où ils menacent Hambye et Chantelou. En mai ils se rendront maîtres du roc de Granville, couronné seulement d’une chapelle dédiée aux marins, et point stratégique de premier ordre.
    Peu après, Louis apprend que son cher château de Chantelou, patrimoine de sa femme, est rentré aux mains des français. » [4]
     

     

         « Le soulèvement des Vaux de Vire (dit Thomas Basin) fut arrêté net par un capitaine nommé le sire de Scales ». Or, ce chef anglais commande le château de Vire le 23 mars 1436 ; il envoie alors des lettres à Boschier pour l'apaiser, parce que Granville le requiert ; il bat La Hire près de Rouen et guerroie contre les Français en Normandie ; en octobre 1437, il assiège et prend le château de Saint-Denis-le-Gast et assiste comme capitaine de Vire à la reprise de Montereau par les Français. » [5]  

     

         « Les Anglais restèrent les vainqueurs, et, en l'année 1440, ils durent démolir les fortifications du château qu'ils ne pouvaient garder (Voir les manuscrits de Lefranc, à la bibliothèque de Coutances ; Histoire militaire des Bocains, par Richard Séguin.). A peu de distance de l'église, vers la rivière de Sienne, on voit encore quelques ruines de l'ancien château-fort de Saint-Denis-le-Gast, que les seigneurs habitèrent jusque vers le milieu du siècle dernier. Leur habitation se trouvait dans l'enceinte des fossés de la forteresse. On y remarquait de grands appartements, et notamment deux salles qui avaient chacune deux cheminées. L'enceinte était flanquée de tours de défense, et on y arrivait par un pont-levis jeté sur un fossé profond. Dans le cours du 17e siècle, il y avait à Saint-Denis-le-Gast deux fiefs nobles. Les fief et châtellenie de Saint-Denis-le-Gast appartenaient à Jacques-François de Saint-Denys, et s'étendaient sur Grimesnil. Ils étaient d'un revenu de 4 à 5 000 livres de rente. L'autre fief, nommé le Fief du Chouquet, appartenait à André de Bereauville.

         Saint-Denis-le-Gast vit naitre, en 1613, Charles de Saint-Denys, sieur de Saint-Evremond. Destiné par sa famille à la magistrature, il mena de front les plaisirs, la littérature, la jurisprudence et une science, l'escrime, dans laquelle il se distingua, si on en juge par la renommée que conserva longtemps dans les salles d'armes la botte de Saint-Evremond. Une passion plus forte l'entraîna vers le métier des armes. Tout en remplissant ses devoirs militaires, il prenait place parmi les beaux esprits du temps. Ses plaisanteries sur Mazarin le conduisirent à la Bastille. Il en sortit après trois mois ; mais menacé bientôt d'y rentrer, il se retira en Hollande d'abord, et ensuite en Angleterre. Son esprit le fit rechercher par les hommes les plus distingués. Il y devint l'ami, le confident de la belle et spirituelle duchesse de Mazarin. Il mourut après 42 ans d'exil, en 1703, et l'abbaye de Westminster ouvrit ses portes pour cet illustre écrivain normand qui n'avait pu trouver un tombeau dans sa patrie. » [3]  

     

    A proximité

     

    O Buste de Saint-Évremond et panneaux explicatifs

     

    LES REMPARTS DE SAINT-DENIS-LE-GAST (Manche)LES REMPARTS DE SAINT-DENIS-LE-GAST (Manche)LES REMPARTS DE SAINT-DENIS-LE-GAST (Manche)    

     

    Ci-dessus, à droite, une photo du buste de Saint-Evremond extraite de  https://www.wikimanche.fr/Saint-Denis-le-Gast 

      

    O Église Saint-Denis (gothique) 

          « L'église est dédiée à Saint Denis. La paroisse était divisée en deux portions curiales. La grande portion était sous le patronage du seigneur. La petite appartenait à l'Hôtel-Dieu de Coutances.

         L'église a fait l'objet de restauration successives. Le clocher date du 15e siècle. La première pierre de la nef actuelle et des chapelles latérales fut posée le 13 avril 1857. L'ouvrage fut achevé en janvier 1859. » [1]

     

    LES REMPARTS DE SAINT-DENIS-LE-GAST (Manche)LES REMPARTS DE SAINT-DENIS-LE-GAST (Manche)O Manoir de la Monnerie (18e-19e)

     

    Sources :

     

    [1] Extrait de https://fr.geneawiki.com/index.php?title=50463_-_Saint-Denis-le-Gast&mobileaction=toggle_view_desktop 

    [2] Extrait du Second mémoire sur les anciens châteaux de la Manche (arrondissement de Coutances, p. 183-436) in les Mémoires de la Société des Antiquaires de Normandie - Éditeurs :  Mancel (Caen) / Ponthieu et Delaunay (Paris) 1825 https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k2000414/f233.item

    Dans ce blog voir également : http://rempartsdenormandie2.eklablog.com/anciens-chateaux-de-la-manche-par-gerville-arr-coutances-3-a212350037 

    [3] Extrait de l’annuaire du département de la Manche – 26e année 1854 – Article de M. Renault http://le50enlignebis.free.fr/spip.php?article10636 et https://www.le-petit-manchot.fr/cc-34-11-saint-denis-le-gast-chateau/articles/ 

    [4] Extrait de Louis d'Estouteville, capitaine et défenseur du Mont Saint-Michel et Jeanne Paynel, son épouse, inhumés dans le chœur de l'abbaye de Hambye par Eugène Niobey (1872-1940). Éditeur (Saint-Lô) 1934 https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k321594h/f25.image.r=%22%20ch%C3%A2teau%20de%20Saint%20Denis%20le%20Gast%22?rk=21459;2 

    [5] Extrait de Au pays virois : bulletin mensuel d'histoire locale - Éditeur : (Vire) 1927-01 https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5489381f/f28.image.r=%22%20ch%C3%A2teau%20de%20Saint%20Denis%20le%20Gast%22?rk=193134;0 

     

    Bonnes pages :

     

    O http://le50enlignebis.free.fr/spip.php?article12633 

    O https://letanuderaymond.over-blog.com/2018/12/la-famille-le-marquetel-de-saint-denys-le-gast-et-la-vavassorie-du-tanu.html 

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  • LES REMPARTS D'URVILLE (Calvados) LES REMPARTS D'URVILLE (Calvados) LES REMPARTS D'URVILLE (Calvados)

     

    Ci-dessus, photos du manoir d'Urville par Gilloudifs

     

    LES REMPARTS D'URVILLE (Calvados)     « Les premières mentions d’Urville datent du 12e siècle. Urville dépendait alors de la puissante seigneurie de la famille Marmion. Une enceinte circulaire datant de cette époque a été fouillée en 1968 sur la rive gauche de la Laize, et pourrait être à l’origine du manoir désormais installé dans la vallée. Ce manoir, dont les éléments les plus anciens datent du 14e siècle, abritait l’église paroissiale Saint Vigor jusqu’à son déplacement sur le plateau au 17e siècle au centre du village actuel.
          Les maisons les plus anciennes, ainsi que la Ferme de Mathan datent de la deuxième partie du 18e siècle. » [1]

     

    LES REMPARTS D'URVILLE (Calvados)  LES REMPARTS D'URVILLE (Calvados)

     

     Plan de situation de l'enceinte et du manoir d'Urville ; blason de la famille de Marmion extrait de https://www.freepng.fr/png-0ngfhg/

     

    L'enceinte circulaire d'Urville

     

    F. Galeron, 1830 :

     

         « Une motte féodale, avec une enceinte de fossés, connue sous le nom de Parc ès Mathan, est à l'entrée des bois d'Urville, vers la rivière. Au centre la butte factice est enveloppée d'un premier fossé de deux cents pas de circuit ; un autre Mamelon factice en forme de cavalier, servait de défense du côté de l'eau. Ce fort est en vue et à peu de distance de l'emplacement du châtel des sires de Gouvix. Peut-être le Marmion qui résidait à Urville y avait-il son point de défense, dans le 12e siècle. » [2]

     

    M. Fixot, 1968 :

     

         « Enceinte d'Urville (Coordonnées Lambert : 406 350 X 150 600).

     

    LES REMPARTS D'URVILLE (Calvados)     La transition entre l'enceinte circulaire simple et les ouvrages plus complexes est fournie par cette fortification qui domine la vallée de la Laize, sur la rive gauche de la rivière. Elle est constituée d'abord par une enceinte semblable par ses dimensions à celle de Bretteville-sur-Laize ; la forme en est un peu différente puisqu'elle affecte à peu près le dessin d'un carré aux angles très arrondis ; la plus grande longueur, prise du rebord extérieur d'un fossé à l'autre, est de 40 mètres ; la plus grande largeur, mesurée de la même façon, a environ 35 mètres. La conservation des remparts de terre est très irrégulière : à l'ouest, ils s'élèvent à plus de 3 ni. au-dessus du fossé en formant un abrupt très vigoureux, tandis qu'ils s'effacent à mesure que l'on approche du côté oriental de l'enceinte et que disparaît le fossé : les terres ont sans doute ruisselé, appelées par le vide que provoque la forte déclivité du flanc de la vallée.

         En direction du plateau, au nord-ouest, un avant-corps a été élevé. En forme de demi-lune, il couvre le tiers du périmètre de l'enceinte du côté le plus vulnérable. Son rempart, très élevé au sommet du croissant, diminue de vigueur et d'épaisseur à mesure que l'on se rapproche des extrémités.

     

    LES REMPARTS D'URVILLE (Calvados)     L'ouvrage a été élevé sur une plate-forme qui domine la Laize au sud-est, et qui se trouve limitée à l'est par un vallon affluent descendant des hauteurs du Bois d'outre-Laize.

         L'enceinte est, cette fois encore, éloignée du village. Il faut cependant se rappeler que l'église d'Urville n'est à son emplacement actuel que depuis le 14 siècle. Auparavant, le lieu de culte se trouvait au fond de la vallée (Le lieu de culte consacré primitivement à saint Vigor a été placé sous le patronage de Notre-Dame), proche du manoir qui n'est pas à plus de 1 km de l'enceinte.

         Il semble que la route qui passe à proximité de la fortification est ancienne. De l'est, elle vient de la campagne ; par Saint-Sylvain et Cauvicourt, elle gagne en droite ligne le passage actuel de la Laize en évitant le site du village moderne. Vers l'ouest, nous suivons sa trace au-delà du Mesnil-Touffray en direction du Mesnil-Aumont. Nous ne sommes pas absolument sûr qu'elle se prolongeait vers Cingal.   Cependant. le transfert de l'église dédiée à saint Vigor, indique un déclin certain, sinon la disparition totale, de l'habitat qui se trouvait voisin du manoir, à l'endroit où la route franchissait la Laize. Le village s'est reconstitué sur le plateau, à l'écart de l'ancienne route, qui désormais avait perdu son importance. En revanche, le passage voisin de Bretteville-sur-Laize a prospéré. Aussi sommes-nous tentés de penser que ce phénomène n'est pas sans rapports avec la lente décadence de Cingal au lendemain de la période carolingienne, et à la naissance d'une nouvelle activité liée au développement de l'aire d'influence des Marmion autour de Bretteville-sur-Laize et de Barbery ; Urville se trouvait trop excentrique dans ce nouveau cadre. » [3]

     

    Ci-dessus : plan extrait de ce même document [3] et du document ci-dessous [4]. Photo extraite de ce même document [3].

     

    Joseph Decaëns, 1968 :

     

         « Le village actuel d'Urville (Calvados) est situé sur la rive droite de la Laize ; il s'étend à la fois sur le versant de la vallée et sur le plateau qui la domine (Urville (canton de Bretteville-sur-Laize) compte aujourd'hui 470 habitants). L'église qui s'élève aujourd'hui au centre de la petite agglomération date de la fin du 16e siècle ; elle est mise sous l'invocation de Notre-Dame.

         Auparavant, l'église paroissiale se trouvait au fond de la vallée, sur la rive gauche de la rivière, dans l'enceinte du manoir seigneurial ; elle était dédiée à saint Vigor, évangélisateur du Bessin et évêque de Bayeux au 6e siècle (Ada Sanctorum, t. 1, nov., pp. 287 et suiv. — Baedorff, Untersuchungen liber Heiligenleben der Westlichen Normandie, Bonn, 1911. — Dom G. Aubourg, Saint-Vigor). Cette dédicace, généralement considérée comme ancienne, pourrait faire remonter les origines d'Urville à l'époque mérovingienne. La découverte, en 1860, d'un vase en bronze gallo-romain, aux abords du pont de la Roque, ne prouve pas qu'il ait existé à cet endroit un habitat antique, mais cela est possible, le « chemin haussé » passe à moins de 2 kilomètres et nous avons noté plus haut que la plaine toute proche fut colonisée dès cette époque (E. de Beaurepaire, De quelques antiquités récemment signalées en Normandie, dans B.S.A.N., t. IX, pp. 224-228, 2 fig.). Du manoir médiéval, il ne subsiste que des bâtiments du 14e siècle, en ruines ; l'ancienne église Saint-Vigor fut démolie en 1604 et remplacée par la petite chapelle actuellement transformée en étable (F. Galeron, Statistique de l'arrondissement de Falaise, t. III, p. 143. F. Vaultier, Recherches historiques sur l'ancien pays de Cinglais, dans Mém. de la Soc. des Antiq. de Normandie, t. X, 1836, pp. 234-237. A. de Caumont, Statistique Monumentale du Calvados, t. II, pp. 248-252.).  On ne sait pas pourquoi l'église a changé d'emplacement. Le village était-il d'abord situé à proximité du manoir, près de la rivière ? Son déplacement pourrait alors s'expliquer par le désir de se mettre à l'abri des fréquentes inondations dues à la Laize. L'église aurait suivi le mouvement.

     

    LES REMPARTS D'URVILLE (Calvados)     Est-ce Urville qui, sous la forme Urtulum, est cité dans le Dotalitium Judithae ? On trouve ce nom dans l'énumération des domaines que Richard II donne à sa femme dans le Cinglais : « Concedo tibi has villas : Cingal, Urtulum, Frasnetum, Bretevilla », etc. (M. Fauroux, Recueil des Actes des ducs de Normandie, n° 11, p. 84). M. J. Adigard des Gautries pense que l'identification, proposée au siècle dernier par Vaultier, reste hypothétique, à moins que, dans la version unique et très corrompue du Dotalitium qui nous est parvenue, Urtulum soit une erreur de lecture (J. Adigard des Gautries, Les noms de lieux du Calvados attestés de 911 à 1066, dans Annales de Normandie, t. III, 1953, p. 145).

     

    Ci-dessus, document extrait de ce même document [4]

     

    LES REMPARTS D'URVILLE (Calvados)     Ce n'est qu'à la fin du 12e siècle qu'on trouve une mention d'Urville moins incertaine : en 1181, la charte de dotation de l'abbaye de Barbery est souscrite par un Guillelmus Marmion de Urvilla (Gallia Christiana, t. XI, Instr., col. 85-86). La famille seigneuriale des Marmion est, dans le Cinglais, la seconde en importance après celle des Taisson dont elle relève pour une partie de ses possessions. Le siège de la seigneurie est Fontenay-le-Marmion ; la puissance territoriale de celle-ci semble d'abord s'étendre sur la rive occidentale de l'Orne. Au 11e siècle, un Willelmus Marmion est cité dans la charte de fondation de l'abbaye Saint-Etienne de Fontenay ; Robert Marmion, probablement le frère aîné du précédent, aurait pris part en 1066 à la conquête de l'Angleterre (Gallia Christiana, t. XI, lustrum., col. 62.  G. Saige, Cartulaire de la seigneurie de Fontenay-le-Marmion, Monaco, 1895, p. XVIII). La fondation de l'abbaye de Barbery au cours de la seconde moitié du12e siècle est l'œuvre de Robert II qui met à exécution un projet de son père Robert Ier. Guillaume Marmion d'Urville paraît le contemporain de Robert II et son parent ; il était alors apparemment seigneur d'Urville. L'acte d'octobre 1181 montre que les possessions des Marmion comprennent la plus grande part de Cintheaux, Quilly, Bretteville-sur-Laize, Barbery ; il mentionne aussi le nom de Radulphus de Goviz, qui dépend de la même famille féodale. Urville et Gouvix complètent ainsi le domaine des Marmion, lui donnant une consistance notable à l'est de la forêt de Cinglais (Gallia Christiana, t. XI, lustrum., col. 85).

     

    Ci-dessus, blason de la famille de Marmion extrait de https://www.freepng.fr/png-0ngfhg/  

     

         A partir du 13e siècle, les textes et les pierres tombales de l'église signalent un certain nombre de seigneurs d'Urville, mais ceux-ci ne portent plus que le nom de leur fief ; il est donc impossible de savoir s'ils descendent de Guillaume Marmion.
         
    L'enceinte circulaire qui fait l'objet de cette étude se trouve dans le bois d'Urville ; celui-ci forme, avec le parc d'Outre Laize, un massif détaché, à l'est de la forêt de Cinglais. Par rapport au village d'Urville, ce bois est situé à l'ouest, sur le versant opposé de la Laize (fig. 1). Pour gagner le site de l'enceinte, il faut emprunter la route de Barbery qui, en quittant l'agglomération, descend vers la rivière qu'elle franchit non loin du manoir et de l'ancienne église Saint-Vigor, puis monte en entrant dans le bois. L'enceinte est à environ 1 kilomètre d'Urville et à 500 mètres du pont, un peu avant d'arriver sur le plateau, sur la gauche de la route. L'endroit était recouvert d'un taillis sous futaie qu'il fallut essarter avant d'entreprendre la fouille archéologique (I. G. N. au 50.000e, feuille Mézidon, XVI, 12, Coord. Lambert,406,500).

          Sur une bonne moitié de son pourtour, l'ouvrage fortifié est protégé par des pentes abruptes, ce qui donne au site l'aspect d'un éperon : la partie de l'enceinte exposée au sud-est domine directement la rive gauche de la Laize ; celle qui regarde le nord-est est au bord d'un vallon sec qui rejoint rapidement la vallée principale. Au nord-ouest et au sud-ouest, la fortification n'est séparée du plateau, distant d'une centaine de mètres, que par une pente légère. De l'enceinte, on voit parfaitement, depuis la coupe du taillis, le village d'Urville sur le coteau opposé, en direction de l'est, mais il n'est pas possible d'observer, vers le nord-est, le site du manoir caché par une colline boisée.
         
    L'ouvrage est composé de deux éléments : une enceinte
    grossièrement circulaire et un avant-corps en forme de croissant de lune (fig. 2). L'enceinte proprement dite, dont le plan se rapproche plutôt d'un rectangle arrondi aux angles, est formée d'un rempart de terre précédé d'un fossé entourant un espace intérieur qui s'incline doucement d'ouest en est. La plus grande longueur, de sommet à sommet du rempart, est de 28 mètres (longueur intérieure : 24 m.) ; la plus grande largeur, mesurée de la même façon, est de 23 mètres (largeur intérieure : 18 m.).
         
    La hauteur de la levée de terre est irrégulière : elle est, à partir du fond du fossé, d'environ 3 mètres à l'ouest de l'enceinte, d'environ 1,50 mètre ailleurs, sauf à l'est où le talus est presque arasé, peut-être à la suite d'un glissement des terres vers le ravin qui borde ici, directement, l'enceinte, sans la présence intermédiaire du fossé. Toute la partie sud-ouest de l'enceinte est occupée par les vestiges en pierre d'un bâtiment
    rectangulaire adossé au rempart ; les dimensions de cette construction sont les suivantes : 13,50 X 7,50 mètres.
         
    L'avant-corps est également limité, vers l'extérieur, par un rempart de terre précédé d'un fossé ; cet ouvrage avancé protège l'enceinte au nord-ouest, du côté du plateau, sur presque un tiers de sa circonférence. L'espace intérieur compris entre le rempart et le fossé de l'enceinte est assez restreint : au sommet du croissant, la largeur n'est que de 4 mètres, elle s'amenuise en allant vers les extrémités ; la corde de cet arc de cercle mesure environ 35 mètres. La hauteur de la levée de terre varie entre 1,50 et 2 mètres. Ce talus est échancré à peu près au milieu de sa longueur pour laisser la place à un passage d'entrée. Ce dernier est précédé d'un « pont de terre » franchissant le fossé.
    Pour l'ensemble de cette fortification, la plus grande dimension, mesurée en suivant un axe N.O.-S.E. qui passe par le sommet de l'avant-corps, est de 47 mètres, tandis que la largeur maximale, relevée le long d'un axe N.E.-S.O., est de 40 mètres.
        
    Sur l'ancien cadastre d'Urville, la parcelle où est établie
    l'enceinte est appelée le « Moulin à Huile » ; ce nom est donné par extension, car le moulin dont il subsiste des ruines était au fond de la vallée, un peu en amont de notre site (Urville, plan parcellaire 1809, section F, n°s 14 à 21). Le plan du domaine d'Outre-Laize donne à la coupe du bois le nom de « Taille Mathan » (Le bois d'Urville fait partie du domaine d'Outre-Laize). C'était déjà ainsi que la nommait F. Galeron, au siècle dernier, lorsqu'il signala l'existence de cette fortification (F. Galeron, op. cit., t. III, p. 136. L'auteur signale la fortification comme une « motte ») Une ferme d'Urville porte aussi ce nom. (Ferme Mathan à Urville, plan parcellaire 1809, section C, nos 113-114). M. Fixot a par ailleurs trouvé ce toponyme à Pierrefitte-en-Cinglais pour désigner une « maison forte » (M. Fixot, op. cit., p).
         
    L'apport de la toponymie est assez mince, on le voit ; il n'y manque pas cependant le classique « Camp de César » (E. de Beaurepaire, op. cit., dans B.S.A.N., t. IX, p. 224) !
         
    La route qui passe à proximité de l'enceinte est ancienne ; elle existait probablement au haut moyen âge, mais elle ne menait pas à Barbery comme aujourd'hui ; les cartes, et surtout les photographies aériennes montrent bien son tracé primitif : à la sortie de la forêt, au Mesnil-Touffray, elle prenait la direction de Cingal (Photographie aérienne nos 114-115, Mission Mézidon, Villers, 1947).
         
    La petite enceinte circulaire d'Urville a fait l'objet, en 1963 et en 1964, de deux campagnes de fouilles effectuées par le Centre de recherches archéologiques médiévales de l'Université de Caen, sous la direction de M. de Bouard (Au cours des deux campagnes, 25 stagiaires, étudiants et professeurs, venus de différentes universités françaises et étrangères, se sont initiés à ce genre de recherches. Le Centre exprime ici sa vive gratitude à M. d'Oilliamson qui a bien voulu autoriser ces campagnes de fouilles). Ces fouilles ont porté sur l'enceinte, sur la construction rectangulaire en pierre et sur l'avant-corps. » (…)

     

    LES REMPARTS D'URVILLE (Calvados)LES REMPARTS D'URVILLE (Calvados)LES REMPARTS D'URVILLE (Calvados)LES REMPARTS D'URVILLE (Calvados)

     

    Ci-dessus, photos extraites de ce même document [4].

     

         Pour les fouilles réalisées voir ici.  

     

    « Conclusion

         Quelle était la fonction de cette enceinte au moment de sa brève occupation ?
         
    Le caractère décevant des résultats obtenus au cours des campagnes de fouilles ne permet que d'émettre des hypothèses à ce sujet. Examinant ce problème dans le cas des petites enceintes normandes, M. de Bouard écrivait : « on peut hésiter entre deux hypothèses : fonction militaire, fonction résidentielle et agricole » (M. de Boûard, Les petites enceintes circulaires d'origine médiévale en Normandie, dans Château Gaillard, I, Caen, 1964, p. 31). L'enceinte d'Urville n'échappe pas à ce dilemme.
         
    S'agit-il d'une simple maison rurale protégée tant bien que mal contre les rôdeurs et les carnassiers ou bien d'une fortification militaire comme semblerait l'indiquer la valeur stratégique du site et la présence d'un avant-corps (si toutefois celui-ci ne servait pas simplement au parcage nocturne des animaux) ?
         
    En faveur de la première hypothèse, on peut noter l'aspect peu puissant et la structure rudimentaire des remparts, l'emplacement de la maison à l'endroit le plus exposé, militairement parlant, la faiblesse du dispositif d'entrée dans l'avant-corps et le caractère aberrant du chemin escaladant le rempart d'un possible ouvrage fortifié ! Cependant, il faut bien reconnaître qu'un habitat paysan aurait dû laisser dans le sol plus de vestiges, notamment des traces de foyer, des déchets de cuisine,
    des tessons plus nombreux, des objets utilitaires en fer, notamment des outils agricoles. On ne voit d'ailleurs pas pourquoi une exploitation agricole ayant son centre dans l'enceinte aurait eu une existence aussi courte. La terre du plateau, à peu de distance de l'enceinte, n'est pas mauvaise pour l'agriculture et semble avoir été cultivée dans une période relativement récente.
         
    L'absence d'une véritable couche d'occupation, notée dans toutes les petites enceintes circulaires de Normandie dont le sol a été jusqu'ici sondé, parlerait en faveur de la seconde hypothèse. S'agirait-il d'une fortification temporaire, établie en vue d'une opération de siège ou d'une entreprise militaire d'assez courte durée ? Si, comme semble l'indiquer la céramique recueillie, l'enceinte et l'édifice de pierre ont été construits à la fin du 11e ou au début du 12e siècle, ils pourraient être en relation avec les guerres civiles qui agitèrent la Normandie, après la mort de Guillaume le Conquérant, de 1088 à 1106.
         
    Des difficultés que rencontra l'autorité pendant cette période troublée, on peut avoir un écho dans la proclamation en 1091 des Consuetudines et Justicie. Les deux fils du Bâtard, Guillaume le Roux et Robert Courteheuse, un moment réconciliés et probablement effrayés devant les désordres qu'ils avaient d'ailleurs eux-mêmes contribué à faire naître, voulurent rappeler et revendiquer les prérogatives qui étaient celles du pouvoir ducal au temps de leur père. On sait que ce texte porte une réglementation du droit de fortification : Nulli licuit in Normannia fossatum facere in planam terram nisi tale quod de fundo potuisset terram jactare superius sine scabello ; et ibi non licuit facere palicium nisi in una régula et illud sine propugnaculis et
    alatoriis (Edit, par Ch.-H. Haskius, Norman Institutions, p. 28). C'est le développement plus ou moins important des organes de défense qui est pris comme critère de leur caractère militaire ou civil : il est permis de creuser des fossés à condition que, du fond de ceux-ci, on puisse rejeter la terre sans l'aide d'un échafaudage, c'est-à-dire d'un relais. Cela limite la profondeur des fossés non militaires à 3 mètres environ.
         
    A Urville, il y a, entre le fond primitif du fossé révélé par les coupes et le niveau actuel du rempart, une différence d'altitude variable selon les endroits : elle est, à l'ouest de l'enceinte, de 3,50 mètres, ailleurs d'environ 2 mètres. Pour connaître la hauteur d'origine, il faut évidemment apprécier la masse des éboulis qui ont glissé sur les versants du rempart et dans le fossé ; il semble qu'on puisse ajouter facilement 0,50 à 1 mètre à la hauteur actuelle de la levée de terre.
         
    Il est donc possible que la petite enceinte circulaire d'Urville ait eu une destination militaire. On peut imaginer différentes fonctions : fortification préparée comme refuge en cas de danger, ouvrage de campagne rapidement construit pour s'assurer d'un point stratégique ou pour surveiller une route, habitat provisoire de chefs guerriers avant leur installation définitive comme seigneurs dans une région ou dans un village.
         
    Cette résidence aurait pu, par exemple, précéder la fondation du manoir. Les fouilles ont montré que l'utilisation de l'ouvrage dut être brève. La construction de cette enceinte était-elle terminée lorsqu'elle fut abandonnée ? » [4]  

     

    Le manoir d’Urville

     

         « Le monument est situé dans le département français du Calvados, à Urville, à 600 mètres au nord-ouest de l'église Notre-Dame. » [5]

     

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    Ci-dessus : le cellier du manoir d’Urville - De gauche à droite : 1. Manoir d'Urville du 13e à Urville (Calvados) par Roi.dagobert — Travail personnel, CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=26886377 ; 2.Une photo extraite de https://www.calvados-tourisme.com/offre/manoir-durville/ ; 3. Une photo de Michel http://patrimoine-de-france.com/calvados/urville/manoir-10.php ; 4. Manoir d'Urville. Cellier. Elévation ouest sur cour. https://inventaire-patrimoine.normandie.fr/dossier/presentation-de-la-commune-de-urville/48e48503-957f-4ccb-88c5-c2d38708a6e3

     

    Frédéric Galeron, 1830 : 

     

    LES REMPARTS D'URVILLE (Calvados)     « C'est près de là qu'est le manoir, résidence des seigneurs du lieu jusqu'en 1789. Le manoir renferme la primitive église et deux chapelles, dont l’une, à lancettes est du 13e siècle et bien conservée. On y voit la tombe d'un chevalier d'Urville et de sa femme, morts en 1300 et 1325. Le chevalier a son épée au côté, son bouclier sur sa poitrine, une tunique tombant aux genoux, une cotte de maille aux bras et aux jambes et des éperons. La femme a une longue robe sans ceinture, comme un peignoir ou un linseuil, et une coiffure de religieuse. Les Ornements d'entourage sont d'un gothique déjà avancé. Le chevalier tient sous ses pieds un léopard. [On peut voir ces tombes dans l’Atlas, dessinées avec soin par M. Alp. de Brébisson. L'inscription du chevalier porte : Robert de Urville chevalier jadis seigneur de Urville qui trépassa en l'an de grâce mil ccc. Préon Dex qu'il mette…]

         On prétend que ces constructions religieuses ont appartenu aux Templiers mais c'est évidemment une erreur. Ce manoir, entouré de beaux bois, fut toujours occupé par les seigneurs d'Urville. La Maison est insignifiante, et l'enceinte néanmoins offre de l'intérêt. M. de Polignac Vient de réunir le tout à sa belle terre d'Outrelaise dont il augmente ainsi l'agrément en rassemblant autour d'elle tout ce que les alentours offrent de souvenirs historiques.

          Ce fut vers 1600 que M de Lalongny voulant éloigner l'église de la paroisse, qui était dans l’enceint de son habitation, fit construire la nouvelle église au milieu du village principal, où on la voit aujourd'hui. Il soutint à cette occasion un procès avec les habitants qui dura vingt-deux ans. Le pape ordonna, après une longue instruction, que la paroisse resterait où elle est aujourd'hui mais que le seigneur entretiendrait, pour les fidèles, une Chapelle dans son château. C'est cette chapelle où sont les tombes du chevalier d'Urville que l’on a respectées jusqu'ici. Les autres constructions religieuses sont employées au service de la ferme.

          [M. de Labbey, qui vient de céder les bois et le manoir d'Urville à M. de Polignac, possédait des titres qui se rattachent au différent survenu entre le seigneur et les habitants d'Urville. D’autres pièces, sur les anciennes familles du lieu, étaient également entre ses mains. Mais l'espace nous manque pour en parler plus longuement ici.

     

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    Ci-dessus, photos de l'église d'Urville par Gilloudifs

     

         La nouvelle église fut consacrée en 1606. Une inscription, placée sur le sommet de la tour, porte que ce fut Jehan de Viépont, évêque de Meaux, qui la dédia à la Vierge, le 3 nov., par permission du card. d'Ossat évêque de Bayeux, et à la diligence de Ch. de Lalongny, gentilhomme de la chambre du roi. Le curé se nommait. Ch. Hélin.] » [2]

     

    LES REMPARTS D'URVILLE (Calvados) LES REMPARTS D'URVILLE (Calvados) LES REMPARTS D'URVILLE (Calvados) 

     

    Ci-dessus : une photo aérienne années 1950-1965 extraite du site Géoportail ; au centre, une photo aérienne du manoir d'Urville extraite du site Géoportail ; à droite, une photo du site par Gilloudifs.

     

    Arcisse de Caumont, 1850 : 

     

    LES REMPARTS D'URVILLE (Calvados)     « Une partie du manoir est en ruines, et M. le comte de Polignac, qui en est propriétaire, en conserve avec soin les murs. Le reste est habité par un fermier : la partie la plus ancienne de ce qui reste a été dessinée par M. Victor Petit ; elle peut dater de la première moitié du 14e siècle ; une ligne de quatre-feuilles orne le sommet du mur.

         Quand ils transférèrent l'église paroissiale, les seigneurs d'Urville érigèrent une chapelle sous l'invocation de saint Vigor, patron de l'église primitive. On voit cette chapelle de l'autre côté de la cour ; elle n'a d'intéressant que deux pierres tombales du 14e siècle qui, vraisemblablement, étaient dans l'église paroissiale, et qui furent alors transférées dans la chapelle : ces pierres ont, en effet, été rognées, ce qui prouve qu'elles ont été déplacées.

     

    Ci-dessus, un dessin de V. Petit extrait de ce même document S.M.C. [6]. 

     

    LES REMPARTS D'URVILLE (Calvados)    Sur une de ces pierres est un chevalier gravé au trait, ayant sous les pieds un lion. On lit autour de la pierre : Robert de Urville chevalier jadis seignour d’Urville qui trépassa l’an de grâce MCCCL (1350). L'autre pierre présente la figure de la femme d'un seigneur d'Urville, dans le costume du 14e siècle : l'inscription atteste qu'elle trépassa à la St. Martin d'hiver, l'an de grâce M CCCXXV (1325).

         Les rognures qu'ont éprouvées ces pierres tombales ont endommagé les inscriptions, mais il serait facile de les rétablir en entier en décrassant les caractères.

         Le manoir d'Urville était entouré de fossés ; il a été acquis il y a quelques années de la famille de Labbey par M. le comte de Polignac et réuni au domaine de Gouvix. » [6]

     

    Ci-dessus - L’église Notre-Dame de Gouvix contient les pierres tombales de Robert d’Urville et de son épouse Aélis de Falaise à l'origine placées dans l'église Saint-Vigor d'Urville. Les dalles ont été transférées en l'église Notre-Dame de Gouvix en 1910 et classées la même année à titre d'objet aux monuments historiques. Photos extraites de https://www.facebook.com/Calvadospatrimoine/photos/a.2179679149018029/2055568041429141/?type=3&theater

     

    LES REMPARTS D'URVILLE (Calvados) LES REMPARTS D'URVILLE (Calvados) LES REMPARTS D'URVILLE (Calvados)

     

    Ci-dessus, à gauche une photo de l'ancien logis ruiné par  Pascal Corbierre (2015) Crédit photographique :© Région Basse-Normandie - Inventaire général -https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/memoire/IVR25_19791400103 ; au centre, une photo de la grange par Pascal Corbierre Crédit photographique :© Région Basse-Normandie - Inventaire général -https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/memoire/IVR25_19791400105 ; à droite, une photo du cellier et du pressoir par Pascal Corbierre Crédit photographique :© Région Basse-Normandie - Inventaire général -https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/memoire/IVR25_19791400104

     

    Les seigneurs d’Urville :

     

    LES REMPARTS D'URVILLE (Calvados)     « Puissante au moyen âge, la famille d'Urville joua un assez grand rôle pendant la guerre de Cent ans, mais elle disparut complètement au commencement du 15e siècle : c'est ce qui explique l'oubli où elle est tombée depuis longtemps. (…)

         D'après la gravure des tombeaux et divers sceaux conservés à la Bibliothèque nationale (Pièces originales vol. 2904, doss. 64.751, d'Urville) et à la Collection Mancel à Caen (ms. 30, n° 75) les armoiries de cette maison peuvent être ainsi reconstituées : de à la fasce de. et à l'orle de. (Peut-être pourrait-on lire : D'argent à la fasce de sable et à l'orle de.). Supports : deux lions ; écu tenu par une femme à mi-corps.
    La famille d'Urville était un rejeton détaché de la vieille souche des Marmion du Cinglais. De Robert Marmion et de Mahaut de Beauchamp descendirent Robert V Marmion et Guillaume, seigneur d'Urville, qui, en 1181, fit des dons à l'abbaye de Barbery. Ce dernier épousa N. de May (Cartulaire de la seigneurie de Fontenay.le-Marmion, édit. Saige, Monaco, 1895, in-4°, p. XXIII) et devint la tige des seigneurs d'Urville. Roger d'Urville, fils de Guillaume, se signala par ses largesses envers les abbayes de Barbery et de Fontenay, notamment en 1245 et 1259 (Archives du Calvados. H.).

         La charte XXIV du cartulaire de Fontenay-le-Marmion donnée, en 1282, en faveur de l'abbaye de Troarn, nous montre qu'à cette époque les biens de Roger d'Urville étaient passés à son neveu, Jean, fils de Jean, seigneur de Bretteville-sur-Laize, qui devint ainsi seigneur d'Urville. A cette époque, la terre et la seigneurie de Fontenay-le-Marmion étaient déjà aux mains des Bertran. Jean d'Urville eut un fils, nommé Robert, qui, « l'an de grâce, mil trois cents et huit (v. s.), le jour de mardi après la feste Saint Fabien et Saint Sébastien [le 21 janvier], épousa Aelis de Falaise ». Ce sont ces deux personnages (Arch. du Calvados. E. 469 (voir pièces justif.),) dont les restes ont reposé, près de six siècles, dans l'ancienne église d'Urville. » [7] 

     

    LES REMPARTS D'URVILLE (Calvados)      « La famille de Mathan est une des plus anciennes maisons de Normandie. Jean de Mathan, premier du nom, vivait au 11e siècle. Nicolas de Mathan, chevalier, était seigneur de Mathan, Longvillers, Jurques, Saint-Martin-de-Villers, Bellonde, Montpied, Urville, La Selle, Le Homme, Le Tilleul, Pierrefitte, La Forêt, Coulonges, Saint-Ouen-le-Brisoult et Saint-Pierre-de-Semilly. - Fils de Gilles de Mathan, chevalier, mort en 1500, et de Jeanne de Coulonges, dame de Coulonges au Maine et baronne de Saint-Ouen-le-Brisoult. - Petit-fils de Jean de Mathan, chevalier, et de Jeanne d'Urville (fille de Jean, seigneur d'Urville, et de Jeanne de Clinchamps). » [10]  

     

    Ci-dessus, le blason de la famille de Mathan, de gueules à deux jumelles d'or et un lion passant d'or en chef, armé et lampassé de même, extrait de https://man8rove.com/fr/blason/s0mn824-mathan 

     

    « Famille de La Longny,

     

    LES REMPARTS D'URVILLE (Calvados)     On ne voit pas au juste à quelle époque cette famille est entrée en possession de ses domaines dans le Cinglais.

         Son premier chef bien connu, Jean de La Longny, ne nous apparaît d'abord que Seigneur de Grainville, en 1371. (Histre, de la Mo. d'Harct., p. 1362.)

         Adam de La Longny, l'un des descendants dudit Jean, se trouve vers 1556 ? qualifié des titres de Baron de Conteville, Seigneur d'Urville, du Mesnil- Touffray , de Moult, de Mathan, de Mithois, de Ruqueville, du Mesnil-Manissier de Grainville et de Gouvix. (Id. ib., p. 1361.)

         Tous ces domaines passèrent à son fils,Charles de La Longny, qui devait fleurir en 1586?(Id. ib.)

         Charles les laissa après lui à sa fille et unique héritière Jeanne, qui les porta dans la maison Duperrier, - d'où ils furent immédiatement transférés dans celle d'Harcourt-Beuvron, en 1636. (Id. ib., p. 1360, etc.)

         Les armoiries de la maison de La Longny étaient d'azur à la croix d'or, accompagnée de quatre clefs d'argent. (Id. ib., p. 1363.) » [9]  

     

    Ci-dessus, blason de la famille de La Longny par Gilloudifs

     

    Protection

     

         « Manoir du 14e siècle : inscription par arrêté du 2 janvier 1929 » [8]  

    A proximité

     

    LES REMPARTS D'URVILLE (Calvados)LES REMPARTS D'URVILLE (Calvados) LES REMPARTS D'URVILLE (Calvados)

     

           « L’église paroissiale Notre-Dame date du début 17e siècle. Elle a été fondée en 1604 par Charles de Lalongny, seigneur d’Urville en remplacement de l’ancienne église paroissiale Saint-Vigor. Elle est inscrite au titre des Monuments Historiques depuis le 4 octobre 1932. » [1]

     

    Ci-dessus, à droite, une photo de l'église d'Urville par Gilloudifs.

     

    Sources :

     

    [1] Extrait de https://www.suisse-normande.com/nos-42-communes/urville/ 

    [2] Extrait de la Statistique de l'arrondissement de Falaise, Volume 3 par Frédéric Galeron - Brée l'aîné, 1829 - https://books.google.fr/books?id=-UEriSQImBAC&printsec=frontcover&hl=fr&source=gbs_ge_summary_r&cad=0#v=onepage&q&f=false 

    [3] Extrait de Les Fortifications de terre et les origines féodales dans le Cinglais par Michel Fixot - Publications du CRAHM, 1968 - 123 pages https://books.google.fr/books?id=l5_aCg3J2fMC&printsec=frontcover&hl=fr&source=gbs_ge_summary_r&cad=0#v=onepage&q&f=false 

    [4] Extrait de Les enceintes d'Urville et de Bretteville-sur-Laize (Calvados) par Joseph Decaëns in : Annales de Normandie, 18ᵉ année, n°4, 1968. pp. 311-375 ; https://www.persee.fr/doc/annor_0003-4134_1968_num_18_4_6396

    [5] Extrait de Wikipédia

    [6] Extrait de la Statistique monumentale du Calvados, Volume 2 par Arcisse de Caumont – Éditions Derache, 1850 https://books.google.fr/books?id=QdwDAAAAYAAJ&pg=PA251&focus=viewport&hl=fr&output=text#c_top https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k96626634/f268.image.r=%22manoir%20d'Urville%22?rk=107296;4 

    [7] Extrait du Bulletin de la Société des antiquaires de Normandie - Éditeurs :  Derache (Paris) /  Didron (Caen) / Hardel (Rouen) / Le Brument () / Société des antiquaires de Normandie (Caen) Date d'édition :  1926 -  https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k62831717/f571.item.r=%22seigneur%20d'Urville%22 

    [8] Extrait de https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/merimee/PA00111771 

    [9] Extrait des Mémoires de la Société des antiquaires de Normandie - Société des antiquaires de Normandie., 1837 - https://books.google.fr/books?id=ncMAAAAAYAAJ&pg=PA153&lpg=PA153&dq=famille+de+LaLongny&source=bl&ots=vyY3-o42T2&sig=ACfU3U098AQOio1xsPG2sXJlilwTxjZkfQ&hl=fr&sa=X&ved=2ahUKEwiTiMjf8Kz5AhXlxoUKHY3VDbkQ6AF6BAgcEAM#v=onepage&q=famille%20de%20LaLongny&f=false 

    [10] Extrait de L’abbé de Saint-Pierre, L’homme et l’œuvre par Joseph Drouet (p. 351 à 357) http://le50enlignebis.free.fr/spip.php?article14033 

     

    Bonnes Pages :

     

         O Les Fortifications de terre et les origines féodales dans le Cinglais par Michel Fixot - Publications du CRAHM, 1968 - 123 pages https://books.google.fr/books?id=l5_aCg3J2fMC&printsec=frontcover&hl=fr&source=gbs_ge_summary_r&cad=0#v=onepage&q&f=false 

         O Bulletin de la Société des antiquaires de Normandie - Éditeurs :  Derache (Paris) /  Didron (Caen) / Hardel (Rouen) / Le Brument () / Société des antiquaires de Normandie (Caen) Date d'édition :  1926 -   https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k62831717/f571.item.r=%22seigneur%20d'Urville%22 

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  • LES REMPARTS DU FONTENIL (Orne) LES REMPARTS DU FONTENIL (Orne) LES REMPARTS DU FONTENIL (Orne)

     

    Ci-dessus : à gauche,une photo extraite de https://monumentum.fr/domaine-fontenil-pa00110979.html ; à droite, une photo extraite dehttps://www.normandie-tourisme.fr/sites-lieux-de-visites/chateau-du-fontenil/ 

     

    Le château du Fontenil (15e siècle)

     

         « Le monument est situé dans le département français de l'Orne, sur le territoire de la commune de Saint-Sulpice-sur-Risle, à 3 km à l'ouest de l'église Saint-Sulpice et à 2,5 km au nord du centre-ville de L'Aigle. » [1] 

     

    LES REMPARTS DU FONTENIL (Orne)  LES REMPARTS DU FONTENIL (Orne)

     

     Plan de situation du château du Fontenil à Saint-Sulpice-sur-Risle ; blason de la famille Du Buc, d’or à bande d’azur, https://twitter.com/geneagraphe/status/1444231253629313024/photo/1 

     

    Histoire 

     

         « La première famille présente sur le site du Fontenil, dont les fondations étaient celles d’un château fort, est celle des seigneurs du Fontenil, avec « Guillaume dit le pillard », cité en 1130. » [4] 

     

    LES REMPARTS DU FONTENIL (Orne)     « Dans les chroniques normandes, nous trouvons, au 12e siècle, le nom des seigneurs du Fontenil.
          « Au mois de septembre 1119, dit M. Vaugeois dans son Histoire de Laigle (liv. VI, chap. V), Louis le Gros, roi de France, vint en Normandie pour faire le siège de Breteuil, dont les habitants se défendirent vigoureusement ; mais l'approche de Henri Ier, roi d'Angleterre, qui venait à leur   secours avec une puissante armée, obligea les assiégeants d'abandonner leur entreprise. Pendant que les deux rois étaient ainsi aux prises, les seigneurs particuliers pensaient à leurs propres intérêts et se faisaient réciproquement la guerre. Guillaume de Ray, Guillaume de Fontenil, Isnard d'Ecubley, ne s'occupaient que des moyens de s'enrichir en pillant leurs voisins.  »
          Des châteaux de ces trois seigneurs, un seul existe aujourd'hui, c'est celui du Fontenil.
     

         Au commencement du 16e siècle, la terre noble du Fontenil avait une certaine importance. 

         Dans l'aveu de la baronnie de Laigle, rendu en 1509 au duc d'Alençon, par René de Bretagne, il est dit : « Est tenu de notre dite baronnie, à foi et hommage, le fief et terre noble du Fontenil, par un fief de haubert entier à cour et usage, duquel fief du Fontenil sont tenus par semblable plusieurs fiefs nobles à cours et usages, sçavoir est : le fief de Courtillières et du Theil ; le fief de la Lavellière ; le fief de la Hugoire, et le fief de la Boulangère. »
         La famille Du Buc, avec Jehan IV, fait construire en 1544 les bases du château Renaissance, ainsi que l’église de Saint-Symphorien des Bruyères. »
     [7]
     

     

    Ci-dessus, une photo extraite de https://www.saintsulpicesurrisle.fr/decouvrir-bouger/histoire-et-patrimoine/patrimoine-bati

     

     

    LES REMPARTS DU FONTENIL (Orne)      « Château Renaissance, construit en 1544 par la famille Du Buc, alias Du Buc-Richard, blasonnant « d'or à la bande d'azur », sur les fondations d'un château féodal qui aurait appartenu au baron de Semblançay, ministre des Finances de François Ier. Les constructeurs de cette bâtisse imposante (Jehan - ou Jean - du Buc du Fontenil et son épouse Antoinette de Bouquetot) reposent en leur caveau seigneurial du beffroi de l'église de Saint-Symphorien-des-Bruyères. » [1] 

     

    Ci-dessus, blason de la famille Du Buc, d’or à bande d’azur, https://twitter.com/geneagraphe/status/1444231253629313024/photo/1 

     

    LES REMPARTS DU FONTENIL (Orne)     « En 1657, Pierre Du Buc, après un duel, s’enfuit en Martinique, crée des plantations de café et de canne à sucre, et découvre le cacao. 

         La sultane Aimée Du Buc de Rivery, capturée par des pirates et donnée par le Dai d’Alger au sultan ottoman, descend des seigneurs Du Buc. » [4] 

     

         Sur la famille Du Buc voir ici.

     

          « En 1681, les Du Buc, dont une branche (voir Louis-François Dubuc, https://fr.wikipedia.org/wiki/Louis-Fran%C3%A7ois_Dubuc) s'était installée à la Martinique, vendirent le château à la famille d'Érard de Rai. » [1]  

     

    LES REMPARTS DU FONTENIL (Orne)     « A la fin du 17e siècle, en 1698, d'après l'État de la Généralité d'Alençon, publié par M. Louis Duval, archiviste de l'Orne, « le fief du Fontenil, pour la portion aînée qui était un demi-fief de haubert, appartenait à M. René d'Érard, baron de Ray, président au présidial d'Alençon ». [7]  

     

    Ci-dessus, blason de la famille Erard de Rai, d'azur à trois serres de griffon d'or, armées de sable et tenant chacune un écot d'argent, https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Rai_(Orne)#/media/Fichier%3ABlason_ville_fr_Rai_(Orne).svg 

       

         « En 1681, l’industriel et baron René d’Erard de Rai agrandit le château. Sa descendance exploite les tréfileries et fait prospérer la propriété jusqu’en 1872. Puis, les architectes de Deauville, Lejeune et Moussard, font une belle rénovation du château style « villa de Deauville » en 1945. » [4] 

     

    « 300 bombes sur L’Aigle 

     

    LES REMPARTS DU FONTENIL (Orne)     7 juin 1944, 14 h 12, les bombardiers américains ont pour mission de couper toutes les voies à l’ennemi pour lui interdire d’accéder rapidement sur les sites du débarquement de la veille. Sur L’Aigle, ils lâchent 300 bombes pour détruire le pont du Cygne, sur la voie ferrée. Le ciblage à l’époque est aléatoire et les projectiles atteignent l’hôpital à 400 mètres à vol d’oiseau. Jean Sellier, maire de Saint-Sulpice-sur-Risle, en début de cérémonie a rappelé qu’« outre l’hôpital totalement détruit, avec des blessés et des morts, notamment le Docteur Frinault et des infirmières, en ville ce sont 300 maisons brûlées, 200 détruites, 44 morts et de nombreux blessés. Le 21 juin, la maternité trouve refuge ici au château du Fontenil. » 

     

    Ci-dessus, une photo aérienne extraite de https://www.ornetourisme.com/visites-loisirs/chateau-du-fontenil/ 

     

    100 bébés au Fontenil 

     

    LES REMPARTS DU FONTENIL (Orne)     Avec les moyens du bord, mais avec un sentiment de bienveillance et de sécurité tout de même pour les mamans et les familles, la maternité fonctionnera au Fontenil du 21 juin 1944 jusqu’en 1946. Rappelons-le, 100 bébés, chiffre tout rond, vont y naître. Courant 1946, elle re tournera sur son site d’origine dans des baraquements de bois construits au mieux. La maternité de l’hôpital Saint-Louis, quant à elle, ouvrira en 1961. » [3] 

     

         « Jusqu’en 1981 diverses familles se succèdent sur la propriété. 

         À cette date Philippe Lherminier achète un château désormais très dégradé et menaçant de tomber en ruines. Il évitera de peu que le Fontenil soit vendu en pièces détachées ! » [4]   

     

    Site de la météorite de L'Aigle en 1803 

     

    LES REMPARTS DU FONTENIL (Orne)     « Le mardi 26 avril 1803 vers 13 heures tombent dans la région de L'Aigle près de 3 000 fragments d'une météorite. (…) Le ministre de l'Intérieur Jean-Antoine Chaptal désigne le jeune astronome Jean-Baptiste Biot pour enquêter à l'Aigle et dans la région, afin d'établir « les preuves morales et physiques de la chute de pierres du 6 floréal. » [8]  

     

         « On entendit des sifflements semblables à ceux d'une pierre lancée par une fronde... Les plus grosses pierres sont tombées... du côté du Fontenil et de la Vassolerie... Les plus grosses paraîtraient être tombées les premières... (La zone où l'on trouve des morceaux) est une étendue elliptique d'environ deux lieues et demie de long sur à peu près une de large, la plus grande dimension étant dirigée du Sud-Est au Nord-Ouest...

         Du Fontenil, j'allai au hameau de la Métonnerie, et la concierge du château... eut la complaisance de nous accompagner jusque dans une ferme... Les habitants de cette ferme ont vu le nuage au-dessus de leur tête. Leur récit sur le bruit de l'explosion est le même que partout. Ils virent tomber deux pierres dans leur cour... » [6] 

     

    Ci-dessus, carte indiquant, par une ellipse, la zone où des débris de la météorite de L'Aigle sont tombés, le 7 messidor an XI , soit le 26 avril 1803 par J.-B.Biot Biot, Jean-Baptiste (1774-1862). Auteur du texte : Relation d'un voyage fait dans le département de l'Orne, pour constater la réalité d'un météore observé à l'Aigle, le 26 floréal an XI , par — https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt 6k6209723w/f14.item.texteImage#, CC0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=102011065

     

         « Jean-Baptiste Biot se rapproche à la suite de son rapport de la thèse de l'origine extraterrestre des météorites avancée par le physicien allemand Chladni, mais il est partisan de l'origine volcanique lunaire des météorites. ». [2] 

     

         Voir à ce sujet : Relation d'un voyage fait dans le département de l'Orne, pour constater la réalité d'un météore observé à l'Aigle, le 26 floréal an XI, par Jean- Baptiste Biot (1774-1862). Éditeur Baudouin (Paris) 1802 https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6209723w/f49.item.r=%22ch%C3%A2teau%20du%20Fontenil%22 

     

    LES REMPARTS DU FONTENIL (Orne)LES REMPARTS DU FONTENIL (Orne)LES REMPARTS DU FONTENIL (Orne)LES REMPARTS DU FONTENIL (Orne)LES REMPARTS DU FONTENIL (Orne)

     

    Description 

     

    LES REMPARTS DU FONTENIL (Orne)     « La partie la plus ancienne du domaine est actuellement la chapelle qui paraît remonter au 15e siècle. Une partie du château aurait été construite en 1544. En 1875, reconstruction de toute l'aile nord dans le style des villas deauvillaises. La partie ancienne comprend une aile flanquée d'une grosse tour cylindrique et d'une tour d'escalier polygonale (1554). L'appareillage en briques roses incrusté de motifs losangés en briques noires, avec parements de pierres calcaires autour des baies, est caractéristique des constructions de cette époque en Normandie. Le pressoir, daté de la fin du 17e siècle ou du début du 18e siècle, est une dépendance du château du Fontenil principalement visé, avec sa chapelle, par la mesure de protection. Le pressoir est construit en moellons de silex et abrite le tour à pommes en silex enduit. » [5] 

     

    LES REMPARTS DU FONTENIL (Orne)      « Le château du Fontenil, autrefois fortifié, et dont la construction remontait à la fin du 11e siècle ou au commencement du 12e, a été rebâti au 16e siècle dans le style de la Renaissance. Les murs, élevés sur des soubassements de belles pierres de taille, sont construits en briques rouges et noires, rangées en lignes diagonales et formant des losanges ; ils font un effet agréable à l'œil et fort régulier.
    Sur le linteau en pierre de la porte de la tourelle polygonale servant d'entrée, on voit encore figurer la date de 1544.


    LES REMPARTS DU FONTENIL (Orne)      A l'époque de cette reconstruction, on conserva quelques anciens bâtiments. En effet, plusieurs bâtiments qui subsistent encore, principalement un pigeonnier de forme ronde et une chapelle, paraissent appartenir au 12e siècle. Des fortifications de ce château au moyen âge, il existe encore un ancien et large fossé, qui en défendait l'accès de l'est à l'ouest.
          Madame Lejeune, propriétaire actuelle de cet antique manoir, l'a fait restaurer et agrandir en 1872.
          Le château du Fontenil est situé sur la commune de Saint-Sulpice-sur-Rille, à trois kilomètres de Laigle. Sa position est agréable ; il s'élève sur un coteau d'où la vue s'étend sur la vallée du Godet, renommée pour ses riches pâturages et ses beaux pommiers. » Article de L'abbé A.-P. Gaulier.
    [7]
     

     

    Ci-dessus, le colombier du château du Fontenil (en 1955) par Marcel Maillard (1899-1977). Photographe et ancien possesseur https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b10593825z.r=%22ch%C3%A2teau%20du%20Fontenil%22?rk=21459;2 

     

    LES REMPARTS DU FONTENIL (Orne) LES REMPARTS DU FONTENIL (Orne)  LES REMPARTS DU FONTENIL (Orne)

     

    Ci-dessus : à gauche, une vue aérienne extraite du site Géoportail ; au centre, plan extrait du cadastre napoléonien de 1820, Archives de l'Orne, https://archives.orne.fr/  

     

    Protection  

     

         « Les façades et les toitures des parties anciennes du château, les deux tours et l'aile les reliant, l'escalier droit intérieur, la chapelle et le  pressoir avec son équipement sont inscrits au titre des monuments historiques par arrêté du 21 novembre 1989. » [1] 

     

    A proximité 

     

    LES REMPARTS DU FONTENIL (Orne)     O « Dolmen du Jarrier,  classé Monument historique. 

     

     

     

         O Église de l'ancien prieuré de Saint-Sulpice inscrite au titre des Monuments historiques. Elle abrite quelques œuvres classées à titre d'objets. » [1] 

     

    LES REMPARTS DU FONTENIL (Orne) LES REMPARTS DU FONTENIL (Orne) LES REMPARTS DU FONTENIL (Orne)

     

         O « Sauvé de la ruine par M. J. Suet en 1939, après des années d'abandon, le manoir de La Brunetière (16e-17e siècles) est un brillant exemple d'architecture Louis XIII, avec son décor de briques rouges à croisillons bleus et son haut toit pentu, caractéristique des demeures aristocratiques du 17e siècle. Agrémenté d'un jardin à la française, le manoir appartient toujours à la famille Deramoudt-Suet. » [1] 

     

         O Château du Souchey 

     

    LES REMPARTS DU FONTENIL (Orne)  LES REMPARTS DU FONTENIL (Orne) LES REMPARTS DU FONTENIL (Orne)

     

    Ci-dessus, de gauche à droite, cartes postales : la chapelle de la Place, le château du Souchey et le château de Saint-Sulpice-sur-Risle construit par la famille Bohin.

     

         O « La Chapelle de la Place : 

         L’édifice construit en pleine nature, date du 16e siècle. Réalisé en silex noyé dans le mortier clair caractéristique du Pays d’Ouche, couvert de tuiles, il fut remanié au 17e siècle. 

         Pourquoi cette construction à l’écart des routes et pourquoi ce nom de «la Place » ?
          Le vol sacrilège d’un ciboire et d’hosties à l’église Saint-Martin de L’Aigle avait causé un traumatisme important pour la population à une époque où le sacré revêtait un sens profond. La découverte des hosties jetées dans une lande plantée d’arbres et leur récupération jugée miraculeuse provoqua, en retour, une émotion intense. Des processions furent organisées vers l’endroit de la découverte et le propriétaire du champ, un riche négociant de L’Aigle, décida de faire construire une chapelle à la place où les hosties avaient été retrouvées. Par la suite un pèlerinage réunissant des foules immenses eut lieu régulièrement avant de s’éteindre.
     » [9]
     

     

         O Château de Saint-Sulpice-sur-Risle 

         Ce château est celui qui a été construit par la famille Bohin.

     

    Sources :

     

    [1] Extrait de Wikipédia

    [2] Extrait de https://fr.wikipedia.org/wiki/M%C3%A9t%C3%A9orite_de_L%27Aigle 

    [3] Extrait de https://actu.fr/normandie/saint-sulpice-sur-risle_61456/chateau-fontenil-une-plaque-commemorer-maternite-secours_17249317.html

    [4] Extrait de https://www.ouest-france.fr/normandie/saint-sulpice-sur-risle-61300/le-fontenil-une-histoire-de-familles-5823671

    [5] Extrait de  https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/merimee/PA00110979 

    [6] Extrait de la " Relation d'un voyage fait dans le département de l'Orne pour constater la réalité d'un météore observé à l'Aigle le 6 Floréal an 11 " par Jean-Baptiste Biot (1774-1862), édition Baudouin, Thermidor an XI    http://bernard.langellier.pagesperso-orange.fr/imgbiogra/meteorit.htm 

    [7] Extrait de La Normandie monumentale et pittoresque... Orne, 1re [-2e] partie.... Partie 2 - Éditeur Lemale (Le Havre), 1896 https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6421248j/f318.item.r=%22ch%C3%A2teau%20du%20Fontenil%22 

    [8] https://www.ouest-france.fr/normandie/laigle-61300/le-26-avril-1803-des-meteorites-comme-sil-en-pleuvait-4135064

    [9] Extrait de https://www.saintsulpicesurrisle.fr/decouvrir-bouger/histoire-et-patrimoine/patrimoine-bati 

     

    Bonnes pages : 

     

    O https://www.saintsulpicesurrisle.fr/ 

    O https://www.flickr.com/photos/biron-philippe/8203208415/in/photostream/ 

     

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