• LES REMPARTS DES IFS (Seine-Maritime) LES REMPARTS DES IFS (Seine-Maritime) LES REMPARTS DES IFS (Seine-Maritime)

    Ci-dessus : à gauche, une photo extraite de https://locations.filmfrance.net/fr/location/chateau-des-ifs ; au centre, une carte postale ; à droite, une photo aérienne extraite du site Géoportail.

     

         « Le château des Ifs (ou des Grands Ifs) est une demeure des 17ᵉ et 19ᵉ siècles qui se dresse sur le territoire de la commune française de Tourville-les-Ifs, dans le département de la Seine-Maritime, en région Normandie. [1]

     

    LES REMPARTS DES IFS (Seine-Maritime)  LES REMPARTS DES IFS (Seine-Maritime)  LES REMPARTS DES IFS (Seine-Maritime)

     

    Plan de situation du château des Ifs. A gauche, blason de la famille Hervieux, de gueules à un chevron d'or accompagné de trois glands de même 2 et 1, https://www.francegenweb.org/heraldique//base/details.php?image_id=44930 ; à droite, blason de la famille Mares (des), alias Desmares, d'azur à trois croissants d'argent, https://man8rove.com/fr/blason/vxnu4m6-mares 

     

           « En 1856, à côté du château, est construite la « gare des ifs », avec une liaison vers Fécamp puis, en 1895, vers Étretat (fermée en 1972) : c’est alors un lieu de passage important, notamment avec la vogue du tourisme balnéaire. En 1899, à la demande du conseil municipal, le nom des Ifs fut accolé à celui de la commune, marquant ainsi la fréquentation de la station « des ifs ». [2]

     

    LES REMPARTS DES IFS (Seine-Maritime) LES REMPARTS DES IFS (Seine-Maritime) LES REMPARTS DES IFS (Seine-Maritime)

     

    Historique

     

         « Le fief des Ifs est connu dans des documents datés d'après la guerre de Cent Ans. Le plus ancien document date de 1456, indiquant que Colin Hervieu était le possesseur du domaine des Ifs. En 1476, un texte signale Nicolas Hervieu, écuyer. Il est probable que le domaine des Ifs est entré en possession de la famille Hervieu par mariage. On trouve en effet un traité de mariage daté du 6 février 1410 entre Katherine de Grammont et Jehan Hervieu faisant de Katherine de Grammont l'héritière des biens meubles et immeubles de Robin de Grammont, seigneur de Tourville. Un acte de 1529 indique que Richard Hervieu, fils de Jehan Hervieu, écuyer, est « possesseur de la vavassorie des His ».

       Dans un aveu passé par Robert de Hervieu, écuyer, sieur des Ifs, en faveur de l'abbaye de Fécamp, le 10 octobre 1623, on lit : « Ung noble fief vulgairement nommé le fief des grands Ifs, situé et assis en la paroisse de Tourville, contenant 50 acres de terre ou environ, tant en domaine fieffé que non fieffé, en une pièce, le tout tenant ensemble, le manoir dudict lieu des grands Ifs, ferme, de dans ladite friche, arbres plantés dessus estans et encroissans, plan de colombier, mare à poisson, ter et ter, avec ses droictures, privilèges, appartenances et dépendances dudict fief ».

         Le style Louis XIII de la partie la plus ancienne du château montre qu'il a dû être construit au début du règne de Louis XIII.

         La dernière descendante de la famille de Hervieu était Madeleine de Hervieu qui s'est mariée avec François-Théodore Desmares, chevalier, comte de Trébans. C'est ce dernier qui a vendu le domaine en 1859 à Pierre Dufresne, qui agrandi considérablement le château en lui ajoutant deux ailes conçues par l'architecte Marie-Eugène Barthélémy (1826-1900), fils de Jacques-Eugène Barthélémy, architecte à Rouen.

         Herbert Dieckmann retrouva les manuscrits de Denis Diderot au château en 1948 (voir Fonds Vandeul). »

         https://fr.wikipedia.org/wiki/Herbert_Dieckmann 

         https://fr.wikipedia.org/wiki/Fonds_Vandeul 

         « En 1998, le château était la possession du baron Levavaseur. » [1]

     

         Le château et son parc de 26 hectares ont été rachetés par Yann et Carole Latourte. Le château est devenu en 2008 un lieu de vie et d’accueil pour handicapés adultes et a établi un partenariat avec l'attelage de Seine-Maritime. [NdB] 

     

    LES REMPARTS DES IFS (Seine-Maritime) LES REMPARTS DES IFS (Seine-Maritime) LES REMPARTS DES IFS (Seine-Maritime)

     Description

     

         « Le château actuel se compose d'une aile ancienne du 17ᵉ siècle et de deux ailes ajoutées au 19ᵉ siècle par son propriétaire, Pierre Dufresne, perpendiculairement au château initial.

         L'aile du 17ᵉ siècle est pourvue d'un décor caractéristique de l'architecture nobiliaire de style Henri IV-Louis XIII. Son plan est très simple. C'est un bâtiment rectangulaire de 22 mètres de long sur 8 mètres de largeur flanqué à chaque angle de la façade principale de deux tourelles circulaires.

         L'aile du 19ᵉ siècle est un pastiche d'architecture 17ᵉ siècle, mais particulièrement réussi, les deux ailes formant une certaine unité. » [1]

    LES REMPARTS DES IFS (Seine-Maritime) LES REMPARTS DES IFS (Seine-Maritime)

     À droite, un plan extrait des Archives de la Seine-Maritime ; https://www.archivesdepartementales76.net 

     

    Bonnes pages : 

     

    O https://books.google.fr/books?id=-z6DMHEdjmYC&pg=PA23#v=onepage&q&f=false 

    O https://gallica.bnf.fr/services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&query=%28dc.title%20all%20%22Ch%C3%A2teau%20des%20Ifs%20%C3%A0%20Tourville-les-Ifs%22%29&keywords=Ch%C3%A2teau%20des%20Ifs%20%C3%A0%20Tourville-les-Ifs&suggest=1

     

    Sources :

    [1] Extrait de Wikipédia

    [2] Extrait de https://www.agglo-fecampcauxlittoral.fr/33-communes/tourville-les-ifs/

    Partager via Gmail Delicious Technorati Yahoo! Google Bookmarks Blogmarks Pin It

    votre commentaire
  • LES REMPARTS DE BONNEMARE (Eure) LES REMPARTS DE BONNEMARE (Eure) LES REMPARTS DE BONNEMARE (Eure)

    Ci-dessus : à gauche, une photo extraite de https://monumentum.fr/monument-historique/pa00099533/radepont-domaine-de-bonnemare ; au centre, une photo extraite de http://www.tourisme-en-france.com/fr/photos/2418/le-chateau-de-bonnemare-a-radepont ; à droite, une photo extraite de https://www.mariages.net/chateau-mariage/chateau-de-bonnemare--e149024

     

         « Le château de Bonnemare est une demeure, datant du 16e siècle, qui se dresse sur le territoire de la commune française de Radepont dans le département de l'Eure, en région Normandie. » [1]

     

    LES REMPARTS DE BONNEMARE (Eure)  LES REMPARTS DE BONNEMARE (Eure)

    Ci-dessus, plan de situation du château de Bonnemare ; Blason de la famille Le Comte alias Le Conte, d'azur à trois molettes d'éperon d'or, https://man8rove.com/fr/blason/mezee151-le-comte-alias-le-conte

     

    Historique

     

         « C’est entre 1555 et 1563 que Nicolas Leconte, construisit le château actuel, probablement sur les plans de Philibert Delorme. Plusieurs siècles s’entremêlent à travers les décors : 16e, 17e et 18e. Un pluralisme Historique dans un ensemble homogène, qui rend le château de Bonnemare unique et passionnant ! » [2]  

     

    LES REMPARTS DE BONNEMARE (Eure) LES REMPARTS DE BONNEMARE (Eure) LES REMPARTS DE BONNEMARE (Eure)

     

    LES REMPARTS DE BONNEMARE (Eure)      « Nicolas Le Conte, seigneur de Draqueville (conseiller au parlement de Normandie, conseiller d'État, maître des requêtes ordinaire de l'hôtel du Roi, président au parlement de Normandie) achète en 1555 un ancien manoir médiéval, qui aurait été habité par Raoul de Bonnemare, héros du lai des Deux-Amants de Marie de France. Président au Parlement de Normandie en 1570, il construit le château actuel, ainsi que le châtelet d'entrée, la chapelle et les bâtiments de ferme. » [1]

     

         « Une tradition locale raconte que Bonnemare aurait hébergé les rois Charles VII et Charles IX qui aimaient chasser dans cette région. » [3]

     

         « Étienne de Fieux acquiert les lieux en 1637. Il modifie en 1668 les bâtiments de ferme avec notamment l'agrandissement du pressoir.

         Le château devient au 18e siècle la propriété de la famille Cromelin de Villette puis de Charles Le Blond. » [1]

     

         « Au cours de la révolution française afin de préserver leur château et tenter de conserver leurs têtes, les propriétaires décidèrent de procéder au burinage des pierres afin de masquer leurs armoiries et leur fidélité au roi. » [3]

     

    LES REMPARTS DE BONNEMARE (Eure)LES REMPARTS DE BONNEMARE (Eure)LES REMPARTS DE BONNEMARE (Eure)LES REMPARTS DE BONNEMARE (Eure)LES REMPARTS DE BONNEMARE (Eure)

     Ci-dessus, à droite, une photo aérienne extraite du site Géoportail.

     

    LES REMPARTS DE BONNEMARE (Eure)     « Il est successivement racheté au 19e siècle par Louis Alexandre, banquier à Rouen, Louis Cavelan, commerçant, et en 1888 par Gustave Gatine, notaire à Paris et aïeul des actuels propriétaires.

         La chapelle, en croix grecque conçu à la « manière de Philibert Delorme », a fait l'objet d'une restauration couronné par un prix « friends of V.M.F. ».

         En 1998, le château était entre les mains de la famille Salmon-Legagneur. » [1]

     

    Ci-dessus, plan extrait du cadastre napoléonien de 1836 ; Archives départementales de l'Eure, https://archives.eure.fr/

     

    LES REMPARTS DE BONNEMARE (Eure) LES REMPARTS DE BONNEMARE (Eure) LES REMPARTS DE BONNEMARE (Eure)

     

    Description

     

         « La découverte du château de Bonnemare débute par une longue allée qui mène au châtelet d’entrée, une arche flanquée de deux tourelles qui est devenu le symbole de ce Monument Historique. » [3] 

     

    LES REMPARTS DE BONNEMARE (Eure)     « Le château de Bonnemare est constitué d'un corps de logis, d'un châtelet et d'une chapelle d'architecture Renaissance datant du 16e siècle. Il reste aussi de cette époque des éléments de la basse-cour, de la cour d'honneur et de la clôture.

         Les anciennes fenêtres à meneaux ont été supprimées pour être remplacées par d'autres plus grandes, dotées de petits carreaux dans le style classique. Les charpentes des deux tourelles latérales « à la Philibert Delorme », aujourd'hui très rares de par leur style de construction, sont conservées, alors que celle du corps de l'édifice a été remplacée par une autre de style plus conventionnel. Le toit de cette charpente disparue disposait alors de quatre imposantes lucarnes. Les communs aussi ont été construits ou reconstruits aux 17e et 18e siècles. Ils sont constitués d'une grange, d'une étable, d'une écurie, d'une ancienne boulangerie et d'un pressoir ou cave à cidre, monumental (avec un levier de 8 m de long). » [1]

     

    LES REMPARTS DE BONNEMARE (Eure)     « Inspiré par les débuts du classicisme français, l'édifice alterne chaînes de pierres ornées de pilastres et briques polychromes à motif losangé. La forme particulière des toitures des tourelles, qui encadrent le logis, est obtenue grâce à une charpente dite à la Philibert Delorme. Cette charpente du 16e siècle est extrêmement rare dans un tel état de conservation tout en étant d'origine. L'aile nord fut aménagée au 18e, tandis que les communs datent des 17e-18e siècles. Le domaine est actuellement utilisé comme gîte touristique. » [4]

     

        « À l'intérieur, on peut notamment voir la grande cuisine située au rez-de-chaussée, disposant d'un tournebroches imaginé par Léonard de Vinci et qui fonctionne encore, un escalier voûté en berceau, et à l'étage une « chambre de parade » et un salon Louis XVI. » [1]

     

    LES REMPARTS DE BONNEMARE (Eure)     « Le châtelet d'entrée donne sur une majestueuse allée arborée cadrant une perspective sur les bois vers l'Est. Le domaine dispose de vues jusqu'au village de Bonnemare, ainsi qu'une perspective sur la vallée de l'Andelle (vers l'Ouest) depuis le fond du parc. » [5]

     

    Protection

     

    LES REMPARTS DE BONNEMARE (Eure)     « Au titre des monuments historiques :

         - l'ensemble des communs bordant la cour de ferme : au nord du châtelet : façades et toitures des grange, étables, bûcher (sans les adjonctions modernes) et façades et toitures de l'aile de logements, y compris les structures anciennes en pans de bois subsistants ; au sud du châtelet : pressoir (bâtiments et éléments de fonctionnement, immeubles par destination avec la cave à cidre et le cellier) , façades et toitures des écuries, de l'ancienne boulangerie (transformée en logement) et des étables en retour, éléments subsistants entre la basse-cour et la cour d'honneur, deux arcades et fragment de mur, ensemble de la clôture ancienne du domaine, sont inscrits par arrêté du 14 janvier 1991 ;

         - le château, à l'exclusion de l'aile nord ; le châtelet et la chapelle sont classés par arrêté du 16 octobre 1992. (…)

          Le château de Bonnemare peut être visité lors de certaines occasions (pour les groupes, lors des journées européennes du patrimoine) et a été réaménagé en 2006 pour être loué (chambres d'hôtes de prestige ou gîte dans le corps de ferme). Le château de Bonnemare a accueilli en 2017 le concours international de peinture grand format en Normandie. » [1]

     

    Le lai des deux amants

     

          « C’est en lisant le « lai des deux Amants » que nous découvrons l’histoire d’un jeune homme appelé Raoul de Bonnemare qui aurait résidé au château du même nom, avec sa mère Alix de Bonnemare.

           À quelques kilomètres de ce château vivait le terrifiant seigneur de Cantelou, sa femme et sa fille Mathilde. Messire Robert, baron de Cantelou, prenait un malin plaisir à tourmenter moralement et physiquement ses vassaux et toutes personnes qui l’approchaient. Alors qu’il était parti en croisade au côté de Richard Cœur-de-Lion, sa femme meurt et laisse Mathilde seule au château. Alix de Bonnemare la recueille et l’élève alors comme sa fille.

          Deux ans passent et les liens qui n’étaient qu’amitié entre Raoul et Mathilde se transforment très vite en liens amoureux. Au retour du Baron de Cantelou, Raoul demande la main de Mathilde. Le cruel Messire Robert accepte, à une seule condition, et pas des moindres. Raoul doit porter Mathilde de la base d’un pic escarpé à la pointe, et en courant ! Sans hésitation et par amour pour sa bien-aimée, Raoul accepte et réussit à accéder au sommet, mais meurt d’épuisement à l’arrivée.
           Pour la première fois attendri par ce drame, le Baron de Cantelou aurait fondé, en souvenir de cet amour, le Prieuré des Deux-Amants et pris l’habit en pénitence qu’il porta jusqu’à sa mort.

         Le Prieuré des Deux-Amants est un monument encore visible dans la ville d’Amfreville-sous-les-Monts et se situe au sommet de la côte des Deux-Amants. » [4] 

     

    Sources :

     

    [1] Extrait de Wikipédia

    [2] Extrait de https://www.demeure-historique.org/monuments/chateau-de-bonnemare/ 

    [3] Extrait de https://bonnemare.com/ 

    [4] Extrait de https://media.chateauxexperiences.com/chateau-de-bonnemare-eure/ 

     [5] Extrait de la Fiche Le Dire de l’Architecte des Bâtiments de France – Les Essentiels - Unité Départementale de l'Architecture et du Patrimoine de l'Eure (DRAC Normandie) Conseil ISSN 2492-9727 n°99 – ZFSP – 3 janv. 2015 – France Poulain

     

    Bonnes pages :

     

    O Site officiel : https://bonnemare.com/ 

    O https://www.bonnemare.com/un-chateau-renaissance-normand-entre-paris-et-rouen/

     

    LES REMPARTS DE BONNEMARE (Eure)LES REMPARTS DE BONNEMARE (Eure)

    Partager via Gmail Delicious Technorati Yahoo! Google Bookmarks Blogmarks Pin It

    votre commentaire
  • LES REMPARTS DE L'ANGOTIERE (Manche) LES REMPARTS DE L'ANGOTIERE (Manche) LES REMPARTS DE L'ANGOTIERE (Manche)

     

    Photos ci-dessus : à gauche, une photo extraite de https://www.retiremove.co.uk/normandy-chateau-available-to-rent/ ; au centre une photo extraite de https://monumentum.fr/chateau-angotiere-pa00110391.html ; à droite, une photo extraite de https://www.retiremove.co.uk/normandy-chateau-available-to-rent/

     

    LES REMPARTS DE L'ANGOTIERE (Manche)     « Le château de l'Angotière est une demeure, du 15e siècle, remaniée au 19e siècle, qui se dresse sur la commune française de Domjean dans le département de la Manche, en région Normandie.

         Le château est situé sur un promontoire à 3 km au nord-ouest du bourg de Domjean, à proximité du site de la Chapelle-sur-Vire et du confluent de la Vire et de la rivière de Jacre qu'il domine d'une cinquantaine de mètres, dans le département français de la Manche. Il est traversé par le 49e parallèle nord. » [1]

     

    LES REMPARTS DE L'ANGOTIERE (Manche)   LES REMPARTS DE L'ANGOTIERE (Manche)

     

    Plan de situation du château de L'Angotière à Domjean ; blason de la famille Le Chartier de Sédouy, d'azur à la fasce alésée d'or soutenant deux perdrix du même, accompagnée en pointe d'un tronc d'olivier feuillé de chaque côté de trois feuilles, le tout d'or, extrait de https://man8rove.com/fr/blason/npxx7x4-le-chartier-de-sedouy.

     

    Historique

     

    LES REMPARTS DE L'ANGOTIERE (Manche)     « Si l’existence du fief de Domjean est attestée depuis le 11e siècle, les origines de l’Angotière demeurent inconnues. Sur son promontoire, ses terres dominent de plus de 50 m les cours de la Jacre et de la Vire qui se rejoignent au pied de l’escarpement. Une ferme-manoir y est érigée au 15e siècle avec un imposant colombier qui témoigne de la noblesse du lieu. Au fil des siècles, diverses constructions viennent entourer le logis : ferme, communs, étables, porcherie… Les bâtiments sont entourés de pâtures, de cultures, de vergers et de bois. » [2]

     

         « François II Raould († 1737), sieur du Mesnil et de Langotière, procureur fiscal du comté de Torigni. En 1731, il achète le manoir de Langotière à Jean-André des Maraist. (…) Le manoir de Langotière se transmettra sur plusieurs générations jusqu’à Charles Raould-Langotière, parrain et tuteur d’Alain Ier Le Chartier de Sédouy dont il fera son légataire universel. (…) Le manoir de Langotière a été légué, en 1837, par Charles Raould de Langotière (1778-1837) à Alain Ier Le Chartier de Sédouy (1813-1885). Il est devenu la résidence principale des Le Chartier de Sédouy. Il a été vendu en 1994 par Alain V Le Chartier de Sédouy. » [3] 

     

    LES REMPARTS DE L'ANGOTIERE (Manche)     Au 19e siècle, le manoir est remanié et agrandi par Alain de Chartier marquis de Sédouy [famille anoblie en 1636 qui accède au marquisat en 1784], le transformant en petit château. » [1]

     

     

    Blason de la famille Le Chartier de Sédouy, d'azur à la fasce alésée d'or soutenant deux perdrix du même, accompagnée en pointe d'un tronc d'olivier feuillé de chaque côté de trois feuilles, le tout d'or, extrait de https://man8rove.com/fr/blason/npxx7x4-le-chartier-de-sedouy.

     

    LES REMPARTS DE L'ANGOTIERE (Manche)     « Devant la façade principale, un parc à l’anglaise est aménagé le long de l’avenue d’entrée bordée de tilleuls. (…)

         Le fils du marquis de Sédouy morcelle ensuite le domaine et vends à plusieurs acquéreurs. Les communs, dévolus à l’agriculture, ne sont plus entretenus, le château et le parc souffrent également et les tempêtes de 1987 et 1999 couchent de nombreux arbres d’ornement. En 2009, l’Angotière est acquis par les propriétaires actuels. Ils rachètent également les bâtiments et les terres avoisinantes afin de reconstituer l’ancienne propriété.

         Le château, le colombier, la maison du gardien sont restaurés et le parc retrouve un peu de son lustre d’antan. » [2]

     

    LES REMPARTS DE L'ANGOTIERE (Manche) LES REMPARTS DE L'ANGOTIERE (Manche) LES REMPARTS DE L'ANGOTIERE (Manche)

     

    Ci-dessus : à gauche, une photo extraite de https://monumentum.fr/chateau-angotiere-pa00110391.html ; au centre un plan extrait du cadastre napoléonien de 1801, Archives de la Manche, https://www.archives-manche.fr/ ; à drfoite, une photo aérienne extraite du site Géoportail.

     

    Description

     

    LES REMPARTS DE L'ANGOTIERE (Manche)     « Il reste peu de documents sur Langotière et notamment les transformations apportées par les Raould-Langotière puis Alain Ier Le Chartier de Sédouy lors de la restauration du manoir. » [3]

     

         « Le château de l’Angotière est isolé sur un plateau élevé limité par les vallées de la Vire, à l’ouest, et de la Jacre, au sud. Près de la ferme du Hamel, l’entrée s’ouvre entre deux piliers de granit surmontés d’aigles impériaux. Une majestueuse allée de vieux tilleuls sur talus, encadrée de deux étroites prairies, conduit vers le château. 

     

    LES REMPARTS DE L'ANGOTIERE (Manche)Près de la demeure, les alignements deviennent plus denses pour former un véritable sous-bois tapissé de cyclamens. Vers le sud, le parc, cerné de hauts arbres, étale sa pelouse rase ponctuée de deux cèdres étêtés par les coups de vent. Une courte allée de thuyas, taillés en cierge, passe devant la maison du gardien pour déboucher devant le château. » [2]

     

     
     
     

    LES REMPARTS DE L'ANGOTIERE (Manche)LES REMPARTS DE L'ANGOTIERE (Manche)      « Le château de l'Angotière des 15e-19e siècle se présente sous la forme d'un corps de logis haut de deux niveaux et entresol, construit en poudingue chaînée de granit, avec une tour d'angle du 15e siècle. Sa toiture d’ardoises est surmontée par des lucarnes à croupes et de puissantes souches de cheminées. Au centre, un perron à double emmarchement mène à l’étage noble, qui s'éclaire par de hautes baies.  Au nord, la façade est flanquée d’un massif pavillon carré à haute toiture à quatre pans et, au sud par une tour ronde coiffée d’un toit en poivrière. Devant la façade principale est aménagé un parc à l’anglaise.

          Complète cet ensemble, un imposant pigeonnier et diverses constructions qui viennent entourer le logis (ferme, communs coiffés de chaume, étables, porcherie… Les bâtiments sont entourés de pâtures, de cultures, de vergers et de bois). » [1]

     

    Ci-dessus, à droite, une photo extraite de https://www.retiremove.co.uk/normandy-chateau-available-to-rent/

     

          « Sur la pelouse, des topiaires de thuyas et de buis animent les abords et conduisent vers l’ancien colombier. Derrière un rideau d’arbres, celui-ci s’élève sur un terrain accidenté. Depuis peu, son toit a retrouvé le chaume qui le couronnait autrefois. Plus haut, cachés par une haie, les anciens bâtiments agricoles forment une cour rectangulaire. S’ils sont hors d’eau aujourd’hui, ils n’en attendent pas moins une restauration plus complète. La façade de la ferme, maintes fois remaniée, a conservé de magnifiques encadrements de baies, énormes blocs de poudingue pourpré. Au nord, un charmant jardin potager clos de murs, mêle des légumes et des plantes aromatiques dans de petits carrés disposés sur un espace gravillonné. Au centre, une allée le traverse, bordée par des parterres rectangulaires soulignés de bordures de lavandes. Les autres parcelles du site sont occupées par des labours et des prairies qui enserrent la propriété sur les pentes les moins raides. Près des rivières, les pentes plus abruptes sont couvertes par une épaisse végétation de feuillus. En rive droite de la Vire, le site suit la route de la Chapelle-sur-Vire. Ici, c’est un haut coteau boisé qui ne s’ouvre que pour laisser apparaître une ancienne carrière et son petit bâtiment d’exploitation. En bordure de la Vire, le paysage est magnifique avec la vallée encaissée aux pentes couvertes de bois. » [2]

     

    Protection

     

          « Le domaine et les pentes boisées qui dévalent vers la Vire sont inscrits parmi les sites en décembre 1967 à la demande de M. Le Chartier de Sédouy, correspondant départemental des Vieilles Maisons Françaises. Cette protection est mise en œuvre afin de préserver une propriété caractéristique du bocage, témoin de l’évolution de la vie d’une famille pendant plusieurs centaines d’années. Sur la route Caen-Granville, l’Angotière est alors ouvert à la visite et recueille un relatif succès avec ses bâtiments habillés de vigne vierge et ses communs coiffés de chaume.

          Les visiteurs viennent également admirer un magnifique panorama sur le bocage de la vallée de la Vire qui s’étend à plus de 30 km. » [2]

     

         « La cheminée datée de 1717 dans la salle à manger et celle du début du 16e siècle dans la cuisine sont classées au titre des monuments historiques par arrêté du 12 septembre 1969. 

          Le château et ses abords sont un site classé. Le jardin est recensé à l'inventaire général du patrimoine culturel. » [1]

     

    A proximité

     

    A Domjean :

    LES REMPARTS DE L'ANGOTIERE (Manche)     O « Église Saint-Jean-Baptiste, 18e s. Carillon (1997) pouvant jouer 41 mélodies. Bas-relief des Apôtres entourant la Crucifixion 15e ; statues 15e, 16e, 18e. »

         O « Chemin de croix monumental (19e siècle) de J.M. Fourel, face à la Chapelle-sur-Vire. »

     

     LES REMPARTS DE L'ANGOTIERE (Manche)LES REMPARTS DE L'ANGOTIERE (Manche)   O « Château et chapelle de Bouttemont. Le duc de Normandie, Richard Ier et son épouse Gonnor détenaient la seigneurie de Bouttemont. La duchesse en fit don au Mont-Saint-Michel. » [1]

     

    A Troisgots :

    LES REMPARTS DE L'ANGOTIERE (Manche)      O « Chapelle sur le site appelé la Chapelle-sur-Vire, néo-gothique de la fin du 19e, abritant un retable dont trois bas-reliefs et deux hauts-reliefs sont classés à titre d'objets aux Monuments historiques. Le site pittoresque en vallée de la Vire, qui était précédemment occupé par la chapelle Notre-Dame-sur-Vire datant de la fin du 12e siècle, est depuis le Moyen Âge un lieu de pèlerinage marial important. » [1]

     

     LES REMPARTS DE L'ANGOTIERE (Manche) LES REMPARTS DE L'ANGOTIERE (Manche) LES REMPARTS DE L'ANGOTIERE (Manche)

     

    Sources :

     

    [1] Extrait de Wikipédia

    [2] Extrait de la fiche n°50014 de la Direction régionale de l’Environnement, de l’Aménagement et du Logement de Basse-Normandie, septembre 2013. (voir ci-après)

    [3] Extrait de https://www.archives-manche.fr/_depot_ad50/_depot_fonds/inventaires/J/330_J.pdf

     

    Bonnes pages :

     

    O https://www.archives-manche.fr/_depot_ad50/_depot_fonds/inventaires/J/330_J.pdf

    O Fiche n°50014 de la Direction régionale de l’Environnement, de l’Aménagement et du Logement de Basse-Normandie, septembre 2013. (voir ci-dessous)

    Partager via Gmail Delicious Technorati Yahoo! Google Bookmarks Blogmarks Pin It

    votre commentaire
  •      On trouve sur le territoire de Bretteville-sur-Laize :

    -                     La motte de Rouvrou et l’enceinte circulaire de la Bijude traités précédemment dans un autre article.

    -                     Le manoir de Quilly est traité dans cet article. [NdB]

     

    LES REMPARTS DE QUILLY (Calvados) LES REMPARTS DE QUILLY (Calvados) LES REMPARTS DE QUILLY (Calvados)

     

    Ci-dessus, à gauche Référence APMH0105433 - 2006-06-15 photo de George Estève (1890-1975) - Crédit photographique : © Ministère de la Culture (France), Médiathèque du patrimoine et de la photographie, diffusion RMN-GP https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/merimee/PA00111117

     

         « Le manoir de Quilly est une demeure qui se dresse sur le territoire de la commune française de Bretteville-sur-Laize (…), sur le territoire de l'ancienne commune de Quilly, au sud de l'église Notre-Dame, dans le département français du Calvados. » [1]

     

        « Manoir seigneurial bâti du 16e au 17e siècle. Dans son enceinte sont installés une chambre à pomme ainsi qu'un pressoir, reflets de la vie économique de cet élégant manoir. Propriété privée, visible de la voie publique. » [2] 

     

    LES REMPARTS DE QUILLY (Calvados)     « Depuis l’époque gallo-romaine, Quilly est une paroisse installée dans un vallon perpendiculaire à la vallée de la Laize où se développe sa voisine, Bretteville.
          Zone de passage, Quilly était le lieu fort, dominant la commune de Bretteville sur Laize. Le manoir de Quilly, anciennement dit château (bâti entre le 16e et le 18e) et l’Eglise de Quilly (bâtie entre le 11e et le 14e, aujourd’hui lieu culturel majeur du secteur) en sont les principaux vestiges.

         En 1856, la commune de Quilly est réunie à celle de Bretteville-sur-Laize. Dans cette seconde moitié du 19e siècle, la comtesse de Montessuy décide d’y construire une belle demeure, dominant la vallée de Bretteville. Un parc est créé autour du nouveau château avec de magnifiques alignements de hêtres. Le hameau de Quilly et le bois des Riffets sont classés parmi les sites en janvier 1942. » [4]

     

    LES REMPARTS DE QUILLY (Calvados)   LES REMPARTS DE QUILLY (Calvados)

     

    Plan de situation du manoir de Quilly à Bretteville-sur-Laize. Blason de la famille Bateste, d'azur à deux fasces d'argent, par Gilloudifs

     

    Historique

     

    LES REMPARTS DE QUILLY (Calvados)    « Le manoir Renaissance fut construit en deux campagnes successives par les familles Bateste et Girard. Aux 17e et 18e siècles, les Sallet, parlementaires rouennais, lui adjoigne un long corps de bâtiment. » [1]

     

    Ci-dessus, une photo extraite de https://www.normandie-tourisme.fr/sites-lieux-de-visites/manoir-de-quilly/ 

     

        « En 1392, nous apprennent MM. Vaultier et Galeron, Philippe de Bateste avait la terre de Quilly dont il fut dépouillé lors de l'invasion anglaise, en 1418, par Henri V, qui la lui rendit ensuite [Le roi d'Angleterre se réserva pourtant certaines terres d'où il se proposait de faire extraire des pierres de taille pour construire un château à Rouen. Les pierres de Quilly avaient alors et ont encore la réputation d'excellents matériaux de construction.]. La terre de Quilly appartenait encore à un Bertrand Bateste, en 1463.

         Plus tard elle passa, par mariage, dans la famille de Girard ; et en 1520, dans celle de Sainte-Marie de Bernières, qui la transmirent, dit M. de Galeron, à un sieur de Salé.

         Ce dernier aurait bâti le château actuel, et occupé un rang à la cour de François Ier.

       J'ignore complètement d'où M. Galeron tenait ce document qui me paraît douteux ; on voit encore les armoiries des Bateste sur la porte principale du château, ce qui semblerait annoncer que ce sont eux qui l'ont fait construire au 16e siècle.

          Les derniers possesseurs connus sont : les marquis de Torcy et de Guerchy, le comte de Vieux, et enfin la famille de FitzJames, dans laquelle le domaine se trouve encore aujourd'hui.

    Un parc clos de murs et d'environ 15 hectares d'étendue est annexé au château de Quilly. On y voit de beaux arbres verts. »  [3] 

      

    « Le manoir de Quilly par M. Albert Pellerin

         Notre vénéré maître, M. de Caumont, a, sous un titre humoristique, « Allons à Falaise, par Laize, Bretteville-sur-Laize, et la vallée de la Laize », publié jadis une intéressante brochure sur l'une des plus jolies vallées qui débouchent dans celle de l'Orne aux environs de Caen. Non moins curieuse pour le géologue que pour son frère puiné, l'antiquaire, elle offre à ce dernier, en même temps qu'à l'artiste, plusieurs monuments remarquables parmi lesquels notre savant fondateur place, avec juste raison, le château de Quilly [Il en a donné des vues et des dessins de détails dans la brochure précitée, dans sa Statistique monumentale, dans son Abécédaire d'archéologie, etc' etc. Voir aussi notre brochure Quilly et ses seigneurs, et la magnifique vue publiée dans la Normandie monumentale (Lemâle, le Havre, 1895), avec une intéressante notice de notre savant collègue, M. Ch. Hettier.].

          C'est sur cet antique manoir que je veux appeler toute l'attention de notre société. Une ruine ! dira-t-on ? Soit ; mais une ruine qui renferme des trésors avec des bâtiments de tous les âges, des appartements de la renaissance, encore décorés dans le goût des contemporains du sire de Gouberville. Leur étude est le complément obligé de celle du journal inestimable où le vieux forestier du Cotentin consignait les détails de sa vie. Dans un intérieur, aujourd'hui peut-être unique, nous y retrouvons le 16e siècle, non pas tel que nous le voyons dans les palais royaux, mais tel qu'il décorait les logis des seigneurs de moyenne fortune. Que mes collègues veuillent bien m'y accepter pour guide. Si je suis parmi eux le moins autorisé pour une semblable tâche, je puis m'offrir comme un enfant du pays dont le manoir seigneurial a fait le charme et l'étude de toute la vie.

          Nous prendrons, en rêve, le tramway qui doit bientôt, depuis quarante ans déjà, réaliser le titre de M. de Caumont et nous mener à Falaise par la vallée de la Laize. Aussi bien, il sera fait demain, nous dit-on. L'affaire est dans le sac. Il n'y a plus qu'une douzaine de bureaux à franchir, à raison de six mois ou un an par bureau !

          D'ici là, ses futurs riverains vivront d'espérances, boiront l'eau de leur Laize, si la ville de Caen leur en laisse, et paieront des impôts pour les chemins de fer des autres (V. la note in fiiic).

          Nous descendons à la première station, qui sera précisément à la porte de l'ancien parc de Quilly.

          Avant de vous introduire dans un château, il est nécessaire de vous en faire connaître les maîtres qui vont vous recevoir. Tous ont imprimé leur cachet et leur date en quelque partie de notre vieux manoir.

     

    LES REMPARTS DE QUILLY (Calvados)      Les premiers se perdent un peu dans la nuit des temps. Ce sont les Marmion, vicomtes de Fontenay, illustrés par Walter Scott, seigneurs aux 11e, 12e et 13e siècles de tout le pays de Fontenay, qui s'étendait de Verrières à St-Sylvain et St-Germain-le-Vasson, et de l'Orne à Moulines, comprenant une grande partie de la forêt de Cinglais. Cette famille devint très nombreuse et essaima de bonne heure [Nous avons essayé dans notre « Quilly et ses seigneurs », à l'aide du chartrier de Barbery et des analyses de chartes de M. Léchaudé d'Anisy, de reconstituer la généalogie des Marmion. Nous avons eu la satisfaction de nous trouver à peu près d'accord avec celle que le savant archiviste de Monaco, M. le conseiller d'État Gustave Saige, correspondant de l'Institut, vient de publier avec le cartulaire de Fontenay-le-Marmion, retrouvé comme par miracle dans les archives de sa principauté. Nous ne saurions trop nous féliciter de cette publication si précieuse pour l'histoire de notre contrée, due à la munificence de S. A. S. le prince Albert Ier, Prince souverain de Monaco.].

     

    Ci-dessus, blason de la famille Marmion ? https://en.wikipedia.org/wiki/Baron_Marmion#/media/File:Marmion_Arms.svg 

     

          Ses branches se fixèrent dans les diverses paroisses de son territoire, et l'une d'elles s'installa dans Quilly, où l'un des Robert Marmion avait donné à l'abbaye de Barbery, par lui fondée, une église qu'il était en train de construire (1181).

          Le château de Quilly fut jusqu'à la Révolution le chef d'un grand fief qui comprenait, outre la paroisse de ce nom, celle de Cintheaux et une partie de celles de Gouvis et de Cauvicourt.

          Les Marmion disparurent de Quilly au 13e siècle. Ils nous paraissent avoir, même avant cette époque, abandonné leur surnom (de « Maremium, navire »), pour prendre les noms de leurs fiefs, Fontenay, Saint-Germain (du Chemin), Urville, Gouvis et Quilly.

     

    LES REMPARTS DE QUILLY (Calvados)      Le dernier sire de Quilly vivait en 1235. En 1240, les Bateste sont seigneurs de Quilly et d'autres biens des Marmion dont ils sont héritiers, sans doute, par les femmes. Plus tard, ils s'allient aux d'Harcourt, voient leurs biens confisqués par les rois d'Angleterre, à cause de leur fidélité à la France, les recouvrent à la paix, mais sont ruinés et s'éteignent, après trois siècles, dans les premières années de la Renaissance.

          Les mariages relevèrent toujours les seigneurs de Quilly, comme la maison d'Autriche cr Felix Austria, nubel. »

     

    Ci-dessus, blason de la famille Bateste, d'azur à deux fasces d'argent, par Gilloudifs

     

          La dernière des Bateste, Christine, épousa vers l'an 1500, Guillaume Girard, homme d'armes de la cour de François Ier, qui parait avoir refait sa fortune. Leur fille épousa François de Sainte-Marie, et fut ainsi l'aïeule de notre aimable et à jamais regretté confrère, M. le comte de Sainte-Marie de Laize.

     

    LES REMPARTS DE QUILLY (Calvados)      Isabeau de Sainte-Marie porta les terres et château de Quilly dans la famille le Verrier du Repas. Elle fut ainsi la nièce, ou la cousine germaine, de la fameuse dame des Tourailles, Jeanne le Verrier, désormais immortelle, grâce à notre charmant poète, M. Gustave Le Vavasseur, qui a puisé dans la légende de cette mère aux vingt-quatre fils l'une des plus belles et des plus touchantes, pièces de vers de notre littérature contemporaine.

     

    Ci-dessus, blason de la famille le Verrier du Repas, d'argent à la hure de sable défendue du champ, https://man8rove.com/fr/blason/3o7sngy-le-verrier

     

    LES REMPARTS DE QUILLY (Calvados)     La fille des Le Verrier de Quilly, Renée, dérogea quelque peu, en épousant Samson Sallet, modeste bailli de Saint-Aubert pour l'abbaye de Saint-Étienne de Caen, de noblesse petite et récente, qu'elle fit seigneur de la belle terre de Quilly. Leur fils, Jean-Baptiste Sallet, fut conseiller et garde des sceaux au présidial de Caen, sénéchal de l'abbaye de Saint-Étienne, et mourut au moment où il venait d'être pourvu de la charge de premier président en la cour des aides de Normandie.

     

    Ci-dessus, blason de la famille Sallet, d'argent à deux roses de gueules en chef et un cœur du même en pointe, par Gilloudifs

     

          Nicolas, son fils, épousa Charlotte d'Harcourt en 1643, au grand scandale de Saint-Simon, qui ne revient pas de cette mésalliance d'une fille de si noble race avec « le fils du petit juge caennais ». Le hautain duc et pair ignorait que ce « petit juge », descendant des Marmion, des Bateste, des Le Verrier et des Sainte-Marie, familles alliées aux d'Harcourt, était peut-être de meilleure origine que les Rouvroy, si récents, de Saint-Simon.

           Georges Sallet, autre fils de Jean-Baptiste, fut seigneur de Quilly et procureur général au parlement de Normandie. Mort de frayeur pendant l'insurrection des Nus-Pieds en 1639, il fut enterré à l'abbaye d'Ardennes, dont l'un de ses fils était abbé. Il passait pour avoir trempé au « monopole », comme on disait alors. Les chèques et les barbarismes qui en dérivent, n'étaient pas encore inventés dans ce temps-là. Mais l'auri sacra famés et la calomnie sont de tous les temps et de tous les régimes. La terre de Quilly passa à son fils, Alexandre, qui fut conseiller au parlement de Normandie et n'eut que des filles. Madelaine, l'une d'elles, épousa un autre conseiller au parlement de Rouen, Jacques du Moucel de Lourailles, qui fut de ce chef seigneur de Quilly et mourut vers 1699.

     

    LES REMPARTS DE QUILLY (Calvados)      La terre de Quilly vint aux mains de leur fils, Jacques-Alexandre-Henry du Moucel de Lourailles, qui fut conseiller, puis en 1718, président à mortier au parlement de Normandie. Il mourut en 1767. Magistrat lettré, il fut un des membres les plus honorés de sa cour souveraine. Il avait hérité de la terre princière de la Rivière-Bourdet et de l'immense fortune de sa sœur, Mme la marquise Maignart de Bernières, célèbre par ses relations avec Voltaire, qui ne paraissent pas avoir été exclusivement littéraires et philosophiques.

     

    Ci-dessus, blason de la famille du Moucel de Lourailles, d’azur au chevron d’or accompagné de trois merlettes d’argent, deux en chef et un en ponte, par Gilloudifs

     

          Charles-Henry-Alexandre du Moucel, fils du précédent, lui succéda dans sa charge en 1745 et en hérita en 1767. Il épousa une descendante de l'illustre président Groulard, dont cette dame lui apporta le domaine de Saint-Aubin-le-Cauf. Les pierres tombales de ces hauts personnages, où Quilly et Cintheaux figurent dans la longue énumération de leurs terres seigneuriales, ont été transférées de l'église de St-Aubin au musée archéologique de Rouen.

          Ils n'eurent qu'un fils, Alexandre-Charles-Marie du Moucel de Torcy, qui fut à son tour président à mortier en 1781. Il mourut peu de mois après, laissant un fils unique, Marie-Alexandre-Louis du Moucel, marquis de Torcy, qui était encore enfant au moment de la Révolution.

          Il épousa une demoiselle de Choiseul-Gouffier, et lui laissa toute sa fortune, en mourant sans enfants en 1818.

          Sa mère s'était réfugiée avec son enfant au château de Quilly, pendant la Révolution. Elle y recueillit des prêtres et y fit célébrer la messe dans la grande salle du premier étage, longtemps avant la réouverture des églises. Les ci-devant seigneurs de Quilly ne furent point inquiétés dans leur manoir délabré, qui attirait moins l'attention que leurs terres magnifiques du pays de Caux.

          Toutefois, le 3 ventôse, an IV, une bande de prétendus chouans se fit remettre les précieuses et très volumineuses archives du château de Quilly, ainsi que toutes les archives de la paroisse, et les brûla dans les avenues, au grand dommage de l'histoire locale.

          Mme la marquise de Torcy se remaria au duc de Fitz-James et mourut au château de la Rivière Bourdet, le 4 mars 1862. Ses grands biens furent licités entre ses nombreux héritiers et pour la première fois, la terre de Quilly, toujours transmise par héritage depuis les Marmion, passa par le feu des enchères. Le noble château dérogea, et fut adjugé à M. le docteur Fouques, de Bretteville-surLaize. Ses terres furent achetées par M. le comte de Monttessuy, ministre plénipotentiaire, grand officier de la Légion d'honneur, au nom de sa femme, Mme la comtesse de Helfeinstein, fille du prince Paul de Wurtemberg. Quelques années après, cette dame eut le bon goût et l'heureuse inspiration de sauver le château et le parc des Sallet de la destruction en les achetant des héritiers Fouques. Nous connaissons les maîtres de la maison. (…) » [6] 

     

          « En 1998, le manoir était la possession de M. de Ferron du Chesne. » [1]

     

    Description

     

    Arcisse de Caumont :

     

    LES REMPARTS DE QUILLY (Calvados)       « Ce château, au-dessous de l'église, dans un petit vallon, est un monument de la renaissance assez curieux ; deux tourelles cylindriques, à toits coniques, couverts d'ardoises, portent de magnifiques épis en plomb que j'ai fait dessiner : l'un est encore surmonté de sa girouette armoriée. La façade de ce petit château avec ses pilastres, ses fenêtres à croisées de pierre, ses moulures, ses médaillons, accuse l'époque de François Ier. ; on retrouve ce style dans la grande cheminée de la salle du rez-de-chaussée : sur le manteau de cette cheminée on voit, en bas-relief, une chasse au cerf dirigée par un cavalier au galop et par un valet tenant des chiens en laisse. Le cerf parait sur le point d'être forcé.

          Une des chambres du premier est encore garnie de lambris couverts de petits médaillons peints portant des sujets allégoriques expliqués par des légendes. Ainsi autour de deux amours, dont un paraît offrir à l'autre une bourse pleine d'or, on lit : Amour fait beaucoup, argent fait tout. Deux amours qui s'embrassent ont pour légende Deux corps, une âme. La physiologie de l'amour paraît avoir préoccupé presque exclusivement le peintre ; il est allé jusqu'à indiquer par une allégorie, les changements que l'amour peut opérer dans le caractère des individus : un amour donne des ailes à un âne qui va subir une métamorphose. On lit au-dessus : Amour change nature. Je n'ai point relevé toutes les inscriptions ni tous ces sujets ; je les indique aux curieux. M. Le Normand, membre de l'Association normande et maire de Quilly, qui habite le château, se fera un plaisir de les leur montrer. Ces peintures ne doivent pas dater de l'époque du château, mais bien de la fin du 16e siècle. M. Bouet a trouvé des médaillons peints et disposés de même dans des édifices du commencement du 17e siècle.

          Le château de Quilly sert de magasins pour la ferme qui occupe les bâtiments du pourtour de la cour ; il aurait besoin de réparations que les propriétaires ne paraissent pas disposés à faire, et il est à craindre qu'il ne finisse par être démoli. » [3]

     

    Ci-dessus, un dessin des épis de faîtage du manoir de Quilly, dessin extraits de ce même document [3]

     

          « L'ensemble est construit en pierre ocrée provenant des carrières de Quilly. » [1]

     

    LES REMPARTS DE QUILLY (Calvados)       « Pressoir datant du 1er quart du 17e siècle. Le rez-de-chaussée de ce bâtiment, éclairé par des baies oblongues, abrite le tour broyeur à pommes qu'entraînait un animal, et une forte presse à longue étreinte agissant par un cabestan. Cette presse porte sur un bras la date 1755 et, sur un montant, 1834. A l'étage, éclairé par des fenêtres rectangulaires surmontées par intervalle de lucarnes à décor de volutes, se trouve la chambre à pommes de cet ensemble technique qui reflète la vie économique d'un élégant manoir, aussi protégé, du début du 16e siècle et pourvu d'éléments divers des 17e et 18e siècles. » [5]

     

    LES REMPARTS DE QUILLY (Calvados) LES REMPARTS DE QUILLY (Calvados) LES REMPARTS DE QUILLY (Calvados)

     

    Ci-dessus : à gauche, plan extrait du cadastre napoléonien de 1809-1839, Archives départementales du Calvados, https://archives.calvados.fr/ ; à droite, une photo aérienne extraite du site Géoportail.

     

     

           « (…) Entrons maintenant chez eux. Il ne faut pas nous attendre à y trouver des splendeurs, dignes de ces brillants seigneurs. Il a bien souffert, notre vieux manoir, de la grande fortune de ces derniers maîtres.

          Depuis les Sallet, qui l'avaient abandonné à leur jardinier et à ses descendants, il marche vers sa ruine. Mais à quelque chose, malheur est bon. Grâce à cet absentéisme des propriétaires, nous allons retrouver intact un intérieur du 16e siècle.

           Entrons par l'avenue. Là se tenait jadis, sous les grands marronniers, à l'ombre du château féodal, la foire de Saint-Clair. Des pèlerins y baignaient leurs yeux malades à la source du saint, qui passait pour rendre la vue aussi claire que son nom. Ils s'en retournaient guéris, souvent, hélas de leurs espérances.

          Nous franchissons la porte d'honneur. Les murs à droite et à gauche de cette porte, sont ornés d'élégantes balustrades, débris de terrasses à jamais regrettables qui décoraient le château.

          Nous voici dans une vaste cour carrée. A droite, le logis primitif, plutôt ferme que château une bassecour creusée dans le coteau taillé à pic un grand bâtiment dont les contreforts romans annoncent le 12e siècle. Au rez-de-chaussée, un pressoir, le plus ancien du pays, et un très vaste cellier. Ses voûtes en plein cintre sont encore garnies de nombreux crocs, destinés aux provisions de bouche, qui donnent une haute idée de la table des habitants du manoir. Au premier étage la chambre unique des seigneurs du moyen-âge, précédée [La toiture de ce bâtiment a été remaniée et ornée de lucarnes au 16e siècle, d'un très bel appareil, qui semble roman, est aujourd'hui bouché.] d'un vaste grenier, qui devait servir de salle commune. En équerre, s'élevait, paraît-il, sur le coteau, un autre corps de bâtiment.

          Au milieu de la cour, un puits revêtu en pierre.

          A gauche, entre d'immenses écuries, des 16e et 17e siècles, qui supposent un grand mouvement de chevaux, et peut-être un important élevage, les cinq arcades, avec colonnes romanes, de vastes remises semblent du même temps que le bâtiment du cellier.

           Le château occupe l'angle est de la cour. A son angle ouest, presque au milieu de la cour, selon l'usage adopté pour les donjons du moyen-âge, s'élève une tourelle ronde, avec des cordons en pierre de taille, et un revêtis extérieur en ciment rougeâtre, selon le mode roman. Un contrefort du même temps est encore adossé contre le pignon nord qui nous offre un beau spécimen de l'architecture de la fin du 15e siècle.

          Le mariage de la dernière des Bateste avec Guillaume Girard lui permit de relever de ses ruines le château de ses pères. La tour ronde fut, sans doute, couronnée de l'élégant toit en poivrière qui la couvre actuellement. Elle fut ornée d'une girouette, percée de trois trous ronds aux armes des Girard (de girus, cercle).

           Ainsi que la tourelle de l'escalier, elle fut couronnée d'un épi en plomb, un chef-d'œuvre, aujourd'hui presque inestimable, que M. de Caumont a maintes fois reproduit.

     

    LES REMPARTS DE QUILLY (Calvados)       La façade ouest, dans le plus pur style de la Renaissance, nous offre, au-dessus de la fenêtre du rez-de-chaussée, une tête de femme où nous croyons reconnaître Christine Bateste, devenue veuve ; car, sans cela, son portrait eût été accompagné de celui de son mari. Ce qui nous le fait penser, ce sont les armes des Bateste (D'azur à deux fasces d'argent), si finement sculptées au haut des montants de la porte, qu'elles ont échappé aux iconoclastes de la Terreur. Elles datent cette partie du monument, la dernière des Bateste étant la seule de sa famille qui ait possédé le château dans le cours du 16e siècle. La porte s'ouvre dans une vaste salle, destinée sans doute, aux hôtes et aux domestiques, et communiquant avec les cuisines, situées à l'est, par des guichets encore apparents.

           Une immense cheminée décorait cette salle. On y voit les plus curieux bas-reliefs. Sur le panneau supérieur, un seigneur chasse à cheval, avec varlet et chiens, un cerf, près d'être forcé.

           C'est la reproduction presque identique d'un bas-relief du 15e siècle, publié par le bibliophile Jacob, dans ses « Mœurs et usages de la Renaissance » (p. 200). Sur le panneau inférieur, trois portraits une dame entre ses deux fils, évidemment la fille de Christine Bateste, Mme Henry de Sainte-Marie, née Girard, entre ses deux fils, Henry et Charles de Sainte-Marie. Elle aussi dut être veuve de bonne heure. C'était trop souvent la coutume en ces temps de guerres civiles. De cette salle, nous entrons vers l'est dans un superbe escalier, construit en spirale dans une tourelle de style très ancien à l'intérieur, mais remaniée et rendue carrée, et somme toute défigurée à l'extérieur par l'architecte de la Renaissance. De cet escalier, un judas oblique permettait de surveiller la grande salle du rez-de-chaussée, et peut-être, de défendre, de cette salle, la porte d'entrée du château primitif, encore apparente, quoique bouchée, dans l'escalier à la hauteur d'un premier étage. Cette porte communiquait probablement avec l'extérieur par un pont de bois, selon l'usage ancien.

          Sur la salle du rez-de-chaussée, signalons un immense appartement jadis orné d'une très élégante cheminée de pierre, en style Henri II, aujourd'hui démontée et descendue dans la salle du rez-de-chaussée, pour faire place à l'autel où Mme de Torcy faisait dire la messe pendant la Révolution. De là, nous passons dans un salon beaucoup plus petit, et partant plus confortable, que les trop vastes salles que nous venons de parcourir. Après l'intérieur du moyen-âge, voici celui de la Renaissance

          La cheminée fort ornée, en pierre et bois, peinte et dorée, d'un goût un peu criard et provincial, porte avec la couronne comtale des Sainte-Marie, des lettres enlacées, initiales desGirard-Sainte-Marie.

          Les solives sont peintes d'élégants et délicats ornements, dans le style des anciens autels de l'abside de Saint-Pierre de Caen.

           Les fenêtres offrent un agencement très remarquable de vitraux blancs, malheureusement en ruines. Les lambris étaient garnis jadis de panneaux peints avec sujets galants et devises à l'unisson. Nous n'en décrirons qu'un, suffisant pour donner une idée des autres un amour offre à un autre une bourse pleine, avec la devise : « AMOUR FAIT BEAUCOUP ; ARGENT FAIT TOUT ». Si le tableau est de la Renaissance, l'axiome est de tous les temps. Un aimable collègue qui vient de consacrer à notre manoir une spirituelle notice dans la Normandie monumentale, estime que ce salon était dangereux pour les vertus moyennes. Que nos visiteurs se rassurent ! Mais que dis-je ? Il n'en est pas parmi eux de si faible vertu. D'ailleurs, ces panneaux qui ont inquiété notre grave collègue, ne sont plus à Quilly. Leurs galanteries, cédées par M. le docteur Fouques à M. le sénateur Paulmier, ornent aujourd'hui la salle de billard du château de Fresney-le-Puceux ; et nous n'avons jamais ouï-dire qu'ici et là, elles aient fait des victimes. Il n'en reste malheureusement qu'un très petit nombre, et des plus inférieures, dans le petit salon du château de Quilly, que cet acte de vandalisme a bien défiguré.

     

    LES REMPARTS DE QUILLY (Calvados)       Nous passons de là, dans la chambre de la dame de céans.

           Les lambris, composés de petits compartiments carrés en chêne, étaient non pas peints comme ceux de la pièce voisine, mais couverts de tentures en étoffe, aujourd'hui disparues.

           Toute la décoration de cette pièce est du même style que celle de la précédente, mais de meilleur goût et de facture plus habile, sans aucune galanterie. La cheminée est vraiment belle. Elle est surmontée d'un magnifique cadre ovale, sculpté et polychrome, dont on a eu le tort de retirer un portrait de femme du 17e siècle, probablement d'une dame Sallet. Signalons, au sommet du cadre, une remarquable tête de jeune fille, qui fut peut-être Isabeau de Sainte-Marie.

           Au milieu du trumeau de l'alcôve, un beau portrait de femme, très expressif dans sa tristesse de veuve, où nous croyons reconnaître Mme de Sainte-Marie-Girard.

           Les poutrelles du plafond sont peintes en bleu céleste, selon la mode du temps, avec les plus gracieux ornements de la Renaissance qu'il soit possible d'imaginer.

           Les deux appartements, que nous venons de décrire, fourniraient, à eux seuls, un précieux album de dessins du 16e siècle.

           Au fond de cette chambre, une immense alcôve pouvait contenir deux vastes lits et servait de passage pour gagner un grand appartement à usage de garde-robe. Son plafond, peint sur stuc, procédé qui, au 16e siècle, venait d'être importé en France par les artistes italiens, représente une énorme gerbe de fleurs qui ne sont pas sans mérite. Nous avons trouvé dans cette alcôve, et obtenu de M. le docteur Fouques, un énorme bahut en bois recouvert de cuir doré, avec dessins pareils à ceux des plafonds, couvercle bombé, lamelles et serrures de fer, et entrelacs aux deux bouts, dans le style du salon. C'est assurément une ancienne garde-robe des dames de Sainte-Marie [Pareil meuble se trouvait chez la comtesse de Sanzay « une grande garde-robe de sapin, couverte de cuir et bien ferrée, XVI L. ». (Journal)].

          Pour achever de connaître l'œuvre des seigneurs de Quilly pendant la Renaissance, il nous faut maintenant sortir des appartements, et évoquer le passé, tel que nous l'ont décrit les anciens du pays car des barbares ont passé par là.

           Les deux appartements que nous venons de visiter s'ouvraient, ainsi que l'escalier, sur une terrasse qui, longeant un corps de bâtiment en façade sur la cour, détruit au commencement de ce siècle, mettait le château en communication avec d'immenses jardins, disposés au sud sur le coteau voisin.

           Cette terrasse était bordée par les balustrades qui ornent maintenant les murailles près de la porte d'entrée. Elle était supportée par une série d'arcades élégantes, dont il ne reste plus qu'un spécimen dans la cour, sous l'escalier extérieur du pavillon du 17e siècle. Cette loggia suivait le bord d'une vaste pièce d'eau rectangulaire, dont on voit encore l'emplacement.

           Les Sallet trouvèrent surannée cette installation, à la mode italienne. Ils se firent construire un pavillon à, l'angle opposé de la cour. On y voyait encore, il y a peu d'années, leurs armes sur les plaques des cheminées. Le faux goût de leur temps s'y installa en maître dans d'immenses appartements au nord, inhabitables en hiver.

           Faisons toutefois une exception pour un petit corps de bâtiment, appliqué à l'extrémité nord du pavillon des Sainte-Marie, qui communiquait avec le nouveau pavillon par l'ancienne terrasse, transportée du bord de la pièce d'eau, dans l'intervalle des deux châteaux. Au premier étage de cette applique, se trouvait un boudoir, orné d'un plafond peint par un artiste de talent, évidemment postérieur au moins d'un siècle à ceux qui avaient orné les appartements des Sainte-Marie.

           Sous les badigeonnages, imposés par la Terreur, nous avons vu revivre les armes des Sallet, celles des Maignart de Bernières et des Turgot, gendres d'Alexandre Sallet. C'est donc à ce dernier qu'il faut attribuer cet élégant appartement.

           Le médaillon central représente trois génies l'un porte une balance, l'autre un globe, et le troisième un phylactère avec cette devise tirée de l'Écriture « In, semita justitiœ vita ». Nous sommes donc bien dans le « buen retiroi : d'un haut justicier, dans le monde de l'ancien Parlement de Normandie. Le vieux château n'est pas la seule curiosité de la terre de Quilly. Il ne faut pas manquer d'en parcourir le parc, vaste et sombre, bien surnommé « le parc noir », heureusement épargné de la hache, comme les anciennes chambres, du marteau. Il conserve les larges avenues droites, imposantes, du siècle des Sallet, qui, vraisemblablement, le plantèrent. Rien de plus seigneurial, mais aussi de plus mélancolique que ce noble abandonné, où les noirs feuillages d'énormes sapins semblent porter le deuil des belles dames qu'ils ont ombragées au temps de la Fronde. Ils sont rares aujourd'hui les parcs de cette époque.

           Nos compagnons d'excursion, comme aussi nos auditeurs, sont fatigués; sans cela, pour finir leur journée, nous leur ferions voir le riant château de la dame actuelle de Quilly qui, dans un site ravissant, domine notre vieux manoir du haut de sa colline, avec tout le dédain de la jeune France pour la vieillesse et les ruines, l'élégante flèche de l'église qui couvre de son ombre un vaste cimetière mérovingien, vierge encore de fouilles sérieuses, où nous avons pourtant recueilli des poteries samiennes, des scramasaxes, des boucles de ceinturons et autres débris romains et mérovingiens. Avec un peu plus de temps, nous conduirions nos aimables hôtes, à deux kilomètres de là, soit à l'église romane de Cintheaux, la plus belle des Marmion, classée comme monument historique ; soit dans la charmante vallée d'Outrelaize, où ils retrouveraient encore un curieux château de la Renaissance, restauré avec un luxe princier, au milieu d'un parc anglais qui est une merveille.

           Mais il est des limites aux forces des excursionnistes, comme à la patience des plus bienveillants auditeurs.

            Écrit en 1895. Aujourd'hui, avril 1897, la douzaine de bureaux est franchie ; et, dans un an, nos invités pourront descendre à la gare de Quilly-Bretteville-sur-Laize. » [6]  

     

    Protection

     

    LES REMPARTS DE QUILLY (Calvados)       « Au titre des monuments historiques :

           Le pavillon ; le petit corps de logis en retour d'équerre et les deux tourelles sont classés par arrêté du 27 janvier 1922 ;

           Les bâtiments du 17e siècle comprenant le bâtiment en équerre sur le pavillon déjà classé et l'habitation de fermier avec rampe d'escalier extérieur en fer forgé, sont classés par arrêté du 31 mai 1927 ;

           Les façades et toitures de tous les bâtiments ; le petit cabinet orné de boiseries au premier étage du pavillon du fermier ; le portail et murs de clôture couronnés de balustres à l'entrée de la cour et le pressoir et broyeur du 18e siècle dans les bâtiments sud-ouest, sont classés par arrêté du 14 juin 1946. » [1]

     

    A proximité

     

    LES REMPARTS DE QUILLY (Calvados) LES REMPARTS DE QUILLY (Calvados) LES REMPARTS DE QUILLY (Calvados) LES REMPARTS DE QUILLY (Calvados) LES REMPARTS DE QUILLY (Calvados)

     

           O « Clocher et flèche de l'église Notre-Dame de Quilly (du 11e siècle au 14e siècle). [1]

     

    Ci-dessus, à droite, deux dessins illustrant l'église de Quilly, extraits de la Statistique monumentale du Calvados, Volume 2 par Arcisse Caumont ; Derache, 1850

     

     LES REMPARTS DE QUILLY (Calvados) LES REMPARTS DE QUILLY (Calvados) LES REMPARTS DE QUILLY (Calvados)

     

    Ci-dessus, l'abbaye de barbery, photos de Gilloudifs.

     

            O Ancienne abbaye Notre-Dame de Barbery. « Fondée le 13 avril 1176 à l'instigation de Robert Marmion, l'abbaye est endommagée par un séisme au 18e siècle puis fermée à la Révolution. L'abbaye fait l’objet d’une inscription partielle au titre des monuments historiques. » [1]

    Voir ici.  

     

    LES REMPARTS DE QUILLY (Calvados)       O La motte de Rouvrou et l'enceinte de la Bijude, voir ici.

     

    Enceinte de la Bijude http://patrimoine-de-france.com/images/file.php?mimage=d08c802ee541fef97bb5715067190630.jpg

     

     

           O « Route dite Chemin Haussé du Duc Guillaume, ancienne voie romaine de Vieux-la-Romaine à Jort. » [1]

     

           O « Le château dit de Mademoiselle de la Gournerie, que l'on découvre sur la gauche au fond d'une allée de tilleuls, est un site classé. Ce château a été construit entre 1760 et 1770 par la Famille Harel (originaire du Cinglais et anoblie par Louis XIV). Privé, fermé au public. » [5] 

     

    LES REMPARTS DE QUILLY (Calvados)        O « Le château des Riffets. Reconstruit au 19e siècle sur les ruines d'un relais de Guillaume le Conquérant, le Château des Riffets et son superbe parc classé de 15 ha sont chargés d'une histoire mouvementée dont les traces remontent aux Gallo-Romains. Propriété privée, visible de la voie publique. » [5] 

     

    LES REMPARTS DE QUILLY (Calvados)        O « Le château de Bretteville sur Laize fut construit en 1768 par Thomas Elie. 15 ans plus tard, celui-ci fit bâtir une maison des champs dans un environnement d'eau et de prairies. Des aménagements sont réalisés telles de larges avenues bordées de tilleuls, miroir d'eau et un parc à l'anglaise derrière la demeure. Propriété privée, visible de la voie publique. » [5] 

     

    Sources :

     

    [1] Extrait de Wikipédia

    [2] Extrait de https://tourify.fr/de/fiche_touristique/France/1461370_Chateau_Des_Riffets 

    [3] Extrait de la Statistique monumentale du Calvados, Volume 2 par Arcisse Caumont ; Derache, 1850 https://books.google.fr/books?pg=PA206&redir_esc=y&id=QdwDAAAAYAAJ&hl=fr&output=text 

    [4] Extrait de  https://brettevillesurlaize-cingal.suisse-normande.com/histoire/29336/?cn-reloaded=1 

    [5] Extrait de https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/merimee/PA00111117

    [6] Extrait du Bulletin de la Société des antiquaires de Normandie (Caen) - Éditeurs : Derache (Paris) / Didron (Caen) / Hardel (Rouen) / Le Brument – 1896 https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k200018r/texteBrut

     

    Bonnes pages :

     

    O http://patrimoine-de-france.com/calvados/bretteville-sur-laize/ancien-manoir-de-quilly-1.php http://patrimoine-de-france.com/calvados/bretteville-sur-laize/ 

    Partager via Gmail Delicious Technorati Yahoo! Google Bookmarks Blogmarks Pin It

    votre commentaire
  • LES REMPARTS DE BRIOUZE (Orne) LES REMPARTS DE BRIOUZE (Orne) LES REMPARTS DE BRIOUZE (Orne)

     

         A la recherche du château de Briouze…

     

    LES REMPARTS DE BRIOUZE (Orne)     Un château a existé à Briouze à l’époque médiévale. Modifié au fil du temps, il a disparu durant la période révolutionnaire. [Selon Wikipédia, il resterait « un bâtiment situé route de Bellou-en-Houlme ».]

         La famille de Briouze ou Braose, Brewes tire son nom de cette commune de l'Orne  [NdB] ;

         « c’est une famille de moyenne importance du baronnage anglo-normand qui connaît son apogée sous le règne de Jean d'Angleterre. » [1]  

     

    Ci-dessus, un plan extrait du cadastre napoléonien de 1813, Archives de l'Orne, https://archives.orne.fr/

     
     Les barons de Briouze

     

    La famille de Guillaume Ier, baron de Briouze.  

     

       LES REMPARTS DE BRIOUZE (Orne)LES REMPARTS DE BRIOUZE (Orne)

         « L'un des compagnons du Conquérant dans l'invasion de la grande île, fut le premier seigneur connu de Briouze qui, comme son chef, s'appelait Guillaume.
          Il se distingua, disent les historiens, au combat d'Hastings qui décida du sort de l'Angleterre (octobre 1066), et faillit être fait prisonnier sur le champ de bataille. (…)

         Il eut, pour sa part, dit M. Lefavrais (Histoire du canton de Messei) des terres dans les comtés de Sussex, Berwick, Northampton, etc., etc. En retour, il devait à son prince, trois soldats de honore Braiosa (Duchesne André (Historiée Normanorum scriplores antiqui- Lutetiae, 1619, 1 vol. in-folio).) pour escorte.

     

    Ci-dessus : à gauche, un blason de la famille de Briouze trouvé sur  https://gw.geneanet.org/henrileboucher?lang=fr&n=de+briouze&oc=0&p= ; à droite, blason de Guillaume III de Braose. Est-celui de la famille avant celui-ci ? par Own work, CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=3402 

     

         Les chroniqueurs du temps le montrent (1073), suivant encore le roi d'Angleterre, à la répression d'une révolte de la ville du Mans. En effet, cette ville était sous la dépendance du duc de Normandie. Mais le duc d'Anjou qui la prétendait sienne, avait fomenté cette révolte.
          Là, notre baron se fît à nouveau remarquer par son courage, disent les historiens, et contribua, par sa valeur, à la prise de la ville et à la soumission du pays environnant.


    LES REMPARTS DE BRIOUZE (Orne)      C'est sans doute, au cours de cette expédition, qu'il fit connaissance avec les moines de l'abbaye de Saint-Florent de Saumur auxquels, de retour à Briouze, il confia le soin de bâtir la vieille église de Saint-Gervais, démolie il y a quelques années, et de fonder un prieuré auprès. Eglise et prieuré dont l'histoire nous est contée par le savant archéologue M. de Caix (…)

         Guillaume Ier de Briouze eut pour successeur son fils unique, Philippe (…)

         Philippe Ier de Briouze était considéré comme un puissant baron, tant en Angleterre qu'en Normandie. (…)

         Philippe Ier épousa une princesse d'illustre origine, Alinor, fille de Joël, puissant seigneur anglais. Il en eut deux enfants, disent les uns, un seul, disent les autres. Dans tous les cas, un seul nous intéresse, celui qui eût la baronnie de Briouze en partage. Il s'appelait Philippe comme son père, dit M. de Caix ; l'autre aurait été prénommé Guillaume et serait resté en Angleterre. (…)

         Philippe II épousa Berthe, fille de Milon, comte d'Herefort, autre grand personnage anglo-saxon.
          De ce mariage naquit, disent les vieilles chroniques et, après elles, M. de Caix, Guillaume de Briouze, deuxième du nom (D'après Gigon du Bessix et certains auteurs, troisième du nom.), le baron le plus connu, le plus célèbre de la maison. (…)

         La terre de Briouze fut réunie aux autres biens patrimoniaux et, lors du partage de la succession, attribuée à la branche de la famille des Guillaume qui rentra en Normandie (…) Ils sont désignés dans les annales historiques sous le nom de Guillaume IV,
    Guillaume V, Guillaume VI, Guillaume VII, et, enfin, le gendre ou le petit-fils de ce dernier, répondant au nom Peu harmonieux de Harnuphle ou Harnuphe. (…) "

     

         Sur la famille Briouze ou Braose, Brewes voir ici.  

     

    La famille Merle [1306-1450]

     

    LES REMPARTS DE BRIOUZE (Orne)     " Foulques du Merle, troisième du nom, que notre gentilhomme normand qualifie de noble et puissant seigneur, Monseigneur F. du Merle, baron de Messei, seigneur de Gacé, Couvrigny, etc., etc., le nouveau possesseur de la baronnie de Briouze et des terres de Bellou et de Ronfeugère par la volonté du roi, (…)

         Philippe le Bel, vint, paraît-il, en personne, installer son féal serviteur, en son manoir de Briouze, où il passa la journée du 1er mars 1307, au cours d'un voyage qu'il faisait vers le Mont-Saint-Michel II ne dut même prendre congé de du Merle qu'après avoir séjourné, le lendemain, à son autre château de Messei (…).

         C'est au troisième enfant de Foulques du Merle dont nous venons de parler, qu'échurent en partage la baronnie de Briouze et la châtellenie de Bellou. (…)

     

    Ci-dessus, blason de la famille Merle, de gueules à trois quintefeuilles d'argent, https://fr.wikipedia.org/wiki/Armorial_des_familles_de_Normandie#M 

     

         Guillaume du Merle eut pour successeur, un fils prénommé Jehan et qui, écrit Gigon du Bessix, en son mémoire déjà cité, à cause de son bas âge, tomba quelque temps en la garde du roi.

         Il mourut (…), laissant un fils, âgé seulement de deux ou trois ans, prénommé Jehan, comme son père. Comme lui aussi, il tomba, à cause de sa minorité, en la garde royale. (…)

         Arrivé à l'âge du mariage, il eut de celui qu'il contracta avec, nous ne savons quelle belle demoiselle, un enfant, que Gigon du Bessix, affirme avoir été gratifié du même prénom que son père et son aïeul. (…)

         Ce malheureux enfant n'avait que neuf ou dix mois quand son père mourut. (…)

         C'était au cours des années 1417-1418, la guerre avec les Anglais était plus acharnée qu'elle ne l'avait été jusqu'à ce jour. La ville de Falaise assiégée par l'ennemi, vainqueur de ce côté, venait de capituler. « Le roi d'Angleterre, dit Amédée Mériel, après la reddition de la
    ville et du château, fit publier une proclamation enjoignant aux gens de Normandie, absents des bailliages de Caen et de Falaise, d'avoir à comparaître devant lui, faute de quoi leurs biens seraient confisqués et donnés à ses fidèles.

         C'est ainsi que (nous ne citerons que ce seigneur), Jehan du Merle, baron de Messei, parent du nôtre, perdit notamment son fief de Couvrigny, qui fut donné à un écuyer anglais du nom de Bourck. (…)

         La baronnie de Briouze fut donc attribuée à l'un de nos envahisseurs, répondant au nom barbare de Wéminburger. (…)

         Or, deux mois se passèrent sans que ce guerrier, on ne sait pourquoi, se présentât. Jehan du Merle se ressaisit et profita de cet oubli, pour faire à l'ennemi, une soumission plus ou moins sincère ; il obtint, de suite, la remise de ses domaines. (…)

         Fut-ce sur le libre choix de sa fille et unique héritière, Isabelle, dont nous avons parlé plus haut, ou comme condition de son maintien à la tête de la baronnie de Briouze, qu'il accepta pour gendre un autre écuyer anglais nommé Jean Affour ? (…)
          De ce mariage naquirent, dit Gigon du Bessix, deux enfants :
    Une fille prénommée Anne et qui épousa un sieur Jean de Brossay ; Et un fils, prénommé Guy, qui hérita de la baronnie de Briouze et de la châtellenie de Bellou.
          Ce jeune homme, quand il fut en âge, se montra si dévoué au roi d'Angleterre que ce monarque en fit son procureur au duché d'Aquitaine.
    Aussi ne dut-il pas être surpris de voir, à la fin de la guerre, sa baronnie confisquée et réunie à la couronne de France par le roi Charles VII, quand ce dernier eut, enfin, pu reconquérir son royaume, chasser les Anglais de tout le pays et particulièrement de la Normandie. (…)

         Après la confiscation sur Guy Affour des terres de Briouze et de Bellou par le roi Charles VII, et pendant environ un siècle, nous avons à noter le passage à la tête de la baronnie d'un assez grand nombre de seigneurs ; passage qui fut pour certain d'entre eux, véritablement éphémère, comme on va en juger.

    Pierre de Conches.

           Le premier est un écuyer, homme d'armes de la garde du roi, et son échanson, à qui Charles VII l'avait donnée pour en jouir sa vie durant, jusqu'à concurrence de trois cents livres, par an, de revenu ; il s'appelait Pierre de Conches. Mais par un ordre du roi, il dut, avant même d'en avoir joui, s'en dessaisir en faveur de :

    Jean Bureau.

    LES REMPARTS DE BRIOUZE (Orne)      Cet autre grand dignitaire, conseiller et maître des comptes du roi, trésorier de France, cumulait ces fonctions avec celle de général de l'artillerie royale.
          En cette qualité, il participa à la conquête de la Normandie, sur les Anglais. (…)

         La baronnie de Briouze ne resta pas longtemps entre les mains de messire Jean Bureau, c'est à peine s'il la garda pendant six ans.

     

    Ci-dessus, blason de Jean Bureau, d'azur, au chevron potencé et contre-potencé d'or, accompagné de trois burettes d'or, par Travail personnel, CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=3087297 

     

    Louis d’Harcourt, archevêque de Narbonne


    LES REMPARTS DE BRIOUZE (Orne)      Il la revendit, en effet, et par contrat en bonne et due forme, en date du 7 février 1457, à Louis d'Harcourt, archevêque de Narbonne, de la grande maison d'Harcourt de Normandie, alliée aux du Merle (Ce Louis d'Harcourt d'après de La Roque (Histoire de la maison d'Harcourt, tome IV, page 1985) était « bastard d'Aumalle, patriarche de Jérusalem, archevêque de Narbonne, evesque de Baieux, gouverneur de Normandie, fils naturel de Jean d'Harcourt, comte d'Aumalle, cousin du roi Charles VII. Il fut légitimé par lettres royaux donnés à Rufec en avril 1442.). (…)

         Celui-ci n'en fut pas plutôt saisi qu'il rétrocéda lui-même son marché à Pierre de Brezé, comte de Maulevrier, grand sénéchal de Normandie.

     

    Ci-dessus, blason de la famille d’Harcourt, de gueules à deux fasces d'or, par Travail personnel, CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=2697928 


    Pierre de Brezé. 

    LES REMPARTS DE BRIOUZE (Orne)      Ce dernier la conserva pendant un an environ, seulement.
          En effet, par acte passé à Rouen, en février 1458, il en fit la remise, à titre gratuit, à ce Guy Affour, sur lequel elle avait été confisquée. (…)

     

     

     

     

     Ci-dessus, blason de la famille de Brézé, d'azur à un écusson d'argent bordé de deux filets, le premier d'or, le second d'azur en abîme, accompagné de huit croisettes d'or en orle, 3 en chef, 2 aux flancs, et 3 en pointe, par Cette image vectorielle contient des éléments, éventuellement modifiés, qui ont été extraits de :, CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=18313763 


     Guy Affour. 

     

         Le comte de Maulévrier, non seulement fit rentrer son protégé en grâce auprès de la cour de France, mais encore il fît sanctionner ses actes gracieux envers lui et obtint pour lui, d'après Gigon du Bessix, l'autorisation d'effacer de son appellation patronymique, cet affreux nom d'Affour qui rappelait trop son origine anglaise pour ne s'appeler désormais que Guy de Briouze. (…)

        « Il fut autorisé à prendre les armes de la famille du Merle ; il ajouta à ce blason une fleur de lys de gueule en pointe » (…)

         De Guy, sortirent deux enfants :
         Une fille, Anne de Briouze, qui épousa Guichard de Sainte-Marine, seigneur de Lignou, et un fils, Aymon de Briouze, à qui la baronnie fut dévolue en partage.

    Aymon de Briouze. 

     

          Aymon de Briouze serait donc décédé vers 1503.

     

    Gilles de Briouze.

          Outre ses filles, dont nous venons de parler, mais dont nous ne connaissons ni le nombre, ni les prénoms, Aymon eut un fils prénommé Gilles.

         Celui-ci, après avoir joui de ses domaines pendant plus de 20 années, y avoir apporté quelques notables modifications, dans les affieffements et arrentements, en rapport avec les progrès du temps, comme nous le verrons plus loin, finit par vendre sa baronnie elle-même, suivant contrat passé le 1er février, 1527, selon Gigon du Bessix, 1537 d'après d'autres auteurs.

     

    Jean d'Harcourt. 

    LES REMPARTS DE BRIOUZE (Orne)      Son acquéreur, Jean d'Harcourt, écrit M. de Contades dans sa notice sur Rasnes, était le troisième fils de Jacques d'Harcourt, baron de Beuvron, chambellan du roi, et de Marie de Ferrières, dame de Bailleul.

          Il eut pour sa part de l'héritage paternel la seigneurie de Fontaine-Henri ; (…)

          De son union avec Guillemette de Saint-Germain naquiraient (sic) trois filles : Françoise, Anne et Jacqueline et un fils, Pierre d'Harcourt.

     

    Ci-dessus, blason de la famille de Harcourt-Bonnétable, d'Harcourt, au lambel d'argent brochant,  par Travail personnel, CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=14591444 


    Pierre d'Harcourt 

          Ce dernier devint baron de Briouze, cette terre lui ayant été donnée en partage avec la baronnie d'Asnebecq. (…)

         A la mort de Pierre d'Harcourt, ses deux sœurs, Françoise et Anne, se partagèrent sa succession ; Françoise hérita de la baronnie de Rasnes et Asnebecq et de celle de Briouze ; Anne eut dans sa part la seigneurie de Fontaine-Henri. (…)

     

    Françoise d’Harcourt

     

         Catherine et Renée de Pont-Bellenger, ses deux filles, furent donc ses seules héritières. Catherine qui eut en partage les seigneuries de Briouze et de Potigny ..., avait épousé, le 6 août 1552, François d'Orglandes, seigneur de Prétot, qui va devenir baron de Briouze, et dont les descendants vont présider aux destinées des Briouzains jusqu'à la Révolution. » [2]

     

    La famille d’Orglandes [1552-1789]

     

    LES REMPARTS DE BRIOUZE (Orne)      Pour la suite, je vous recommande la référence dont sont issues ces informations. [NdB] Voir ici.

     

     

     

     

     

     

    Ci-dessus, blason de la famille d’Orglandes, d’hermine à six losanges de gueules 3, 2, 1, par Ster3oPro — Travail personnel, CC BY-SA 4.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=43668315

     

     Le château de Briouze

     

          « Le château de Briouze occupait une position stratégique aux confins du Maine, de la Bretagne et des terres d'Anjou. C'était la seconde ligne de défense après le château puissamment fortifié de Domfront. Le statut de la famille de Braose à cette époque peut être évalué d'après l'importance de Domfront que Guillaume le Conquérant avait conquis sur Geoffrey Martel, duc d'Anjou, en1055 et dont les fortifications avaient été renforcées par les ducs et rois successifs. Ce château avait été défendu et attaqué par les hommes les plus puissants du onze et douzième siècles. Ceci avait donné en retour à Briouze un rôle majeur dans les défenses de Normandie. (…)

     

    LES REMPARTS DE BRIOUZE (Orne)      L'église est construite sur ce qui devait être le site du donjon du château de Guillaume de Braose et le centre-ville, avec le monument aux morts, occupe l'emplacement de la cour de justice du château. La société historique locale, les Amis du Houlme, a organisé des « circuits de Braose » en Angleterre et au Pays de Galles depuis 1999. » [3]  

     

         « En 1361, Du Guesclin surprend les anglais à Briouze dans le canton d'Argentan (en novembre 1361 sous le commandement du connétable de France - Robert de Fiennes - et de Baudouin d'Annequin, maître des arbalétriers, Du Guesclin se trouva ainsi devant le château de Briouze-Saint-Gervais dans le Perche, repaire des Anglos-Gascons), puis il marche sur Brisoles (Brezolles) avec Robert de Fiennes… » [1] 

     

    Fin du 14e siècle : 

     

          « Quant au château et à la motte close à eau, qu'il renfermait dans son enceinte, et qui avait été renforcée comme on l'a dit plus haut, voici ce qu'en disent les experts :
           « Et chacun d'eulx nous ont dit et rapporté et témoigné par leur serment que en ladite terre et baronnie, n'a auchun chastel ne fortification et pour toute demeure un logis pour le baron du lieu n'a qu'une maison couverte de thuille qui est dedans une motte audit lieu de Bréouse, laquelle n'est aucunement fortifiée sinon seulement des fosséz esquels fosséy en la plus grande partie n'a eaux, clôture ne autre chose qui peut empescher personne d'y entrer et issir.

          « Le château de Briouze, écrit M. de Contades, était une spacieuse demeure, agréablement située en face des collines boisées du Montdhère, mais au bord même du marais et dans la plus insalubre des positions. L'un de ces marais, le Grand Hazé de Briouze, s'étendait, lisons-nous dans une pièce du temps, immédiatement au pied du château. Il était divisé en deux portions, dont l'une, enclose, touchait au nord le jardin seigneurial. Cette portion avait, il est vrai, été jadis un étang. Mais cet étang, au commencement du 18e siècle, avait été converti en une sorte de prairie marécageuse. Dans cette portion réservée se trouvait une motte qui était le globe même de la baronnie de Briouze. L'on y voyait encore, vers 1750, les restes d'un ancien château fort bâti sur pilotis. Les deux châtelains qui eussent dû se laisser séduire par la salubrité et le charme du site de Menil-Jean, expièrent cruellement leur fidélité à leur demeure préférée.
            Nicolas-Charles-Camille d'Orglandes, le seigneur de Meniljean, avait épousé le 2 octobre 176b, Marguerite-Etienne-Françoise-Louise du Four de Cuy, fille du baron de Cuy et de Suzanne de Caulaincourt. Il venait de s'installer avec sa jeune femme au château de Briouze, quand, au mois de juillet 1766, son père, le comte de Briouze, fut enlevé en quelques jours par des fièvres paludéennes et lui-même, ayant fui, mais trop tardivement la contagion à Argentan, y mourut le 6 août de la même année. La mort avait ainsi vidé le château de Briouze ! (…) » [2]

     

    Plus tard :

     

          « Le château avait été édifié sur pilotis au bord du marais, alors d'un accès très difficile sans nul doute, ce qui constituait son principal moyen de défense.
           Car il ne devait pas avoir un air bien redoutable, à en juger par la description qu'en font nos enquêteurs de 1451, même après que la motte en eut été renforcée, (enquête de 1410).
    Messieurs les jurés ne virent autour de cette motte, en effet, nos lecteurs se le rappellent, « qu'une maison couverte en thuilles, bâtie dedans une motte (Cette motte n'a pas encore été entièrement démolie, on en voit des vestiges), sans autre fortification que des fossés, pour la plus grande partie sans eau, ni clôture empêchant qui que ce soit d'y entrer ou d'en issir. »
           Il est vrai que, d'après l'Orne archéologique et pittoresque, Guy de Briouze dut rebâtir un manoir tout neuf, à sa rentrée en sa baronnie (Voir plus haut, chapitre VII. - Tout ne fut pas enlevé en cette occasion, car, il y a quelques années, feu M. Moutier, propriétaire de la portion de lande où devait s'élever cette motte, en faisant des fouilles pour asseoir un petit bâtiment, découvrit, encore, beaucoup de pilots restés enfouis.).
           « Il substitua un château, disent les auteurs de ce savant ouvrage, qu'il bâtit, à l'ancien fort dont les vestiges existent dans la motte » ; et ils ajoutent, en note de bas de page : « Le comte Antoine d'Orglandes ayant fait abattre, en 1740, un plant de chênes existant sur la motte, distante de 50 pas seulement de la maison seigneuriale, les fouilles firent découvrir des grillages, des pilotis, des traces de four et d'écuries, vestiges de l'ancien château). »
           Malheureusement ils ne nous donnent point de détails sur la nouvelle construction, et nous sommes obligé de nous contenter de celle contenue en l'aveu de 1527, conçue en ces termes, (chapitre énumératif des domaines de la seigneurie) :
           « La maison, motte et manoir dudit lieu du bourg de Briouze, en ce compris le jardin devant la porte, et le Jardin de la fosse puis naguère acquis par le baron, en quoi il y a croistre, communs ans, 30 pipes de cidre. »
           L'acquéreur de ce jardin et l'auteur de l'aveu, étaient gens pratiques et sincères qui préféraient, sans nul doute de beaux revenus et de nombreuses pipes de cidre, à une luxueuse habitation, ou à une forteresse et qui l'avouaient franchement.
          Leurs successeurs, les d'Orglandes, en ayant les moyens, durent beaucoup l'agrandir et l'embellir ce manoir, pour que M. de Contades puisse nous le montrer comme formant en 1766, une spacieuse demeure.
          Ce que notre génération a pu voir des restes de cette habitation, (restes disparus depuis une dizaine d'années), ne saurait donner une idée de son importance.
          Comme tous ou à peu près tous les châteaux du moyen âge, et surtout du commencement des temps féodaux, le premier château de Briouze devait avoir un souterrain permettant à ses habitants de s'esquiver en cas de danger pressant, de surprises, de communiquer secrètement avec des voisins, des amis, des alliés et d'aller chercher du secours.
           On a découvert l'une des entrées de celui par lequel nos châtelains pouvaient communiquer avec ceux du manoir du Plessis, où une autre entrée de souterrain existerait également auprès d'une écurie de la ferme.
           Cela n'a rien de surprenant, le fief du Plessis avait dû appartenir, au début, à nos premiers barons ; ce n'est qu'en 1314 qu'il fut aliéné par l'un d'eux, Foulques du Merle, comme nous l'avons vu au chapitre IV, de la 5e partie.
           D'aucuns prétendent que ce souterrain se prolongeait jusqu'au château de Saint-Denis, en passant sous la rivière.
           Nous n'avons pu vérifier la chose ; il ne paraît pas, par exemple, qu'on ait trouvé à Briouze de ces profondes citernes existant, aussi, en certains castels comme celui de Falaise, et qu'on a désignés plus particulièrement sous le nom charmant d'oubliettes, - parce qu'on y oubliait plus ou moins volontairement quelquefois de pauvres prisonniers enfermés dedans, - ainsi qu'il arriva à notre infortunée baronne, du temps de Jean sans Terre.
           Nous ne pourrions qu'éprouver de la satisfaction à savoir que nos seigneurs et maîtres n'avaient pas songé à établir, chez eux, ces barbares cachots.
           Nos barons avaient, pour remplir leur devoirs religieux, une chapelle particulière, édifiée dans l'enceinte même de leur château, sur le bord de l'ancien chemin de Domfront. Elle était sous le vocable de saint Jean l'évangéliste.
           Elle devait dater, au moins, du temps de la vieille église de Saint-Gervais, si elle ne lui était pas antérieure et ainsi qu'au château lui-même.
           En effet, elle était déjà desservie par un chapelain du nom de Primald, au moment même où Guillaume Ier de Briouze traitait avec les moines de l'abbaye de Saint-Florent de Saumur, pour l'édification susdite de l'église et du prieuré de Saint-Gervais (Notice sur le prieuré de Saint-Gervais, p. 12). (…)
          Plus heureux que la demeure seigneuriale, cet édifice a résisté aux injures du temps et a été épargné par l'incendie qui a détruit l'autre ; toutefois son clocher, si jamais il y en eut un, n'existe plus ; il n'est plus consacré aux exercices du culte, depuis la Révolution, tout au moins.

          Par suite des modifications apportées à la voirie du bourg, cet oratoire se trouve aujourd'hui séparé de l'ancienne enceinte du château par la rue ou route nouvelle de Domfront à Falaise, et placé au sommet de l'angle formé par cette route et la grande rue.
           En bordure de cette grande rue qui était, dans le prolongement du château, la plus ancienne du bourg assurément, furent bâties les premières maisons de l'agglomération. (…)

          Non loin du château, derrière la chapelle qui en était séparée par l'ancienne route de Domfront, était la salle où les vicomtes et baillis tenaient leurs plaids, la cohue, comme on appelle encore dans les îles normandes, à Jersey, notamment, le palais de justice. » [3]   

     

    Durant la Chouannerie normande (1795) :

     

         « (…) En 1795, louis de Frotté supervise l’action des chefs et de leurs bandes, dont celle de Michel Moulin, maréchal-ferrant, à Saint-Jean-des-Bois. Frotté rassemble jusqu’à 2 000 hommes, établit son quartier général à Flers. A partir des forêts, les chouans assiègent la Ferté-Macé et Tinchebray, lancent sans succès des centaines d’hommes sur Alençon, envahissent Messei et Briouze. » [4]  

     

          « Pendant la Terreur, Nicolas d'Orglandes se retire dans son château de Cuy près d'Argentan. À partir de 1794, il commence à vendre ses biens de la région de Briouze, tandis que le château de Briouze est incendié en 1796 dans un combat entre les forces républicaines et des chouans. » [1]

     

    A proximité

     

         A Briouze :

     

    LES REMPARTS DE BRIOUZE (Orne)LES REMPARTS DE BRIOUZE (Orne)LES REMPARTS DE BRIOUZE (Orne)LES REMPARTS DE BRIOUZE (Orne)

     

          O « La petite chapelle Saint Gervais de Briouze.

    Le chœur et l'abside sont tout ce qui reste de l'église du prieuré. En 1866-67 la nef, la tour et les transepts furent démolis. La chapelle est maintenant classée comme un bel exemple de l'architecture romane du 11e siècle. Les bâtiments du prieuré abritèrent les moines de Saint Florent jusqu'à la Révolution française et furent finalement détruits lors des bombardements en 1945. » [3]

     

    LES REMPARTS DE BRIOUZE (Orne)    A Saint-André de Briouze

          En 1821, les communes de Saint-Denys et de Saint-André-de-Briouze sont réunies par décision des autorités préfectorales. [NdB]

     

     

          O Château de Saint-Denis.

    LES REMPARTS DE BRIOUZE (Orne)      « Le château de Saint-Denys est bâti sur les bords de la Rouvre. Un souterrain passant sous l'île du moulin le reliait au Plessis de Briouze. La famille Cousin l'habitait au 16e siècle, elle avait pour armoiries « d'azur à un chevron d'argent, accompagné de trois molettes d'or ». Au 17e siècle, la Seigneurie de Saint-Denys passa par suite d'une alliance, à Jean Baptiste-Louis de Clermont-d'Amboise marquis de Resnel. En 1768, elle était en la possession d'Alexandre Charles Guillaume de Chennevières. Au mois de juillet 1789, le château était livré au pillage par une bande de paysans ameutés qui, après avoir mis le feu à son chartrier, auraient ôté la vie au propriétaire, s'il n’était parvenu à s'échapper de leurs mains. » [1]

     

          « En juillet 1789 il fut pillé et brûlé puis démoli en 1839 pour être reconstruit à son emplacement actuel au milieu du 19e siècle. » [5] 

     

    LES REMPARTS DE BRIOUZE (Orne)LES REMPARTS DE BRIOUZE (Orne)LES REMPARTS DE BRIOUZE (Orne)LES REMPARTS DE BRIOUZE (Orne)LES REMPARTS DE BRIOUZE (Orne)LES REMPARTS DE BRIOUZE (Orne)LES REMPARTS DE BRIOUZE (Orne)LES REMPARTS DE BRIOUZE (Orne)LES REMPARTS DE BRIOUZE (Orne)LES REMPARTS DE BRIOUZE (Orne)LES REMPARTS DE BRIOUZE (Orne)LES REMPARTS DE BRIOUZE (Orne)


          
    « Le 29 septembre 1766, mourait à Pointe, messire Charles Gaspard de Chennevières, écuyer, seigneur du lieu, qui de son mariage avec dame Catherine Marguerite de Billard, laissait pour héritier, Charles Philippe Jacques Alexandre, marquis de Chennevières, né le 14 janvier 1759. Celui-ci épousa en 1790 mlle Madeleine de Baillet. Une enfant née de cette union, Charlotte Marguerite Nicole Stéphanie, se mariait le 2 mai 1810, avec René Charles Alexandre de la Haye d'Ommoy.
           Ce dernier, héritier de son père, possédait en toute propriété le château et la terre de Saint-Denys dont il fit donation à sa future épouse. Un long procès s'engagea bientôt entre le beau-père et le gendre relativement à la gestion des biens de Mme la Marquise d'Ommoy (...) une partie du patrimoine des deux familles y passa. Vivement irrité contre son gendre, Mr de Chennevières contracta un second mariage. Il épousa à Argentan demoiselle Marie Charlotte Fouchard.
           C'est de ce mariage que naquit, le 23 juillet 1820, le Marquis Charles Philippe de Chennevières Pointel, le futur Directeur des beaux-Arts avait dans ses jeunes années, un asile hospitalier dans le château de Saint-Denys, résidence de sa grande sœur, son ainée de trente ans. » [1]

     
           O Motte féodale entourée d'eau au lieu-dit La Motte.

          O Eglise remaniée : tour et portail ; tabernacle 18e, tableaux début 19e, statue en bois 18e de saint Méen. » [1]

           « L’église que nous connaissons aujourd’hui a été profondément modifiée au cours du 19e siècle : reconstruction du chœur et agrandissement de sa capacité d’accueil. Son état laissait beaucoup à désirer et c’est lors de la séance du 26 avril 1829, que le conseil de « la Fabrique » décide de reconstruire le chœur de l’église. Depuis le 12e siècle, date de la construction de cette église, peu de travaux avaient été engagés : les murs étaient lézardés et la charpente était à refaire. Une assez longue période s’écoula avant d’entreprendre les travaux (environ 15 à 20 ans), faute de moyens financiers. » [5]


           O
    Chapelle votive Notre-Dame 1946/47 : clocheton en pierre.


           O Ancienne église Saint-Denis de Briouze 16e : traces de fresques. (…)

     

    La légende du Grand Hazé

     

           « La richesse engendre trop souvent les vices, et le vieux Briouze devait être une ville opulente, puisque, si l'on en croit la tradition, sa population s'abandonnait à tous les débordements d'une vie dissolue. Dans sa bonté, Dieu ne lui avait pas ménagé les avertissements, et elle les avait méprisés. Justement irrité, il voulut, en la châtiant, donner un exemple salutaire. Un jour, au milieu d'une fête où elle se vautrait dans la plus immonde débauche, la ville impie s'abîma dans les entrailles de la terre, qui s'entrouvrit soudain pour l'engloutir. A l'aube du lendemain, au lieu de voir, comme la veille, les toits pressés de tuiles rouges
    luire sous les premiers rayons du soleil, les gens d'alentour ne virent plus que les eaux blafardes et clapotantes de marais sans fin où la ville maudite, ses richesses et ses habitants sont à jamais ensevelis. » Il paraît que, dans les vastes marais de Briouze, des arbres entiers, des poutres, mais dépourvues de tenons et de mortaises, des poteries et des ustensiles de ménage ont été souvent trouvés en exploitant la tourbe qui les forme. La tradition prétend que ces objets appartenaient à la ville disparue, et elle ajoute que, tous les ans, dans la nuit de Noël, on peut, en se pendant sur le marais et en prêtant une oreille attentive, entendre monter de ses profondeurs, les sons affaiblis des cloches de son église, chantant la naissance du Messie. » [2]
     

     

    Sources :

     

    [1] Extrait de Wikipédia 

    [2] Extrait de Briouze à travers les âges : étude spéciale de la condition des cultivateurs et paysans briouzains sous le régime féodal par Alfred Lemaitre, (François Alfred ancien notaire). Éditeur : (Paris) 1903 https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k164675w/f186.item.r='histoire%20de%20Briouze 

    [3] Extrait de http://douglyn.co.uk/BraoseWeb/page3af.htm 

    [4] Extrait de https://www.orne.fr/sites/default/files/2019-11/Orne%20territoires-2019-BD_0.pdf 

    [5] Extrait de https://cc-valdorne.fr/communes/saint-andre-de-briouze.html

     

    Bonnes pages :

     

    O http://douglyn.co.uk/BraoseWeb/stagef.htm 

    Partager via Gmail Delicious Technorati Yahoo! Google Bookmarks Blogmarks Pin It

    votre commentaire



    Suivre le flux RSS des articles
    Suivre le flux RSS des commentaires