Ci-dessus : à gauche et au centre, deux photos extraites de https://www.gites-de-france-normandie.com/location-vacances-Gite-a-Vierville-sur-mer-Calvados-14G2103.html

 

    Cet article a été réalisé en grande partie à partir de l'excellent et très complet site : http://omaha-vierville.com/Webvierville/642-Vaumicel.htm

 

     " Le manoir de Vaumicel anciennement Valmisset, puis Vaumisset, est une ancienne demeure fortifiée, du 16e siècle, qui se dresse sur la commune de Vierville-sur-Mer dans le département du Calvados, en région Normandie. (...) Le manoir est situé à 550 mètres au sud-sud-ouest de l'église Saint-André de Vierville-sur-Mer... " [1]

 

Ci-dessus, une photo extraite de https://www.gites-de-france-normandie.com/location-vacances-Gite-a-Vierville-sur-mer-Calvados-14G2103.html

 

     " Partant de Lormel deux chemins conduisent au plus curieux manoir de la région, le château du Vaumicel : son nom s'est écrit : Vaumisset, Vaumicel et Vomicel. D'abord fermé et entouré de fossés il est actuellement ouvert à tout venant par sa propriétaire, Mme la vicomtesse de Bellaigue de Bughas. On voit encore une partie des tours d'angle et la totalité de celles qui flanquent le logis. Très curieux sont les encorbellements plus ou moins cachés par le lierre qui envahit ceux du couchant. Cette construction peut remonter au 15e. - Document publicitaire de 1932 " [2]

 

Arcisse de Caumont :

 

     " Plusieurs manoirs du 16e. siècle existent à Vierville, et il serait curieux de faire des recherches sur les divers fiefs seigneuriaux qui existaient dans cette commune.
     Parmi les anciennes maisons de Vierville nous avons dessiné le manoir du Vomicel ; je l'avais remarqué et décrit il y a plus de 25 ans, il est toujours à peu près dans le même état : ses tours couvertes de lierre produisent dans le paysage un très bel effet. C'est, comme le montre le dessin ci-joint, un château du 16e. siècle avec tourelles à toits coniques. Une des tours est en encorbellement et parfaitement appareillée.
     On entrait dans la cour par deux portes ; des murs et des fossés entouraient l'enceinte.
     Le Vomicel est à présent une ferme et appartient à M. de Gomicourt qui habite le château d'Agy près Bayeux. " [3]

 

Ci-dessus, dessin de V. Petit, extrait de la Statistique monumentale du Calvados, de ce même article.

 

   

 

Plan de situation du manoir du Vaumicel à Vierville-sur-mer ; blason de la famille Canivet par Gilloudifs

 

Historique

 

     " Son nom a varié légèrement au cours des siècles, il s'est écrit Valmisset en 1551, puis Vaumisset de 1616 à 1808, Vomicel en 1850 et finalement Vaumicel. (...)

     La première mention qui est faite du manoir dans les archives municipales de Vierville est dans un acte de mariage de 1675. " [2]

 

La famille Canivet

 

     " Le manoir a été bâti au 16e siècle, probablement vers 1551, par Guillaume Canivet, partisan d'Henri IV, anobli en 1543. " [1]

 

     " Le premier possesseur connu (et probablement le constructeur du logis principal) est Guillaume Canivet, seigneur du Vaumisset en 1551, anobli en mars 1543 par lettres données à Évreux, vérifiées le 4 septembre 1544 et enregistrées en mai 1546. Ses armes étaient : de gueules à 3 canifs à tranche d'argent emmanchées d'or. " [2]

 

Ci-dessus, blason de la famille Canivet par Gilloudifs.

 

     " En 1589, lors des guerres de religion, le manoir est incendié. Entre 1606 et 1808, il porta le nom de Valmisset, puis Vaumisset. La famille de Canivet conservera le manoir jusqu'en 1755. À cette date, il est vendu à Jean-Nicolas de Pleurre, conseiller honoraire à la grande chambre du Parlement de Paris... " [1]

 

La famille Pleurre

 

     " Par contrat du jeudi 7 Août 1755 devant Michel Duhamel, notaire royal et héréditaire à Bayeux, les deux frères Canivet ont vendu le Vaumisset et Vacqueville à messire Jean-Nicolas de Pleurre, conseiller honoraire en la Grande Chambre du Parlement de Paris, paroissien de St-Sauveur à Paris. (...) Les de Pleurre portaient "d'azur au chevron d'argent accompagné de trois griffons d'or 2 et 1, ceux du chef affrontés (...) " [2]

 

Ci-dessus, blason de la famille de Pleurre par Gilloudifs.

 

La famille Marguerye

 

     " Jean-Nicolas de Pleurre seigneur de Romilly, de la Ferté, etc., avait épousé Marie-Thérèse Gaillard qui l'a rendu père de Marie-Thérèse de Pleurre, mariée en 1741 à Gilles-Edouard de Marguerye, seigneur et patron de Vierville, né en 1709 à Bayeux (...) Gilles-Édouard appartenait à une vieille famille normande qui porte d'azur à 3 marguerites de pré d'argent tigées et feuillées de même.

        Édouard Marie de Marguerye fut l'une des victimes du Tribunal révolutionnaire établi à Paris par de décret de la Convention nationale le 10 Mars 1793 " (...) [2]

 

Ci-dessus, blason de la famille de Marguerye par Gilloudifs.

 

     " (...) puis de nouveau cédé en 1809, il passe de mains en mains, quatre familles se succèdent jusqu'en 1903, (...) " [1]

 

     " Au décès de Édouard-Marie-Alfred de Marguerye, le Vaumicel a été vendu le 4 juillet 1809, à M. Bertauld, moyennant une rente viagère à servir à sa mère et à sa sœur Mlle de Marguerye, ancienne religieuse. Mais la rente n'ayant pas été payée, le Vaumicel est revenu à Anne-Marie-Caroline, comtesse de Hautefeuille " (...) [2]

 

La famille Gomiecourt

 

     " Elle ne l'a pas gardé et l'a revendu le 8 Avril 1820, à Antoine-Pierre Dragon de Gomiecourt qui est mort le 1er Août 1856 au château d'Agy (...) " [2]

 

 

Blason de la famille de Gomiécourt extrait de https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Fichier:Or_a_bend_sable.svg

 

Les familles Lépesse puis Solange

 

     " Palémon-Louis Dragon de Gomiecourt (...) devenu propriétaire du Vaumicel, il l'a vendu en novembre 1859, (...) à Henri-Charles Sorin de Lépesse, déja héritier de Vierville et se rattachant par sa femme aux anciens seigneurs du Vaumicel. (...) Henri-Charles, acheteur du Vaumicel, a été maire de Vierville (...)

     La veuve d'Henri-Charles Sorin de Lépesse a vendu d'une part Vierville aux Marguerit de Rochefort-Goussancourt (du manoir de Than) et d'autre part a vendu le Vaumicel, (...) le 21 avril 1879, à Eugène Solange qui mourut en 1893.

      Son fils, Eugène-Georges Solange, devenu propriétaire du Vaumicel l'a vendu le 16 octobre 1903 au vicomte Marie-Victor-Eugène-François de Bellaigue de Bughas, né à Paris le 25 juillet 1882. " [2]

 

Ci-dessus, blason de la famille Sorin de Lépesse ? par Gilloudifs.

 

La famille Bellaigue de Bughas

 

     " (...) quand le vicomte François de Bellaigue en fait l'acquisition. " [1]

 

     " Les de Bellaigue portent : d'or ait chef d'azur chargé de 3 étoiles d'argent à la rivière aussi d'azur posée en pointe. (...)

 

Blason de la famille de Bellaigue de Bughas par Berry-Touraine2 — Travail personnel, CC BY-SA 4.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=73299118

 

     Lors de la déclaration de guerre en 1914, Marie-Victor-François de Bellaigue avait 42 ans. Conseiller municipal en 1912, et adjoint au maire de Vierville, il a quitté à la mobilisation le domaine agricole qu'il exploitait depuis 1904 et il en a laissé la charge à sa femme. " [2]

 

     " Ce dernier sera tué sur le front le 13 octobre 1915. " [1]

 

    " C'est le dernier fils, François de Bellaigue, né en 1915, qui a assuré la succession sur l'exploitation agricole en 1943. Il était marié depuis 1940 avec Denise Perrée et il a été maire de Vierville.

     A la mort de François de Bellaigue en 1979, la propriété familiale est restée dans l'indivision entre Madame de Bellaigue et ses 6 enfants. En 1992, une solution familiale a permis de conserver la propriété dans la famille.
     C'est Antoine de Bellaigue qui est propriétaire du château proprement dit. Les bâtiments et terres adjacents sont propriété de Jack de Bellaigue. " [2]

 

Description

 

     " Le manoir et ses dépendances formait autrefois un grand rectangle, encore facilement reconnaissable.
     Le corps principal du manoir a conservé son cachet avec ses 2 tours rondes au sud et ses 2 tourelles en encorbellement au nord. (...)

     Aujourd'hui bien que le corps principal du manoir ait conservé son cachet avec ses deux tours rondes au Sud et ses deux tourelles en encorbellement au Nord, une partie de la disposition ancienne a disparu par suite des nécessités de l'exploitation agricole et du désir de libérer l'habitation de l'emmurement devenu trop strict. (...) " [2]

 

     " Du portail double, avec porte piétonne et porte charretière, il n'en subsiste que des traces. La porte piétonne est de nos jours murée, et la porte charretière a disparu. On en conserve le souvenir par d'anciennes gravures. " [1]

 

     " Une construction secondaire rejoignait un vaste bâtiment se développant sur près de la moitié du côté Est du rectangle, fortifié à ses deux extrémités par deux tours rondes. Des murs élevés où s'appuyaient d'autres bâtiments d'exploitation fermaient les côtés Nord et Ouest, délimitant ainsi une vaste cour intérieure. (...) " [2]

 

Ci-dessus : à gauche, plan extrait du cadastre napoléonien de 1823, Archives du Calvados, https://archives.calvados.fr/ ; à droite, une photo aérienne extraite du site Géoportail.

 

     " Le logis est ceinturé par les communs dont une grange servant à abriter les charrettes. À l'écart, une tour indépendante abrite un ancien four à pain. " [1]

 

     " Le côté Sud était occupé par le corps de logis principal flanqué de deux tours d'angle rondes. L'une défendait l'entrée comportant une grande porte charretière et une porte bâtarde, toutes deux cintrées. Aujourd'hui la grande porte a perdu son arcade. L'autre tour défendait l'issue sur la campagne, (...) 

 

     La façade méridionale est percée d'ouvertures ayant perdu leur caractère primitif. Les lucarnes ont été refaites il y a une vingtaine d'années. (vers 1910)

 

 

     La façade nord comporte, outre ses fenêtres modernes, une fenêtre à meneau au premier étage et une petite fenêtre dont l'entourage est orné au rez-de-chaussée. (...)

     L'intérieur du manoir a été entièrement remanié et n'offre plus rien de remarquable sauf une vieille plaque de cheminée portant un écusson : deux chevrons accompagnés de trois tiercefeuilles, 2 en chef et 1 en pointe. Cet écu est timbré d'un casque de profil avec ses lambrequins et une colombe comme cimier. A la partie inférieure une banderole portait une devise maintenant effacée. " [2]

 

 

Les tourelles :

 

     Au nord-est : " Celle du Nord Est, malheureusement décapitée avant l'arrivée des propriétaires actuels, se compose d'une série de tores successifs en retrait les uns sur les autres et terminée à son extrémité inférieure par un cul-de-lampe formant pendentif et jadis sculpté. Cette tourelle est percée de meurtrières et d'une ouverture ovale dont l'entourage présente un entrelacs sculpté. " [2]

 

     Au nord-ouest : " Également en encorbellement, la tourelle du Nord Ouest porte trois fenêtres pareillement ornées et flanquées, chacune, de deux meurtrières allongées. Leur ornementation consiste en un petit fronton triangulaire à la partie supérieure avec deux supports formant les deux côtés de l'ouverture. Ces deux supports sont constitués par deux pilastres ioniques pour deux fenêtres et par des animaux fantastiques, (sorte de serpents) pour la troisième. Quant au fronton il est orné d'une cartouche indistincte sur deux fenêtres, et d'une coquille surmontée d'une croix pattée sur la troisième. Cette tour est revêtue d'un enduit portant différents dessins: quadrillages et entrelacs. " [2]

 

     Au sud-ouest : " La plus intéressante des tours est celle du Sud Ouest, flanquée d'une tourelle de même hauteur et à toit en pierre. Celle-ci contient un escalier à vis qui aboutit, à l'étage supérieur, à une petite plate-forme presque de plain-pied avec le rebord inférieur de trois ouvertures semi-circulaires: c'était la tour de guet. Les débris de corbeaux que l'on voit encore indiquent que primitivement chaque ouverture correspondait à un mâchicoulis. Le lierre a recouvert parfois totalement cette tourelle. " [2]

 

 

     " Deux rondes coiffées en poivrières au sud, qui défendaient l'entrée principale ainsi que celle donnant sur la campagne, celle côté ouest faisant office de tour de guet est accolée d'une tourelle d'escalier avec mâchicoulis permettant d'y accéder, et d'un pigeonnier dans sa partie supérieure, et deux tourelles en encorbellement au nord. " [1]

 

     Au sud-est : " La tour du Sud-Est est telle que l'a vue et représentée de Caumont dans sa Statistique Monumentale.

Toutefois son toit conique est actuellement moins élevé. " [2]

 

 

 

 

Bâtiments d'exploitation

 

     " Les bâtiments d'exploitation présentent sur la façade méridionale, en bordure de la route, les vestiges d'une fenêtre trilobée aujourd'hui bouchée. Le mur oriental est garni de contreforts et porte à son angle Nord une petite tourelle de deux étages à toit en poivrière. Dans le mur voisin il y avait autrefois une guérite en pierre (comme au manoir d'Amours à Maisy) détruite du temps des de Lepesse, ainsi qu'une autre tourelle semblable à la précédente et se trouvant à l'angle Sud Est., d'après le cadastre de Vierville. " [2]

 

Protection

 

     " Le manoir fait l’objet d’une inscription au titre des monuments historiques par arrêté du 15 juin 1927. " [1]

 

A proximité :

 

  

 

      O L'église Saint-André de Vierville-sur-mer, 13e siècle ; le clocher est classé au titre des monuments historiques depuis le 1er octobre 1913. [NdB]

 

     O " Le manoir de l'Ormel se distingue par son vieux logis (16e siècle) et par son porche (daté 1632) en bordure de la route allant vers la mer, entre le manoir du Vaumicel et l'église de Vierville sur Mer, juste à l'entrée du village. Les sculptures en forme de coquilles au fronton de l’édifice montrent que c'était une étape pour les pèlerins en provenance du nord de l’Europe en route vers St-Jacques de Compostelle. " [4]

 

 

    

O Le château de Vierville : " Château du 17e siècle, remarquable par ses hautes fenêtres du premier étage et son toit mansardé.(...) Une tourelle d'angle marque depuis le 19e siècle l'aile est. (...) Du 8 juin au 18 juillet 1944, le château a abrité le quartier général du onzième port de l'armée américaine. " [5]

 

Sources :

 

[1] Extrait de Wikipédia

[2] Extrait de http://omaha-vierville.com/Webvierville/642-Vaumicel.htm

[3] Extrait de la Statistique monumentale du Calvados, tome 3 – p.669 par Arcisse de Caumont

[4] Extrait de https://fr.manoirdelormel.com/

[5] Extrait de http://www.chateau-fort-manoir-chateau.eu/chateaux-calvados-chateau-a-vierville-chateau-de-vierville.html

 

Bonnes pages :

 

O http://omaha-vierville.com/Webvierville/642-Vaumicel.htm

O http://levaumicel.fr/accueil/