• LES REMPARTS DES TOURAILLES (Orne)

    LES REMPARTS DES TOURAILLES (Orne) LES REMPARTS DES TOURAILLES (Orne) LES REMPARTS DES TOURAILLES (Orne)

     

         Le château des Tourailles conserve des parties du 16e siècle, c'est un bel ensemble avec deux pavillons. [NdB]

     

         « Le château, situé à un kilomètre du bourg, remonte au moins au 12e siècle. Rebâti à différentes époques sur le même emplacement, il a subi de nombreuses transformations. » [1] 

     

    LES REMPARTS DES TOURAILLES (Orne)     « Entouré d’herbages, le château des Tourailles s’élève sur le plateau qui s’incline vers le vallon du bourg. Il domine les coteaux boisés de Sainte-Honorine, de Crasménil, et la Rouvre, rivière tortueuse, semée d’îlots où tournaient autrefois les moulins. Peu après l’église et le cimetière, le château s’annonce par un alignement de vieux hêtres. Celui-ci se double devant la propriété sur une large bande enherbée. Au centre de la prairie bordée de lisses, l’élégante construction se dresse. » [2] 

     

    Ci-dessus, une photo extraite de http://lestourailles.blogspot.com/2015/08/survole-en-paramoteur.html

     

    LES REMPARTS DES TOURAILLES (Orne)    LES REMPARTS DES TOURAILLES (Orne)

     

    Plan de situation du château des Tourailles ; blason de la famille Turgot-Tourailles par Gilloudifs.

     

    Histoire

     

         « Le premier logis est édifié au 12e siècle par Guillaume des Tourailles, seigneur du lieu. » [2]

     

    La famille Bertrand (fief des Tourailles) :

     

    LES REMPARTS DES TOURAILLES (Orne)     « Famille d'ancienne chevalerie, originaire de Tailllebois, qui a longtemps possédé la seigneurie des Tourailles ; Cette famille acquit le fief de Tourailles par mariage de Jean Bertrand, écuyer, avec Jeanne de la Villaye, nièce et héritière de Robert de la Villaye, prêtre et seigneur du dit lieu. La branche aînée s'est fondue dans la Famille Turgot avec Philippe Bertrand, fille unique de Gilles et petite fille de Jean.

    Les armes de cette famille sont d'azur à trois tours d'argent posées 2 et 1. » [3]  

     

    Ci-dessus, blason de la famille Bertrand par Gilloudifs.

     

    La famille Turgot :

     

    LES REMPARTS DES TOURAILLES (Orne)LES REMPARTS DES TOURAILLES (Orne)     « Le fief des Tourailles entra dans la famille Turgot en 1445 par le mariage de Philippine Bertran avec Jehan Turgot. C'était un plein fief de haubert qui relevait de la seigneurie de la Carneille envers laquelle il était tenu a quinze livres de rentes laquelle seigneurie relevait du comté d'Harcourt. » [1]

     

        Le blason : « à partir de 1445 (alliance Tourailles) : « Ecartelé : aux 1er & 4ème : d’argent, semé d’hermines, fretté de gueules ; aux 2ème & 3ème : d’azur, à trois tours d’argent ». [3]

    Ci-dessus : à gauche, blason de la famille Turgot extrait de https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Fichier:Blason-famille_fr_Turgot.svg ; à droite, blason de la famille Turgot-Tourailles par Gilloudifs

     

    LES REMPARTS DES TOURAILLES (Orne)     « Georges Turgot, seigneur des tourailles. Destiné à l'état ecclésiastique, il fut curé de la paroisse dont il était seigneur et devint plus tard grand vicaire de Saint-Florent près de Saumur. Ayant succombé aux tentations de ce monde, il eut d'une fille nommée Bodé, qui était une de ses paroissiennes, deux enfants naturels Jean et Jacques Bodé.

     

    Ci-dessus, plan extrait du cadastre napoléonien de 1829, Archives de l'Orne, https://archives.orne.fr/

     

         Au mois septembre 1576, désirant leur faire un sort, il obtint pour eux des lettres de légitimation, mais son frère Louis Turgot, auquel devait revenir après lui le fief des Tourailles s'opposa à l'exécution de ces lettres. Privé du nom et de l'héritage des Turgot, les deux bâtards durent se contenter du nom de La Fontenelle qui leur fut donné.

         Pour aider à la conclusion du mariage de son frère Jean, sieur de la Ruaudière, avec Louise d'Auvray, George Turgot avait assuré à celle-ci son droit de douaire sur la terre des Tourailles « au cas qu'elle suvéquist ledit maître Georges et non aultrement », mais la seigneurie devant revenir en droit à Louis Turgot, son cadet et non à Jean, troisième fils de Guillaume, un long procès eut lieu entre les deux frères et finalement par retrait lignager, Louis Turgot s'adjugea le fief des Tourailles le 4 novembre 1547. (Surville : Les Seigneur des Tourailles) » [4] 

     

    LES REMPARTS DES TOURAILLES (Orne)     « Un aveu de 1734 nous apprend que « Les maisons dudit manoir consistent en salles, chambres, cuisines, offices, boulangeries, écuries, greniers, tours, un gros pavillon, deux autres pavillons faisant les deux carrés de la cour, dans l'un desquels il y a une chapelle où l'on a toujours célébré la messe pour la famille des seigneurs et dames du lieu ; deux jets d'eau d'une belle hauteur existent dans la cour dudit manoir, close tout autour de murs et de douves. Sur lesquelles douves il y a trois pont-levis, l'un du côté de l'avenue, qui est le grand pont pour sortir le carrosse ; l'autre du côté de la prairie ; le troisième pour entrée du jardin et fruitier du manoir, partagé de plusieurs allées, et dans le milieu duquel il y a un jet d'eau d'environ quinze pieds de hauteur ; un grand berceau et des salles vertes au bout d'iceluy, qui servait de promenade ; et à côté il y a aussi une maison qui sert ordinairement d'orangerie, et le tout entouré de douves et fossés, dans lesquels il y a toujours du poisson. Il y a dans le parc une grande maison servant de manège à dresser les chevaux. »

     

    LES REMPARTS DES TOURAILLES (Orne)     A cette description, M. Gustave de Vaudichon ajoute : « Le château des Tourailles est entouré d'herbages bordés de sapins, de chênes et de hêtres. Elevé sur le plateau qui s'incline vers le vallon du bourg des Tourailles, il domine de ses toits aigus les côtés boisés de Sainte-Honorine, de Crasménil, et la Rouvre, petite rivière tortueuse, semée d'îlots où tournent des moulins. Un large perron de granit, à double rampe, de vingt marches, donne accès au vestibule du premier étage ; d'anciens meubles en chêne sculpté, une panoplie, un escalier à balustrade en fer travaillé, en dissimulent la grandeur ». [1]  

     

         Claude Turgot, chevalier, baron des Tourailles ne laissa qu'une fille :

         « Marie-Anne-Thérèse Turgot, dame des Tourailles et des Londes. Elle épousa d'abord Pierre de Neuville, marquis de Cleray (de sable à trois besants d'argent, au chef d'argent à neuf mouchetures de sable, 5 et 4). Devenue veuve, Marie-Anne-Thérèse Turgot se remaria par contrat du 5 août 1757 à haut et puissant seigneur Jean Pierre, marquis d'Osmond (de gueules à un vol d'hermines). En 1740, la terre et le château des Tourailles avaient été vendus par la marquise de Cleray à J.-Charles de Prouverre » [5] de la Cressonnière.

     

         Au 19e siècle, Jacques Alexandre de Vaudichon de l'Isle des Tourailles (1778-1835), époux de Marie-Marguerite de Prouverre, est propriétaire du château et également maire de la commune des Tourailles. [NdB]

     

    LES REMPARTS DES TOURAILLES (Orne)LES REMPARTS DES TOURAILLES (Orne)LES REMPARTS DES TOURAILLES (Orne)LES REMPARTS DES TOURAILLES (Orne)

     

    Description

     

         « Le château, tel qu'il existe aujourd'hui, est en grande partie moderne ; mais l'arrière du château présente un intéressant spécimen de l'architecture du moyen âge. » [1]

     

    « Les Tourailles.

     

    LES REMPARTS DES TOURAILLES (Orne)     Ce château situé dans le canton d'Athis est une demeure féodale qui remonte vraisemblablement au 12e siècle. Les guerres religieuses y ont laissé la trace du fer des assauts, aussi porte-t-il plus d'une cicatrice. Le château proprement dit tel qu'il existe aujourd'hui est en grande partie moderne, mais en arrière des constructions élevées par M.de Vaudichon et relié à elles par une galerie se trouve une partie importante du vieux château encore flanqué de deux grosses tours. Le tout est complètement entouré par des douves pleines d'eau. De chaque côté de la façade, mais isolés, se trouvent deux pavillons Louis XIII. L'un d'eux renferme la pierre tombale de Claude Turgot, seigneur des Tourailles, le héros qui tua Montchrétien. Elle renferme aussi une intéressante plaque de cheminée admirablement conservée et portant un écusson parti aux armes des Turgot et des Tourailles et coupé en pointe d'un quartier portant deux mains unies, symbole de l'union indissoluble des deux familles. » [5]


    LES REMPARTS DES TOURAILLES (Orne)      « Le logis principal, de grès aux chaînages de granit, présente une façade 19e siècle. La composition, très symétrique, s’organise de part et d’autre d’un pavillon-tour central où un escalier en fer à cheval conduit vers l’entrée. L’étage noble, sur entresol, est surmonté de combles à la Mansart couverts d’ardoises et animés de hautes lucarnes. Deux pavillons carrés identiques encadrent le château. Bâtis en granit, ils sont accolés de tours rondes et coiffés de hautes toitures en ardoises. Ils marquent les angles de la cour d’honneur bordée de douves. A l’ouest, des bornes en granit et des chênes précèdent la longue allée d’entrée sablée, longée de bandes engazonnées et de lisses. Elle conduit à un petit pont sur les douves, clos d’un très beau portail de ferronnerie.

     

    Ci-dessus, une photo aérienne extraite du site Géoportail.

     

    LES REMPARTS DES TOURAILLES (Orne)     Le vaste parc de 1943, planté de sapins, d’ormes, de marronniers n’existe plus. Aujourd’hui la vue est dégagée et permet d’admirer le bel ordonnancement des bâtiments. La façade nord du logis présente des éléments d’architecture plus anciens. Les vieux communs, couverts de tuiles, sont reliés au château par une galerie. L’ancien manège, clos de murs, s’élève toujours parmi les vieux fruitiers. Seule la partie Est conserve quelques plantations de l’ancien parc d’agrément. Sapins, chênes et hêtres dissimulent le château aux regards depuis la route en contrebas. Les fossés-douves de l’ancienne forteresse y sont enfouis sous la végétation qui y pousse librement. » [2]

     

    LES REMPARTS DES TOURAILLES (Orne)LES REMPARTS DES TOURAILLES (Orne)LES REMPARTS DES TOURAILLES (Orne)LES REMPARTS DES TOURAILLES (Orne)LES REMPARTS DES TOURAILLES (Orne)LES REMPARTS DES TOURAILLES (Orne)LES REMPARTS DES TOURAILLES (Orne)LES REMPARTS DES TOURAILLES (Orne)LES REMPARTS DES TOURAILLES (Orne)LES REMPARTS DES TOURAILLES (Orne)

     

    Anecdote :

     

    LES REMPARTS DES TOURAILLES (Orne)     « Le 7 octobre 1621, dans la plus ancienne maison du village, située juste en face du pont et qui était à l'origine une hostellerie nommée « L'image de Saint-Martin », fut tué le chef protestant Antoine de Montchrestien de Watteville, dramaturge et économiste de renom, qui tentait de soulever les huguenots de Normandie. Le seigneur des Tourailles, Claude Turgot, acteur majeur de ce meurtre, devint l'un des 24 gentilshommes ordinaires de la chambre du roi et reçu le collier de l'Ordre de Saint-Michel. » [6]

     

         Sur Antoine Montchrestien de Watteville, voir ici.

     

    A proximité :

     

    Notre-Dame de Recouvrance

     

    LES REMPARTS DES TOURAILLES (Orne)LES REMPARTS DES TOURAILLES (Orne)     « Le nom des Tourailles est peut-être lié à l'ancien château, mais vient plus probablement du celte « tur » (petites collines).

         Dès le 8e siècle, au lieu-dit la Monnerie, étaient établis un monastère et un petit sanctuaire marial. Ces deux établissements n'échappèrent pas aux dévastations vikings. Par la suite, après le baptême de Rollon et leur conversation, les Normands se hâtèrent de relever les ruines des lieux de cultes qu'ils avaient détruits. Ainsi fut fait pour l'église des Tourailles. La tradition rapporte que, lors de cette reconstruction, les bâtisseurs trouvèrent une statue de la Vierge enfouie sous la terre pour la protéger des rapines scandinaves. Dès lors, des foules de pèlerins se pressèrent aux Tourailles, pour la vénérer sous le titre de Notre-Dame de Recouvrance. En 1590, alors qu'il mettait le siège devant Falaise, le roi Henri IV, encore protestant à l'époque, s'y rendit pour demander à Dieu la pacification du royaume. Isaac et Marthe Eudes firent pèlerinage aux Tourailles car ils n'avaient pas d'enfant. Peu de temps après, le 14 novembre 1601, vint au monde celui qui allait devenir Saint Jean-Eudes, qui eut aussi deux frères et quatre sœurs. Au début du 20e siècle, on parle de plus de 15 000 pèlerins par an. Le curé et les habitants du village décidèrent de détruire la vieille église pour reconstruire une neuve. Les travaux débutèrent en 1895. » [6]  

     

    Sources :

     

    [1] Extrait de http://genealogie.delafontenelle.net/tourailles.htm

    [2] Extrait de http://www.chateau-fort-manoir-chateau.eu/chateaux-orne-chateau-a-les-tourailles-chateau-de-tourailles.html

    [3] Extrait de https://paintet.eu/armorial-de-la-famille-paintet-laignel.html

    [4] Extrait de https://paintet.eu/descendance-de-la-fontenelle-fils-de-georges-turgot.html

    [5] Extrait de l'article Généalogie de la famille Turgot par R. De Lavigerie - Société historique et Archéologique de l'Orne, tome XLVIII - 1929 https://paintet.eu/_media/genealogie-de-la-famille-turgot.pdf

    [6] Extrait de https://www.creation-personnalisation-web.fr/suisse-normande/villages/athis-val-de-rouvre/les-tourailles.html

     

    LES REMPARTS DES TOURAILLES (Orne) LES REMPARTS DES TOURAILLES (Orne) LES REMPARTS DES TOURAILLES (Orne)

     

    Bonnes pages :

     

    O http://genealogie.delafontenelle.net/tourailles.htm

    O http://histoire-bibliophilie.blogspot.com/2016/03/le-catalogue-des-livres-de-la.html 

    O http://racineshistoire.free.fr/LGN/PDF/Turgot.pdf 

    « LES REMPARTS DE BAILLEUL (Seine-Maritime)LES REMPARTS DE SAINT-PIERRE-DU-MONT (Calvados) »
    Partager via Gmail Delicious Technorati Yahoo! Google Bookmarks Blogmarks Pin It

  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :