• LES REMPARTS DE VILLIERS-SUR-PORT (Calvados)

     LES REMPARTS DE VILLIERS-SUR-PORT (Calvados) LES REMPARTS DE VILLIERS-SUR-PORT (Calvados) LES REMPARTS DE VILLIERS-SUR-PORT (Calvados)

     

    Photos ci-dessus ; à gauche, une photo extraite de http://www.france-balades.fr/CHAMBRE-D-HOTES/calvados/manoir-de-villiers/photos.html ; au centre, une photo aérienne extraite du sité Google Earth ; à droite, une photo extraite dehttps://www.tripadvisor.fr/VacationRentalReview-g644121-d8490766-Manoir_de_Villiers-Port_en_Bessin_Huppain_Calvados_Basse_Normandie_Normandy.html

     

    LES REMPARTS DE VILLIERS-SUR-PORT (Calvados)     « Le château de Villiers-sur-Port est une ancienne place forte, dont l'origine remonte probablement au 12e siècle, remaniée à plusieurs reprises (...) Il est situé sur les hauteurs, de Villiers-sur-Port [Villiers-sur-Port est absorbée par Huppain en 1824], à 1 kilomètre au sud-ouest de l'Église Saint-Pierre d'Huppain sur la commune de Port-en-Bessin-Huppain, dans le département français du Calvados. » [1] 

     

    LES REMPARTS DE VILLIERS-SUR-PORT (Calvados)   LES REMPARTS DE VILLIERS-SUR-PORT (Calvados)

     

    Plan de situation du manoir de Villiers-sur-Port à Port-en-Bessin-Huppain ; blason de la famille de Villiers par Gilloudifs

     

    Historique

     

         « Le château, dit Ferme de Villiers, date des 13e et 16e siècles. Selon Arcisse de Caumont, le manoir de Villiers aurait été une importante place forte au Moyen Âge. Il est assurément l'un des plus anciens édifices civils de la région et aurait été probablement construit au 12e siècle.

         Le château est construit pour la famille des de Villiers, puissante famille du Bessin du 12e au 16e siècle.

         On relève, en 1254, la présence d'un Guillaume, seigneur de Villiers.

         En 1417, en pleine guerre de Cent Ans, les Anglais s'emparent du domaine, et un des défenseurs, Raoul de Couvert, chevalier, doit laisser son fils en otage au roi d'Angleterre, Henri V.

     

    LES REMPARTS DE VILLIERS-SUR-PORT (Calvados)     Les seigneurs de Villiers, conservèrent le fief pendant quatre siècles, et le cédèrent à la famille Héricy, qui le conservera jusqu'au 19e siècle.

         Entre-temps le château avait été transformé en ferme et ce probablement dès le 18e siècle. » [1]

     

     

    Blason de la famille Le Héricy, d'argent à trois hérissons de sable, https://man8rove.com/fr/blason/y8fp6v4-le-hericy

     

    LES REMPARTS DE VILLIERS-SUR-PORT (Calvados)     « Au temps où fut bâtie l'église, le château devait exister, abritant le puissant donateur de l’édifice sacré. Quel était-il ? L'histoire locale est muette à son égard ; mais on sait qu'au 13e siècle les seigneurs de Villiers-sur-Port étaient des personnages considérables et que leur manoir commandant le littoral, était, au point de vue militaire, une position importante. Aussi en 1371, les commissaires royaux chargés de l'inspection des forteresses de Normandie, prescrivirent-ils à Guillaume de Villiers « que son Ostel fut appareillé, garni et ordene dedenz casimodo ».
          Cent quatre ans auparavant, c'est-à-dire en 1267, Richard de Villiers, chevalier (peut être le constructeur de la flèche de l'église), avait acheté de Guillaume de Bénauville, pour 3 200 livres tournois, toute la terre de Neuville, propriété considérable qu'il ajoutait à son domaine patrimonial (Archives départementales du Calvados).
          La guerre de Cent ans vint déployer ses étendards sanglants sous les remparts de Villiers. Assiégée par les troupes de Henri V, cette forteresse ne put résister à la fortune du monarque anglais auquel tout réussissait. Le 25 août 1417, Raoul de Couvert, écuyer, un vaillant soldat, qui avec Thomas de Surrain, son lieutenant, comme lui écuyer, avait défendu la forteresse, dont il était le capitaine, fut contraint de traiter de la reddition de la place assiégée (Thomas Duffus-Hardy. Rotuli Normanniœ. 1835). Sa capitulation fut honorable pour les vaincus. Dans l'appointement accordé et signé par le général anglais, le comte de Huntyngdon, il fut accordé à la garnison de se retirer vie sauve et d'emporter chivalx, choses biens, joialx et harnois à l'exception de la vitaille et de l'artillerie, devenues le gain du vainqueur. Comme garantie de cette convention, Raoul de Couvert donna son fils comme otage (Le seigneur de Villiers ne figure aucunement dans la capitulation. Il est probable cependant que le chastel appartenait à une famille de ce nom. 1457 Pierre de Villiers, écuyer, comparait dans un acte, et que le 10 aout 1596, Guillaume de Villiers est, dans des aveux, qualifié de sire de Maisons et de gouverneur pour le Roi de cette coste de la mer et plat pays de la vicomté de Bayeux. Cette famille semble avoir disparu vers le milieu du 17e siècle.). En 1453, on le retrouve seigneur d'Etréham, paroisse voisine. Depuis cet événement, probablement le dernier fait militaire dont le Chastel de Villiers fut le théâtre, les bâtiments de cette forteresse ont perdu en grande partie primitif de leur destination guerrière. Cependant, ce qui en reste est encore assez considérable pour qu'on se rende compte de l'état de cette place au 15e siècle. » [2]
     

     

    Ci-dessus, une photo extraite de MathildeEtGeorges - Sous licence Creative Commons https://monumentum.fr/ancien-chateau-villiers-sur-port-huppain-pa00111619.html

     

    La famille de Villiers

     

    LES REMPARTS DE VILLIERS-SUR-PORT (Calvados)     « La maison de Villiers, et celle de Vierville, sa branche cadette, descendait de la famille ducale de Normandie, et procédait des sires et châtelains de Villiers-Sur-Port (Villiers-sur-Port, canton actuel de Trêvières, commune réunie à Huppain, par ordonnance royale du 14 avril 1824) en la vicomté de Bayeux.
          Elle portait : fascé d'argent et d'azur de six pièces. M. Victor Hunger (Les Capitaines de Vire aux 14e et 15e siècles, p. 35) donne des armes différentes : « d'or, à deux fasces d'azur accompagnées d'un orle de merlettes de gueules. Les premières armes sont données dans l'Armoriai dressé par les hérauts et rois d'armes sous les règnes de Jean II le Bon, de Charles V le Sage et de Charles VI le Bien-Aimé « qui trouvèrent à propos, pour la gloire de leur Etat, de faire représenter les blasons des principaux chevaliers bannerets du royaume. » (Cf. La Roque : Histoire de la maison d'Harcourt).
          La seigneurie de Villiers était un plein fief de haubert tenu
    du Roi, et le seigneur prenait le titre de capitaine du haut
    et du plat pays. Elle avait donné son nom à une famille dont
    l'antiquité est attestée par plusieurs titres, et qui se distingua
    dans l'armée.
          Un de Villiers prit part à la 1ère croisade.
          Au 12e siècle, Robert de Villiers donna le prieuré des Deux-
    Jumeaux à l'abbaye de Cerisy.
          En 1190, un Nicolas de Villiers fut témoin, conjointement
    avec Hugues de Coulonces, de la charte de donation de Langrune à l'abbaye d'Aunay.
          Dans une autre charte de Henri II Plantagenêt, roi d'Angleterre, en faveur de la même abbaye, un Gilbert de Villiers est témoin et signe au premier rang.
          Dans deux chartes de 1207 et 1245, Guillaume de, Villiers
    accorde aux prieur et religieux des Deux-Jumeaux, du consentement de l'abbé de Cerisy, les terres que tenaient les hommes et vassaux.
          Un Lucas de Villiers fut grand bailli du Cotentin (1248-1252) ; pareillement, un Nicolas de Villiers (1292-1295).

         Un Guy de Villiers, chantre de Rouen, archidiacre de Coutances, fut nommé à l'évêché de Lisieux en 1254. Mais Formeville ne parle pas de cet évêque, et ce fut Foulques d'Astio qui occupa le siège épiscopal de Lisieux, de 1250 à 1266.
          Le premier sire de Villiers, seigneur de Coulonces, fut Enguerrànd dé Villiers qui avait épousé Isabeau de Coulonces. Il en eut au moins deux fils :
          1° Jean, qui suit ;
          2° Richard, écuyer, mentionné avec son père dans les anciens rôles normands sous le règne de Philippe III le Hardi, comme présent en l'ost de Foix en 1271, et, sans son père qu'il représentait pour le fief de Coulonces, dans la grande « monstre » qui fut faite à Tours en 1272 (Cf. La Roque : Traité de la noblesse, rôle des chevaliers normands). Dans ce même rôle, il est dit que Pierre de Roche, écuyer, comparut pour Guillaume de Villiers, fils aîné de Jean et neveu de Richard de Villiers, pour la septième partie des trois chevaliers que devait le fief de Montbray.
          Jean, Ier de Villiers, écuyer, seigneur de Villiers et de Coulonces, fils aîné d'Enguerrand de Villiers et d'Isabeau de Coulonces, vivait dès 1236. A cette époque, cent ans avant l'érection de la baronnie de Coulonces, il portait déjà, chose curieuse, le titre de baron de Coulonces.
          Il épousa Tiphaigne (ahas Etiennette) Painel qui lui donna
    deux fils :
          1° Guillaume, qui suit ;
          2° Jean, tous deux mentionnés dans un titre de 1246. C'est
    ce Jean, plutôt que son père, qui fut du nombre des chevaliers de l'armée de Philippe IV le Bel dans son voyage de la mer (1295). Et son nom se retrouve dans les lettres patentes de la Chambre des Comptes qui contiennent les noms et qualités des chevaliers et écuyers, au terme de Pâques 1288.
          Guillaume Ier de Villiers, écuyer, seigneur de Villiers et de
    Coulonces, fils aîné de Jean Ier, épousa Aliénor de Vitré dont il eut cinq fils : 1° Guillaume ; 2° Raoul ; 3e Jean ; 4° Thomas ; 5° Jean. 
          Ces trois derniers embrassèrent l'état ecclésiastique. Tous Sont mentionnés dans un titre de 1290.
          Guillaume de Villiers, l'aîné, et Raoul de Villiers, son puîné,
    formèrent deux branches distinctes : Guillaume eut pour son
    partage la seigneurie de Villiers-sur-Port et la baronnie du Hommet, et ainsi il cessait d'appartenir à l'histoire des seigneurs de Coulonces.(…) » [3] 
     

         Voir aussi : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k54159338/f557.item.r=%22Villiers%20sur%20Port%22 

     

    Ci-dessus, blason de la famille de Villiers par Gilloudifs.

     

    LES REMPARTS DE VILLIERS-SUR-PORT (Calvados)     « Au lendemain de son mariage, Bernardin de Marguerie avait acquis la châtellenie de Villiers-sur-Port, et en 1634 il se rendit adjudicataire des terres du Vautirel, saisies à
    sa requête sur Enguerrand du Rosel.
          Villiers-sur-Port était un plein fief de haubert tenu du roi, avec droit de patronage et de présentation à la cure de Saint-Nicolas-de-Villiers.

         Le château, entouré de douves avec pont-levis, commandait une partie du littoral et notamment la route de Bayeux. Le domaine non fieffé comprenait 43 vergées et le domaine fieffé 449 vergées 1/2, un moulin à Commes et de nombreuses redevances. » [4]  

     

    Ci-dessus, blason de la famille de Marguerie, d'azur à trois marguerites tigées et feuillées d'argent, https://man8rove.com/fr/blason/j9a4jy8-marguerye-alias-marguerie

     

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    Photographies ci-dessus par Georges Estève (1890-1975) © Ministère de la Culture (France), Médiathèque de l'architecture et du patrimoine, diffusion RMN-GP https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/memoire/APMH0104861

     

    Description

     

    LES REMPARTS DE VILLIERS-SUR-PORT (Calvados)     " Château construit pour les Villiers, puissante famille du Bessin du 12e au 16e siècle ; un donjon carré aurait existé dans la cour, démoli au début du 19e siècle (témoignage oral recueilli par A. De Caumont) ; 12e ou début 13e siècle, édification de la porte de la cour ; 13e siècle, du corps la jouxtant à l'est ; 14e siècle, du corps ouest ; fin 15e ou début 16e siècle, construction du corps de logis sud, de la tour sur l'angle sud-est, de la tour d'escalier et de la tourelle des latrines, aménagement d'un étage dans le corps du 14e siècle et percement de nouvelles baies ; un peu plus tard dans le 16e siècle, ouverture d'une fenêtre à l'étage sur la façade sud du logis ; château transformé en ferme probablement dès le 18e siècle ; début 19e siècle, avant le cadastre de 1823, remaniement du bâtiment du 13e siècle, comblement d'une grande partie des douves et ouverture de la porte fenêtre au rez-de-chaussée de la façade sud du logis, adjonction d'un bâtiment en appentis contre la façade nord, reconstruction des bâtiments au nord et à l'est de la cour et des corps entourant la basse-cour, établissement d'un jardin potager et d'un fournil ; hangar construit récemment. " [5]

     

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    Photographies ci-dessus par François Decaëns, 1994 © Région Basse-Normandie - Inventaire général https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/memoire/IVR25_19941400996

     

    LES REMPARTS DE VILLIERS-SUR-PORT (Calvados)     " Le château est construit en calcaire.

         Le manoir comporte deux cours : la première est une grande cour où s'aligne les bâtiments agricoles et, l'autre, plus petite correspondant à la cour noble. Cerné de douves [Sur le cadastre de 1823, on peut voir qu'une grande partie des douves sont déjà comblées], on accédait jadis à la première cour par un pont-levis. Une fois pénétré, sur la droite se dresse l'imposant logis seigneurial daté du début du 16e siècle. Ses ouvertures, pour la plupart, date du 18e siècle à la suite d'un remaniement. L'une d'elles arbore des décors sculptés de style Renaissance. Le logis est flanqué de deux tours : la première, haute et cylindrique, percée de meurtrières, assurait la défense de ce côté de la cour ; la seconde, à l'arrière donnant sur la cour noble, du 14e siècle, carrée, contenait les latrines et un escalier à vis qui desservait le logis.  En face du logis, se dresse la chapelle du domaine épaulée de puissants contreforts et dont le style la rattache au 13e siècle. Vers 1850, elle fut transformée en écurie. Sur la gauche du logis, se trouvent divers bâtiments dont le plus ancien date du 12e siècle et qui a conservé son portail et ses ouvertures.

         La cour intérieure aurait abrité en son centre un donjon carré aux 12e – 13e siècles, et démolie au 19e siècle, selon une tradition orale recueillie par Arcisse de Caumont. " [1]

     

    Ci-dessus, une photo aérienne extraite du site Google Earth.

     

    Arcisse de Caumont, 1857 :

     

    LES REMPARTS DE VILLIERS-SUR-PORT (Calvados)     " Château. Le château de Villiers-sur-Port était, au moyen âge, une place assez importante ; le seigneur qui le possédait prenait le titre de capitaine du haut et du plat pays, probablement parce que cette place domine en même temps la vallée de l'Aure et les plateaux qui bordent la côte. Ce château fut un de ceux dont la reddition donna lieu , en 1417, à une convention écrite, dont le texte a été publié par M. Thomas Duffus-Hardy (voir 1 ci-après).

         Ce qui reste du château est assez considérable pour qu'on puisse se rendre compte de ce qu'il était au 15e siècle.

         On entre d'abord par une porte qui, dans l'origine, n'était, selon toute apparence, accessible qu'au moyen d'un pont-levis. La place était, en effet, entourée de larges fossés pleins d'eau dont on voit encore quelques traces, et qui ont été comblés il y a 40 ans environ.

     

    Ci-dessus, gravure extraite de la Statistique monumentale du Calvados, Volume 3 par Arcisse Caumont - F. Le Blanc-Hardel, 1857, p. 624-627. https://books.google.fr/books?id=0cZAAAAAYAAJ&pg=PA624&redir_esc=y#v=onepage&q&f=false

     

    LES REMPARTS DE VILLIERS-SUR-PORT (Calvados)     La première cour est entourée de constructions dont quelques-unes, comme le pressoir, peuvent être anciennes, mais n'offrent pas de caractère suffisant pour qu'on leur assigne une date.

          Il n'en est pas de même des constructions qui séparent cette première cour et le jardin de la seconde. Ainsi, on distingue d'abord une chapelle A (maintenant écurie) dont les ouvertures en lancettes annonçaient le 13e siècle ; puis, au-delà de la porte de la seconde enceinte qui était garnie d'une herse, un corps-de-logis qui peut dater du 15e siècle. La grande fenêtre à croisée de pierre qu'on y voit est trop belle pour remonter au-delà de la fin du 15e, peut-être même n'est-elle que du commencement du 16e. Ce sont ces parties que M. Bouet a dessinées dans la petite vue que voici.

     

    Ci-dessus, plan extrait du cadastre napoléonien de 1823, Archives du Calvados, https://archives.calvados.fr/

     

    LES REMPARTS DE VILLIERS-SUR-PORT (Calvados)     Plus loin, les constructions forment un long bâtiment en retour d'équerre du Sud au Nord. On y voit, dans le pignon, une autre fenêtre à croisée de pierre dans le même style que la précédente, accostée de montants couronnés de pinacles appliqués sur la muraille : l'escalier se trouve en-dedans de la place, dans l'angle formé par la réunion des deux bâtiments, et, comme on le voit ailleurs, il se termine par une espèce de tour à toit en bâtière. Si l'on examine le reste du corps-de-logis dirigé du Sud au Nord, on y remarque du côté extérieur une porte en ogive , tréflée au sommet , qui peut remonter au 14e siècle, peut-être même à la fin du 13e ; enfin, à l'extrémité vers le Nord, une construction extérieure dont il est difficile d'expliquer la destination : c'est une espèce de manteau de cheminée ; on comprend difficilement à quoi cela pouvait servir à l'extrémité extérieure de la construction qui paraît s'être arrêtée là, à en juger par la trace des fossés qui garnissaient la place de ce côté. Il ne faut pas s'arrêter à cette difficulté, car elle s'expliquerait peut-être si nous connaissions mieux l'ancienne disposition des lieux.

     

    Ci-dessus, une représentation de la carte d'état-major extraite du site Géoportail.

     

         Le reste des bâtiments de cette seconde cour n'offre pas d'intérêt ; mais M. Le Sueur, membre de l'Association normande, qui a succédé à son père dans l'exploitation de la terre de Villiers, sait qu'un donjon carré existait dans cette seconde cour et qu'il a été démoli il y a 40 ans. Ce renseignement est important.

         La terre et le château de Villiers-sur-Port appartiennent aux héritiers de M. le comte d'Héricy.

         On voit figurer les seigneurs de Villiers dans un assez grand nombre d'actes. Guillaume de Villiers, versus mare, figure en 1254 dans le cartulaire du chapitre de Bayeux ; d'autres seigneurs de Villiers vivaient dans les siècles suivants. "

    (1) Roluli Normanniæ in lurri Londinensi asservali, 1 vol. in-8°., 1835.

         Quoiqu'il y ail plusieurs Villiers en Normandie, je pense que c'est bien au château de Villiers-sur-Port que se rapporte la capitulation dont il s'agit, ce qui me détermine à la Transcrire ici en pole. Le chaleau fut défendu par Raoul de Couvert et Thomas de Surrain. En se rendant au comte de Hunlyngdone, Raoul de Couvert fut forcé de donner son fils Alain de Couveri en Olage au roi d'Anglelerre.

         « Cest endenlure fuist fait le xxve. jour Daoust l'an mille qualor. cens xvije du traite el appointement de la rendu du corps du chastelle et forteresse de Villiers fait en le manere quensuil. Raufe de Covert et Thomas de Surayn ont promis rendre le dit chastelle et forleresse au Ireshaull el (resexcellent Prince Henry par la grace de Dieu Roy de France et Dengleterre en le main de Johan Conle de Hunlyngdone a prendre possession de celluy par sa main ou son depulee le seconde jour de mois de septembre prouchain venant en cas que se ainsi nest que le dit chastelle ou forteresse soit rescous ou soucurrez le dil seconde jour devant la heure de mydy par puissance de ladversaire du dit Roy du Daulphin ou monsieur de Montenay ou lun deuls ou leur propre personnes accompaigniez avec notable puissance de gens darmes et dautres que a celle heure les dilz Raufe de Covert et Thomas de Surayo rendront le dil chastel et forleresse au dil tresexcellent Roy de France et Dengleterre en les mains du dit Conle de Huntyngdone ou de son depute. Et promeliont les diiz Raufe et Thomas garder le dit chastel et forteresse jusques a dit seconde jour saunz leur enforcier ou pourchacier aliance pour la garde du dit chastelle ou forteresse en préjudice du dit lrees excelleot Roy de France et Dengleterre par le moien de ceo que les dits Raule et Thomas pourront el auront temps de vuider le dit chastelle et forteresse tant en chivalx choses biens joialx et harnois quelconque hormys vilaille et artillarie pour le stuffe du dit chastelle ou forteresse. Et sur cest traitee et appointement ad le dil tresexcellent Roi de France et Dengleterre de sa benigne grace oltroie a toutes ceus esteanız dedeins le dit chastelle og forteresse leurs vies ovec loutes leurs biens harnois monlures armures et autres choses queconques hormys vitaille et artillarie comme desuis et sur ceo ad le dit tresexeellent Roi de France el Dengleterre grauntez as ditz Raufe et Thomas leltres de sauf conduit seales soubz son grand scel adurerez jusque au dit seconde jour. Et pour yceste traitee et appointement entrelenir bien et loialement saunz fraude ou male engine ont les ditz Raufe et Thomas faitz serement solempnel el sur peine de reprouche et ovesque ceo baillez et delivrez Alein de Covert fitz et heir au dit Raufe en hostage a la volunte du dit tresexcellent Roy de France et Dengleterre et apres la delivrance du dit chastelle ou forteresse devestre renduz franchement et guillement comme les autres qui sont demourez dedeins. Purveu que si le dit chastelle on forteresse soit par force comme dil est rescous et succurrez adonques le dit Alein paraillement devestre renduz. Et pur ycestes desuis contenuz pluis veritablement approver et entretenir ont les parties suisdilz mises a cest presentz leur seals lesquels leurent escriptes et seales le susdit seconde jour lan susdit. " [6] 

     

    LES REMPARTS DE VILLIERS-SUR-PORT (Calvados)     « On entre d'abord dans la première enceinte par une porte, qui, dans l'origine, ne devait être accessible qu'au moyen d'un pont-levis. La place était, en effet, entourée de larges fossés remplis d'eau, qui ont été comblés que dans la première moitié de ce siècle. Dans l'intérieur de cette enceinte, on remarque transformée en écurie, l'ancienne chapelle, dont les fenêtres, en lancettes, annoncent le 13e siècle.
          Au-delà de la porte de la deuxième enceinte, laquelle était garnie d'une herse dont on voit les rainures, il existe un corps de logis construit au 15e siècle ou au commencement du 16e, et percé d’une superbe fenêtre à croisée de pierre. Dans les autres constructions, formant un retour d'équerre du sud au nord, on distingue encore une belle fenêtre accostée de montants couronnés de pinacles, ainsi qu’une porte ogivale tréflée au sommet. Cette ouverture peut être de la fin du 13e siècle (De Caumont. Statistique monumentale). Dans ce cas, elle daterait du temps où le château était une place forte.

         Aujourd’hui, le château de Villiers-sur-Port (versus mare), dont le seigneur prenait le titre de capitaine du haut et du plat pays, est devenu le centre d'une importante exploitation agricole.

         Plus heureux que l'église, sa sœur, il a survécu aux outrages du temps et des hommes. Son affectation actuelle l'a sauvé. »

    Article de G. Villers. [2] 

     

    Ci-dessus, une photo aérienne extraite du site Géoportail.

     

    Protection

     

         " Le château fait l’objet d’une inscription au titre des monuments historiques par arrêté du 2 juillet 1927. " [1]  

     

         Voir aussi : https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/merimee/IA00122021

     

    A proximité

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    O L'église Saint-Nicolas de Villiers-sur-Port 

     

    LES REMPARTS DE VILLIERS-SUR-PORT (Calvados)     « L’église Saint-Nicolas fut édifié au 12e siècle, d’architecture romane, puis au 13e siècle est édifié un nouvel étage supérieur et un clocher de style gothique surmonté d’une flèche, complétés par l’aménagement de chapelles seigneuriales dans la nef. Aux 17e et 18e siècles, le porche sous le clocher et la baie à l’est sont murés pour installer un retable.

         Quand en 1824 la paroisse est réunie à celle de Huppain, le cimetière et l’église sont abandonnés et le mobilier transporté à Port-en-Bessin. Les ardoises et les bois de charpente sont récupérés par les habitants de Huppain mais ceux de Villiers cachent la cloche de l’église dans une douve de l’ancien château, afin qu’elle ne soit pas donnée aux Portais.

         L’édifice abandonné se dégrade malgré son achat en 1876 par la marquise de Mathan qui souhaitait le préserver et quelques travaux de consolidation sont effectués au 20e siècle. L'édifice est classé au titre des Monuments historiques depuis le 31 mai 1922. » [1]  

     

    Ci-dessus, gravure extraite de la Statistique monumentale du Calvados, Volume 3 par Arcisse Caumont - F. Le Blanc-Hardel, 1857, p. 624-627. https://books.google.fr/books?id=0cZAAAAAYAAJ&pg=PA624&redir_esc=y#v=onepage&q&f=false 

     

    O L'église Saint-Pierre d'Huppain

     

    LES REMPARTS DE VILLIERS-SUR-PORT (Calvados)     « Datant des 11e, 12e et 13e siècles, elle est classée au titre des Monuments historiques. » [1]

     

     

     

    Sources :

     

    [1]  Extrait de Wikipédia

    [2] Extrait de La Normandie monumentale et pittoresque... Calvados, 1re [-2e] partie.... Partie 1 - Date d'édition :  1895  https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6419842b/f439.item.r=%22Villiers%20sur%20Port%22

    [3] Extrait de Au pays virois : bulletin mensuel d'histoire locale - Éditeur : (Vire) :  1931-01 https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k54910816/f164.item.r=%22Villiers%20sur%20Port%22

    Voir aussi : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k54159338/f557.item.r=%22Villiers%20sur%20Port%22

    [4] Extrait de Histoire de Vassy par Camille Cautru (1879-1969) - Éditeur : Repro livres 1961 https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k33469182/f78.item.r=%22Villiers%20sur%20Port%22 

    [5] Extrait de https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/merimee/IA00122021

    [6] Extrait de la Statistique monumentale du Calvados, Volume 3 par Arcisse Caumont - F. Le Blanc-Hardel, 1857, p. 624-627. https://books.google.fr/books?id=0cZAAAAAYAAJ&pg=PA624&redir_esc=y#v=onepage&q&f=false

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