• LES REMPARTS DE SAINTE-MARIE-DU-MONT (Manche)

     LES REMPARTS DE SAINTE-MARIE-DU-MONT (Manche) LES REMPARTS DE SAINTE-MARIE-DU-MONT (Manche) LES REMPARTS DE SAINTE-MARIE-DU-MONT (Manche)

     

    Ci-dessus : à gauche, une photo extraite de https://www.travelandleisuregroup.fr/recourir/multipropri%C3%A9t%C3%A9-revente-chateau-sainte-marie-du-mont/ ; à droite, une photo extraite de https://www.bayeuxanimationsloisirs.com/album-photos/cercle-de-lecture/ste-marie-du-mont/

     

         « Le château de l'Ilet est une ancienne demeure historique des 16e-17e siècles, de la Manche, située à Sainte-Marie-du-Mont et pour partie à Brucheville. » [1]

     

    LES REMPARTS DE SAINTE-MARIE-DU-MONT (Manche)     « Le château de l'Islet est situé au bourg, derrière l'église. Son emplacement stratégique lui permettait de surveiller le large estuaire que forme la réunion de plusieurs rivières : Douve, Taute, Vire et Aure, et les gués permettant de franchir le Grand et le Petit Vey donnant accès au Cotentin. » [2]

     

    Ci-dessus, une photo extraite de https://monumentum.fr/ancien-chateau-pa00110590.html

     

         « Ce château, élevé au Moyen Age, fut l’un des mieux construits et des mieux fortifiés du pays. En cas de siège, ses tours et ses souterrains permettaient une excellente communication intérieure. » [3]

     

    LES REMPARTS DE SAINTE-MARIE-DU-MONT (Manche)    LES REMPARTS DE SAINTE-MARIE-DU-MONT (Manche)

     

    Plan de situation du château de Sainte-Marie-du-Mont ; blason de la famille Aux Epaules par Gilloudifs.

     

    Historique

     

         « Un premier château de terre et de bois sur motte est construit au début du 10e siècle par un des compagnons de Rollon, un certain Vieul aux Épaules. » [2]

     

    La famille Aux-Epaules

     

    LES REMPARTS DE SAINTE-MARIE-DU-MONT (Manche)     « D'après les manuscrits de M. Charles Morel, le premier de cette illustre famille en ce pays fut « Vieul », surnommé « Aux-Humères ou Aux Epaulles », en latin, ad Humeros, et aussi d'après Dumoustier, ad Scapulas, en scandinave Sche Sulkem. C'était un chef danois. Il vint en France du temps de Rollon, le premier de nos ducs de Normandie, sous le règne de Charles III, dit le Simple, fils de Louis le Bègue. Vieul-aux Epaulles se trouvant dans un pressant péril fit vœu de se faire chrétien s'il échappait au danger, et il aborda heureusement aux dunes avec ses Scandinaves. Il y fit bâtir la chapelle de Sainte-Marie-Madeleine où il s'acquitta de son vœu en recevant le saint baptême. On voit encore les fonts dans lesquels ce fier Danois fut purifié par les eaux salutaires de la régénération. La grâce du christianisme ayant adouci ses meurs barbares et payennes, il fit alliance avec une des meilleures familles du pays ; en l'an 910 il épousa « Baudour », fille du comte de Cotentin, et il bâtit un fort au Grand-Vey, qui était connu sous le nom de la butte d'Ocford. » Il y a peu d'années la butte subsistait encore, mais aujourd'hui elle a disparu totalement à cause des envahissements progressifs de la mer dans ces parages.

     

    Ci-dessus, blason de la famille Aux Épaules par Gilloudifs.

     

        « Vieul » portait alors en son écusson « de gueules avec un gonfanon à antique à deux pendants. » Mais ces armes primitives furent remplacées dans la suite par une « fleur de lys d'or, remplissant tout l'écu avec cette devise honorable, ce qui a bien l'air de rappeler un trait de fidélité digne d'éloge : « Nemo potest duobus Dominis servire. » [4]

     

         « Au 11e siècle, la famille aux Épaules remplace ce fortin de bois par un château construit en pierre, ceint de douves. » [2]

     

    LES REMPARTS DE SAINTE-MARIE-DU-MONT (Manche)     « Les seigneurs Aux-Espaulles se distinguèrent à diverses époques dans ces luttes sanglantes que la France eut si longtemps à soutenir contre nos voisins d'outremer. La ville et le château de Carentan, comme presque toutes les places du Cotentin étaient tombées au pouvoir des Anglais, lors de la descente qu'ils firent à la Hougue sous Édouard III, roi d'Angleterre, en 1346. Philippe-Aux-Epaulles reprit pour son légitime souverain cette place fort importante à cette époque. Il y avait eu des traîtres dans l'armée française : d'après les notes de M. Charles Morel, Nicolas de Grouchy et Raval de Verdier avaient abandonné le drapeau de leur patrie pour se livrer à l'étranger. Philippe se saisit d'eux à Carentan ; il les retint prisonniers et il les conduisit à Paris où ils expièrent par le dernier supplice leur criminelle félonie. Ce noble seigneur fut fait chevalier à la bataille de Crécy en 1346. Cette bataille fut funeste à la France : elle y perdit environ trois mille hommes et l'élite de la noblesse, mais le roi Philippe de Valois sut cependant distinguer le courage malheureux et récompenser ses fidèles serviteurs selon leurs mérites.

         Guillaume-Aux-Epaulles, frère de ce Philippe, épousa Raoulette Tesson, d'une illustre famille du Cinglais , et qui portait « fascé d'hermine et de paille. » Ce seigneur fut capitaine de Moulinaux, de Néhou et des Ponts-d'Ouve. Il jouissait des faveurs de Charles le Sage dont il était conseiller et chambellan. Guillaume répondit à l'appel du preux connétable du Guesclin, quand il réunit autour de lui la noblesse normande pour repousser les Anglais. Ses belles actions lui méritèrent l'honneur de la chevalerie militaire qu'il reçut de la main du roi lui-même à la bataille de Rosbec, en Flandre. Cette affaire eut lieu le 27 novembre 1380 ; elle fut glorieuse pour nos armes : vingt mille Flamands y périrent sous le fer du soldat vainqueur. Guillaume-Aux-Epaulles mourut l'an 1395, laissant trois fils, Jean, Guillaume et Richard.

        Continuant de défendre courageusement la France, comme son père et son oncle lui en avaient donné le bel exemple, Guillaume-Aux-Espaulles, fils du précédent, coopéra, en 1424, à la défense du Mont Saint-Michel, la seule place de Normandie qui ait toujours résisté aux Anglais et qu'ils n'aient jamais pu réduire malgré tous leurs efforts. Il mourut à la garde de cette forteresse importante. » [4]

     

         « À la fin des guerres de Religion, Henri-Robert aux Épaules, rase le château fort et édifie à sa place le manoir. Ce Robert, lieutenant général de Normandie et ami d'Henri IV, dernier de sa lignée, meurt en 1607. » [2]

     

         « Il mourut à 46 ans au château de Fontainebleau en 1607. Son épitaphe est dans l’église de Sainte Marie du Mont. » [5]

     

         « Une statue orante en marbre, du 17e siècle, le représentant agenouillé et provenant de sa tombe est conservé dans l'église de Sainte-Marie-du-Mont. » [2]

     

    Henri-Robert Aux-Épaules

     

    LES REMPARTS DE SAINTE-MARIE-DU-MONT (Manche)     « À gauche, dans la pénombre du chœur de l’église de Sainte-Marie-du-Mont, le visiteur tombe en arrêt devant une haute statue funéraire de marbre blanc. Personnage considérable durant les guerres de religion, Robert Aux-Épaulles joue un rôle déterminant dans l’avènement du roi Henri IV dont il est l’ami. Dans son ouvrage Les Gens d’ici, Gilles Perrault écrit qu’il « fut de ceux qui comprirent qu’Henri IV était nécessaire ». Ainsi qu’il est gravé sur une plaque de marbre près de sa statue, Robert Aux-Épaulles assiste le roi « en tous les sièges, rencontres et batailles qu’il ordonn[e] pour le recouvrement de son estat ».

         Voici le texte complet de cette plaque :

    LES REMPARTS DE SAINTE-MARIE-DU-MONT (Manche)    « À l'eternelle mémoire de Missire Henry Robert Aux Espaulles, Seigneur et patron fondateur de Ste Marye du Mont, Baron de Gye, Sr de Lieurré, L'Isle Marye et Le Chef Du Pont, Conseiller du roi en ses conseils d'estat et privé, Chevalier de son ordre, Gentilhomme ordinaire de sa chambre, Capitaine de Cinquante Hommes d'Armes de ses ordonnances, Lieutenant de sa Majesté aux Baillages de Rouen, Caux, Gisors etr Caen, Bailly et Gouverneur de Rouen, Carentan et Valongnes. Lequel, dès son enfance nourry au service de très invincible prince Henry le Grand IIIIe roi de France et de Navarre, l'assista en tous les sièges, rencontres, et batailles qu'il donna pour le recouvrement de son estat. sans avoir souillé ses mains, dans le sang froid, ny dans les injustes butins, ordinères durant le cours de ceste guerre civille. Ainsi sa valeur le rendit l'amour de son roy, et sa vertu les délices de sa patrye. Ce qui luy fist mériter que ce monarque honora sa fin, d'une longue suite de ses larmes, et qu'il aye continué depuis à le regretter, non avecq les parolles d'un maistre, mais avecq les plaintes d'un amy. Il Mourut dans le logis de sa Majesté à Fontainnebleau le dernier jour de novembre 1607 agé de 46 ans et repose icy. Priés Dieu pour luy. »

         Aux-Épaulles descend d’une vieille famille viking. Il est le fils de Nicolas Aux-Épaules († 1577), seigneur de Sainte-Marie-du-Mont, et de Françoise de Monchy. Il se marie en 1585 avec Jeanne de Bours, dont il a trois filles : Judith, Jeanne et Suzanne. Un de ses ancêtres appartient aux illustres défenseurs du Mont Saint-Michel durant la guerre de Cent Ans. Henry-Robert, lui, abjure sa foi protestante avant son bon roi Henri. On dit que ce dernier a versé quelques larmes quand le seigneur de Sainte-Marie-du-Mont a expiré, à 46 ans. Il est enterré dans son fief du Cotentin. Il est chevalier de l'Ordre du Roi, bailli de Rouen, gentilhomme ordinaire de Sa Majesté, gouverneur de Valognes et de Carentan. » [6]

         Voir aussi ici.

     

    Ci-dessus, deux photos extraites de https://www.lavieb-aile.com/article-eglise-de-sainte-marie-du-mont-henri-robert-aux-epaules-109548813.html

     

    La famille La Guiche

     

    LES REMPARTS DE SAINTE-MARIE-DU-MONT (Manche)     « Ce noble et puissant seigneur avait épousé, en 1585, Jeanne de Bours, huguenote fort attachée à sa secte, comme nous le verrons plus loin. Il ne laissa que trois filles, dont l'aînée Suzanne-Aux-Epaulles, dame de Sainte-Marie-du-Mont, fut mariée, en premières noces, à Jean de Longaunay, seigneur d'Amigny, gouverneur de Carentan. (…) Suzanne-Aux-Espaulles fut mariée en secondes noces à Jean-François de la Guiche, seigneur de Saint-Géran, chevalier des ordres du roi gouverneur du Bourbonnais et maréchal de France sous Louis XIII. (…) La maréchale de Saint-Géran eut en son partage le beau domaine de Sainte-Marie-du-Mont ; et sa fille aînée, Suzanne de Longaunay qu'elle avait eue de son premier mariage avec le baron de Longaunay, épousa messire Claude de la Guiche, chevalier des ordres du Roi, comte de Saint-Géran et gouverneur du Bourbonnais. Ce seigneur était fils de M le maréchal de Saint-Géran et d'Anne de Tournon, dame de La Palisse, sa première femme. Il se trouvait ainsi le gendre de la femme de son père. [4]

     

    Ci-dessus, blason de la famille de la Guiche par Syryatsu — Travail personnel, Domaine public, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=5460553

     

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    La famille Lévis-Ventadour

     

    LES REMPARTS DE SAINTE-MARIE-DU-MONT (Manche)     Marie de la Guiche, sœur maternelle de la comtesse de Saint-Géran, et fille aînée du maréchal, épousa Charles de Lévi, duc de Ventadour et pair de France, gouverneur du haut et bas Limousin. Devenue veuve, elle se retira au château de Sainte-Marie pour y mener, loin du monde, une vie consacrée aux bonnes œuvres. Elle y mourut en 1701. » [4]

     

         « La duchesse de Ventadour, gouvernante des enfants de France, y séjourna durant son exil. Des écuries pour 100 chevaux, des cuisines et boulangerie y ont été aménagés. » [5]

     

    Ci-dessus, blason de la famille de Lévis-Ventadour par Yves — Travail personnel, CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=15377170

     

    La famille Rohan

     

    LES REMPARTS DE SAINTE-MARIE-DU-MONT (Manche)     « Du mariage du jeune duc de Ventadour avec Charlotte de La Motte Houdancourt, il n'y eut qu'une fille, Anne, de Lévi, dame de Sainte-Marie-du-Mont, etc., née en février 1673. Elle épousa, en premières noces, Louis-Charles de la Tour-d'Auvergne, vicomte de Turenne, et en secondes noces Hercule Meriadec de Rohan, prince de Soubise, gouverneur de Champagne et de Brie, capitaine-lieutenant des gendarmes de la garde du Roi, etc. C'est ainsi que le domaine de Sainte-Marie-du-Mont passa dans l'illustre maison de Rohan. » [4]

     

    Ci-dessus, blason de la famille de Rohan par Travail personneliLe code de ce fichier SVG est valide.Cette image vectorielle a été créée avec Inkscape par Jimmy44., CC BY 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=4548027

     

    La famille de Bourbon-Condé

     

    LES REMPARTS DE SAINTE-MARIE-DU-MONT (Manche)     « Se succédèrent ensuite plusieurs propriétaires et le château est avant la Révolution la possession du prince de Condé. » [2]

     

         « Charles de Rohạn, prince de Soubise, est mort en 1786. Il était maréchal de France. (…) Les héritiers de ce prince ont été le duc de Bourbon, prince de Condé, mort tristement il y a quelques années, et la princesse Louise-Adelaïde de Bourbon-Condé, fils et fille de Louis-Joseph de Bourbon, prince de Condé et de Charlotte-Godefride-Elisabeth de Rohan-Soubise. Une partie de la succession du maréchal avait été vendue pendant la révolution : l'autre partie du domaine de Sainte-Marie-du-Mont, qui avait été séquestrée sous le régime de la terreur, a été aliénée en 1822. (...)

         Ce beau domaine se trouve maintenant partagé entre une multitude de propriétaires de divers lieux. Il n'y a plus d'ensemble. Le château est détruit ; les beaux bois de haute futaie qui l'entouraient sont tombés sous la hache révolutionnaire. C'est une justice de reconnaître et de remarquer ici que cette antique et illustre famille a fait le bien-être de cette paroisse pendant 900 ans. » [4]

     

    Ci-dessus, blason de la famille de Bourbon-Condé par Odejea — Travail personnel, CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=4140246

     

    Durant la Révolution...

     

    LES REMPARTS DE SAINTE-MARIE-DU-MONT (Manche)     ... « Il servira de prison* avant d'être vendu comme bien national et exploité comme carrière de pierre, le reste des bâtiments abritera ensuite une exploitation agricole. » [2]

     

     

         * « Pour l’anecdote : une personne de Sainte-Marie a été faite prisonnière pour avoir appelé un de ses dindons : « citoyen ». » [3]

     

    Ci-dessus, une photo extraite de https://www.bayeuxanimationsloisirs.com/album-photos/cercle-de-lecture/ste-marie-du-mont/p1020501.html

     

         « Il a été remis en état depuis plusieurs années, et est à présent propriété anglaise. » [5]

     

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    Description

     

    LES REMPARTS DE SAINTE-MARIE-DU-MONT (Manche)     « Le château destiné à l’habitation des seigneurs au 17e siècle était fortifié, plusieurs tours, et des souterrains permettaient de communiquer secrètement vers l’extérieur. » [5]

     

    Une photo aérienne extraite du site Géoportail.

     

         « Cet édifice comprend deux corps de logis identiques bordant les deux côtés opposés d'une cour fermée entourée de douves. Il est abandonné au 18e siècle et par la suite, partiellement détruit, notamment dans la tourmente révolutionnaire. Il n'en reste que peu de vestiges. » [1]

     

         « A la révolution, le château fut transformé en maison d’arrêt, 300 prisonniers y furent enfermés. Le château fut démantelé au début du 19e siècle. » [5]

     

    LES REMPARTS DE SAINTE-MARIE-DU-MONT (Manche)

     

    Ci-dessus, une gravure extraite de Mémoires de la Société des antiquaires de Normandie, Volume 14 - 1844 https://books.google.fr/books?id=E8lLAAAAMAAJ&pg=PA201&focus=viewport&hl=fr&output=text#c_top

     

         « Château construit entre 1600 et 1607 pour Henri Robert aux épaules à l'emplacement d'un château fort ; selon une gravure (anonyme et sans date) il consistait en deux bâtiments massifs parallèles flanqués de deux « tourelles » et précédés d'un fossé ; il fut rasé vers 1793 ; ne subsiste que la basse-cour du 16e siècle appelée actuellement manoir dont une tour a été démolie en 1962. » [7]

     

         « On accède à ce qui subsiste du château par une porte charretière et une porte piétonne à triple voussures permettent d'accéder à la cour d'honneur. À l'intérieur de celle-ci se dresse un pavillon central s'éclairant par des fenêtres à meneaux encadré deux tours rondes. » [2]

     

    LES REMPARTS DE SAINTE-MARIE-DU-MONT (Manche)    1844 : « Le château de Sainte-Marie-du-Mont était un des plus anciens et des plus remarquables du pays. Il avait des fossés, un donjon, des ponts levis, une grande basse-cour et un colombier au milieu. L'édifice principal dont on ne voit plus que quelques ruines et l'emplacement, s'élevait au milieu d'un plateau carré. Il y avait deux bâtiments rectangles et en regard.

         La façade ou entrée principale du château donnait sur la grande cour où est « l'Islet ». Aux quatre angles s'élevaient trois tourelles et un donjon. La cour intérieure était petite et l'entrée en était défendue par une grille en fer surmontée de la fleur de lys traditionnelle et par des ponts-levis qui déjà n'existaient plus à l'époque de la révolution.

          L'aile à droite du spectateur ou plutôt l'aile gauche du château était destinée à l'habitation des princes qui, du reste, n'y venaient jamais.

         Il ne paraît pas que depuis la duchesse de Ventadour qui y séjourna pendant son exil, personne ait été pris d'envie de visiter ce vieux castel, qui d'ailleurs n'avait rien de commode ni d'agréable, étant entièrement démeublé ; il n'y restait qu'un billard et quelques portraits de famille.

         L'aile droite du château avait été longtemps occupée par de jeunes demoiselles au nombre de huit : elles y étaient élevées au frais du prince, sous la direction de plusieurs dames religieuses. Il paraît que la duchesse de Ventadour avait été la fondatrice de cette petite communauté qui par la suite sut transférée au couvent de Carentan. Au rez-de-chaussée, des sentences tirées des Saintes Écritures et peintes sur les murailles, semblaient indiquer que là était le réfectoire. Les pauvres, les vieillards, les orphelins trouvaient dans cette maison des secours, des moyens d'existence et une occupation proportionnée à leur capacité.

         Il n'y avait point de chapelle proprement dite au château de Sainte-Marie : cependant on avait placé un autel au haut de l'escalier du second étage, dans l'embrasure d'une fenêtre. Cet espace était séparé de l'escalier par une grille en bois ; voilà ce que l'on appelait la chapelle qui était ordinairement desservie par le régent du collège.

     

    LES REMPARTS DE SAINTE-MARIE-DU-MONT (Manche)    Sur toute l'aile gauche du château, sous le comble, depuis le pavillon jusqu'au donjon, régnait une longue galerie cintrée, à l'extrémité de laquelle était une énorme cheminée, ornée de têtes de bélier et de plaques de marbre de diverses couleurs. Cette salle avait servi de lieu de réunion ou de prêche aux protestants. On l'appelait le « garde-meuble », encore bien qu'il n'y eût aucuns meubles. On voyait encore sur les murs quelques restes de grossières peintures représentant des chasses.

     

    Ci-dessus, plan extrait du cadastre napoléonien de 1801, Archives de la Manche, https://www.archives-manche.fr/

     

    LES REMPARTS DE SAINTE-MARIE-DU-MONT (Manche)     Le dessin que nous offrons ici, encore bien qu'il ne puisse être considéré comme une copie entièrement fidèle, nous a cependant paru propre à donner une idée du château que nous décrivons. Nous sommes redevables de cette copie à l'obligeance de Mlle Duverger, de Paris.

         Le château servit de maison d'arrêt, pendant les mauvais jours de la révolution, aux malheureux détenus que l'on y renfermait sous les prétextes les plus futiles, souvent même les plus ridicules. Là trois cents prisonniers gémissaient sous la plus étroite et la plus tyrannique surveillance, en attendant le jour où leur tête devait tomber sous la guillotine révolutionnaire.

         Il est à regretter que ce monument si fécond en souvenirs historiques, ainsi que le donjon et les tours dont il était flanqué et les beaux bois de haute futaie qui l'entouraient aient été sacrifiés au génie éminemment destructif de cette époque de funeste mémoire. Il n'y a eu d'épargné dans ce vandalisme que la partie des basses-cours, laquelle subsiste encore aujourd'hui. » [4]

     

    Protection

     

          « Le château fait l’objet d’une inscription partielle au titre des monuments historiques par arrêté du 8 février 1984. Seuls le porche d'entrée, les façades et toitures du châtelet subsistant avec ses dépendances sont inscrits. " [2]

     

    A proximité

     

    O Église Notre-Dame de Sainte-Marie-du-Mont :

     

    LES REMPARTS DE SAINTE-MARIE-DU-MONT (Manche)LES REMPARTS DE SAINTE-MARIE-DU-MONT (Manche)LES REMPARTS DE SAINTE-MARIE-DU-MONT (Manche)     « Sa nef est du 11e siècle, ses collatéraux du début du 12e, le transept de la fin du 12e, le chœur et les baies des collatéraux du 14e siècle, le clocher et son dôme du 16e siècle, la sacristie du 17e siècle. Le clocher a été reconstruit en 1848. C'est « un des plus originaux du Cotentin » . La voûte a été rehaussée en 1870. » [8]

     

    Sources :

     

    [1] Extrait de https://www.wikimanche.fr/Ch%C3%A2teau_de_l%27Ilet

    [2] Extrait de Wikipédia

    [3] Extrait de https://www.campinglabaiedesveys.com/chateau-de-sainte-marie-mont/

    [4] Extrait des Mémoires de la Société des antiquaires de Normandie, Volume 14 - 1844 https://books.google.fr/books?id=E8lLAAAAMAAJ&pg=PA201&focus=viewport&hl=fr&output=text#c_top

    [5] Extrait de https://saintemariedumont.fr/tourisme/histoire-de-sainte-marie/

    [6] Extrait de https://www.wikimanche.fr/Henri-Robert_Aux-%C3%89paules

    [7] Extrait de https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/merimee/IA00001238

    [8] Extrait de https://www.eglisesenmanche.com/eglises-du-nord-cotentin/s/sainte-marie-du-mont/

     

    Bonnes pages :

     

    O http://le50enlignebis.free.fr/spip.php?article13655

    O Mémoires de la Société des antiquaires de Normandie, Volume 14 - 1844 https://books.google.fr/books?id=E8lLAAAAMAAJ&pg=PA201&focus=viewport&hl=fr&output=text#c_top

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