« Les bords de la Risle, depuis Pont-Audemer jusqu'à son embouchure, offrent de jolis aspects. À droite, au pied d'un coteau couronné par un bois, Saint-Mards-de-Blacarville (tour romane dans la propriété de M. Nolent, remarquable tulipier haut de 26 m 40 et dont le tronc a 3 m 15 de circonférence) - Au-dessus de Saint-Mards, dans les bois du Plessis, restes d'un château entouré d'arbres magnifiques. » [1]  

     Lorsque, venant de Caen, en roulant sur l'autoroute A13 en direction de Paris, peu après avoir franchi la Risle, on aperçoit à gauche, perchée sur une butte, un monument avec une tour romane telle une vision fantastique sortie de la plume de Victor Hugo... Malgré son aspect très évocateur, ce n’est pas un château médiéval, mais un clocher, vestige de l'ancienne église de Saint-Mards intégrée à un cottage anglais construit au début du 20e siècle... Allons donc y voir de plus près... [NdB]

Plan de situation de la Tour de Saint-Mards et de l'ancien château de Saint-Mards sur la commune de Saint-Mards de Blacarville. Blason de la commune de Saint-Mards de Blacarville par Celbusro — Travail personnel, CC BY-SA 4.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=38098710

     Saint-Mards de Blacarville est une « commune formée le 22 mars 1835 par la réunion de Saint-Mards-sur-Risle et de Blacarville.

     Saint-Mards est attesté sous la forme Sancto Medardo en 1059 et 1066.

     Le nom de Saint-Mards (Mards est un diminutif de Médard).
Saint-Mards est un hagiotoponyme qui désigne saint Médard, évêque de Noyon au 7e siècle.
      La paroisse de Saint-Mards n'est citée qu'à partir du 12e siècle. Le premier seigneur connu donna l’église a l'abbaye de Préaux par une charte datée de 1174.

     La paroisse de Blacarville est citée à partir du 11e siècle sous la forme Blacuardi villa, « la ferme de Blacward », anthroponyme anglo-saxon, postulé par les noms Blakeman et Blacwin attestés en Angleterre. Un colon arrivé du danelaw, probablement, avec les fermiers danois au 10e siècle. » [2] 

     « Saint-Mards-de-Blacarville (arrondissement et canton de Pont-Audemer).
      Les seigneurs qui y résidaient, avaient, sur les vassaux de la paroisse différents droits remarquables, notamment celui de mottage, c'est-à-dire le droit de leur faire curer et entretenir les mottes du manoir et de leur faire battre les eaux, dans certaines circonstances, pour empêcher le coassement des grenouilles. On parle même du droit de prélibation. La tradition est plus unanime pour l'existence du droit de jambage. » J. Leroy [3]  

     « La commune de Saint-Mards-de-Blacarville compte un édifice inscrit au titre des monuments historiques :

     - le château de Saint-Mards-sur-Risle (16e), Inscrit MH (1971). » [2]

      « Façades et toitures ; les deux cheminées intérieures (cad. AB 1) : inscription par arrêté du 19 février 1971 » [4]

Ci-dessus : à gauche, un plan extrait du cadastre napoléonien de 1835, Archives de l'Eure, https://archives.eure.fr/ ; à droite, une photo aérienne extraite du site Géoportail.

« Autres édifices :

     - l'église Saint-Thibaut de Blacarville. La nef romane a été reconstruite à la fin du 15e siècle. Le chœur date du 13e siècle, les baies des 17e et 18e siècles et les statues en pierre du 16e siècle (Vierge à l'enfant, saint Michel, saint Médard). Enfin, les torches de Charité sont du 16e siècle ;

     - la tour romane est, avec le chœur, le vestige de l'ancienne église Saint-Mards (11e siècle) qui, démolie en 1892, a, pour le reste, été transformée en cottage anglais ;

Ci-dessus : à gauche, un plan extrait du cadastre napoléonien de 1835, Archives de l'Eure, https://archives.eure.fr/ ; à droite, une photo aérienne extraite du site Géoportail.

     - les ruines du château de Pont-Audemer (12e et 13e siècles) : ne subsistent que le donjon et quelques parties du corps de logis. Protégé par la côte du Longval, l'accès se faisait par La Lorie. » [2]  

Voir à ce sujet, LES REMPARTS DE PONT-AUDEMER.

     - « La Croix-Hamel ou Croix-des-Magnans : La légende dit que des chaudronniers ambulants (les magnans) s'y installèrent un jour, y raccommodèrent leurs chaudières et leurs poêlons sans aucun respect pour le lieu où ils se trouvaient. La terre s'entrouvrit et ils furent engloutis. Selon cette légende, il y a quelques années encore, on entendait le bruit sourd et cadencé de leurs marteaux sur les chaudrons qu'ils doivent battre jusqu'à la fin des temps. » [5]  

Sources :

[1] Extrait de l'Itinéraire général de la France. Normandie par Paul Joanne (1813-1881) et Jules Monnier (collaborateur des Guides Joanne) – Éditeur Hachette (Paris) 1901. https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5791842k/f393.image.r=%22Blacarville%22?rk=1695287;2 

[2] Extrait du site Wikipédia

[3] Extrait de la Revue de folklore français / organe de la Société du folklore français - Éditeur : (Paris) 1932-01 https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k58326666/f129.image.r=%22Blacarville%22?rk=1523612;4

[4] Extrait de https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/merimee/PA00099558

[5] Extrait de https://www.mairie-saint-mards-de-blacarville.fr/notre-commune/une-page-d-histoire/

Bonnes pages :

O https://data.over-blog-kiwi.com/0/51/53/14/20171210/ob_e9304c_saint-mards-de-blacarville-charpillon.pdf

O https://www.eure.gouv.fr/content/download/29585/196180/file/Saint%20Mards%20de%20Blacarville%20Ch%C3%A2teau.pdf 

O https://www.monumentaltrees.com/fr/fra/eure/saintmardsdeblacarville/2698_cimetieredeleglise/4515/ 

O https://lestetardsarboricoles.fr/wordpress/2012/11/14/lif-de-saint-mards-de-blacarville-eure/