• LES REMPARTS DE MATEPUTAIN (Seine-Maritime)

     LES REMPARTS DE MATEPUTAIN (Seine-Maritime) LES REMPARTS DE MATEPUTAIN (Seine-Maritime) LES REMPARTS DE MATEPUTAIN (Seine-Maritime)

     

    À la recherche de « Mateputain »...

     

         Pour une fois, nous allons faire une légère infidélité géographique à la Normandie, mais tout en restant fidèle à son histoire, et nous rendre à Vieux-Rouen-sur-Bresle, village de la Seine-Maritime à la limite du département de la Somme. [NdB]

         Nous allons partir à la recherche du site de « Mateputain » situé

         " à Vieux-Rouen-sur-Bresle où, en 1119, Henri Ier a fait construire un château destiné à assurer le blocus d’Aumale, à 8 km, au-delà des possibilités de surveillance strictement visuelles. " [1]

     

         On trouve dans l’Atlas des Châteaux forts en France, page 727, (Éditions Publitotal, 1977) l’article suivant :

     

         « MATEPUTENAM : comm. Vieux-Rouen-sur-Bresle, arr. Dieppe, cant. Aumale. Au hameau de Brétizel au S. du Vieux-Rouen, à la lisière du bois de Runneval, donjon polygonal du 12e s., murailles et fossés. Il est construit en silex. Le château est élevé en 1119 par Henri Ier Beauclerc, contre Étienne, comte d’Aumale. » [2]

     

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    Ci-dessus, plan de situation de la motte de Brétizel dite "Château Hubault" ;ci-dessus, à gauche, blason de la Seine-Maritime extrait de https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Fichier:Blason_d%C3%A9partement_fr_Seine-Maritime.svg  ; à droite, blason de la Somme extrait de https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Fichier:Blason_d%C3%A9partement_fr_Somme.svg

     

         Situons les évènements de l’année 1119… , le 20 août de cette année-là, Henri Ier Beauclerc rencontre dans le Vexin l'armée de Louis VI lors de la bataille de Brémule. Défaits, Le roi de France et le prétendant au duché, Guillaume Cliton, s'enfuient, pendant que Henri triomphalement retourne à Rouen. Après cette bataille, le conflit s'éternise ce qui pousse le roi de France à demander l'intervention du pape. Celui-ci recommande de faire la paix. Henri Beauclerc décide alors de traiter séparément avec ses adversaires : il négocie un accord avec Amaury III de Montfort et d’autres rebelles.

         Écoutons Ordéric Vital à ce propos [NdB] :

     

         " Hugues de Gournai, Robert du Neubourg et les autres rebelles, se voyant abandonnés des plus braves, considérant que le roi l'emportait sur tous par son courage et sa prudence, et ayant appris la défection de leurs alliés, se repentirent de leurs actions passées ; et, tant par eux-mêmes que par leurs amis, implorèrent la miséricorde du roi. Aussitôt ce prince, qui craignait Dieu et qui aimait la paix et la justice, pardonna à ces barons qui demandaient grâce pour leurs erreurs, et, après leur avoir pardonné leurs fautes, il leur rendit avec bonté son amitié.

         Le roi rassembla une armée contre Étienne, comte d'Aumale, qui seul résistait encore. Il commença la construction d'un château dans le lieu que l'on appelle le vieux Rouen, et, par mépris pour la comtesse Hedvise, il le nomma Mâte-Putain, c'est-à-dire, vainqueur de la courtisane. En effet, par l'inspiration de cette comtesse, Étienne s'était révolté contre Henri, son seigneur et son parent, et longtemps avait secondé Guillaume Cliton, ainsi que Baudouin de Flandre, qu'il avait reçus dans ses places. Ayant appris que le roi marchait sur lui avec une armée, il lui fit, de l'avis prudent de ses amis, une humble satisfaction, et le prince, après avoir pardonné à tout le monde, triomphant pacifiquement, s'en retourna. (...)

         Pour l'instruction de la postérité, j'ai, d'après les relations des anciens, fait cette mention du vieux Rouen, où le roi Henri commença un château contre ses ennemis, mais qu'il abandonna aussitôt après s'être réconcilié avec eux. " [3]  

     

           « Le Comte d'Aumale, pour détourner l'orage qui le menaçait, se soumit ; il était seul contre l'usurpateur. Henri s'apaise et abandonne les travaux de son injurieuse forteresse. Ainsi finirent les troubles de Northandiena ainsi les peuples de cette malheureuse contrée retrouvèrent le repos. » [4] 

     

         « La femme qui voulait insulter le roi Henri Ier, en donnant un nom injurieux à la forteresse qu'il faisait construire, était Havoise, femme du comte d'Aumale, qui avait excité son mari à se prononcer en faveur de Guillaume Cliton. Pour contenir le comte d'Aumale, le roi d'Angleterre n'avait aucune raison d'élever un fort à la Feuillie, tandis qu'en le construisant au Vieu-Rouen, situé sur la rivière de Bresle dans les environs d'Aumale même, il pouvait inquiéter son ennemi et l'empêcher de lui nuire. " [5]  

     

    Mais où donc est situé ce « Mateputain » ?…

     

    LES REMPARTS DE MATEPUTAIN (Seine-Maritime)     " Le Vieux-Rouen portait déjà ce nom il y a neuf cents ans. Car dans une vie de saint Germain, évêque régionnaire communément surnommé l'Écossais ou De la Roue, vie écrite au 10e siècle et publiée par les Bollandistes, ce lieu est appelé « Vetus Rothomagus ». A cette époque, il possédait un château muni de tours, connu depuis longtemps sous le nom de Hubauld, seigneur païen qui, au 5e siècle selon les uns, ou au 7e suivant les autres, avait mis à mort l'apôtre des rives de la Bresle. « Turris mænibus quæ hodieque mansio Hubaldi tyranni dicitur ubi tunc temporis manebat Hubaldus idololatriæ cultor præcipuus. »

         On montre encore aujourd'hui, dans le bois de Brétizel , les ruines d'une forteresse que les gens du pays appellent le château Hubauld.

          Puisque nous avons nommé le tyran Hubauld et sa victime saint Germain l'Écossais, qu'on nous permette une excursion au tombeau du saint martyr. Nous ne sortirons pas de la vallée de la Bresle, quoique nous entrions pour un instant dans le département de la Somme.

         Le tombeau du disciple de saint Germain d'Auxerre est à Saint-Germain-sur-Bresle, auquel il a donné son nom. Conservé dans le sanctuaire même de l'église, dont il est pour ainsi dire l'autel, il m'a paru un monument du 13e siècle. On y remarque un trou circulaire afin d'y passer la tête, suivant une coutume fort ancienne qui se trouvait à Graville au tombeau de sainte Honorine. (...)

     

    LES REMPARTS DE MATEPUTAIN (Seine-Maritime)     Période Normande. - C'est au Vieux-Rouen, et avec raison, selon nous, que plusieurs (MM. Valois, Estancelin, Pape et P. de la Mairie,) placent le château de Mateputenam, construit en 1119 par Henri Beauclerc, contre Étienne, comte d'Aumale, et Havoise, son épouse. Quelques-uns le mettent à Matebrune sur la Feuillie. Mais le texte d'Orderic Vital nous semble précis : « In Stephanum, comitem de Albamarla, qui solus adhuc resistebat, exercitum rex aggregavit et in loco, qui Vetus Rotomagus dicitur, castrum condere cæpit quod Mate Putenam pro despectu Hadvisiæ, comitissæ, nuncupavit. Le château actuel du Vieux-Rouen est une construction des 16e et 17e siècles. Cependant il y existe encore la tradition qu'une comtesse d’Aumale у fut autrefois enfermée ; pour nous, nous sommes tenté de voir les restes du château de Mateputenam dans les ruines de la forteresse polygone qui se voit au hameau de Brétizel. Cette grande tour est, en effet, du 11e siècle. " [6]

     

    Ci-dessus, une photo aérienne du site du "Château Hubault" extraite du site Géoportail.

     

         … Si nous suivons donc l’avis de l’abbé Cochet, un des fondateurs de l’archéologie comme discipline scientifique et référence pour la Seine-Maritime, « Mateputain » et le « Château Hubault » à Brétizel ne font qu’un… or ce dernier se trouve en réalité sur la commune de Saint-Germain-sur-Bresle, dans le département de la Somme et seulement à quelques pas de la Seine-Maritime située au-deçà de la Bresle toute proche. [NdB]

    LES REMPARTS DE MATEPUTAIN (Seine-Maritime)     La Bresle qui forme ici " la frontière entre le duché de Normandie et le royaume de France, voisinage conflictuel qui se traduit ici par l’implantation de places fortes : le château comtal d’Aumale, situé au niveau de l’Hospice actuel et édifié vers l’An mil, et le Château Hubault à Brétizel (commune de Saint-Germain-sur-Bresle, Somme), édifié par Henri Beauclerc vers 1119. " [7]

     

    LES REMPARTS DE MATEPUTAIN (Seine-Maritime)

     

         En conclusion, la Bresle en sa folie plaça le " Mateputain " en Picardie

     

    À proximité

     

    O Église Notre-Dame de Vieux-Rouen-sur-Bresle, 12e, 13e, 16e et 17e siècles.

    O Château, 16e et 17e siècles

     

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    Sources :

     

    [1] Extrait de https://www.google.com/search?client=firefox-b-d&q=%22Mateputain%22 

    [2] Extrait de l’Atlas des Châteaux forts en France, page 727, Editions Publitotal, 1977.

    [3] Extrait de l'Histoire de Normandie, Volume 4 par Orderic Vital - Mancel, 1825

    [4] Extrait des Recherches historiques sur la ville de Gournay, Volumes 1 à 2 par N R. Potin de la Mairie, 1842 https://books.google.fr/books?id=NmwUAAAAQAAJ&pg=PA134&lpg=PA134&dq=Northandiena&source=bl&ots=Mtf6145wiU&sig=ACfU3U3NMtsw5i3FxzatzUIVPkaAvqm-iw&hl=fr&sa=X&ved=2ahUKEwiwr5GOk7XuAhUESxoKHYQ1CBkQ6AEwAHoECAEQAg#v=onepage&q=Northandiena&f=false 

    [5] Extrait des Supplément aux recherches historiques sur la ville de Gournay-en-Bray par N.-R. Potin de la mairie - Vve Folloppe, 1844 - 534 pages https://books.google.fr/books?pg=RA1-PA28&lpg=RA1-PA28&dq=%22Mateputain%22&sig=ACfU3U1_bHSJyWedvaqhU9j03TvOHziBIg&id=6ez-bWaHpFQC&hl=fr&ots=9glrC4aGnk&output=text 

    [6] Extrait de La Seine-Inférieure historique et archéologique par Jean Benoît Désiré Cochet - le Portulan, 1866 - 616 pages https://books.google.fr/books?id=wEcRAQAAMAAJ&printsec=frontcover&dq=Mateputain+Vieux-Rouen&hl=fr&sa=X&ved=2ahUKEwi9oaDSqbLuAhUKyxoKHbTECv84FBDoATABegQIBhAC#v=onepage&q&f=false 

    [7] Extrait de file:///C:/Users/Gilles/AppData/Local/Temp/bsr2002.pdf

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