• LES REMPARTS DE CLERAY (Orne)

    LES REMPARTS DE CLERAY (Orne) LES REMPARTS DE CLERAY (Orne) LES REMPARTS DE CLERAY (Orne)

     

    Ci-dessus : à gauche,le manoir de Cléray — façade nord, ceint d'eau. #Normandie #Architecture © Jerome Houyvet https://twitter.com/a2c228/status/1439246031837929478 https://www.jeromehouyvet.com/media/c8749321-10e8-4cac-a96c-3131b2925bee-le-manoir-de-cleray ; à droite, une photo aérienne extraite du site Géoportail.

     

    Le manoir de Cléray (ou Clérai) à Belfonds

     

         « Le monument est situé dans le département français de l'Orne, en limite ouest du territoire de Belfonds, à 500 m au sud-ouest de l'église Saint-Latuin de Cléray, ancienne commune intégrée à Belfonds en 1839. » [1]   

     

    LES REMPARTS DE CLERAY (Orne)   LES REMPARTS DE CLERAY (Orne)

     

    Plan de situation du manoir de Cléray à Belfonds ; blason de la famille de Neufville de Cléray à qui appartint le château, de sable à trois besants d’or, au chef d’argent chargé de 9 mouchetures d’hermine, 5 et 4, par Gilloudifs.

     

    Historique

     

         « Au sortir de l'invasion normande, un seigneur fit de Cléray le siège d'une baronnie considérable. » [2]  

     

    « Au Moyen Âge, un château était le siège d'une importante baronnie. Le manoir actuel date du règne de Louis XIII. » [1]

     

    LES REMPARTS DE CLERAY (Orne)     « D'après Odolant Desnos, les seigneurs de Clérai descendaient de Geoffroy, fils naturel de Richard Ier, duc de Normandie. En 1136, Gilbert de Clérai, qui avait pris parti pour le roi Etienne, assiégea la ville d'Exmes et brûla le Bourg-Neuf avec l'église N.-D. Attaqué à l'improviste par le comte d'Alençon, il n'échappa à la mort que par une fuite précipitée. La plupart des compagnons de son expédition périrent ou furent faits prisonniers (Ordéric Vital, Liv. XIII ; Odolant-Desnos, Mémoires historiques sur Alençon et ses seigneurs, t. I, p. 287).

        Hugues de Clérai, chevalier, donna à l'abbaye de Saint-Martin de Séez, vers l'an 1139, les droits qu'il avait sur les églises de Clérai, Belfonds, Condé-le-Butor, la Ferrière-Béchet, Tanville et Montmerré. En 1195, il rendit compte aux receveurs de l'échiquier de deux marcs pour la caution de Richard d'Argences (Rotuli saccarii Normanniæ, p. 66).

         Le 18 octobre 1203, Jean Sans-Terre ordonna de rembourser à Simon, maire de Caen, 40 livres angevines qu'il avait payées à Henri de Clérai, d'après le testament de S. d'Escures (Mémoires de la Soc. des Antiquaires de Normandie, 2. série , t. V. p. 126).

        En 1239, Guillaume de Clérai assista à des assises tenues à Caen (Ibid. p. 205)

        Les archives de la préfecture de l'Orne possèdent un assez grand nombre de titres de la terre de Clérai, ainsi que la suite assez complète des registres des pleds et gages pleiges de cette seigneurie depuis 1513. Elle était alors possédée par noble homme Jehan de Clérai. En 1551, Robert Besier rend aveu à Gilles de Clérai. En 1597, on trouve parmi les tenanciers noble Jacques de Clérai, sieur de Guichaumont et noble Jacques de Clérai, sieur de Champeaux ; puis en 1606, Jacques et Philippe de Clérai, frères, sieurs de Guichaumont et de Saint-Clair. Ils appartenaient sans doute à des branches puinées, ainsi que Jean de Clérai Guichaumont, qui fut imposé à quarante livres dans la taxe de l'arrière-ban de 1675, et qui, en 1676, fit une transaction au sujet des moulins de Vendelle avec le seigneur de Médavy, car la seigneurie de Clérai était passée par alliance à la famille de Neuville dont les membres qui suivent (Mss. appartenant à M. Lecointre Dupont.) l'ont possédée jusqu'en 1810.

         1644. Messire Marin de Neusville, chevalier, seigneur de Clérai et de Belfonds.
          1651. Jacques-Antoine de Neufville, chevalier, seigneur de Clérai, Belfonds, Condé, la Ferrière, etc.

         1716. Pierre de Neuville. Il épousa l'héritière de la seigneurie de Condé-le-Butor. Ce fut en sa faveur que la terre de Clérai sut érigée en marquisat. En 1728, il prend les titres de marquis de Clérai, seigneur de Condé, Belfonds, la Ferrière-Béchet, Champeaux, Urville, les Tourailles et autres lieux.

         1736. Elisabeth-Perrette-Thérèse-Dominique de Neuville. Elle épousa en premières noces Henri-François, marquis de Rabodanges, en secondes, Joseph-Paul-François Desclaux de Mesplez, baron de Navailles, dont elle fut séparée de corps et de biens par arrêt du Parlement de Paris, du 16 décembre 1763, enregistré à Rouen le 30 avril 1768. Elle vivait encore, ainsi que son second mari, en 1788.

         Jean-Henri de Rabodanges, fils d'Élisabeth de Neuville, succéda à sa mère dans le marquisat de Clérai. Il mourut sans enfants ; sa succession fut partagée entre ses deux sœurs, et Clérai échut à Marie-Anne-Perrette-Henriette de Rabodanges, veuve de Philippe-Louis Thibault de la Carte la Ferté-Senectère. Elle vendit Clérai le 22 juin 1810, et mourut à Senlis le 11 décembre suivant.

    Les vassaux de Cléray étaient tenus, entre autres devoirs féodaux, d'amener au château, avec huit bœufs blancs, la bûche du feu de Noël, et de faire taire les grenouilles pendant les couches de madame la Marquise. Le don d'un journal de terrain, au réage du Moulin à Vent, récompensait d'ordinaire le zèle qu'ils déployaient dans cette dernière circonstance. » [3]  

     

         « Un couple de Parisiens a entrepris de restaurer cette grande propriété située à Belfonds. Elle est proche de l'église de Saint-Latuin, berceau de la chrétienté en Normandie.

         C'est une belle demeure entourée de douves, à Belfonds. Sa construction remonte à 1610. Le manoir de Cléray a été racheté il y a 2 ans par Arnaud et Ida de Chavagnac. Ce couple de Parisiens cherchait une résidence secondaire à la campagne. Leur choix s'est porté sur Cléray alors qu'ils n'avaient aucune raison particulière de prendre attache dans l'Orne. Pour la beauté du domaine, pour le plaisir de lui redonner l'éclat qu'il mérite.

         Le manoir de Cléray est situé à quelques centaines de mètres de la petite église de Saint-Latuin, du nom du premier évêque de Séez. On distingue toujours les traces du chemin qui, jadis, menait directement du manoir à l'édifice. Dans un passé plus récent, au moment de la Seconde Guerre mondiale, l'abbé Carbonel, le fils du fermier, y a recueilli 95 petits orphelins de Caen.

         Arnaud de Chavagnac, ingénieur commercial dans une société de logiciels informatiques et son épouse, analyste financier dans une banque, ont acquis la propriété alors qu'ils n'avaient pas encore la quarantaine. « C'était encore une exploitation agricole il y a quelques années. Quand nous sommes arrivés en août 2006, le manoir était envahi par une colonie de 900 pigeons, raconte Ida de Chavagnac. La restauration va prendre des années mais on se dit que nous avons toute la vie devant nous ».

         Le manoir est classé à l'inventaire supplémentaire des Monuments historiques. Mais pas les imposantes dépendances entourant la façade d'arrivée. Un dossier de demande est en cours. Les nouveaux propriétaires ont été séduits par les lignes dépouillées et les nombreuses dissymétries architecturales de l'ensemble. C'est tout le charme de ce domaine de 25 hectares. Ils ont commencé par des travaux de consolidation et par aménager quelques pièces pour disposer d'un minimum de confort. Il n'y avait pas d'électricité.

         Éclairées par de hautes fenêtres à l'aplomb des douves, les pierres moyenâgeuses ne demandent qu'à retrouver leur splendeur d'antan. Le pavillon de gauche s'est effondré dans les années 60. Il a besoin des maçons et des charpentiers. Les propriétaires ont également imaginé des plantations. Leur projet de restauration leur a valu de recevoir dernièrement le prix France Détection des Vieilles maisons françaises. Soit 4 000 €. Une belle somme déjà. À relativiser toutefois au regard des plus de 100 000 € déjà dépensés. Et ce n'est que le début. Le prix d'un inhabituel et long rêve familial. » [4]  

     

    Description

     

    LES REMPARTS DE CLERAY (Orne)     « Le manoir de Cléray et ses dépendances, à peu de distance de l'église sont, avec l’église, les seules constructions qui subsistent de l’ancien village. Le manoir a été reconstruit entre 1610 et 1630, à l’emplacement d’une ancienne demeure seigneuriale entourée de douves : le corps central est entouré de deux ailes en saillie, encadrées de deux pavillons d’entrée. » [5]  

     

    LES REMPARTS DE CLERAY (Orne)     « Le château de Clérai date aussi du commencement du dix-septième siècle ou même de la fin du seizième. Il se compose d'un corps principal et de deux ailes qui font saillie sur les deux façades. Il est ceint de larges douves d'eau vive qui le séparent d'une vaste cour tout entourée par des bâtiments d'exploitation. Une tour assez élevée, gracieusement couronnée par une espèce de lanterne en ardoises est en dehors de l'enceinte. C'était sans doute un poste d'observation. Des meurtrières sont ménagées à ses différents étages. Malgré la simplicité de son architecture, qui n'a admis aucun ornement, le château de Clérai, avec sa masse imposante, avec ses toits élancés que surmontent de jolis couronnements émaillés, avec la belle prairie et la large pièce d'eau qui le précèdent, offre encore, vu du côté de l'église, un aspect très-pittoresque. » [3]

     

    Ci-dessus, plan extrait du cadastre napoléonien de 1808, Archives de l'Orne, https://archives.orne.fr/ 

     

    Protection

     

    LES REMPARTS DE CLERAY (Orne) LES REMPARTS DE CLERAY (Orne)     « Le manoir, ses douves, le pavillon isolé au sud-est et le colombier sont inscrits au titre des Monuments historiques depuis le 28 janvier 1944. Cette inscription est complétée le 22 décembre 2016 en ce qui concerne le logis principal encadré de ses deux ailes, le pavillon isolé situé au sud-ouest et la tour située sur la dépendance sud, les façades et toitures de l'ensemble des dépendances, les douves, le réseau hydraulique et les vestiges du moulin, les sols et les vestiges en sous-sols des parcelles. » [1]

     

    Photos ci-dessus extraites du Patrimoine architectural (Mérimée) (c) Monuments historiques https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/merimee/PA00110739

     

    A proximité :

     

    LES REMPARTS DE CLERAY (Orne)LES REMPARTS DE CLERAY (Orne)     « L'église de Cléray, édifice au plan irrégulier, perdu entre champs et prés. A l'intérieur un chapiteau à crochets sur colonne du 12e s. soutenant 2 arcs romans. Souvent modifiée, Le chœur est du 15e s., la nef du 16e s., dans la chapelle seigneuriale retable en pierre du 17e s. La tradition situe à Cléray le tombeau de St Latuin 1er évêque de Séez. A proximité, une fontaine « miraculeuse » réputée soigner les maladies de peau.

         L'église de Cléray est composée d'une nef rectangulaire et d'un chœur à chevet plat. A l'intérieur un chapiteau à crochets sur colonne du 12e s. supportant 2 arcs romans témoigne de l'origine ancienne de l'édifice. La nef et la chapelle seigneuriale sont des ajouts des 16e et 17e siècles. Le clocher-porche du 18e siècle s'ouvre par une porte en plein cintre. Originale, la silhouette extérieure fait découvrir une discontinuité dans les élévations entres ces époques. Mobilier intérieur : - Maître-autel de style classique du 19e siècle- Dans la chapelle seigneuriale un retable du 17e siècle en pierre, fronton cintré soutenu par des colonnes corinthiennes avec présence de pots à feu et draperies. - Fonts baptismaux : cuve ronde sur fût galbé en pierre daté du 16e siècle (IMH) - Diverses dalles funéraires : Pierre de Neuville (1734) marquis de Cléray dont on aperçoit le manoir depuis l'église, et de son épouse. Charles Claude Turgot baron des Tourailles, allié à la famille de Neuville, etc... Dans l'enclos paroissial une jolie croix hosannière potencée et une fontaine liée à une eau curative qui soignerait les maladies de peau. Cette fontaine reçoit de nombreux visiteurs. » [6]

     

    Sources :

     

    [1] Extrait de Wikipédia

    [2] Extrait de https://monumentum.fr/manoir-cleray-pa00110739.html

    [3] Extrait de Le département de l'Orne archéologique et pittoresque par Léon de La Sicotière, Auguste Poulet-Malassis - Beuzelin, 1845 - 304 pages https://books.google.fr/books?id=AX60J1ME6d4C&dq=Cl%C3%A9rai+O&hl=fr&source=gbs_navlinks_s

    [4] Extrait du site Ouest-France - article d'Arnaud Touchard - 2 juillet 2008 https://alencon.maville.com/actu/actudet_-une-vraie-passion-pour-le-manoir-de-cleray-_13-656897_actu.Htm

    [5] Extrait de http://valdorne.eklablog.com/belfonds-rive-gauche-a112776578

    [6] Extrait de https://www.journees-du-patrimoine.com/SITE/eglise-cleray--belfonds-237348.htm

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