Ci-dessus : à gauche une photo extraite de https://tourisme.aidewindows.net/ouilly-le-tesson.htm#manoir ; au centre, une photo extraite de https://monumentum.fr/ancien-manoir-pa00111590.html

 

     Les constructions du manoir d’Ouilly-le-Tesson s’échelonnent du 14e siècle au 18e siècle. [NdB]

 

     « Accrochée au versant sud de la Vallée du Laizon, Ouilly-le-Tesson profite de la rencontre des lointains horizons de la plaine et de l’environnement bocager du creux de la vallée.

     Si l’agriculture est la principale vocation du village, les restes de moulins et biefs le long du Laizon témoignent d’une activité économique ancienne autour de l’artisanat de draperie et dentelle.

     Ouilly-le-Tesson possède une histoire riche comme l’attestent son polissoir néolithique ou son manoir féodal, à tour d’escalier octogonale et toiture asymétrique.

     Au hameau d’Assy, un château construit en 1788 sur les fondations d’une ancienne forteresse médiévale s’élève au milieu des prairies.

     À ses côtés, une petite chapelle de style gothique fleuri, fondée en 1513 par Jacques d’Assy, fut presque ruinée par la chute de son clocher en 1703 ; sa reconstruction se termina en 1750. » [1]

 

 

Ci-dessus : Photo 01 logis du manoir d'Ouilly-le-Tesson, vue du nord-ouest, immatriculation IVR25_19791400395X Copyrights (c) Région Normandie - Inventaire général Diffusion communication libre, reproduction soumise à autorisation Date de prise de vue 1979 https://inventaire-patrimoine.normandie.fr/illustration/ivr2519791400395x/de749df2-cd87-499b-b3ca-3807de6aec8c ; Photo 2 extraite de http://patrimoine-de-france.com/images/file.php?mimage=9f1e1d79b8163c37f33347a2225c7e39.jpg

 

     « Ouilly-le-Tesson, Olleium-Taconis , Olgi, Oilgi. Les familles d'Ouilly et de Tesson paraissent avoir donné leur nom à cette paroisse. L'église d'Ouilly-le-Tesson est moderne ; elle a été reconstruite en 1730. Elle est sous l'invocation de saint Aubin. Le seigneur temporel nommait à la cure. » [2] 

 

« Tesson, grands barons de Normandie

      Les anciens Tesson de Normandie, barons de Thury (aujourd'hui Thury-Harcourt) et du Thuit, en Boulon, dans le pays de Cinglais, au diocèse de Bayeux où ils furent les fondateurs des haras de Cesny, de l'hospice du Bois-Halbout et de la célèbre abbaye de Saint-André de Fontenay-sur-Orne, à deux lieues au sud de Caen, qui attestait tout particulièrement de leur piété et de leur splendeur, car ils lui concédèrent vingt-cinq églises et chapelles. Leurs domaines étaient immenses. Pour leurs seules possessions du Bessin, ils devaient le service de quarante-un chevaliers. Plusieurs paroisses portaient ou portent encore leur nom que l'on a fait dériver pour cette raison de taxo, taxus, taxoninus, et du mot daxen qui signifie engraisser, parce qu'ils possédaient la graisse de la terre et l'abondance des richesses. Ces paroisses sont :
      Cartigny-Tesson, Fontenay-le-Tesson, Lépiney-Tesson, Lonlay-le-Tesson, Ouilly-le-Tesson. Dans le Bessin, ils furent encore barons de Trévières, et, dans le Cotentin, barons de Saint-Sauveur-le- Vicomte et de la Roche-Tesson (paroisse de la Colombe), château-fort dont les ruines imposantes se voient encore sur les bords de la Sienne, à une lieue en aval de Villedieu. » [3]  

 

  

 

Plan de situation du manoir d'Ouilly-le-Tesson ; Blason de la famille Tesson par Travail personnel Cette image contient des éléments, éventuellement modifiés, qui ont été extraits de : Coa Illustration Ermine spots.svg (de Madboy74). Cette image contient des éléments, éventuellement modifiés, qui ont été extraits de : Blason personnel Charles de Brisard Tiville.svg (de Bibar). Cette image contient des éléments, éventuellement modifiés, qui ont été extraits de : Blason famille fr Clères.svg (de Bibar)., CC BY-SA 4.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=61948041 Pour l'heure, j'ignore si le manoir a été une possession directe de la famille Tesson.

 

 

Ci-dessus : à gauche, une photo par Camille, Jeanne Ministère de la Culture (France), Médiathèque de l'architecture et du patrimoine, diffusion RMN-GP https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/merimee/PA00111590 ; à droite, une photo aérienne extraite du site Géoportail.

 

Arcisse de Caumont :

    « Château d'Ouilly. Il subsiste des portions considérables et assez intéressantes de l'ancien manoir d'Ouilly. C'est aujourd'hui une ferme appartenant à M. d'Aubigny et qui a été entourée de fossés. Le bâtiment le plus important de cet ensemble de constructions est percé de fenêtres dans le style du 14e siècle ou du 13e ; il a été dessiné par M. Victor Petit. Sous une partie de ce bâtiment allongé est une salle ou crypte voûtée ; les arceaux de la voûte viennent reposer au centre sur une colonne.

     Dans la partie la plus élevée de la cour est le manoir ou habitation seigneuriale qui paraît du 16e siècle ; des caves voûtées existent dans ce manoir qui a la forme et les dimensions de beaucoup d'autres maisons féodales de la fin du 15e. siècle et de la première moitié du 16e. Ainsi par derrière est une tour octogone servant d'escalier et couronnée par un toit conique que termine un épi dont les enroulements en fer sont assez compliqués. » [2]

 

Ci-dessus, gravure de V. Petit extraite de [2] Statitstique monumentale du Calvados, A; de Caumont.

 

 

Ci-dessus : au centre, plan extrait du cadastre napoléonien de 1809, Archives du Calvados, https://archives.calvados.fr/ ; à droite, une photo extraite de Crédit photo : Roi.dagobert - Sous licence Creative Commons https://monumentum.fr/ancien-manoir-pa00111590.html

 

Un article sur les bâtiments situés au sud du manoir actuel :

 

     « Le site retenu se trouve en bordure méridionale de la plaine de Caen, sur le versant nord de la vallée du Laizon – entre Pays d’Auge à l’est et Pays de Cinglais à l’ouest –, soit à l’interface de formations géologiques primaire et secondaire. L’ensemble apparaît aujourd’hui en marge du bourg d’Ouilly-le-Tesson, à environ 400 m à l’est de l’église Saint-Aubin.

 

 

Photos ci-dessus par Camille, Jeanne Ministère de la Culture (France), Médiathèque de l'architecture et du patrimoine, diffusion RMN-GP https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/merimee/PA00111590

 

     L’étude, programmée en mars 2009 sur cet ensemble classé Monument historique, avait pour objectif initial de réinterroger l’habitat médiéval de pierre en contexte rural – a fortiori l’habitat seigneurial « bas-normand » – dans une perspective architecturale et spatiale. Effectuée dans le cadre d’un travail universitaire, elle a permis en outre de tester un certain nombre de méthodes, tant en matière d’archéologie spatiale que « monumentale ».

     Pour autant que l’examen des données in situ nous permette d’en juger, les deux bâtiments étudiés, pour partie en ruine, s’organisent autour d’une cour, que ferme au nord un troisième bâtiment classé, non moins digne d’intérêt. Le tout semble avoir été ceint d’un fossé à profil en U, aux tronçons localement conservés et traversé par le chemin actuel dit du « Manoir », menant au « Fond Cailloux » d’une part, au « Moulin Fouleux » d’autre part. L’édifice principal de plan rectangulaire est orienté nord-sud. Se déployant sur près du double de la surface du deuxième bâtiment, soit sur près de 320 m2 hors œuvre, il s’organise sur deux niveaux présentant en façade une série de contreforts saillants, qui définissent une structure à cinq travées. De même plan, le deuxième bâtiment est quant à lui disposé perpendiculairement au précédent suivant un axe est-ouest. Sa structure originelle présentait semble-t-il trois travées, l’état des données ne permettant pas d’affirmer la présence initiale d’un niveau de comble.

 

     Il résulte donc de cette étude archéologique – le cadre d’implantation général des structures bâties mis à part – que les bâtiments ont subi de profonds remaniements tant du point de vue structurel que fonctionnel, et ce vraisemblablement entre la fin du 13e s. et le milieu du 19e s. Le premier bâtiment (B) – peut-être entrepris à l’initiative d’un certain Hernol (II) d’Ouilly (avant 1287 – après 1319), chevalier richement doté – ne présente pas moins de sept phases de reprises en parement, dont quatre pour la période médiévale (fin 13e s. à la fin du 15e s.). Ce dernier présente alors toutes les caractéristiques du bloc résidentiel compact, la phase II imposant cependant une redéfinition des conditions de circulation et de la distribution interne des pièces. Initialement voûté, le rez-de-chaussée devait constituer un espace à vocation utilitaire de type cellier, bien que l’éclairage et l’apparat décoratif de ce niveau invitent à la prudence ; tandis que le second niveau semble pouvoir être interprété comme un espace résidentiel, à usage privé, voire même accessoirement public. Le deuxième bâtiment (C), s’il présente six phases de reprises dont peut-être deux pour l’époque médiévale, n’en demeure pas moins d’interprétation délicate. Très mal calé chronologiquement, il pourrait tout aussi bien avoir rempli une fonction à caractère résidentiel, domestique, ou cultuel.

     En définitive, cet ensemble archéologique semble pouvoir se définir topographiquement et architecturalement ; il résulte du substrat sur lequel il s’implante, substrat aussi bien géographique qu’historique, naturel que culturel. Le bâtiment B constitue à cet égard un bon représentant du type logis. Enfin, si bon nombre de sources ont été sollicitées puis croisées en vue d’obtenir un ensemble de données exploitables historiquement et archéologiquement parlant, force est de constater là encore que sur ce type de site, de structures, les données matérielles sont d’autant plus précieuses que les écrits font presque totalement défaut, ou bien, s’ils existent, semblent d’interprétation délicate. Néanmoins, cette étude ne saurait se suffire à elle-même : quelques sondages ciblés permettraient notamment de vérifier un certain nombre d’hypothèses. En outre, seul l’examen du troisième bâtiment (15e s.-16e s.) permettrait de cerner dans sa globalité l’évolution topographique et architecturale du « manoir » d’Ouilly-le-Tesson. » Par Clément Lepeltier [4]  

 

Ci-dessus, plan extrait de ce même document : Plan masse de l’ensemble étudié (1er niveau) - Clément Lepeltier, « Ouilly-le-Tesson – Le Manoir » [notice archéologique], ADLFI. Archéologie de la France - Informations, Normandie, mis en ligne le 01 mars 2009 URL : Clément Lepeltier, (Centre Michel de Boüard, CRAHAM). Crédits : Centre Michel de Boüard, CRAHAM, FRE n° 3119 (2010) http://journals.openedition.org/adlfi/3776

 

Protection

 

     « Deux tourelles du bâtiment d'entrée à usage d'habitation : classement par arrêté du 21 juillet 1927 ;

     Bâtiment à cinq travées avec contreforts dépendant du manoir et situé au sud du bâtiment d'entrée déjà classé : classement par décret du 10 janvier 1928 » [5]  

 

A proximité

 

O Site romantique, archéologique et légendaire de la Brèche au Diable et du Mont Joly.

 

O Église Saint-Aubin, du 17e siècle.

 

 

O Château d'Assy, inscrit au titre des Monuments historiques  depuis le 13 juin 1929. Chapelle du 14e siècle.

 

 

     « Un seigneur est mentionné à Assy dès le 13e siècle . Une chapelle seigneuriale datée de 1313  est conservée.

     Le château actuel est bâti à la fin du 18e siècle autour d'un ancien manoir du 16e siècle. Le château est considéré comme une « œuvre majeure de l'architecture civile néo-classique de Basse-Normandie », bâtie par l'architecte argentanais  Gondouin en 1788 (...)

     L'édifice fait l'objet de deux inscriptions comme monument historique  : la chapelle est inscrite le 13 juin 1929 et d'autres éléments sont inscrits par arrêté du 3 octobre 2005 : les façades et les toitures du château, le vestibule d'entrée, l'escalier avec sa cage en rotonde, le bief et les pièces d'eau figurent dans ce dernier arrêté. » [6]

 

     « Le château d'Assy, habité par M. le comte d'Aubigny, ancien colonel de cavalerie, est un des plus beaux de l'arrondissement de Falaise. Quatre colonnes corinthiennes décorent le pavillon central ; le reste est disposé avec goût et forme un ensemble d'un bon effet. Ce château a été construit par Gondouin, architecte d'Argentan, auquel on doit également les châteaux de Tréprel (Calvados) et de Ry, département de l'Orne.
      Des constructions plus anciennes se trouvent à l'une des extrémités du château, vers le Laison, et l'on voit, à gauche, une chapelle de la première moitié du 16e siècle...
      Le domaine d'Assy est considérable et forme une des plus belles propriétés du département ; les prairies sont arrosées par le Laison ; des avenues, des bois et des rochers embellissent encore les alentours du château et viennent diversifier cette jolie vallée. » [2]

 

Sources :

 

[1] Extrait de https://www.paysdefalaise.fr/commune/ouilly-le-tesson/

[2] Extrait de la Statistique monumentale du Calvados par Arcisse de Caumont tome 2 – pages 313-314 https://books.google.fr/books?id=QdwDAAAAYAAJ&pg=PA313&redir_esc=y#v=onepage&q&f=false

[3] Extrait des Mémoires de la Société d'archéologie, de littérature, sciences et arts d'Avranches, Mortain et Granville. Éditeur : (Avranches) 1892 https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6514965c/f122.image.r=%22Ouilly%20le%20Tesson%22?rk=128756;0

[4] Extrait de « Ouilly-le-Tesson – Le Manoir » [notice archéologique] par Clément Lepeltier ADLFI. Archéologie de la France - mis en ligne le 01 mars 2009 URL : http://journals.openedition.org/adlfi/3776 ou https://journals.openedition.org/archeomed/15231

[5] Extrait de https://monumentum.fr/ancien-manoir-pa00111590.html

[6] Extrait de Wikipédia

 

Bonnes pages :

 

O https://monumentum.fr/ancien-manoir-pa00111590.html

O https://sketchfab.com/3d-models/le-manoir-ouilly-le-tesson-calvados-lowdef-97fb6ff2af1145a78a96ed0f16ea1699 

O https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/merimee/IA00000099