• LA SEINE-INFERIEURE HISTORIQUE ET ARCHEOLOGIQUE 1864

          Une fois n'est pas coutume, je vais m'intéresser à un "antiquaire" (archéologue) du 19e siècle : l'abbé Jean-Benoit-Désiré Cochet (1812-1875).

     

    LA SEINE-INFERIEURE HISTORIQUE ET ARCHEOLOGIQUE 1864     L'abbé Cochet, ordonné prêtre en 1836, " archéologue et préhistorien, Jean Benoît Désiré Cochet est reçu à l'Académie de Rouen en 1842, puis est nommé inspecteur des Monuments historiques en 1849, enfin il devient membre non résidant su CTHS en 1843. Il rejoint comme correspondant la Commission de Topographie des Gaules, dans les années 1860. (...) Il est élu membre correspondant de l'Académie des inscriptions et belles-lettres en 1864, et devient conservateur du musée des antiquités de Rouen en 1867. " [1]

     

         " L’abbé Cochet est, avec Jacques Boucher de Perthes, l’un des fondateurs de l’archéologie comme discipline scientifique en France, et une référence pour la Seine-Maritime et ses chercheurs en archéologie, malgré ses nombreuses erreurs d’interprétation. " [2]

     

         J'ai compilé ici les articles extraits de son livre de référence "La Seine-Inférieure historique et archéologique" concernant la période médiévale nommée dans ce livre "Période normande" voire "Epoque incertaine". L'éditeur de cet ouvrage est la Librairie historique et archéologique de Derache, 1864

         Pour aller le consulter, voir : ici.

         A la lecture de cette somme d'informations, on s'aperçoit que la Seine-Maritime possédait de très nombreuse mottes féodales qui ont, aujourd'hui, complètement diparu... [NdB]

     

    [1] Extrait de https://archeologie.culture.fr/sources-archeologie/fr/abbe-cochet-1812-1875 

    [2] Extrait de Wikipédia 

     

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    LA SEINE-INFERIEURE HISTORIQUE ET ARCHEOLOGIQUE - 1864

     

    Alvimare :

         " Epoque romaine. — M. de Glanville assure que la voie romaine de Lillebonne à Grainville traversait une partie du territoire d’Alvimare, et que son passage était ici marqué par une motte qui a disparu. " P.295

    Voir "Les remparts d'Alvimare"

     

    Ancourt :

         " Ancourt possède deux mottes qu’il nous est difficile de classer. La première est au haut de la côte dite le Mont d’Ancourt, à quelques pas de la route de Dieppe. Ce tertre isolé dans un champ et entamé par la charrue pourrait bien être sépulcral.
         La seconde motte, beaucoup plus considérable que la première , est dans la vallée et au bout de l’église dont elle n’est séparée que par un chemin. Cette butte ronde est large et fort élevée. Un fossé profond l’entoure de tous côtés ; ce fut, peut-être, une motte féodale ? " P.94

     

    Angiens :

         " Époque incertaine. — Près de l’église d’Angiens est une motte circulaire, vaste et élevée, dont l’origine et la destination nous sont inconnues. " P.260

    Voir "Les remparts d'Angiens"

     

    Anglesqueville-la-Bras-Long :
         " Époque incertaine. — On m’a cité une motte existant sur cette commune. " P.261

     

    Anvéville :

         " Époque incertaine. — Dans ce même lieu de la Garenne sont les restes du vieux château d’Anvéville. Les fondations sont à présent couvertes de lierres et d’épines. " P.269

     

    Arques (-la-Bataille) :

         " Période normande et anglo-normande (912-1203). — Cette époque a laissé à Arques une trace impérissable dans les ruines du vieux château et de son donjon, où le 11e siècle apparaît avec tous ses traits caractéristiques.
         Un château ou une forteresse quelconque dut exister à Arques en 944, car Flodoard parle de sa garnison. Cependant, la citadelle d’Arques est attribuée par Robert Wace et Guillaume de Jumiéges à Guillaume, comte de Talou, qui l’aurait élevée de 1040 à 1053.
    La tour carrée du donjon est le monument le plus certain de cette période, et peut-être est-il la seule construction du célèbre rebelle qui « fit desus Arches une tur. » Ses cintres romans et son appareil de tuf démontrent clairement cette époque.
         Le reste du château, qui forme une chaîne de murs échelonnés de tours rondes ou carrées, pourrait avoir une origine plus ancienne. Mais les revêtements en silex et en briques rouges ne démontrent que des constructions du 13e, du 15e et du 16e siècle. A partir du 17e siècle, on laissa le château tomber comme il voulut. Dès cette époque, les Bernardines d’Arques en prirent des pierres pour leur couvent, et, au 18e, les particuliers et les gentilshommes de la contrée en enlevèrent pour leurs maisons et pour leurs châteaux. On peut dire que le bourg d’Arques est bâti avec les ruines du vieux castel. " P.91

    Voir "Les remparts d'Arques"

     

    Auberville-la-Renault :

         " Époque incertaine. — Dans sa Carte archéologique, M. Leroy indique ici une motte ou vigie. — On nous a assuré qu’il existait à Auberville des traces écrites et monumentales de l’ancien passage de la rivière disparue d’Étretat. " P.210

     

    Auffay :

           " Le sol d’Auffay contient çà et là une foule de débris anciens, mais, jusqu’à présent, il ne nous a pas été possible d’en déterminer l’époque ni la nature.
          Je puis citer la motte élevée, espèce de donjon couvert de murailles, où fut assis le vieux château des Gillebert d'Auffay, fondateurs du prieuré de ce bourg et bienfaiteurs de l’abbaye de Saint-Évrould. " P.116

    Voir "Les remparts d'Auffay"

     

    Aumale :

          " Période normande. — Historiquement parlant, Aumale ne fait son apparition dans le monde que sous la domination des Normands. Jusqu’à présent, aucun monument important n’est venu reculer, pour la ville, cette origine historique. Toutefois, nous ne devons pas dissimuler que son titre de doyenné suppose une existence et même une importance franque.
         Aumale (Albamala ou Albamarla) n’apparaît dans l’histoire qu’avec son premier comte, Guérinfroid, qui, de 996 à l’an 1000, fonda le château et l’abbaye. Ces deux créations étaient foncièrement conformes aux habitudes normandes.

          L’abbaye, connue sous le nom d’Auchy, a duré jusqu’à la révolution; mais le château est démoli depuis le 16e siècle. On n’en connaît que la place, aujourd’hui nommée la Motte, la Garenne et Bailly, tous noms très-significatifs. La tradition affirme qu’un souterrain conduisait jusqu’à la ferme de Bretagne, où Henri-le-Grand pansa sa blessure de
    la journée ou plutôt de l'erreur d’Aumale. " P.372

    Voir "Les remparts d'Aumale"

     

    Autretot :
          " Époque incertaine. — On nous a assuré qu’Autretot avait possédé une motte qui fut détruite vers 1830. Il y a aussi à Autretot tradition d’église transférée. " P.251

     

    Auvilliers :

          " Epoque incertaine. — M. Deville m’a signalé une motte ou un tumulus à Auvilliers. " P.326

     

    Auzouville-L'Esneval :

          " Période normande. — En 1074, Raoul de Varenne, et Emma, sa femme, du consentement de leurs deux fils, vendirent aux moines de l’abbaye de la Trinité du Mont de Rouen les dîmes d’Auzouville-en-Caux : « Omnem totius Osulfivillæ ejusdem Caletensis pagi cum ecclesia decimam. » — S’agit-il d’Auzouville-l’Esneval ?
          Époque incertaine. — Au hameau de La Marguerite existait naguère une motte considérable, couvrant bien un hectare de terrain et entourée de fossés profonds. En 1848, elle a été en grande partie détruite. Dans les terrains qui en sortirent, on remarqua beaucoup de charbon de bois. " P.252

     

    Beaubec-la-Rosière :

         " Epoque incertaine. — Le mont Grippon est un des points les plus élevés et les plus culminants de la vallée de Bray. Il est indiqué par la nature elle-même comme un véritable lieu stratégique. Aussi, nous n’avons été nullement surpris de lire que sur son plateau, dont l’assiette est d’environ deux hectares, on avait cru reconnaître un stativa antique. M. Guilmeth assure que l’on y remarque une motte et les fossés d’une enceinte.
          Le peuple de la contrée dit que le nom de la colline lui vient de ce que le général Grippon a livré une bataille en cet endroit. Quel fut ce général Grippon et en quel temps vivait-il ? Là est toute la question. La consonnance et l’analogie du nom semblent lui assigner l’époque franque.
          Un ancien mémoire de l’abbaye de Beaubec parle d’un château Grippon comme existant au 11e siècle. Des titres de 1400 à 1500 l’appellent Grippont-Castel. Une vieille chronique en attribue l’érection un peu fabuleuse « au duc Grippon, ambassadeur de Childebert, roi des Francs, auprès de Maurice, empereur de Constantinople, en 588 (Dom Bouquet, « Recueil des Historiens des Gaules et de la France, » t. m, p. 82 ). » D’autres empruntent le nom de ce mont à Griphon, fils « de Charles Martel et de Sonechilde, mort en 752 (Id., ibid., t. iii, p 98 et 707 ). C’est à ce prince que Pepin-le-Bref donna la ville du Mans et 12 comtez en Neustrie. » Du reste, le nom de Grippon était assez commun chez les Francs, car le Livre des Miracles de saint Wandrille et de saint Ansbert nous apprend qu’en 856 le port de Quentowic avait pour préfet (præfectus emporii) Grippon, officier de Charles-le-Chauve et son ambassadeur en Angleterre (
    Acta sanctor., » mensis julii, t. v, c. H et iii. — Souquet, « La Picardie, » p. 111-112, 7e année, 2 e série, mars 1861, et 6 e année, p. 412. ).
    Guilmeth, « Desc. géogr., etc., des arr., » t. iii, p. 142.
    L’abbé Decorde, « Essai historique et archéologique sur
    le canton de Forges, » p. 4.
    P. de la Mairie, « Recherches histor., archéol. et biogr.
    sur le Bray normand et le Bray picard, » t. ier, p. 170.
    « Journal de Neufchàtel, » des 15 fév. et 27 sept. 1859.
    " P.386

    Beaunay :

          " Époque incertaine. — Près de l’église de Beaunay, au penchant de la colline, est une motte énorme entourée de fossés et plantée de hêtres, que l’on voit de fort loin. On dit que c’est le siège d’un ancien château. " P.116

    Voir "Les remparts de Beauval-en-Caux"

     

    Beaurepaire :
         " Époque incertaine. — Ce lieu, appelé au 13e siècle Bel-Repaire, possède dans un bois voisin de l’église une ruine appelée le Vieux-Château. Là se trouvent des terrassements, un puits et un chemin pavé. " P.187

     

    Beaussault :

         " Période normande. — C’est probablement à la conquête normande que nous devons attribuer le vieux château de Beausault, dont le tertre, les fossés, les ponts et les souterrains sont encore si importants.
    L'abbé Decorde, « Essai historique et archéologique sur le canton de Forges, » p. 29. " P.383

    Voir "Les remparts de Beaussault"

     

    Bec-de-Mortagne :

         " Époque incertaine. — Sur une colline et dans un bois dit Bois-de-Notre-Dame ou de-la-Vieille-Tour, est une motte énorme fossoyée, du côté de la colline, par une douve de plus de vingt-cinq mètres de profondeur, et appelée la Vieille-Tour. Malgré les broussailles qui la couvrent et qui l’environnent, il m’a semblé y reconnaître des restes de
    maçonnerie. On parle même de souterrains communiquant avec le Vieux-Châtel.
         Ce Vieux-Châtel est une ruine encore imposante de forme carrée, qui dut être le château du moyen-âge. On parle de fées et de fantômes errant la nuit autour de ses débris. " P.210

    Voir "Les remparts du Bec-de-Mortagne"

     

    Bellencombre :

         " C’est sans doute à l’époque franque, ou tout au plus tard à la période normande, qui chez nous lui est contemporaine, que l’on doit faire remonter l’origine du vieux château de Bellencombre. Cette vieille forteresse, qui dut porter primitivement le nom de Warinna, est assise sur une motte énorme encore entourée de terrassements et de fossés profonds. " P.109

    Voir "Les remparts de Bellencombre"

     

    Belleville-sur-Mer :

         " Époque incertaine. — Dans un petit vallon qui conduit à la mer et que l’on appelle le Fond-de-Belleville, on trouve, au penchant de la colline, une butte en terre en forme de cône tronqué et entourée d’un fossé largement creusé. Ce tertre s’appelle la Torniole, et il a été fouillé, en 1827, par M. Feret, de Dieppe, qui y a trouvé les restes d’une cuiller en bois carbonisée, des fragments de poterie grossière et une espèce de perle hémisphérique ornée de traits qui ressemblent à des caractères magiques. M. Feret en fait une amulette, et M. le comte Guillaume de Wurtemberg, un fuseau de fileuse. Ces objets sont déposés à la Bibliothèque de Dieppe. M. Feret les suppose saxons ; rien ne le prouve. Notre ami M. Wvlie, archéologue anglais, a entretenu la Société des antiquaires de Londres de la Torniole et de ses fouilles. Grâce à lui, nous pouvons reproduire à la page suivante une vue du terrasse ment antique et de la perle hémisphérique qui y a été rencontrée. " P.95

     

    LA SEINE-INFERIEURE HISTORIQUE ET ARCHEOLOGIQUE 1864

     Voir "Les remparts de Belleville-sur-Mer"

     

    Bermonville :
         " Epoque incertaine. — En 1830, Bermonville possédait encore une motte placée en plaine et au nord-ouest de l’église. Elle était circulaire et figurait assez bien un œuf. Elle était l’objet de traditions mystérieuses. " P.294

     

    Berneval-le-Grand :

         " Le Manoir des Quarante-Acres. — Le château ou manoir de Berneval, dont il est parlé dans les chartes anciennes, est aujourd’hui détruit. Mais le laboureur en trouve dans les champs les traces encore existantes. Ce castel était situé au lieu appelé les Quarante-Acres, entre Berneval et Saint-Martin-en-Campagne. " P.97

     

    Bertrimont :

         " Époque incertaine. — Dans une ferme qui avoisine l’église de Bertrimont est une motte en terre légèrement remparée de silex, si ma mémoire est fidèle. On lui donne le nom de Ferté, Firmitas. " P.113

     

    Blangy :

         " Période normande. — C’est probablement à la période normande qu’il faut attribuer le vieux château de Blangy, détruit par Henri IV. Il était situé au bout de la rue du Jeu-de-Paume, au lieu dit à présent le Ménage. On y voit encore des terrassements imposants, et l’on parle de souterrains aperçus dans ce quartier.
         C’est sans doute à cette civilisation qu’il faut attribuer l’enceinte murée du bourg de Blangy, dont on connaît encore les trois portes.
         Epoque incertaine. — Nous devons nous abstenir de donner une date à un tertre circulaire très-élevé, nommé la Motte, situé dans le bois de ce nom, au pied de la côte de Gremontmesnil, près du Petit-Fontaine.
         Dans un petit bois appelé le Détroit, M. l’abbé Decorde signale des monticules faits de main d’homme. " P.363

    Voir "Les remparts de Blangy-sur-Bresle"

     

    Bolbec :

         " Période normande. — Au bas de cette colline funéraire est la chapelle tuffeuse et romane de Saint-Martin, voisine d’un vivier qui a disparu.
         En face est le vieux château de Fontaine-Martel surmonté d’un if, et dont la motte, ainsi que les fossés profonds, se découpe encore sur le terrain et se dessine à l’oeil du spectateur. Ce vieux débris du monde féodal pourrait bien avoir ses racines jusque dans le sol romain qui a reçu les urnes dont nous venons de parler. " P.224

     

    Bornambusc :

         " Époque incertaine. — J’ai vu en 1835 la place d’une motte circulaire détruite vers 1830 par M. Bréard, propriétaire à Bornambusc. Elle était au bord du chemin de grande communication n° 11, qui va de Goderville à Saint-Romain. M. Gaillard assure avoir connu un fragment de voie romaine sur le territoire de Bornambusc. " P.216

     

    Bosc-Geffroy :

         " Epoque incertaine. — Auprès du carrefour du puits commun est une motte en terre à peu près circulaire et entourée d’un fossé. La hauteur du tertre, prise du fond du fossé, est de cinq à six mètres ; le diamètre, dans sa plus grande largeur, est d’environ cinquante mètres. On l’appelle la Tour, et l’on dit qu’on s’y est battu.
         Au hameau de Hambures, il existait naguère une motte pareille, dans la cour de M. Leblond. Elle a été détruite depuis quelques années par le propriétaire. " P.357

     

    Le Bosc-le-Hard :

         " Époque incertaine. — M. Guilmeth, après avoir mentionné également les forges du Bosc-le-Hard, parle aussi d’une motte circulaire qui aurait été autrefois entourée de fossés à présent comblés. Ce tertre serait placé sur le chemin de Saint-Saëns. " P.112

     

    Bosville :

         " Epoque incertaine. — Vers Flamanvillette, on remarque deux mottes avec retranchements et fossés. M. A. Le Prévost en a connu trois. " P.278

     

    Bouelles :

          " Epoque incertaine. — A la côte de Cornemesnil, près du hameau de ce nom, on voit dans un taillis une espèce de butte circulaire haute de quatre à cinq mètres et d’environ cent mètres de circonférence. Elle est entourée d’un fossé creusé de main d’homme, et le milieu du terrassement s’enfonce comme à Brémont, près Vatierville.
         M. de la Mairie nomme ce retranchement un stativa romain. C’est peut-être un peu précipité. " P.326

     

    Bourg-de-Saâne (Section de Saâne-Saint-Just)
         Époque incertaine. — Le territoire du Bourg-de-Saâne est rempli de débris antiques. Je cite notamment une énorme butte de terre séparée de la colline par une coupure profonde. Ce terrassement se nomme les Châtelets, Castella antiques, où la paroisse de Saâne allait autrefois en procession le jour de l’Assomption. " P.123

     

    Bretteville-la-Chaussée :

          " Epoque incertaine. — Non loin de la chaussée romaine se trouvaient encore, en 1834, deux tertres ou tumuli antiques entièrement couverts de taillis. L’un d’eux, dont la forme était oblongue, a été détruit pour la culture vers 1844 ; l’autre, qui doit subsister encore, est voisin du bourg ou du carreau de Bretteville, comme on dit dans le pays.
          Ce terrassement étrange, que j’ai visité bien des fois, se compose d’abord d’un fossé profond parfois rempli d’eau comme une douve féodale, lequel isole de la plaine une plate forme en demi-lune assez spacieuse et élevée au-dessus du sol environnant. Puis, à l’un des bouts de ce terre-plein, s’élève une énorme motte circulaire qui n’avait pas moins de vingt à vingt-cinq mètres de hauteur. Au sommet de ce donjon en terre, j’ai remarqué avec étonnement des restes de fortes et épaisses murailles dont je ne distinguais pas alors le caractère. Ce terrassement intéressant et mystérieux doit subsister dans son intégrité. " P.213

     

    Bully :

          " Période normande. — Il est possible que le vieux château de Bully, détruit il y a près de deux siècles, remonte à la période normande. Ce qui est certain, c’est qu’en 1068 Rogerius de Buslei vendit à Renier, abbé de la Trinité du Mont-de-Rouen, les dîmes de Bully, du consentement de Guillaume-le-Bâtard : « Willelmi, principis Normannorum, signo et autoritate.

    L’abbé Decorde, « Essai historique et archéologique sur le canton de Neufchâtel-en-Bray, » p. 87. » P.322

     

    Bures :

          " Période normande. — Les Normands avaient établi à Bures un château qui resta toujours la propriété de nos premiers ducs. On croit en connaître l’emplacement dans la ferme de la Cour.
          Je suis disposé à attribuer aux ducs de Normandie la fondation du prieuré de Bures, soumis par eux à leur chère abbaye de Fécamp. L’assiette du prieuré était près l’église, dans la rue Sous-le-Moustier.
         Epoque incertaine. — Derrière l’admirable Hostel de la Renaissance, présentement connu sous le nom de Maison du Général Desmarets, on voit une motte circulaire entourée de fossés, et qui n’a pas moins de douze à quinze mètres de hauteur. On serait tenté d’y reconnaître le donjon d’une forteresse disparue. " P.361

    Voir "Les remparts de Bures-en-Bray"

     

    Canouville :

          " Epoque romaine. — En 1848, en démolissant les racines du vieux château de Canouville, si puissant au moyen-âge, on déterra, à quelques pas des murailles, un dolium en terre cuite renfermant une urne en plomb remplie d’os brûlés. Tous ces objets ont été détruits.
          Époque franque ou normande. — Le vieux château de Canouville, démoli en 1848, avait des fossés profonds et des murs de cinq mètres d’épaisseur. " P.279

     

    Cany :

          " Époque incertaine. — N’oublions pas de citer à Cany, au-dessus du cimetière romain et au bord de la route de Vittefleur, une motte considérable placée au pied d’un coteau, entourée de fossés et recouverte d’arbres et de halliers. L’origine ne nous en est pas connue.

     

          Barville (Section de Cany) :
          Époque incertaine. — M. Guilmeth dit que, sur la côte de Barville, il y a une motte dans un bois.
    Guilmeth, « Desc. géogr., hist., stat., et mon., » t. n, p. 331. " P.275-276

     

    Le Catelier-Pelletot :

         Le Catelier

         " Devant l’église est un tertre ou motte circulaire en terre, ancien Castellum qui doit avoir donné au pays le nom qu’il porte. La tradition prétend que ce tertre fut surmonté d’une forteresse. Cela est très-possible ; mais ce qui est plus certain encore, c’est qu’autour de cette motte et dans les environs, on a rencontré des tuiles, des briques, des poteries et des monnaies antiques. " P.105

         Pelletot

         " Époque incertaine. — Pelletot, ancienne paroisse et ancien château, siège d’une grande famille féodale, n’est plus qu’une section du Câtelier. Les restes du château fort sont encore près de l’église avec un tertre entouré de fossés remplis d’eau. " P.105

    Voir "Les remparts de Pelletot"

     

    Cleuville :

          " Époque incertaine. — On dit que l’ancienne église existait au Bos-de-Cleuville. Là, dans un épais taillis, on montre la vaste assiette d’un ancien château ; on y distingue très bien la motte, les fossés, le donjon, en un mot tout le squelette d’une forteresse disparue. " P.267

    Voir "Les remparts de Cleuville"

     

    Conteville :

          " Epoque incertaine. — Aux limites sud-est de Conteville, dans la direction de Gaillefontaine et de Criquiers, il exista une motte aujourd’hui détruite.
    « Mémoires de la Société des Antiquaires de Normandie, » i Pape, « Notices hist. et biogr. sur la ville et le canton
    t. xxiv, p. 356. I d’Aumale, » p. 102
    . " P.376

     

    Cottévrard :

           " Entre Cottévrard et Bosc-le-Hard, au bord du bois de la Motte, on rencontre une énorme butte circulaire dans laquelle on prétend qu’il existe un souterrain. " P.111

     

    Crasville-la-Roquefort :
          " Époque incertaine. — Ce village doit son nom à une de ces anciennes Fermetés ou Roques fortes si communes à l’époque franque et au moyen-âge. On voit en effet les restes de cette vieille fortification auprès du château moderne. " P.262

    Voir "Les remparts de Crasville-la-Roquefort"

     

    Criel :

          " Le château de Criel était situé dans la vallée, non loin de l’Yère. Il porte le nom de château du Baile, et on en voit encore les énormes murailles. Nous croyons qu’il a possédé une motte aujourd’hui détruite. " P.161

    Voir "Les remparts de Criel-sur-Mer"

     

    Criquebeuf-en-Caux :
          " Époque incertaine. — A Criquebeuf est une motte couverte de maçonneries, laquelle a servi de base à un château en ruines. " P.204

     

    Criquiers :

          " Epoque incertaine. — Il existait autrefois un grand fossé entre Criquiers et Formerie.
         On le nommait le fossé Castresse, et les anciens titres l’appelaient fossa Castrensis. " P.376

     

    Criquetot-L'Esneval :

          " Époque romaine. — Près l’église de ce bourg est une motte assez élevée et légèrement entamée par les constructions. Jusqu’ici on n’y a trouvé que des écailles d’huîtres et des tuiles à rebords.
          Époque incertaine. — On dit qu’autrefois il y avait à Criquetot deux autres mottes : l’une à La Malebrèque détruite vers 1818, et l’autre au hameau de L’Écluse, d'où le prince de L’Écluse se battait avec celui de La Corne.
         Dans un petit bois connu sous le nom d’Azélonde est une ceinture de fossés qui porte le nom de Camp d’Azélonde. On assure qu’en 1563 cette enceinte fut occupée une dernière fois par Charles IX, lorsqu’il vint assiéger le Havre livré aux Anglais. " P.183

    Voir "Les remparts de Criquetot-L'Esneval"

     

    Criquetot-sur-Ouville :
          " Période normande. — En 1777, l’ancienne église fut abandonnée. Elle était voisine d’un vieux château féodal dont il reste une motte en terre entourée de fossés remplis d’eau. Le peuple appelle cette douve aquatique : la Mare-des-Mottes. " P.253

     

    Cuverville-sur-Yère :

          " Cuverville possède un vieux château dont on voit encore les ruines parlantes. J’ai surtout remarqué la motte du donjon qui était énorme. L’enceinte carrée des murs était flanquée de tours circulaires. On parle de souterrains qui s’avancent sous la vallée, de cloches et de canons chargés d’or et d’argent, d’apparitions de fées, etc. " P.162

    Voir "Les remparts de Cuverville-sur-Yère"

     

    Dancourt :

          " Epoque incertaine. — Une motte se trouve au lieu dit le Bolard, près de la rivière. " P.364

     

    Darnétal :

          " Période normande. — Dès le commencement de la période normande, cette église de Long-Paon fut le théâtre d’un événement religieux qui fit grand bruit. Le 1 er février 918, lorsque l’on rapportait solennellement de Condé-sur-Noireau les reliques de saint Ouen, dans l’abbaye qu’il avait fondée à Rouen, elles s’arrêtèrent tout à coup à Long-Paon (Longum Penanum), d’où elles ne purent être enlevées que par une procession solennelle venue de Rouen et présidée par l’archevêque Franco et Rollon, premier duc de Normandie.
    C’est encore à l’époque normande que nous sommes tenté de rapporter la butte du Roule, ainsi que la cave et le château du Roule, restes antiques que l’on voit sur la côte du Roule, à l’entrée du bois de ce nom. Le peuple, séduit sans doute par l’analogie de l’appellation, dit que ce sont les ruines d’un château bâti par Rollon.
    Farin, « Normandie chrestienne, » p. 596-98.
    A. Le Prévost, « Mém. de la Soc. des Antiq. de Norm., »
    t. xi, p. 18.
    Lesguillez, « Notice historique, topographique et statis
    tique sur la ville de Darnétal, » p. 11, 88, 91, 119-123,
    in-8°, Darnétal, 1835.
    " P.416

     

    Dénestanville :
          " Périodes franque et normande. — Tout au bord de la Scie et à quelques mètres à peine du chemin de fer de Dieppe, on remarque sur le territoire de Dénestanville une motte de vallée qui disparaît chaque jour. Déjà, en 1847, lors de la construction du chemin de fer, elle a été fortement entaillée pour établir le nouveau lit de la Scie. Ces premiers travaux avaient laissé voir des murailles que l’on apercevait de la voie ferrée.

          Pendant les années 1861 et 1862, des ouvriers ont démoli cette motte afin d’y chercher des matériaux pour la bâtisse. Ils en tirent tous les jours des tufs et des silex qui ont fait partie de fondations qui pourraient bien remonter à l’époque franque ou à la période normande.   Dans ces démolitions on trouve des lits de cendres et de charbon dont on ne peut donner facilement la raison : j’ai extrait de ces débris un chapiteau en tuf qui doit remonter au moins au 10e siècle. Ces curieux débris, tout appareillés de tuf, ne sont probablement que la base d’une forteresse dont le sommet dut être construit en bois. Ils me rappellent ces châteaux forts de la Bretagne et de la Normandie que l’on voit figurer sur la Tapisserie de Bayeux. " P.106

     

    Doudeville :

          " Époque romaine. — M. Guilmeth mentionne une motte existant dans les bois du Fresnay. Il ajoute que ce tertre ayant été coupé pour établir la route départementale n° 3, qui va de Doudeville à Saint-Valéry, on y aurait recueilli des médailles romaines du Bas-Empire : « un casque en cuivre et un large sabre gallo-romain ? » P.254-255

     

    Duclair :

          " Nous ignorons à quelle époque nous devons rapporter l'établissement qui occupa autrefois la côte de Duclair qui porte à présent le nom de Câtel. Cette côte où est aujourd'hui le cimetière, présente encore la trace d'anciens terrassements qui peuvent remonter à un Castellum romain, comme à un Castrum des Francs, réoccupé par les Normands. " page 445

     

    Écretteville-les-Baons :

          " Période normande. — En 1026, Richard II donna à l’abbaye de Fécamp l’église et la terre d’Écretteville : « Ecclesiam de Scrotavillâ. » Les moines possédèrent longtemps, en ce lien, une magnifique terre féodale appelée au moyen-âge la ferme du Câtel. Les restes de cette habitation semi-monastique, semi-chevaleresque, sont encore curieux à voir. " P.249

    Voir "Les remparts d'Ecretteville-les-Baons"

     

    Epouville :

          " Époque incertaine. — M. Leroy signale sur sa carte une motte à Épouville. " P.181

     

    Les Essarts-Varimpré :

          " Epoque incertaine. — On m’a assuré qu’au début de ce siècle, il avait été détruit une motte dans la direction de Villers et de Foucarmont. " P.368

     

    Étoutteville-sur-la-Mer :
          " Époque incertaine. — Entre Étoutteville et les Baons, on voit au bord du chemin un taillis appelé le Bois-des-Mottes. Ce nom lui vient de ce que sous ses halliers se cachent des douves profondes dont la triple enceinte conserve une motte de plus de trente mètres de hauteur. Ce doit être l’assiette d’un vieux câtel des Francs ou des Normands.
    Il y a à Étoutteville une campagne que l’on nomme la Plaine-des-Batailles.
          Période normande. — Un manuscrit, rédigé en 1610 et conservé aux archives de la Seine-Inférieure, constate qu’à cette époque la tradition prétendait qu’un sire d’Estoutteville, s’étant révolté contre le duc de Normandie, alors roi d’Angleterre, aurait été battu près l’église. En mémoire de cet événement, la paroisse aurait été érigée en prieuré. " P.253

    Voir "Les remparts d'Etoutteville"

     

    Eu :

          " La porte principale de la ville du moyen-âge, portait et porte encore le nom de rue et de porte de l’Empire. C’est probablement un dernier vestige des rapports que la capitale de l’empire romain entretenait avec toutes les villes qui reconnaissaient sa juridiction. Nous rapprochons la rue de l'Empire à Eu de la rue d’Arques appelée la rue de Rome, du sentier de Grainville-la-Teinturière nommé la ruette de Rome, et enfin de la voie et porte de Lillebonne dites rue et porte Césarine. " P.156

    Voir "Les remparts d'Eu"

     

    Fallencourt :

          " Epoque incertaine. — Il existe à Fallencourt une motte ou tertre entouré de fossés et présentant un puits au milieu. " P.365

     

    La Ferté-en-Bray (La Ferté-Saint-Samson) :

          " Période normande. — De 989 à 996, Gautier, sire de Gournay, fonda à La Ferté une collégiale de chanoines réguliers. Il est probable que ce fut à l’ombre de son château féodal qu’il établit cette colonie religieuse. Toujours est-il qu’il obéissait en cela aux ordres de son frère aîné, le sire de Gournay, son suzerain : « Inopérante fratre Hugone. »
    L’église fut dédiée par un évêque du nom de Hugues, de l’autorité de l’archevêque Robert de Normandie. Cette fondation semble avoir disparu dans le cours du 11e siècle. En 1047, elle me paraît supplantée par le prieuré de Sigy. De la collégiale du 10e siècle, nous croyons qu’il reste encore l’abside circulaire, qui termine l’église actuelle, et surtout l’appareil très irrégulier que l’on remarque au côté méridional de la nef.
    Cette basilique des chanoines, qui est devenue le Moutier paroissial, s’abritait à l’ombre d’un château féodal, dont on voit au midi l’énorme tertre que les gens du pays appellent la côte des Châteaux. Ce point commande toute la vallée de Bray, depuis Neufchâtel jusqu’à Gournay et même jusqu’à Beauvais.
          Ce mont, semi-naturel, semi-artificiel, est entouré de grandes coupures faites de main d’homme. La surface du plateau n’a pas moins de quatre-vingts à cent mètres de diamètre. La profondeur du vallum est d’environ quarante à cinquante mètres.
          Dans les coupes que l’on fait à ce monticule pour en enlever le terrain, j’ai remarqué une couche épaisse d’environ un mètre cinquante centimètres, composée de terre noire, de charbons, d’ossements et de tuiles. Ce sont vraisemblablement les restes de cette terrible et inexpugnable tour de La Ferté, construite par les sires de Gournay, seigneurs de la contrée, et qui fut prise d’assaut par Henri II, en 1151 : «
    Munitionem Hugonis de Gornaco, quam Feritatem vocant, assultu capiens igni tradidit excepta turre quæ in alto monte sita est. » (Robertus a Monte, Append. ad Sigehertum, apud Rerum galhc. et francic. scriptores, t. XIII, p.294) Grâce à la bienveillance de M Daniel Gurney, nous pouvons donner ici le plan du château de La Ferté, déjà publié par lui en Angleterre.
          Le bourg de La Ferté est un type de féodalité normande.
          Ce village, perché sur une colline inaccessible, s’appelle encore le
    bourg, et il montre dans son enceinte le tribunal et la prison. A quelque distance de là, vers Saint-Samson, on remarque une énorme butte artificielle affectant la forme d’un tertre tumulaire. On appelle ce lieu terrible le Mont-à-Fourques ou le Mont-aux-Fourches. C’est le Montfaucon du pays de Bray.
    D. Gurney, « The Records of the house of Gournay, » L'abbé Decorde, « Essai hist. et archéol. sur le canton
    p. 16, 22, 26, 28, 31, 33, 34, 33. de Forges, » p. 68-72.
    Duplessis, « Desc. géog. et hist. de la II.-N., » t. I er , p. 116
    . " P.380-381

     

    LA SEINE-INFERIEURE HISTORIQUE ET ARCHEOLOGIQUE 1864

    Voir "Les remparts de La Ferté-Saint-Samson"

     

    La Feuillie :

          " Période normande. — Duplessis et M. Guilmeth placent dans un hameau voisin de La Feuillie, et appelé Matebrune, le célèbre château de Mateputeriam, construit en 1119 par le roi Henri-Beauclerc. M. de la Mairie et plusieurs autres contestent cette application, et croient avec raison que le fameux château a été construit au Vieux-Rouen, dans le voisinage d’Aumale. La raison qu’ils en donnent, c’est que cette forteresse était surtout dirigée contre Havoise, épouse d’Etienne, comte d’Aumale, partisan ou ami de Guillaume Cliton. Cette raison paraît fondée. "
    Ilad. Vales.,« NotitiaGalliarum, » verbo « Mateputenara. »
    Duplessis, « Desc. géogr. et hist. de la llaute-Norm., »
    t. h, p. 212, 541 et 641.
    Guilmeth, « Desc. géogr., etc., des arr., » t. m, p. 239.
    P. de la Mairie, « Recherch. hist., archéol. et biogr. sur
    le Bray normand et le Bray picard, » t. il, p. 25, 170.
    " P.387

    Voir "Les remparts de La Feuillie"

     

    Fontaine-le-Bourg :

          " Période normande. — Dans la vallée arrosée par la Cailly, on montre les restes d’un vieux château normand qui fut le siège d’une baronie relevant de l’abbaye de Fécamp.
          L’église de Fontaine renferme, dans son abside circulaire, des colonnes de pierre dont les curieux chapiteaux appartiennent au style roman primitif. " P.421

     

    Forges-les-Eaux :

          " M. de la Mairie assure que la voie romaine qui allait de Rouen à Amiens traversait Forges, passant ensuite par Le Pierrement et Criquiers. M. l’abbé Decorde cite à Forges une rue des Fées, sur le compte de laquelle le public raconte de curieuses histoires.
          Mais le point le plus romain de Forges, c’est la butte du Donjon, placée dans le bois de ce nom. Cette butte est située en face des eaux minérales et à peu de distance de la route impériale n° 15, qui va de Paris à Dieppe. Elle est parfaitement ronde et compte soixante pieds de diamètre; le terrassement a dix pieds d’épaisseur et le fossé dix-huit
    de large. Sa profondeur actuelle n’est que de sept pieds, mais il a été comblé.
         Vers 1832, M. Fernel, avocat à Neufchâtel, a sondé le Donjon et les terrains environnants. Partout il a trouvé des tuiles à rebords en quantité ; plusieurs d’entre elles sont au Musée de Neufchâtel. M. Fernel assure que des habitations antiques s’étaient groupées autour de cet établissement, surtout du côté de Y avenue des Capucins.
          Enfin, on trouve des tuiles et des briques romaines jusqu’au sein de la foret, au lieu dit le Fayel. Elles s’v sont fait jour dans diverses circonstances. "
    BIBLIOGRAPHIE.
    Fernel, « Notice sur des antiq. découv. en 1832 et 1833
    dans l'arrond. de Neufchillel, » dans les des Antiq. de Norm., » t. xi, p. 175-76.
    Guilmelh, « Desc. géogr., liist., stat. et mon. des arr., »
    t. m, p. 99-101.
    « Journal de Neufchâtel, » du 27 septembre 1859.
    L'abbé Decorde, « Essai hist. et archéol. sur le canton
    de Forges, » p. 83, 84, 85, 122-27.
    P. de la Mairie, « Recherches historiques, archéologiques
    et biographiques sur le Bray normand et le Bray picard, »
    t. 1 er , p. 89-90.
    « Bulletin de la Soc. des Antiq. de Norm., » t. I er , p. 50.
    " P.378

     

    Gaillefontaine :

          " Période normande. — Nous sommes disposé à attribuer à la période des ducs de Normandie et des comtes de Gournay le grand tertre et les terrassements qui dominent, au midi, le bourg de Gaillefontaine. Nous regardons ces mouvements de terrain, aujourd’hui couverts de broussailles, comme les restes du château normand. En 1050, Guillaume-le-Bâtard date un de ses actes de l’année même de la fondation du château de Gaillefontaine : « Primo anno constructions Castri quod Goislenfontana dicitur. » — Par la bienveillance de M. D. Gurney, nous pouvons donner ici le plan de cette forteresse disparue. "
    Hlad. Vales., « Notitia Galliarum, » p. 236.
    Orderic. Vital., « Hist. ecclesiast., » t. iv, p. 320, no
    Edition Le Prévost.

    D. Gurney, « The Records of the bouse of Gournay, »

    L’abbé Decorde, « Essai historique et archéologique sur
    le canton de Forges,
    » p. 161.
    P. de la Mairie, « Recherches histor., archéol. et biogr.
    sur le Bray normand et le Bray picard,
    » t. 1 er , p. 165. " P.382

     

    LA SEINE-INFERIEURE HISTORIQUE ET ARCHEOLOGIQUE 1864

     Voir "Les remparts de Gaillefontaine"

     

    Goderville :

          " Crétot (Section de Goderville).
          Époque incertaine. — Près du modeste château de Crétot est une motte énorme couverte de hêtres et de sapins fort élevés. Les sires de Cretot, dont le château s’appuyait sur la motte, étaient autrefois grands Bouteilliers héréditaires de Normandie. " P.208

    Voir "Les remparts de Goderville"

     

    Gonfreville-Caillot :
           " Époque incertaine. — J’ai connu près de l’église de Gonfreville une motte ou tertre entouré de fossés, et dont il m’est impossible de déterminer le caractère. " P.212

     Voir "Les remparts de Gonfreville-Caillot"

     

    Gournay-en-Bray :

           " Période normande. — Grâce à la bienveillance de M. Daniel Gurney, du Norfolk, nous donnons à la page 390 le plan de la ville et du château de Gournay, à l’époque normande des Hues, qui conquirent en Beauvaisis et en Grande-Bretagne. " P.389

     

     

    LA SEINE-INFERIEURE HISTORIQUE ET ARCHEOLOGIQUE 1864

     Voir "Les remparts de Gournay-en-Bray"

     

    Grainville-la-Teinturière :

          " Époque incertaine. — Au centre du village et assez près de l’église, on voit un tertre couvert de murs, de lierres et de broussailles, que l’on considère comme la base de l’ancien château de Grainville, possédé et occupé au 15e siècle par Jehan de Béthencourt, le roi des Canaries.
         Il y a à Grainville tradition d’anciennes teintureries, d’où ce village a pris le surnom de Teinturière ou de Tinctuaria. Ce surnom, il le portait dès 1292 ; il est probable qu’il remonte à l’époque franque. " P.277

    Voir "Les remparts de Grainville-la-Teinturière"

     

    Grandcourt :

          Écotigny (Section de Grandcourt).
          " Epoque incertaine. — Vers 1850, lors de la destruction du vieux château d’Ecotigny, on trouva des souterrains se dirigeant vers la forêt d’Eu. " P.356

     

    Graville-Sainte-Honorine :

          " La Butte aux Sarrasins. — A soixante mètres du hameau et de la chapelle de Notre-Dame-des-Neiges, on remarque, vers le nord-ouest, une élévation de terrain sur laquelle on reconnaît les épaisses murailles d’une forteresse disparue. Soigneusement examinés par nous, ces murs nous ont paru appartenir au moyen-âge.
          Ce qui me confirme dans cette opinion, c’est que vers 1857 on a trouvé, à quelques pas des murs, des squelettes humains qu’accompagnait un vase que j’attribue au 13e siècle.
          Cependant, ce tertre porte le nom de Butte aux Sarrasins. Comme le nom de Sarrasins s’applique parmi nous aux Normands encore païens, je suis disposé à croire qu’à l’époque piratique ce point put servir de réfuge à une tribu de ravageurs. Les écrivains locaux citent ordinairement deux entrevues qui auraient eu lieu sur ce tertre : la première, en 842, entre Louis-le-Débonnaire et les hommes du Nord qu’il avait appelés contre ses frères Louis de Bavière et Charles-le-Chauve ; la seconde se serait passée en 944 entre le roi Lothaire et notre duc Richard I er . Mais ces deux événements ne sont pas suffisamment prouvés. M. Fallue et M. l’abbé Lecomte m’ont assuré avoir trouvé des objets antiques auprès de la Butte aux Sarrasins. " P.173-174-175 (...)

          Époque incertaine. — En face de la Barrière-d'Or et au sommet de la côte de Grâville, M. Gaillard signale une butte ou motte, au bord du bois. Il dit que d’un côté elle a une douve énorme, et que de l’autre l’abrupte de la colline lui sert de défense. (Procès-verbaux de la Commission des Antiquités, p. 186.) " P.523

    Voir "Les remparts de Graville-Sainte-Honorine"

     

    Guerville :

          " Période normande. — Il existe à Guerville les restes d’un château-fort.
    L'abbé Decorde, « Essai historique et archéologique sur le canton de Blangy, » p. 143. " P.364

    Voir "Les remparts de Guerville"

     

    Hattenville :

          Équimbosc-le-Val (Section de Hattenville).
          " Epoque incertaine. — « Dans une ferme d’Équimbosc on remarque de curieux terrassements et une motte considérable, » dit M. Guilmeth, et répète M. de Glanville. " P.295

     

    Hautot-sur-Mer :

          " Antiquités militaires. — Dans le bois de Hautot, placé entre le village et la vallée de la Scie, on voit des pans de murs encore élevés, des terrassements considérables et des fossés non encore comblés. Ce sont les restes du vieux château de Hautot-sur-Mer, qui eut autrefois autorité sur les bouches de la Scie et même sur une portion de la ville de Dieppe.
          Les chroniqueurs dieppois disent que ce château fut élevé par Charlemagne. Il tombe en ruine depuis des siècles, et dès 1583 le duc de Longueville, son propriétaire, en abandonna les pierres aux Minimes de Dieppe. " P.82

    Voir "Les remparts de Hautot-sur-Mer"

     

    Héricourt-en-Caux :

           " Assez près de l’église Saint-Riquier, en face du Bos-Col et au bord de la route départementale n° 32, qui conduit à Fauville, on voit, au pied d’un coteau, une motte circulaire en terre dont il n’est pas aisé d’indiquer l’origine. " P.270

    Voir "Les remparts de Héricourt-en-Caux"

     

    Le Héron :

           " Epoque incertaine. — En 1832, M. de Stabenrath signala à la Commission des Antiquités l’existence d’une butte ou motte sur la commune du Héron.
    « Procès-verbaux de la Commission des Antiquités de la Seine-Inférieure, » p. 169. " P.417

    Voir "Les remparts de Malvoisine"

     

    Houdetot :
           " Époque franque ou normande. — On trouve à Houdetot une motte considérable couverte de maçonneries et entourée de terrassements ; on l’appelle le Câtel de Houdetot. Il est probable que c’est la ruine de l’ancien château féodal.
           Le terrier de Houdetot de 1752 montre un chemin Arquais. C’est une de ces anciennes voies qui sillonnaient jadis le pays de Caux, se dirigeant vers Arques, chef-lieu des poids et mesures. On trouve des rues Arquaises et des chemins d’Arques, à Fécamp, à Yvetot et à Baons-le-Comte. " P.261

     

    Illois :

          " Epoque incertaine. — Cette commune est traversée par le fameux retranchement connu au moyen-âge sous le nom de fossé du Roy, et appelé, dans un acte féodal de 1314, fossata Regis. Ce retranchement a huit mètres d’épaisseur à la base, et trois ou quatre au sommet. " P.375

     

    Les Loges :

           " Époque franque et période normande. — Nous ne pouvons passer sous silence une tradition populaire, si étrange qu’elle nous paraisse. Nous avons entendu dire que le nom des Loges (Logiæ) venait de ce que les comtes de Caux ou les ducs de Normandie avaient établi sur ce point les loges de leurs chiens. Ce qui est plus sûr, c'est qu’à l’époque normande il y avait déjà aux Loges un vieux château-fort dont les murs en tuf présentent encore des cintres romans. " P.207

    Voir "Les remparts d'Estouteville"

     

    Longueville :

          " Longueville fut aussi le siège d’un castrum très-puissant dont l’origine est inconnue, mais dont les restes recouvrent la colline orientale du bourg. Au 10e siècle, cette forteresse appartenait à la célèbre famille normande des Giffard, qui lui laissa son surnom, et qui, au 11e siècle, obtint, par la conquête de l’Angleterre, le comté de Buckingham. " P.103

    Voir "Les remparts de Longueville-sur-Scie"

     

    Louvetot :

          " Epoque incertaine. — Il existe à Louvetot tradition de déplacement d’église. On assure que la première était au Vieux-Louvetot.
           Sur le hameau du Vieux-Louvetot est une enceinte qui ne m’a paru ni ronde ni carrée, et qui est entourée de retranchements en terre de quatre à cinq mètres de hauteur. Cette enceinte n’est pas grande : elle contient un demi-hectare à peine. A l’angle du sud-ouest, j’ai remarqué un tertre élevé qui pourrait avoir de quinze à vingt mètres au-dessus du sol environnant. Il n’y a pas de fossés creux autour de ce camp. — La partie orientale ayant été détruite cette année, je n’y ai remarqué que des débris du moyen-âge.
          Entre Louvetot, Saint-Gilles et Maulévrier, au bord de la forêt et sur le chemin, sont des vestiges d’anciens retranchements qui paraissent antérieurs au temps de la Ligue. " P.307

     

    Manéhouville :

           " Époque incertaine. — Dans la vallée de la Scie, en face de l’église de Manéhouville, on voit, dans une ferme, une énorme motte circulaire haute de quatre à cinq mètres et qui ne compte pas moins de cent mètres de circonférence. " P.107

           Charles-Mesnil (section de Manéhouville) :

          " Époque franque (?). — Le chemin de fer de Rouen à Dieppe passe depuis 1847 sur la motte où fut autrefois assis le château de Charles-Mesnil, appelé primitivement le Mesnil-Haquet. Une vue de ce château, prise vers 1700, existe encore à Paris dans la Collection Gaignières. Un peu plus loin que le vieux tertre, et à quelques pas des restes de la collégiale fondée en 1399-1402, est une source vénérée connue dans le pays sous le nom de Saint-Ribert. Une tradition, appuyée par la légende même de saint Ribert, prétend que ce pieux missionnaire y a baptisé au 7e siècle. Aujourd’hui encore on vient boire l’eau de la source et y plonger les enfants malades. Aussi l’appelle-t-on vulgairement la Baignerie de Saint-Ribert. " P. 107

    Voir "Les remparts de Manéhouville"

     

    Maniquerville :

          " Période normande. — Derrière l’église de cette ancienne paroisse était et est encore en partie une motte considérable, jadis couverte de taillis. Attaquée en 1861, elle n’a donné que des débris du moyen-âge. Je la crois l’assiette ou le donjon du château de Thiboutot, depuis longtemps disparu. M. Guilmeth dit que près d’elle on a trouvé des sarcophages en pierre. " P.205

    Voir "Les remparts de Maniquerville"

     

    Maulévrier :

          " Epoque incertaine. — M. Guilmeth dit qu’à six cents pas de l’église de Maulévrier on voit, dans les bois, de vastes retranchements qu’il croit d’origine gallo-romaine.
           Il existe à Maulévrier un très vieux château dont les ruines sont encore aujourd’hui très majestueuses. Les ronces, les épines et les taillis recouvrent les salles, les tours et les donjons. Ces débris sont entourés de légendes mystérieuses. Les paysans appellent le donjon la Tour-du-Diable.
          Le territoire de Maulévrier, uni à celui de Sainte-Gertrude, conserve deux ou trois camps ou enceintes. On m’en a signalé deux à Loraille, et une autre dans la forêt, entre l’église de Maulévrier et le vallon de Sainte-Gertrude. " P.302

    Voir "Les remparts de Maulévrier"

     

    Melleville :

          " Melleville possède une motte placée devant l’église. " P.165

    Voir "Les remparts de Melleville"

     

    Mirville :

    " Époque incertaine. — Non loin de l’église actuelle et dans l’enceinte du château, est une motte de vallée assise dans une prairie. " P.214

    Voir "Les remparts de Mirville"

     

    Mont-Cauvaire :

          " Epoque incertaine. — A la côte dite des Châteaux située en face de la petite église du Tôt, on trouve une enceinte fossoyée, de forme oblongue, que les gens du pays appellent un camp romain. On lui donne communément le nom de Châtel ou de Câtel.
    « Procès-verbaux de la Commission des Antiq., » p. 162. I « La Normandie souterraine, » l r e édition, p. 341 ;
    César Marette, « Le Camp de la Bouteillerie, » p. 16 et 19. I 2 e édition, p. 429.
    " P.423

     

    Montérollier :

          " Epoque normande (?). — Nous sommes tenté d’attribuer à la période normande la motte circulaire que l’on voit dans la ferme du Mont-Hognet. C’est un tertre élevé couvert d’herbe et entouré d’un fossé circulaire, autrefois remparé de murailles. Le diamètre a bien cinquante mètres, et la circonférence cent cinquante. La profondeur des fossés est
    encore de cinq à six mètres. Nous croyons que c’est là le château normand des chevaliers Osberne et Ansfrède, frères de Papie, épouse du duc Richard II. Ces deux vaillants soldats portèrent avec eux la terre de Montérollier à l’abbaye Fontenelle, lorsqu’en 1024 ils se firent moines dans l’abbaye du bienheureux Wandrille (
    Charte de Richard II délivrée à Fécamp, en 1024. « Neustria pia, » p. 166.). " P.342

    Voir "Les remparts de Montérollier"

     

    Mortemer-sur-Eaulne :

          " Epoque franque ou normande. — On ne saurait s’occuper de Mortemer sans saluer les gigantesques débris du château de la famille de Mortemer, si illustre en Angleterre et en Normandie. Le moine Benoît de Sainte-Maure a célébré ce castel dans sa Chronique, et c’est près de lui que l’on place la grande bataille de 1055 entre les Français et les Normands.
          Assez près de ce château, on remarque un terrassement énorme dont on ne peut déterminer la forme ni le but. Ce grand mouvement de terrain doit remonter à une haute antiquité.
          M. Mathon me signale encore à Mortemer un reste de tour ronde qu’il croit antique. Il pense que cette construction en brique, silex et pierre de moyen appareil, pourrait être antérieure à la châtellenie.
    Epoque incertaine. — Je crois devoir ranger parmi les choses que je n’ai pu classer avec connaissance de cause les différents objets que M. l’abbé Decorde assure avoir été trouvés dans les fossés et parmi les débris du château de Mortemer. Ce sont des fers de flèche, des éperons, des clefs, des boucles, une lance, des monnaies, une portion de chaudière en cuivre. M. Joly, propriétaire des ruines, en conserve chez lui une partie ; une autre a été offerte au Musée de Rouen.
    L'abbé Decorde, « Essai historique et archéologique sur le canton de Neufchàtel-en-Bray, » p. 164-75. " P.332

    Voir "Les remparts de Mortemer"

     

    Motteville-les-Deux-Clochers :

          " Au hameau du Bois-Guilbert, on voit dans une ferme une motte considérable entourée de fossés profonds. Au milieu du tertre est un puits maçonné. Ce tumulus recouvre bien l’espace d’une demi-acre. " P.254

     

    Moulineaux :

          " Moulineaux possède une forteresse célèbre sous le nom de château de Robert-le-Diable. Nous avons connu les ruines de ce vieux castel, qui affectait la forme d'un carré long, flanqué d'une tour ronde à chacun de ses angles. Toutes les maçonneries que nous y avons connues avaient la physionomie du moyen-âge. Des fossés profonds entouraient ce fort quadrangulaire. Ils sont en grande partie comblés depuis 1855.
          Des légendes, des traditions, des histoires, se rattachent à ce château posé sur le haut de la colline, adossé à une forêt et dominant le cours de la Seine. Les historiens d'aujourd'hui l'attribuent au fils dénaturé de Guillaume-le-Conquérant, Robert-Courte-Heuse, qui fut duc de Normandie, de 1087 à 1096, et qui mourut en 1134.
          Ce qui est certain, c'est que le duc-roi Jean-Sans-Terre créa ou agrandit cette forteresse, de 1200 à 1203. C'est de Moulineaux qu'il partit pour assassiner, dans la tour de Rouen, son neveu Arthur de Bretagne. On sait aussi qu'il renversa cette citadelle plutôt que de la laisser prendre par Philippe-Auguste. " P.460-461

    Voir "Les remparts de moulineaux"

     

    Nesle-Normandeuse :

          " Epoque incertaine. — Sur des coteaux qui dominent la vallée de la Bresle, entre Nesle et Blangy, on remarque une enceinte circulaire, terrassée et fossoyée comme celle de Brémont, à Yatierville, et celle de Gornemesnil, à Bouelle.
          On signale aussi une motte au Bois-du-Détroit. " P.371

     

    Le Neufbosc :

         " Période normande. — Au bord d’un taillis nommé le bois du Vieux-Château, on remarque un tertre circulaire situé sur le penchant d’une colline. Son élévation au-dessus du sol est d’environ deux à trois mètres, sa circonférence est de cent vingt et son diamètre de quarante. Dans tout son pourtour, il est environné d’un fossé de quatre à cinq mètres de profondeur. D’épaisses murailles ont autrefois formé ce donjon circulaire qui, en 1853, a été démoli dans ses racines pour ferrer le chemin de grande communication n° 39, qui va de Bradiancourt à la route impériale n° 28. " P.342-343

     

    Neufchâtel :

          " Période normande. — C’est aux Normands, ou plutôt aux Anglo-Normands, que Neufchâtel doit son dernier nom et comme une existence nouvelle. Le duc-roi Henri I er construisit ici, de 1106 à 1119, un château immense que notre Henri IV fit démolir en 1595, mais dont la motte restée avec ses mouvements de terrain atteste l’immense étendue de la forteresse normande. Ces éloquents vestiges nous semblent répéter comme un écho fidèle cette belle définition du chantre de Philippe-Auguste : « Comitis Augæi, nobile castrum Quod populi indigente Driencuria voce vocatur. » P.319

    Voir "Les remparts de Neufchâtel"

     

    Neufmarché :

          " Période normande. — On fait venir Neufmarché de Marche, Marcha, Marché, signifiant les nouvelles marches de la Normandie. A l’an 1065, Orderic Vital dit : « Castrum quod Novus Mercatus dicitur. » — C’est dans ce château, selon toutes les vraisemblances, que fut tenu, en 1160, le concile des évêques normands appelés à prononcer
    entre les papes Alexandre III et Victor III. Les évêques, les abbés et les barons anglo-normands, convoqués par Henri II, décidèrent en faveur d’Alexandre. "
    BIBLIOGRAPHIE.
    Orderic Vital, « Hist. ecclesiast., » t. n, p. 34, 112, 113,
    114; t. iv, p. 198, 207, 322, 440, 485.
    Had. Vales., « Notitia Galliarum, » p. 388.
    Labbe etCossart, « Sacro-Sancta Concilia, » t. x, p. 1,406.
    L’abbé Fleury, « Hist. ecclésiast., » t. xv, p. 98 et 107.
    Duplessis, « Desc. géogr. etc., de la H.-Nor., » t. il, p. 308.
    Guilmeth, « Desc. géogr., hist., stat. et mon. des arr., »
    t. m, p. 184-85.
    P. de la Mairie, « Supplément aux Recherches historiques
    sur la ville de Gournay, » p. 489-96, 507.
    L’abbé Decorde, « Essai historique et archéologique sur
    le canton de Gournay, » p. 338-349.
    " P.395

    Wardes (section de Neufmarché) :

         " Epoque franque. — C’est à Wardes et au château, dont quelques restes subsistent encore, que naquit saint Germer, le fondateur de l’abbaye de Flay, mort en 658 ou en 664.
          Il vint au monde sous Clotaire II ; il était fds de Rigobert et d’Age. Avant de fonder les abbayes de Pentale et de Flay, où il s’est sanctifié, il avait épousé Domane ou Domaine, dame de La Roche-Guyon et native de Gany-sur-Epte, laquelle est inscrite au catalogue des bienheureux. — De l’an 500 à 540, pendant que saint Waast, d’Arras, séjournait à Beauvais et administrait cette église, il visita le seigneur de Wardes et l’engagea à bâtir un hôpital et une église dont il fit lui-même la dédicace (l’abbé Delettre, Histoire du diocèse de Beauvais y t. I er , p. 186).
    L’abbé Decorde, « Essai historique et archéologique sur
    le canton de Gournay, » p. 376-380.
    Guilmeth, « Descript. géogr., histor., statist. et monum.
    des arrondiss., » t. m.
    L’abbé Malais, « Calendrier normand, » p. 35 et 62.
    P. de la Mairie, « Supplément aux Recherches historiques
    sur la ville de Gournay, » p. 315.
    Id., « Recherches hist. sur la ville de Gournay, » p. 39-45.
    " P.396

    Voir "Les remparts de neuf-Marché"

     

    Neuville-Gouvion :

          " Epoque incertaine. — C’est sur ce village que commence le célèbre terrassement connu dans le pays sous le nom de fossé du Roy, fossata Regis.
          Ce retranchement prend naissance à une motte très élevée dont le diamètre, au sommet, n’a pas moins de trente mètres. On y remarque l’ouverture d’un puits très bien conservé.
          Cette motte porte le nom de Câtel ou de Château.
         En 1861, M. de Hardentun fouilla cette butte antique, et y découvrit des ferrements oxydés et des tuiles à rebords.
    Pape, « Notices historiques et biographiques sur la ville et le canton d’Aumale, « p. 101. " P.376

    Voir "Les remparts de La Neuville-Gouvion"

     

    Néville :

          " Période normande. — Néville posséda autrefois un château des plus forts et une châtellenie des plus puissantes. Cette forteresse, que l’on fait remonter jusqu’à Hertel, compagnon de Rollon, est entièrement démolie aujourd’hui : on n’en connaît plus que la place. " P.264

     

    Normanville :

          " Epoque incertaine. — Assez près de l’église et de la voie antique subsiste un tumulus que l’on dit le tombeau d’une armée. Depuis 1858, on abat cette motte de terre, et l’on y rencontre du fer oxydé, des cendres et du charbon de bois.
          On raconte qu’à Normanville il existe une source que l’on a fait disparaître. Vers 1840, on a trouvé à Normanville une épée d’un mètre trente centimètres de longueur. " P.293

     

    Notre-dame-de-Gravenchon :

          " Époque incertaine. — A Gravenchon, M. Fallue signale une motte couverte de buis. " P.246

    Voir "Les remparts de la Fontaine-Saint-Genis"

     

    Notre-Dame-du-Bec :
          " Époque incertaine. — Dans la vallée du Bec est une motte voisine de l’église de Notre-Dame. " P.181

     

    Oissel :

          " Le 25 juin 1082, ce même Conquérant date une charte d'Oissel. Nous croyons que c'est à cette époque qu'il faut placer le concile tenu par Guillaume et les évêques de Normandie, pour décider une question relative au fer rouge et à l'épreuve du feu, pendante entre l'abbé de Fontenelle et l'archevêque de Rouen.
           Nos ducs eurent probablement un château à Oissel. On en montre les restes dans la propriété de M. Turgis. En 1432, le manoir d'Oissel s'appelait « la prison et le parc du roi nostre sire. » Au 18e siècle , il y avait encore parc et geôle . Le fermier du château actuel trouve dans sa cour des buttes, des terrassements et des constructions. Les noms de vigne, d'allées et de garenne semblent conserver trace de cette splendeur passée. " P.464

     

    Orival :

          " Période normande. — C’est sur une des roches d’Orival qui bastionnent la Seine dans la direction d’Oissel, cl à peu près en face de Cléon, que se trouvait le fameux château de Roche-Orival, aujourd’hui connu sous le nom de château Fouet.
          Cette forteresse, commencée par Richard Cœur-de-Lion, l’ami des rochers et le romanesque fondateur du Château-Gaillard fut perfectionnée et agrandie par Jean-Sans-Terre.
          Ce duc-roi y vint jusqu’à vingt-quatre fois en cinq ans, de 1199 à 1203. Nous connaissons trois ou quatre chartes signées par lui à la Roche-d’Orival. Mais la dernière année, quand il vit qu’il fallait désespérer de la Normandie, il démolit son œuvre pour l’empêcher de tomber entre les mains du vainqueur.
          La place et les racines du château subsistent encore. C’est un vrai nid d’aigle imprenable et inaccessible de tous côtés, sauf par une langue de terre vers la plaine. De ce côté, un fossé et une coupure profondes existent encore. Ces retranchements étaient destinés à isoler la citadelle. Les épaisses murailles des tours et du donjon se reconnaissent encore â leur appareil de pierre du 12e siècle. Ce château avait de l’importance au siècle dernier.
         M. Rondeau de Sétry nous en a laissé une bonne description. Il portait déjà le nom de château Fouet. En 1620, un marquis de La Londe voulut en relever les murs ; le Parlement de Rouen s’y opposa. De temps à autre, on trouve des débris au château Fouet.
          Vers 1846, M. Deville acheta, pour le Musée de Rouen, un fragment de vase en bronze provenant de ces ruines. " P.405

    Voir "Les remparts d'Orival"

     

    Ouainville :

          " Epoque incertaine. — Vers 1834, on a démoli une motte très élevée que l’on appelait dans le pays les Vieux-Châteaux. On m’a assuré qu’on y avait rencontré des ossements. Si ma mémoire est bien fidèle, ce tertre était situé près de l’église. " P.278

     

    Pierrecourt :

          " Epoque incertaine. — On voit à Pierrecourt une motte et la place d’un vieux château. " P.371

     

    Pommerval ou Pommeréval :

          " Époque incertaine. — Près de l’église on montre l’assiette et les ruines d’un vieux château dont il n’est pas aisé de donner l’origine. " P.110

     

    Pretot :

          " Pretot (Section d'Etainhus)
          Époque incertaine. — On signale à Prétot une motte ou vigie. Ce lieu est appelé Peltot dans le pouillé d’Eudes Rigaud. " P.218

     

    Pretot-Vicquemare :

          Vicquemare (Section de pretot-Vicquemare).
          Époque incertaine. — Dans un bois-taillis placé non loin d’une grande route, on voit s’élever deux tertres énormes connus sous le nom de mottes de Viequemare ou Viguemare. " P.256

     

    Richemont :

          " Epoque incertaine. — On m’a assuré qu’aux Câteliers on voyait une motte avec puits au milieu. Elle a disparu vers 1830.
          Dans la déclaration du comté d’Eu, de 1658, on voit figurer Richemont comme un « village où il y a des ruines et où il ne reste plus que de petits buissons. »
    L'abbé Decorde, « Essai historique et archéologique sur le canton de Blangy, » p. 217. " P.370

     

    Ronchois :

          " Epoque incertaine. — On cite au Ronchois de grands et longs fossés que je suppose être un démembrement du fossé du Roy. " P.375

     

    Roquefort :

          " Nous avons connu à Roquefort une motte recouverte de silex, placée dans les belles avenues du château moderne. C’est elle que M. E. Gaillard appelle une « miniature de forteresse, » au sommet de laquelle on devait, selon lui, monter à l’aide d’une échelle.
           Roquefort paraît posséder encore plusieurs de ces forteresses, qu’il est si malaisé de dater. On en signale une dans la direction d’Envronville. Celle-là est au sommet d’une côte qui commande plusieurs vallons. M. Guilmeth parle d’une autre motte située au fond d’un petit vallon. Il assure que M. le marquis Lever y a fait quelques fouilles, vers 1835, et n’y a rien trouvé. Une des mottes de Roquefort possède un puits au milieu ; une d’elles porte le nom de Catelier. " P.294

    Voir "Les remparts de Rocquefort"

     

    Roquemont :

         Beaumont-Beusemouchel (Section de Roquemont).
          " Epoque incertaine. — Sur le tracé projeté du chemin de fer de Rouen à Amiens, on remarque un tertre nommé la motte du Grand-Parc. On pense que cette butte doit disparaître par suite des travaux de la voie ferrée. " P.340

     

    Rouen :

    LA SEINE-INFERIEURE HISTORIQUE ET ARCHEOLOGIQUE 1864

     

          " Tous ceux qui se sont occupés de Rouen ont cherché à retracer sa primitive enceinte. Farin et du Souillet, son continuateur, ont tenté un premier essai que, cinquante ans plus tard, Duplessis me semble avoir assez bien réussi, pour le temps de nos premiers ducs. A la fin du 178e siècle (1781-90), M. Rondeaux de Sétry a dressé un plan que les découvertes récentes n’ont fait que justifier. La critique du 19e siècle, représentée par M. Gosseaume, vint en 1819 donner son approbation à un travail que le bruit de la Révolution avait étouffé à sa naissance.  Enfin, l’archéologie est venue enregistrer patiemment des découvertes qui, aujourd’hui, ont converti en certitude les assertions d’une critique uniquement basée sur l’histoire. C’est pour cela que nous croyons pouvoir présenter avec confiance le plan publié par M. de Caumont, comme le fruit des recherches anciennes et modernes.
          Accordons quelques lignes à chacune des tentatives faites pour la reconstruction de la Cité de Rouen.
          Déjà Taillepied, à la fin du 16e siècle, avait parlé du Port-Morand, placé au-dessous du parvis de la Calende, et de ces fabuleux anneaux, faits pour attacher les galères ( Taillepied, « Recveil des Antiqvitez et Singvlaritez de la ville de Roven, » édit, de 1587, p. 21 ; édit, de 1634, p. 17), que l’on dit avoir vus partout et que l’on ne retrouve plus nulle part. Farin, qui écrivait au milieu du 17e siècle, reproduit, pour la place de la Calende, les assertions de son devancier. Il mentionne les terres neuves qui, asséchées au temps des ducs, permirent à la ville de s’annexer les îles de la Roquette, de Saint-Clément et de Saint-Eloi (Farin, « Histoire de la ville de Rouen, » l re édit., p. 18-19; 3 e édit., t. I er , p. 7-8.). Farin parle encore des portes romaines de Sainte-Apolline et des Boucheries-Saint-Ouen, détruites seulement en 1539 (Id., ibid., l r e édit., p. 19; 3 e édit., p. 8.).
          En 1740, Duplessis nous représente le Rouen primitif comme un carré long allant, au nord, du pont de Robec à la porte de la Poterne, par la rue de l’Aumône ; à l’ouest, on longeait le Marché-Neuf et la rue Massacre jusqu’à la rue aux Ours ; la ligne du sud, formée par la rue aux Ours, traversait l’hôtel-Dieu de la Madeleine jusqu’à la rivière de Robec ; le cours de cette rivière formait à l’est la quatrième face de Rouen. A cette chaîne de murailles, Duplessis accorde six portes, qui étaient la porte de Robec ou de Martainville, au carrefour des Savetiers ; la porte Saint-Léonard, au coin de la rue de l’Aumône, près Saint-Amand ; la porte Beauvoisine ou Sainte-Apolline, au carrefour des
    Carmes ; la porte de la Poterne ; la porte Massacre ou de la Grosse-Horloge, qui était aussi la porte Cauchoise ; enfin la porte aux Fêvres, qui se trouvait près de la Seine, à l’angle de la rue aux Ours et de celle des Vergetiers ; on la nommait aussi la porte du Quay (Duplessis, « Description géographique et historique de la Haute-Normandie, » t. il, p. 6-7.).
          Nous souscrivons à cette division, que M. Rondeaux vient confirmer quarante ans plus tard. Le plan de ce dernier, composé en 1781, ne vit le jour qu’en 1790, dans une publication éditée aux frais de l’Etat (« Notices et extraits des Manuscrits de la Bibliothèque du Roi, » t. m, p. 591-94 et plan.). Il est intitulé : Plan de la ville de Rouen, dans sa première enceinte, aux 10e et 11e siècles. L’eneeinte, de forme à peu près carrée, est chaînée de douze tours ou tourelles et percée de six portes flanquées chacune de deux tours rondes. Vers la Seine, le mur suit à peu près la ligne de la rue aux Ours et de la rue de la Madeleine jusqu’à la rue Saint-Denis. Dans le fleuve flottent les trois îles de la Roquette, de Saint-Clément et de Saint-Eloi. Vers l’orient, le ruisseau de Robec limite la ville jusqu’au delà de Saint-Amand, à la hauteur des Boucheries-Saint-Ouen. Vers le nord, les murs s’allongent par la rue de l’Aumône et l'abbaye de Saint-Lô, jusqu’à la Poterne et la Renelle. Le ruisseau de Gaalor ou de la Renelle, limitant la ville à l’occident, passait par le Vieux-Marché, la rue Massacre, la rue des Vergetiers et le Châtel bâti par Rollon vers 910 (Id., ibid).
          M. le docteur Gosseaume, dans ses Recherches sur la Topographie de la ville de Rouen et sur ses accroissements successifs, publiées en 1819 (« Précis analytique des Travaux de l’Académie de Rouen, » année 1819, p. 150-166), reproduit entièrement la démarcation donnée par M. Rondeaux, qu’il ne cite pas, peut-être parce qu’il ne l’avait pas connu. Ce travail de M. Gosseaume, fait en dehors de l’archéologie et au berceau même de cette science, se ressent de l’absence de documents positifs. C’est un essai, plein d’hésitation, tenté à l’aide de textes et dont les conclusions sont loin d’être pressantes.
          En 1844, M. Chéruel, dans les prolégomènes de son Histoire de Rouen pendant l’époque communale, esquissa une enceinte de la cité antique, conforme, en tout point, à celle de ses prédécesseurs (Chéruel, « Histoire de Rouen pendant l’époque communale, » t. I er , p. 6-7).
    En 1846, M. Fallue publia dans la Revue de Rouen, après l’avoir lu à l’Académie de cette ville, un Essai sur l’époque de la construction des diverses Enceintes militaires de notre Cité (« Revue de Rouen, » année 1846, 1 er semestre, p. 82-91). Il n’apporta sur la question aucune lumière nouvelle, et, comme le dit fort bien M. Ch. Richard dans une  Réponse également lue à l’Académie et publiée dans la Revue, « il ne fait que tracer un croquis rapide, d’après les données qui se trouvent partout, de la première enceinte fondée par les Romains et conservée par nos premiers ducs (« Revue de Rouen, » année 1846, 1er semestre, p. 156-177, 201-215). »
          L’archéologie, dont nous avons déjà parlé, est venue à son tour contrôler les assertions de l’histoire, et, chose bien digne de remarque, la série des découvertes enregistrées depuis quarante ans ne sert qu’à démontrer le bien jugé des premiers chroniqueurs.
           La plus ancienne observation souterraine dont on ait gardé mémoire date de 1789, mais n’a reçu de publicité qu’en 1818, grâce à M. A. Le Prévost et à l’Académie de Rouen. Nous voulons parler du Mémoire rédigé par M. Torcy, architecte, sur des découvertes faites dans la rue des Carmes, à la hauteur de la rue de la Chaîne (aujourd’hui place des Carmes), lorsqu’on y fondait une raffinerie de sucre. Là, on trouva, jusqu’à la profondeur de six à sept mètres, d’importantes murailles en petit appareil chaîné de briques rouges. Quelques-unes se dirigeaient vers Saint-Lô, d’autres vers l'hôtel de France. L’épaisseur de ces murs fit juger qu’ils appartenaient à des constructions publiques, plutôt qu’à des édifices privés (« Précis analytique des Travaux de l’Académie de Rouen, » année 1818, p. 177-82. — De La Quèrière, «  Description historique des Maisons de Rouen, » t. ier } p. 83-87).
           En 1826, M. Licquet, retraçant, d’après ses prédécesseurs, les enceintes de Rouen, s’autorisa de cette découverte et de murailles rencontrées à Saint-Lô, vers 1822, et aussi, en 1818, dans la rue de la Chaine, chez M. Noury (Licquet, « Recherches sur l'histoire religieuse, morale et littéraire de Rouen, » p. 6-7). Il en fit autant, en 1835, dans son Histoire de Normandie (Id., « Histoire de Normandie, » t. I er , p. 6-7).
          Depuis la publication des Recherches de M. Licquet, en 1826, il a été tenté, sur les enceintes de Rouen, divers essais que nous avons déjà cités; mais aucun d’eux n’a tenu compte des découvertes de l’archéologie. Toutefois, les observations n’en ont pas moins continué d’être faites par MM. de La Quèrière, Pottier, Deville et Thaurin. C’est ainsi que MM. de La Quèrière et Deville racontent avoir vu, en 1839, la muraille militaire de Rouen du côté de la rue des Arsins et dans la direction de la rue de l’Aumône (Aujourd’hui rue Géricault). « A l’angle nord-est de la place des Carmes et de la rue de l’Aumône, à quatre mètres du sol, dit M. Deville, on a rencontré un pan de muraille antique en petit appareil avec chaînes de briqués. Ce mur avait été posé sur une assise de fortes pierres mises à sec, dont quelques-unes, couvertes de sculptures, avaient fait partie d’édifices plus anciens ou même de tombeaux. Des débris de tuiles, de briques, de poteries, des médailles dont la plus récente était de Constantin-le-Grand, une statuette en bronze de Mercure, étaient mêlés à ces débris. C’est là aussi qu’ont été trouvés un fragment de colonne squamée et le cippe tumulaire de Cassiola (Note Mss. de M. Deville. — « Catalogue du Musée d’Antiquilés, » année 1845, p. 14, n° 31. — De La Quèrière, « Description historique des Maisons de Rouen, » t. il, p. 127-28. — L’abbé Cochet, « La Normandie souterraine, » ire édit., p. 139-140; 2e édit., p. 158-159.). » Presque tous ces objets sont entrés au Musée, et les dessins font partie des archives de la Commission des Antiquités.
          En 1846, M. Deville exposait dans la Revue de Rouen que les travaux de la rue Royale lui avaient fait voir, à l’extrémité de la rue des Bonnetiers, un mur romain qui suivait le cours de la rivière de Robec.  L’importance de ce mur, enseveli à quatre mètres sous le sol, lui avait fait penser que c’était un tronçon de l’enceinte primitive (Deville, « Revue de Rouen, >» année 1846, 1 er semestre, p. 323). Le même M. Deville, dont la critique est si saine et presque toujours sûre, attribue aussi à l’enceinte romaine, et même à une des portes de la Cité, des claveaux de pierre rencontrés, en 1834, dans la rue des Boucheries-Saint-Ouen (Deville, « Catalogue du Musée départemental des Antiquités, » année 1843, p. 21, n° 43. — De La Quèrière, « Description historique des Maisons de Rouen, » t. il, p. 126).
           En février 1848, notre zélé confrère crut reconnaître la présence du mur romain sur deux points différents : d’abord dans le quartier Saint-Lô, aux approches de la rue Boudin; ensuite à Saint-Amand, près de la rue de ce nom. Là, à quatre mètres du sol, il vit une épaisse muraille courant de l’est à l’ouest. Elle était en pierre avec assises de briques.  Sa base était à cinq mètres du sol actuel. Pour le premier de ces murs, on peut voir les dessins qu’il nous en a laissés dans les cartons de la Commission des Antiquités.
          En 1851, à la suite des fouilles faites dans la rue des Fossés Louis VIII, M. Pottier crut reconnaître, avec plus de raison selon nous, l’enceinte romaine, dans de solides et épaisses murailles qui se dirigeaient vers la place Eau-de-Robec par la place des Carmes et l’hôtel de France (Pottier, « Revue de Rouen, » année 1831).
          Dans des notes insérées par M. Thaurin au Journal de Rouen, à la date des 12 mai et 16 septembre 1863, j’apprends que cet observateur a reconnu la présence de la muraille militaire à différentes reprises, notamment en 1854, dans l’hôtel Bimorel, près la rue Géricault (ancienne rue de l’Aumône) ; en 1860, à l’encoignure des rues des Carmes et des Fossés Louis VIII et dans l’enclave de l’hôtel de France.  Il a constaté, à la base de ces divers tronçons, la présence de pierres couvertes de sculptures. En avril 1863, dans le jardin d’une maison de la rue Socrate, n° 26, il a également vu un mur à base de pierre chaînée de briques romaines. Enfin, dans une tranchée de la rue Géricault (Ancienne rue de l’Aumône), proche la rue des Arsins, il a vérifié une fois de plus l’assiette de l’enceinte romaine (Thaurin, « Journal de Rouen, » des 12 mai et 16 septembre 1863.).
           Nous croyons avoir épuisé la série des documents rassemblés par nos prédécesseurs. Nous allons, profitant de leurs travaux et de leurs découvertes, essayer de résumer ce que nous savons sur cette matière, et tenter de reconstituer les limites de la Cité de Rotomagus telle qu’elle exista du 4e au 10e siècle (C’est un fait généralement reçu que l’enceinte ducale était absolument la même que celle des Romains et des Francs. Rollon songea si peu à la changer qu’il en fit réparer toutes les brèches causées par le temps et les invasions danoises. «
    Destructum relevât murum, reparat propugnacula fossaque et turribus ejus ambit mœnia. » Dudon de Saint-Quentin, « Apud Duchesne, » p. 83. — Chéruel, « Histoire de Rouen pendant l’époque communale, » t. I er , p. xl. ).
          La ville alors formait un carré long, comme presque toutes les cités romaines de la Gaule qui ont conservé leurs murs ou dont l’archéologie a pu reconstituer l’enceinte (Nous croyons pouvoir affirmer que, d’après l’opinion générale des archéologues, les villes romaines étaient carrées.
           Nous pensons même que le lecteur partagera notre opinion quand il aura parcouru la série d’analogues que nous allons citer. — Nous dirons, tout d’abord, que M. Tailliar, conseiller à Douai, qui a fait une étude toute particulière des institutions et de la civilisation romaine dans le nord de la Gaule, croit que les villes étaient carrées. ( « Bulletin monu
    mental, » t. xxiii, p. 303.) — Dès le 17e siècle le jurisconsulte Loysel, l’un des premiers historiens du Beauvoisis, écrivait que « la Cité qui reste dans la ville (de Beauvais) étoit très-ancienne et vraiment carrée et quasi en forme de trapèze. » (Loysel, « Mém. de Beauvais et Beauvoisis, » dans les « Mém. de la Soc. acad. de l’Oise, » t. H, p. 12.)  Les antiquaires de Beauvais, qui ont écrit de nos jours, non contents de répéter la même assertion ( « Bull, mon., » t. xxv, p. 16), ont encore reproduit le plan vraiment carré de la ville antique. ( « Bull, mon., » t. xxvii, p. 39.) — « La vieille Cité d’Argentorat (Strasbourg), écrivait, en 1773, l’antiquaire Silberman, formait un quadrilatère peu considérable eu égard à la ville actuelle. » ( « Hist. topogr. de la ville de Strasbourg, 1775, » cité par « l’Univers, » du 15 août 1859.)
         Cette assertion est justifiée par le plan de la Cité romaine d’ Argentoratum, publié par M. de Caumont, en 1859, et qui
    reproduit un carré parfait. ( « Congrès archéol. de France, séances gén. ten. en 1859, » t. xxm, p. 500.) — « Le plan de la ville de Bordeaux, bâtie par les Romains l’an de J.-C. 260, » publié en 1792, par M. Billardon-Sauvigny, dans la traduction des « OEuvres de C. S. Sidonius Apollinaris, év. de Clermont » (t. il), offre un carré tout entouré de murailles bosselées de tours aux portes et aux angles. — Dans sa « Statistique monumentale du Calvados, » M. de Caumont n'hésite pas à déclarer qu’à Bayeux la ville romaine d’Augustodurum était carrée. (T. ni, p. 451-52). — « La Cité romaine de Meaux avait la forme d’un carré long dont les angles étaient arrondis vers le nord. » Le plan présente une chaîne de murs flanquée de tours. ( « Bull, mon., » t. xxv, p. 18-20.) — M. l’abbé Voisin et M. Hucher, archéologues manceaux, nous assurent que la Cité romaine du Mans (Suindinum) présentait aussi un carré long échelonné de tours rondes et traversé par un grand chemin : « Magnus vicus, via magni vici civitatis, vicus de veteri Româ. » (L'abbé Voisin, « Bulletin mon., » t. xxv, p. 597-603 ; Hucher, « Études sur l’hist. des Mon. de la Sarthe, » plan et p. 18-19.) — La ville romaine d’Évreux, dit M. de Caumont, offre la forme d’un carré allongé irrégulier; l’enceinte murée est également échelonnée de tours et entourée d’eau courante. ( « Bulletin mon., » t. xxiv, p. 41-42; « Courrier de l’Eure, » du 14 juin 1858.) — M. Dupuis, d'Orléans, parlant de l’ancien Genabum, détruit par César et rebâti par Aurélien (270-75), dit que l’enceinte d’Aurélien formait un carré presque parfait. ( « Bulletin de la Soc. archéol. d’Orléans, » année 1859, n° 32, p. 87.) — D’après le plan restitué de la ville de Tours, on voit que l’enceinte de Cœsarodunum était carrée et munie de tours comme Dax et Londres. ( « Bull, mon., » t. xxii, p. 493.) — Enfin la ville romaine de Dax (Aquæ-Tarbellicæ), dont la clôture murale est arrivée jusqu’à nous telle que l’a produite le IV e siècle, a gardé la forme quadrangulaire comme on peut la voir sur le plan publié par M. de Caumont. ( « Bull, mon., » t. xxil, p. 585.) — Dans son « Dictionnaire archéol. du canton de Soissons, » M. Leclerq de la Prairie dit que l’enceinte romaine (d’Augusta Suessionum) formait un rectangle régulier dont les grand| côtés avaient quatre cents mètres et les petits trois cents environ. ( « Bull, de la Soc. archéol., hist. et scientif. de Soissons, » t. xv, p. 165.) ).

           Au midi, elle était fermée par le fleuve la Seine ; à l’est, par la rivière de Robec ; à l’ouest, par le ruisseau de la Renelle ; au nord était un fossé profond et une dépression de terrain qui permettait aux eaux d’inonder le sol et d’entourer la ville. — Entrons maintenant dans les détails. Du côté de l’orient, la rivière de Robec coulait alors à découvert dans le lit où elle est encaissée maintenant. Elle commençait à fermer la Cité et à en baigner les murs au point nommé la place Eau-de-Robec. A cet endroit existait la porte dite de Saint-Léonard, dont on croit avoir retrouvé les claveaux de pierre, en 1834, dans la rue des Boucheries-Saint-Ouen (Deville, « Catalogue du Musée départemental des Antiquités, » p. 21, no 43. — De La Quèrière, « Description historique des Maisons de Rouen, » t. il, p. 126). De là, le mur suivait la rue du Père-Adam, et passait à l’extrémité de la rue de la Chaîne et de la rue Saint-Nicolas. Entre ces deux rues, j’ai cru reconnaître encore un ancien mur de clôture, présentant en saillie une tour carrée comme celles que l’on voit dans les enceintes antiques (Rue du Père-Adam, 19).
           A partir de la rue Saint-Nicolas, l’enceinte suivait jusqu’à la Seine la direction de la rue des Prêtresses et du carrefour des Cordonniers, où était une porte qui porta plus tard les noms de l’Orient («
    Dux fugiens... per orientalem portam egressus est. » Ord. Vital), de Robec (" Cepit Rothomagi ignis juxta portam Rodobeccæ. » Chronicon triplex et unum..), de Malpalu et de Martainville. Aujourd’hui, cette direction est assez bien indiquée par la rue Impériale, durant la confection de laquelle on a rencontré bon nombre de constructions romaines. La Cité d’alors s’arrêtait probablement à la hauteur de Yéglise Saint-Denis, près de laquelle venait battre la Seine.
          Le fleuve formait la limite au midi. On varie beaucoup sur l’étendue de son lit aux temps anciens. Les plus vieux chroniqueurs parlent de trois îles qui flottaient devant Rouen : l'île de la Roquette, où fut construite plus tard l’église Saint-Martin-du-Pont ; l'île de Saint-Clément, qu’occupa l’établissement des Cordeliers, et enfin l'île Saint-Eloi, où s’est élevée l’église de ce nom.
          Au 10e siècle, à l’époque de nos ducs, il est certain que la Seine s’étendait jusqu’au Châtel bâti par Rollon en 910, dont l’église Saint-Pierre conserve le nom, et jusqu’à la Vieille-Tour élevée par Richard I er vers 940.
          Malgré les découvertes romaines faites à Saint-Etienne-des-Tonneliers, nous voulons bien cependant souscrire à l’opinion générale qui place le mur d’enceinte un peu au-dessous des rues Saint-Denis, des Fourchettes et de la Madeleine. La clôture traversait la rue Grand-Pont, qui était fermée par la porte de la Roquette, par laquelle entra Rollon avec ses Normands («
    Portæ cui innixa est ecclesia Sti Martini. » — Dudon, apud Duchesne, « Script. Rer. Nom. vet., » p. 75. — Chéruel, « Histoire de Rouen, » t. I er , p. xxxvi. — Licquet, « Histoire de Normandie, » t. I er , p. 56. ). Cette ouverture était voisine de l’église Saint-Martin-de-la-Pioquette ou du-Pont. De là, toujours échelonnée de tours, la muraille passait un peu au-dessous de la rue aux Ours, se rendant au point où la Renelle se déchargeait dans le fleuve. Là était une ouverture nommée la porte Saint-Clément (« Portam Sancti Clementis, » dit une charte de Richard citée par le «Gallia Christ., » t. xi, « Instrum., » p. 227) ou aux Fêvres, près de laquelle s’éleva l’église Saint-André, et où Rollon construisit son châtel quand il se sentit maître de Rouen et du cours de la Seine.
          A l’occident, le ruisseau de la Renelle, qui n’était autre chose que la fontaine Gaalor, ceignait les murs de la Cité. Ce ruisseau, que nous avons toujours connu fermé, se jetait à la Seine vers l’île de Saint-Clément ou des Cordeliers, après avoir longé la rue des Belles-Femmes, passé devant la porte Cauchoise («
    Raynaldus de Garennâ... ad Calcegiensem portam properavit. » Ord. Vital) ou porte Massacre, là où est aujourd’hui la Grosse-Horloge, qui a encore gardé la forme d’une porte. La Renelle arrosait soit la rue Massacre, soit plutôt celle du Tambour, où son lit est encore marqué ; traversait le Marché-Neuf ; puis, à travers le pâté de maisons qui sépare la rue de la Poterne de la rue Percière, rejoignait la Poterne elle-même située au bout de la rue des Fossés Louis VIII et près de l’église Saint-Martin-sur-Renelle, que Grégoire de Tours place sur les murs mêmes de la Cité (« Basilica Sti Martini... quæ super muros civitatis ligneis tabulis fabricata est. » Greg. Turon, « Hist. Franc., » lib. v, c. 5. — Dom Bouquet, « Recueil, » t. il, p. 233. — Licquet, « Recherches sur l’histoire de Rouen, » p. 29. — Chéruel, « Histoire de Rouen, » t. I er , p. xiv. — Fallue, « Revue de Rouen, » année 1847, p. 83. — Licquet, « Histoire de Normandie, » t. i« r , p. 15-16). Cette Poterne était aussi une des six portes de la Cité, et elle correspondait parfaitement aux portes dites aux Fêvres et de Saint-Léonard. Là se trouvait une tour où saint Philbert fut enfermé en 674 (« Histoire de l'abbaye royale de Saint-rierre de Jumiéges, » p. 24-27. Mss. de 1762) et qui prit, au 11e siècle, le nom d’Alvérède, du frère d’Edouard-le-Confesseur (On croit reconnaître les restes de la tour d’Alvèrede et de la prison de saint Philbert, dans une maison qui porte le n° 26 de la rue de la Poterne, laquelle, avant la Révolution, était l’hôtel de Jumiéges).
          C’est au septentrion que le mur de la ville est le mieux connu et qu’il s’est révélé le plus souvent. Comme nous l’avons dit, il s’est montré, en 1851, dans la rue des Fossés Louis VIII, qu’il suivait dans toute sa longueur. On l’a reconnu, en 1858, au n° 26 de la rue Socrate ; de 1818 à 1833, dans l’enclave de Saint-Lô ; en 1839, dans la rue Géricault et à cet angle delà place des Carmes qui porte à présent le nom de rue des Arsins. M. Thaurin croit également en avoir recueilli des débris, en 4859, lorsqu’il ramassa une base de colonne antique à l’angle des rues des Carmes et des Fossés Louis VIII. N’oublions pas de dire qu’au carrefour formé par les rues des Carmes, Géricault et des Fossés Louis VIII, se trouvait la porte Beauvoisine ou de Sainte-Apolline.
          De la rue Géricault, la clôture suivait la rue du Petit-Mouton pour rejoindre la porte Saint-Léonard. Cette partie de l’enceinte, moins favorisée du côté des eaux, fut munie à une époque d’un triple fossé dont le moyen-âge avait gardé le souvenir dans le fossé de l'Aumône (Donné en 1224 par le Roi Louis VIII, et plus tard par la Reine Blanche, à Guillaume de Saâne pour en faire la demeure des pauvres de Rouen. — Farin, « Histoire de Rouen, » t. I er , p. 9, édit. in-4°. — P. Périaux, « Dictionnaire indicateur des Rues de Rouen, » p. 9, 98-100. — « Journal de Rouen, » du 15 décembre 1817 ) et le fossé aux Gantiers (Farin, « Histoire de la ville de Rouen, » 3 e édit. in-4°, p. 9. — Chéruel, « Histoire de Rouen, » t. I er), devenus plus tard deux rues de la ville moderne.    C’est cette enceinte qu’elle présenta au futur vainqueur de Bouvines, quand il voulut réunir à la couronne de France cette commune de Rouen au cœur superbe et accoutumée à commander : « Duplices mûri, fossataque tripla profundo dilatata sinu (Willelm. Rrito, « Philippidos. »). »
           Nous espérons avoir retracé, d’après l’histoire et l’archéologie, l’enceinte de la Cité de Rouen, tant qu’elle fut la métropole de la seconde Lyonnaise, le boulevard de la Neustrie et la ville des Danois par excellence. Pendant près de mille ans, elle vécut resserrée dans ces étroites limites ; mais, après les avoir franchies sous l’égide de nos rois et avoir gardé cinq ou six siècles encore une chaîne de tours, tristes témoins de la guerre, elle s’est enfin émancipée de toute clôture et n’a pris pour limites que les collines qui l’environnent. Seulement, elle garde encore, comme des jalons de son histoire, quelques murs ébréchés qui racontent le moyen-âge. " P.484 à 490

    Voir "Les remparts de Rouen"

     

    Saint-Arnoult :

          " Dans la forêt, on montre, au triége de la Pommeraye, les murailles et les terrassements du vieux château de la Pommeraye. " P.308

     

    Saint-Aubin-Routot :

          " Beaucamp (Section de Saint-Aubin-Routot).
          Époque romaine (?). — A Beaucamp, près de l’église détruite en 1852, se trouve une motte peu élevée, mais intéressante. Le sommet en est plat comme celui d’un camp. Malheureusement, une partie du terrassement a été détruite depuis longtemps. M. Fallue dit qu’on y trouve des tuiles, à rebords. Nous-même avons écrit déjà que la motte de Beaucamp était circulaire et qu’on y trouvait des débris romains. Le peuple dit que c’est un ancien camp des Romains, et que les soldats qui y mouraient étaient enterrés dans le cimetière de Saint-Aubin-des-Cercueils. " P.220

     

    Saint-Aubin-sur-Scie :

           " La Baronnie du Jardin et la Chapelle des Vertus. — Sur cette commune se trouvait la baronnie du Jardin dont la forteresse est démolie depuis longtemps. Les chroniqueurs dieppois la font remonter jusqu’à Charlemagne. En 1030, Renaud, vicomte d’Arques, donna cette baronnie à l’abbaye de Fécamp qui la posséda jusqu’à la Révolution.
           Les gens du pays appelaient ce hameau le Gardin ; à présent ils le nomment les Vertus.
           Ce dernier nom lui vient d’une chapelle dédiée à Notre-Dame des Vertus. " P.89

     

    Saint-Denis-le-Thiboult :

           " Période normande. — C’est probablement à la période normande qu’il faut attribuer le tertre et les restes du château de Saint-Denis-le-Thiboult, que l’on aperçoit sur le penchant de la colline qui fait face à l’église. " P. 417

    Voir "Les remparts de Saint-Denis-le-Thiboult"

     

    Sainte-Geneviève-en-Bray :

           " Epoque incertaine. — Au-dessus de ce champ de sépultures, on remarque, dans le flanc de la colline, des coupures et des terrassements qui ressemblent à la motte d’un ancien château. Dans le pays, on appelle ces retranchements le camp de la Côte-du-Carrouge. " P.343

     

    Sainte-Hélène-Bondeville :

         " Bondeville (Section de Sainte-Hélène-Bondeville).
          Epoque incertaine. — M. Guilmeth signale à Bondeville une motte ou vigie. " P.291

     

    Saint-Jouin-sur-Mer :

          " Sur la motte appelée le Château-de-Grémont est un puits creusé dans le flanc de la colline. " P.185

     

    Saint-Laurent-en-Caux :

          " Époque incertaine. — Ce même hameau de Calletot possède les restes d’un château ruiné dont le nom est assez répandu, mais dont l’origine est inconnue. " P.255

     

    Saint-Léonard :

          " Époque incertaine. — C’est sur le territoire communal de Saint-Léonard que se trouve le château des Hogues, construction féodale des abbés de Fécamp à la fin du 13e siècle et au commencement du 14e, et aussi le bois ou la foret des Hogues donnée par Henri II à Henri de Sully, abbé de Fécamp, vers 1162. " P.203

     

    Saint-Maclou-de-Folleville :

         La Pierre (section de Saint-Maclou de Folleville)
          " Époque incertaine. — De l’ancienne paroisse de La Pierre il reste encore le château du 16e siècle, dans l’enceinte duquel est une motte de coteau. " P.116

    Voir "Les remparts de Saint-Maclou-de-Folleville"

     

    Saint-Riquier-en-Rivière :

           " Epoque incertaine. — M. Parisy m’a cité une motte détruite, au hameau de Dérizancourt. Sur l’emplacement de l’ancien château, on trouve des caves, des puits et des décombres.
    L’abbé Decorde, « Essai historique et archéologique sur le canton de Blangy, » p. 238. " P.365

     

    Saint-Romain-de-Colbosc :

          " Époque franque. — D’après le pouillé d’Eudes Rigaud, au 13e siècle, Saint-Romain aurait partagé avec Gommerville l’honneur d’être le titre d’un doyenné : « Decanatus de Sancto Romano, aliàs de Gomervillâ. » Cela suppose une existence dès l’époque franque.
            A cette période reculée, nous pourrions peut-être rapporter les ruines du Catiau-Robert situées au bord du vallon, entre les anciennes paroisses de Grosmesni! et de Saint-Michel-du-Haisel, aujourd’hui réunies à Saint-Romain. " P.218

     

    Saint-Saëns :

          " Période normande et Epoque incertaine. — Nous devons ranger parmi les monuments d’une époque incertaine les lieux nommés par la tradition le Camp-Auger et le Camp-Tillou, où l’on remarque d’anciens retranchements.
          La butte dite du Câtelier peut être antique, comme elle peut n’être aussi que le débris de la forteresse normande de Saint-Saëns, car on sait que Saint-Saëns joua un rôle dans l’histoire de Normandie, sous les fils du Conquérant. Le château, donné en partage par Robert Courteheuse à Lambert de Saint-Saëns, avait sous lui les forteresses d’Arques et de Bures, et, un dimanche de l’année 1106, il protégea l’évasion de Guillaume Cliton, l’infortuné fils de Robert, poursuivi par les gens de Henri de Beauclerc.
           Au commencement du 17e siècle, il existait encore au Câtelier une apparence de vieilles murailles avec mottes et fossés, cour et arrière-cour. En 1806, la triple enceinte de fossés ne présentait pas moins de dix mètres de profondeur sur une largeur égale. On connaissait également le château de la Butte dans la prairie de la Salle. Des fouilles faites en 1777 y découvrirent un escalier de pierre. En 1626, on indiquait aussi la place d’un château ruiné. Enfin, en 1777, on a trouvé un chemin de trente pieds de large à chaussée épaisse. " P.339

    Voir "Les remparts de Saint-Saëns"

     

    Saint-Valéry-en-Caux :

          " La vallée de Saint-Valéry, comme la plupart de nos vallées littorales, était autrefois fermée avec des murailles échelonnées de tours. La rue des Rempai'ts est un reste de ce barrage dont nous ne saurions donner l’origine. " P.263

     

    Saint-Victor-l'Abbaye :

           " Époque incertaine. — Derrière l’église et dans l’enceinte même de l’abbaye se voit une motte en terre fort élevée. Il paraît bien qu’elle était autrefois plus grande ou qu’il y en avait plusieurs autres, car j’ai lu dans un titre du Chapitre de Rouen, qu’en 1650 les mottes de Saint-Victor contenaient plus de quatre acres, et que le reste avait été détruit
    à cette époque. " P.115

     

    Saint-Waast-Dieppedale :

          " Époque romaine. — Près de la croix d’Eaumare, on trouve en labourant beaucoup de débris et de substructions antiques. M. Gauger, géomètre à Cany, assure, d’après la tradition locale, qu’il y eut là l’ancienne ville d’Eaumare. Il raconte que, dans la propriété de M. Cavelan, se trouvait une motte qui fut détruite en 1820. " P.267

     

    Saint-Wandrille-Rançon :

         " Rançon (section de Saint-Wandrille-Rançon)

          Epoque incertaine. — Du côté de Saint-Wandrille, au lieu dit le Gîte, on voit une motte et un fossé. Dans ce fossé est un puits dont la maçonnerie a encore plus de vingt pieds de profondeur. Cette motte est couverte de buis. M. Guilmeth, qui nous révèle ces détails, ajoute « qu’à Reaumont-le-Roger, à Brionne et ailleurs, des buis sont plantés sur
    des lieux antiques afin de les purifier des profanations du paganisme.
    » P.306

     

    Tiergeville :

          " Période normande (?). — Nous sommes porté à attribuer à la période carolingienne ou normande du 10e siècle la motte et les terrassements considérables que l’on voit dans le bois de Gruville, et auxquels les habitants donnent le nom de Vieux-Château. Ce fut en effet une ancienne forteresse, absolument semblable à celle du château d’Orival, aujourd’hui le Château-Fouet. On connaît en Normandie quelques châteaux de ce genre : le Catiau-Robert, auprès de Saint-Romain-de-Colbosc ; la Vieille-Tour, au Bec-de-Mortagne, et le château de Robert-le-Diable, à Moulineaux.
           Celui de Gruville était assis sur une pointe de coteau défendue par la nature de plusieurs côtés ; mais la crête même de la colline était profondément fossoyée. Malgré les taillis, nous avons reconnu deux enceintes de vallum. Sur l’assiette et élévation principale, nous avons vu des tuiles du moyen-âge et des murs qui paraissent remonter au moins au 11e siècle. Dans l’enceinte du Vieux-Château et sur la motte elle-même, nous avons reconnu un puits maçonné d’un diamètre considérable. Rien des contes s’attachent à ces ruines curieuses.
           On signale encore sur Tiergeville d’autres fortifications ruinées : on m’a cité entre autres le Camp-Carré et le Mont-de-Grès, que je n’ai point visités. " P.288

     

    Torcy-le-Grand :

           " Époque incertaine. — En face du château de Torcy, dont les ruines recouvrent encore une île de la Varenne, on rencontre " au sommet de la côte dite du Câtelier, dans un bois-taillis appartenant à M. le vicomte Emm. Dambray, un vaste fossé dont le tracé forme un demi-cercle sur la pointe du coteau. » P.108

    Voir "Les remparts de Torcy-le-Grand"

     

    Touffreville-la-Corbeline :

           " Époque incertaine. — A l’extrémité du vallon boisé appelé le Val-de-Seine se trouve un épais taillis nommé le Bois-de-la-Salle, qui recouvre de ses halliers une enceinte fortifiée. Cette triple enceinte fossoyée est connue sous le nom de Camp-de-la-Salle. Ce camp, que nous avons visité deux fois, en 1850 et en 1862, a une forme ovale. Au centre est une motte considérable qui domine de très loin le pays d’alentour. Cette motte, haute de plus de quinze mètres, est entourée de fossés profonds dont quelques-uns sont remplis d’eau. Comme à Bretteville-la-Chaussée, comme au Parc-d’Hallebosc, une première enceinte touche à ce tertre, qui figure assez bien un donjon. Les fossés de la première enceinte sont profonds ; ceux de la seconde et de la troisième le sont beaucoup moins. Il est malaisé de donner la date d’une pareille fortification. " P.251

    Voir "Les remparts de Touffreville-la-Corbeline"

     

    Le Trait :

            " Période normande. — En face de l'église du Trait, au delà de la route départementale et au bord de l’ancienne rive de la Seine, on voit les ruines d’un vieux château qui fut construit sur un tertre, et dont les murs ont encore de trois à quatre mètres de hauteur.
           On y a trouvé récemment une cave voûtée en petit appareil, qui paraît fort ancienne.
           Ce qui nous autorise à reporter le manoir du Trait à l’époque normande, c’est qu’il est mentionné dans une charte de Guillaume Longue-Epée, délivrée en 930. " P.450

    Voir "Les remparts du Trait"

     

    Valliquerville :

           " Époque incertaine. — Valliquerville possède ou a possédé un tertre revêtu de maçonnerie, une espèce de ferté, fermeté ou roqueforte. On m’a cité à Valliquerville une enceinte fossoyée que quelques-uns sont tentés d’attribuer aux dernières guerres de Henri IV et du duc de Parme. " P.249

     

    Valmont :

           " Période normande. — Il est probable que le puissant château de Valmont remonte jusqu’aux Francs ; mais, au 10e siècle, il est déjà le siège d’une grande famille normande.
          Epoque incertaine. — Au haut de la côte qui domine Valmont vers le nord-est, on voit un ancien camp de forme carrée, connu dans le pays sous le nom de Câtelier ou des Vieux-Châtiax. Nous ne saurions fixer la date de cette enceinte couverte de taillis. " P.283

           Le Bec-aux-Cauchois (section de Valmont)
          Epoque incertaine. — M. Guilmeth dit que sur la côte du Bec-aux-Cauchois est une enceinte carrée ayant la forme d’un ancien camp.
    Période normande. — Dans la ferme voisine de l’ancienne église, on voit encore un tertre en partie affaissé, mais dont les fossés sont encore visibles. C’est un vieux manoir appelé au moyen-âge «
    Beecum Caletensium. » P.283

    Voir "Les remparts de Valmont"

     

    Vatierville :

           " Epoque incertaine. — Au hameau de Brémont, sur le bord de la basse-forêt d’Eu, on remarque un terrassement circulaire élevé d’environ trois à quatre mètres au-dessus du sol et entouré d’un fossé profond de plus de deux mètres. La circonférence de cette motte, prise au fond du vallum, est d’environ cent mètres, et son diamètre est de plus de trente. Le centre du tertre est creux au lieu d’être bombé, ce qui distingue ce terrassement des travaux du même genre connus dans le département.
          En 1863, M. de Girancourt et moi avons ouvert ce tertre, nommé dans le pays la Butte-aux-Anglais : nous n’y avons rencontré que du charbon de bois.
          Sur ce même Vatierville, également au hameau de Brémont, M. Mathon m’a signalé, au sommet de la côte, une enceinte à peu près carrée que les gens du pays appellent le Couvent. Les murs, épais d’environ deux mètres, se composent d’une maçonnerie en pierres sèches, ayant près de soixante mètres de long sur trente de large. " P.329

     

    Vatteville :

          " Période normande. — Nous sommes tenté d’attribuer à la période normande la motte, les fossés et les murs épais et en feuilles de fougère du vieux château de Vatteville. Le donjon, connu sous le nom de Tour-de-Vatteville, est une construction énorme.

           Epoque incertaine. — A l’extrémité de Vatteville, sur la lisière de la forêt de Brotonne, au bord du chemin d’Aizier et à quelques pas de la Seine, est une butte haute de dix à douze mètres et ayant environ quatre-vingt-dix mètres de circonférence à sa base.
    On l’appelle la Butte-à-l'Écuyer. En 1838, M. Charlier y a pratiqué un sondage qui est demeuré sans résultat. " P.310-311

    Voir "Les remparts de Vatteville-la-Rue"

    Voir "Les remparts de la Butte de l'Ecuyer"

     

    Le Vieux-Rouen :

           " On voit, dans le bois du Brétizel, les ruines d’une ancienne forteresse comme dans le pays sous le nom de château Hubauld. La tradition rattache ces débris au fameux païen Hubauld (Hubaldus) qui, le 2 mai 490, mit à mort saint Germain l’Ecossais, évêque régionnaire et apôtre des rives de la Bresle. (...)

           Période normande. — C’est au Vieux-Rouen que plusieurs (MM. Valois, Estancelin, Pape, P. de la Mairie,) placent le château de Mateputenam, construit en 1119 par Henri Beauclerc, contre Etienne, comte d’Aumale, et Havoise, son épouse. Quelques-uns le placent à Matebrune sur la Feuillie. (Voir La Feuillie, canton d’Argueil.) Mais le texte d’Orderic Vital est précis : « In Stephanum cormitem de Albamarla qui soins adhuc resistebat exercitum rex aggregavit et in loco qui Vêtus Rotomagus dicitur castrum condere cæpit quod Mate Putenam pro despectu Hadvisiæ, comitissæ, nuncupavit. »
    Orderic Vital, «
    Hist. ecclesiast., » lib. xii, 1. iv, p. 395,
    édit. Le Prévost.
    " P.374-375

    Voir "Les remparts de Mateputain"

     

    Villequiers :

          " Epoque incertaine. — Près du château de Villequier, on voit, sur la côte qui domine la Seine, les restes d’une enceinte fortifiée appelée les Câtels ou les Câteliers.
          On nous a aussi cité une triple enceinte au hameau de La Guerche, et trois tertres élevés dans le bois de Bellemare. " P.308

     

    Villers-Ecalles :

         " Villers-le-Chambellan (section de Villers-Ecalles)

          Période normande. — C’est à cette époque au moins que nous devons faire remonter l’origine du vieux château de Villers-le-Chambellan. Nous croyons que son surnom lui vient d’un sire de Tancarville, chambellan des ducs de Normandie. L’un d’entre eux fut assiégé dans ce château par Etienne de Blois, en 1137. La forteresse normande occupait la pointe de la colline, et sa redoutable assise se dresse encore imposante sur une des coupures du coteau. Les fossés profonds n’ont pas été comblés, et d’énormes murs sortent encore de dessous l’herbe.
           Cette majestueuse forteresse était complète sous Louis XIV : c’est ainsi qu’elle figure dans la collection des dessins de Gaignières. De nos jours, ce dessin a été édité par M. de Glanville, et c’est par sa bienveillance que nous le reproduisons. C’est à peu près tout ce qui reste de ce géant féodal. "
    De Glanville, « Prom. archéol. de Rouen à Fée.,» p. 33-36. | Orderic Vital, « Hist. ecclesiast., » lib. xm. " P.449

     

    LA SEINE-INFERIEURE HISTORIQUE ET ARCHEOLOGIQUE 1864

     Voir "Les remparts de Villlers-Ecalles"

     

    Villy-Val-du-Roy :

          « Époque incertaine. — Au bord de la prairie de Villy, dit M. Cide, on remarque les débris d’un petit fort. " P.164

     

    Virville :

           " On m’a parlé d’une motte ou vigie antique sur le territoire de Virville, dont l’église est romane du 11e siècle. " P.216

     

    Wanchy :

           " Epoque incertaine. — Dans cette même portion du village, on voit un tertre placé dans une prairie voisine du pont de Wanchy. " P.354

    Voir "Les remparts de Wanchy-Capval"

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